Interventions des
évêques mardi 7 octobre |
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Cité du Vatican, le 07 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Ce matin, en présence du Saint-Père Benoît XVI, s'est tenue la
troisième Congrégation générale du Synode des évêques (2 Pères synodaux
présents). Le Cardinal George Pell, Président de séance, a conduit le
début de la discussion générale. Voici des extraits de quelques
interventions:
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Le pape Benoît XVI dans
la salle du Synode
Interventions des évêques mardi 7 octobre - matin
(suite)
Le 07 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Ce matin, en présence du Saint-Père Benoît XVI, s'est tenue la troisième
Congrégation générale du Synode des évêques (2 Pères synodaux présents). Le
Cardinal George Pell, Président de séance, a conduit le début de la
discussion générale. Voici des extraits de quelques interventions:
Interventions
précédentes de la matinée
►
Ici
- S.Em. le Card. Franc RODÉ, C.M., Préfet de la
Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie
Apostolique
(CITÉ DU VATICAN)
1. La nature évangélique de la vie consacrée
La vie consacrée est “profondément enracinée dans l’exemple et dans
l’enseignement du Christ Seigneur...”
(Vita
Consecrata - Jean-Paul II, 1) et à l’Évangile
“a continué de s’inspirer tout au long des siècles et c'est à lui qu’elle
est appelée à revenir constamment pour se maintenir vivante et féconde en
portant du fruit pour le salut des âmes”
(Benoît XVI, 2 février 2008).
Une famille religieuse, a rappelé Benoît XVI, “par sa présence, devient
(...) “exégèse” vivante de la Parole de Dieu”
(ibid).
2. La centralité de la Parole de Dieu dans le renouveau de la vie
consacrée
Le renouveau auquel sont constamment invitées les personnes consacrées
trouve sa modalité la plus adaptée dans le retour aux racines évangéliques
des charismes de manière à y trouver des inspirations toujours nouvelles. Si
chaque charisme constitue une parole évangélique de l’unique Parole, donc
des aspects particuliers de la totalité de l’Évangile, en vivant pleinement
l’Évangile, les personnes consacrées trouveront la lumière pour cueillir la
dimension évangélique particulière sur laquelle s’est greffé leur institut.
Tel est le chemin que les personnes consacrées devront parcourir en
communion avec toutes les autres vocations dans l’Église.
3. L’apport que la vie consacrée peut offrir à toute l’Église en vivant
la Parole
Nous espérons que les Pères Synodaux pourront reconnaître la grande
contribution que la vie consacrée a donnée et continue à offrir à toute
l’Église dans le domaine de l’étude et de l’exégèse de la Parole
(École Biblique de Jérusalem, Institut Pontifical Biblique, Studium Biblicum
Franciscanum) et en matière d’approfondissement
vital de la Parole (Lectio divina).
- S.Exc. Mgr Mark Benedict COLERIDGE, Archevêque de
Canberra-Goulburn (AUSTRALIE)
Lire le texte intégral :
Interventions des évêques (T.Int)
Le Concile Vatican II a appelé à un renouveau de la prédication qui implique
la transformation du sermon, compris essentiellement comme une exposition de
la doctrine catholique, de la dévotion et de la discipline, en une homélie
comprise essentiellement comme une exposition et une application de l’Écriture.
Une telle modification n’a été accomplie qu’en partie. L’une des raisons de
cette modification partielle est que la prédication a souvent tendance à
considérer le kerygme comme acquis, et cela à un moment où le
kerygme ne peut pas l’être au sein des cultures occidentales. Dans ce
cas, le risque est de voir la prédication subir une réduction moraliste qui
peut provoquer l’intérêt ou l’admiration, mais non la foi qui sauve. La
prédication ne constituera pas une expérience de la puissance du Christ.
Une nouvelle évangélisation requiert une formulation et une proclamation
nouvelles du kerygme en vue d’une prédication missionnaire plus
puissante. Afin de promouvoir ce type de prédication, il faudrait préparer
un Directoire général pour les homélies sur le modèle du Directoire général
pour la catéchèse et de l’Instruction générale du Missel Romain. Ce
directoire devrait se dessiner sur l’expérience de l’Église universelle afin
de fournir une structure sans que soit suffoqué le génie des Églises
particulières ou des prédicateurs individuels. Il aiderait à assurer une
préparation plus solide et plus systématique des prédicateurs dans les
séminaires et dans les maisons de formation, et ce à une époque où tous
reconnaissent le caractère vital de la prédication, sachant que la
célébration de l’Eucharistie dominicale avec son homélie représente, pour la
plupart des Catholiques, le seul point de contact avec la Parole de Dieu.
- S.Em. le Card. Francis Eugene GEORGE, O.M.I.,
Archevêque de Chicago, Président de la Conférence Épiscopale
(ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE)
Parler de la Parole de Dieu dans l’Église, c’est parler de la Parole de Dieu
dans les vies des croyants. Les Pasteurs devraient prêter attention à la
conversion des imaginations, des esprits et des volontés de ceux auxquels
ils proclament la Parole de Dieu et pour lesquels ils interprètent l’Écriture.
Trop souvent, l’imagination contemporaine a perdu l’image de Dieu en tant
qu’acteur de l’histoire. L’esprit contemporain trouve peut de cohérence dans
les livres de la Bible et n’est pas informé par la regula fidei. Le
coeur contemporain n’a pas été modelé par le culte et par la soumission à la
Parole de Dieu au long de l’année liturgique.
Si la puissance de la Parole de Dieu dans la Sainte Écriture doit être
ressentie dans la vie et dans la mission de l’Église, les pasteurs devraient
prêter attention au contexte personnel tout autant qu’au texte inspiré.
- Très Rév. P. Carlos Alfonso AZPIROZ COSTA, O.P., Maître Général de l'Ordre
des Frères Prêcheurs
Le “primat” de la Sainte Écriture a son fondement dans la vie trinitaire
elle-même.
C’est ce qu’ont bien compris les grands Docteurs médiévaux
(saint Albert le Grand, saint Bonaventure, saint Thomas d’Aquin)
pour lesquels la procession des personnes, dans l’unité de
l’essence divine, est “la cause et la raison explicative de la procession
des créatures elles-mêmes”.
Le Verbe, genitus Creator, a en effet du Père, ab aeterno, la
volonté de s’incarner et de souffrir pour nous.
Dieu a voulu se révéler à l’humanité de manière humaine au travers des
cultures, des personnes et des langages humains ainsi que de la vie même de
Jésus. Si cette manière constitue pour nous une garantie de la valeur de
notre nature, de l’histoire et des cultures humaines – avec leurs différents
langages –, elle nous pose de complexes problèmes d’interprétation.
En effet, comme la réalité de la création n’est pas compréhensible
rationnellement sans un fondement métaphysique adapté – l’analogia entis
–, de même la connaissance de la Sainte Écriture demande un
approfondissement des cultures et des genres littéraires dans lesquels elle
a été exprimée en vue d’une perception moins inadéquate de son sens littéral
et d’une reconnaissance de la qualité analogique des termes qui y sont
utilisés.
Toute l’Église, dans son annonce infatigable, continue à confier avec
espérance à chaque culture la “Bonne Nouvelle” afin qu’elle soit accueillie,
comprise avec une plus grande plénitude, vécue et ré-annoncée avec des
accents nouveaux.
Dans l’histoire récente de l’Église, on a mis en lumière, non sans
difficultés, les nécessités de cette interprétation “critique” du texte et
donc de la Sainte Écriture
(frère Marie-Joseph Lagrange O.P., 1855-1938),
qui met en évidence également son fondement historique et sa richesse; le
fait qu’elle est, justement, un chant à plusieurs voix.
La foi chrétienne, par ailleurs, en tant que “religion”, doit être tout
d’abord considérée comme “religion de l’Esprit”, parce que le Nouveau
Testament est principalement le même Esprit Saint qui produit en nous la
charité, et seulement dans un second temps, également en tant que “lettre”,
elle peut être considérée comme “religion du Livre”.
Ce processus de révélation et de salut est aussi un dévoilement de la
veritas iustitiae de notre vie, de la justice de Dieu qui est fondement
de la vérité de notre être et qui est, pour nous, avant tout, “justice
justifiante”, c’est-à-dire fondée sur sa miséricorde qui est le fondement
permanent de la justice divine parce qu’elle en constitue la racine première
et son couronnement.
- S.Em. le Card. André VINGT-TROIS, Archevêque de
Paris, Président de la Conférence Épiscopale
(FRANCE)
Écriture et théologie.
(Instrumentum
Laboris n° 16-17)
1. Comment lire la Bible et comment produire de la théologie pour que l'acte
théologique trouve dans les Écritures saintes son principe de vie et son
unité ?
2. Dans la recherche du sens du texte biblique, l'interprète sera attentif,
demande le Concile, à son genre littéraire et aux circonstances historiques
de son écriture. Autrement dit, la Bible est une littérature humaine. Le
Concile ajoute que le fidèle interprète ne sera pas moins attentif à
l’harmonie des Écritures de l'ancienne et de la nouvelle Alliance, à l'unité
des Écritures et de la Tradition et à l'analogie de la foi.
3 .L'herméneutique chrétienne des Écritures est la clé de la catéchèse dont
elle seule donne la structure théologique et anthropologique unifiée et
unifiante.
4. L'exégète et le théologien, s'ils ne sont pas la même personne, sont
appelés à scruter la lettre ensemble, en disciples du “seul docteur”
(Mt 23, 10). Le sens des
Écritures est théologique; la théologie est la recherche du sens des
Écritures.
5. C'est en raison d'une “lacune philosophique” qu'on limite l'exégèse à la
détermination de la dimension historique et littéraire de la lettre ou qu'on
expose la théologie hors d'un contact vivant aux Écritures. Pour la Bible,
l'histoire est lettre et esprit. La Bible n'est pas écrite pour nous faire
savoir ce qui s'est passé exactement, mais pour nous assimiler à ce qui
s'est passé et se passera vraiment.
- S.Em. le Card. Péter ERDŐ, Archevêque d'Esztergom-Budapest,
Président du Conseil des Conférences Épiscopales d'Europe
(C.C.E.E.) (HONGRIE)
1. Dans le Document de travail, la question herméneutique dans la
perspective pastorale (1ère Partie, chapitre II, B) est très justement
développée par thème. Il faut, d’une part, chercher le sens et le message
d’origine ainsi que celui transmis par la tradition de l’Église dans les
textes bibliques, et, d’autre part, il faut également tenir compte de la
perspective qui est offerte aux personnes de notre époque, c’est-à-dire à
celles qui entendent la Parole de Dieu, pour que la perception du texte
devienne une écoute authentique.
2. Une juste interprétation, par l’Église, s’avère absolument nécessaire dès
la première rencontre avec la Parole de Dieu. Les risques d’une
interprétation arbitraire sont particulièrement grands dans un milieu
culturel comme le nôtre, où les catégories élémentaires de la recherche de
la vérité historique elle-même semblent faire défaut. Les publications, plus
à sensation que scientifiques, peuvent créer une grande confusion également
dans la pensée des fidèles et, parfois, même chez les prêtres. Le plus grand
risque n’est pas que certains ne savent pas quel crédit ils peuvent accorder
à un écrit apocryphe, par exemple à l’Évangile de Judas, mais le fait qu’un
grand nombre de personnes n’ont aucune idée sur la manière de distinguer
entre des sources crédibles ou non de l’histoire de Jésus Christ. Il semble
même que nombreux sont ceux qui ne donnent pas d’importance au fait d’en
rechercher la véritable histoire, car ils raisonnent, également sur
l’histoire, d’une manière subjective et subjectiviste. Aussi, la perte des
catégories générales dans notre culture provoque une difficulté particulière
pour la connaissance et la compréhension de la Parole de Dieu.
- S.Em.le Card. Philippe BARBARIN, Archevêque de
Lyon
(FRANCE)
Dans la Bible, il faut tout lire! Au coeur de la Parole de Dieu, l'Écriture
est une source qui irrigue toute la vie de l'Église. Il est essentiel
d'entourer la liturgie de la Parole d'une belle solennité, car elle est la
rencontre habituelle entre Dieu et son peuple. Les lectures liturgiques
doivent être choisies en fonction d'un critère essentiel: l'unité du message
que nous offre cette Parole. Même si les découpages posent de vraies
questions, certaines absences en posent davantage. Cela est dû à des peurs
infondées qu'il faut dénoncer.
Par exemple, on ne lit jamais, le dimanche, Mat. 23, 13-31 : « Malheur à
vous, scribes et pharisiens hypocrites... » qui donne pourtant un
éclairage si utile sur l'enseignement des Béatitudes
(et les vendeurs chassés du Temple, une fois tous les
trois ans). Douterions-nous que la colère de Jésus
n'est qu'une expression de son amour ?
Certaines omissions affadissent notre catéchèse. En racontant l'histoire de
l'enfant Samuel, on passe sous silence le contenu du message, si dur pour un
enfant
(1 Sam 3, 1-10; ou Jérémie 15. 16, 1 Rois 19, 12-18).
Il ne faut pas cacher ce que la transmission de la Parole peut nous coûter.
Il y a une autre cause dans l'omission de certains passages. En 2 Pi, 12-21,
l'auteur veut laisser un message fort: « J'emploierai mon zèle à ce qu'en
toute occasion, après mon départ, vous puissiez vous remettre ces choses en
mémoire ».
Témoin oculaire de la Transfiguration, il rappelle que les Écritures donnent
à connaître la Présence de Notre Seigneur. Son objectif est que l'on ne
perde pas la mémoire, et le contact avec les Écritures, dont la vie de Jésus
est l'accomplissement. Cette parole a, pour ainsi dire dans la Bible, la
valeur d'un testament spirituel donné à toute l'Église: Méfiez-vous de
l'orgueil qui vous conduirait à penser que les paroles anciennes n'ont plus
d'intérêt. Il nous faut au contraire tenir « plus fermement à la parole
prophétique ».
Cette exhortation n'est pas déplacée non plus pour les juifs.
N'accueillent-ils pas la parole prophétique surtout comme une invitation
renouvelée à obéir à la Torah ? En vérité, les prophètes nous rappellent que
Dieu peut faire irruption librement dans la vie de son peuple. Tenons donc
encore plus fermement à leur parole, après que Jésus nous en a montré le
sens et la portée.
Toujours est-il qu'au fil des siècles, on a vu chez les chrétiens cette
triste tendance à « oublier » les saintes Écritures, à les regarder comme «
des fables sophistiquées ». Nous avons besoin au contraire que, « portés
par l'Esprit Saint, des hommes continuent de nous parler de la part de Dieu
». Les Écritures demeurent « une lampe qui brille » dans nos ténèbres
présentes. Elles nous gardent dans l'humilité,« en attendant que le jour
rayonne et que l'étoile du matin se lève dans nos coeurs ».
C'est pourquoi, jusqu'à la venue du Seigneur, il nous faut continuer à lire
toutes les Écritures.
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Sources : www.vatican.va
081007 (890)
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.10.2008 -
T/Synode |