Benoît XVI : Message Pascal |
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ROME, le 08 avril 2007 -
(E.S.M.) - À 12 heures aujourd'hui, de la Loggia des bénédictions de
la Basilique du Vatican, le Saint-Père Benoît XVI a adressé aux fidèles
rassemblés Place Saint Pierre et au monde entier à travers la radio et
la télévision, le traditionnel Message pascal.
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Bénédiction du pape Benoît
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Benoît XVI : Message Pascal
Le Saint Père s'adresse au Monde entier: "Urbi et Orbi"
À 12 heures aujourd'hui, de la Loggia des bénédictions de la Basilique du
Vatican, le Saint-Père Benoît XVI a adressé aux fidèles rassemblés Place
Saint Pierre et au monde entier à travers la radio et la télévision, le
traditionnel Message pascal.
Benoît XVI a appelé les chrétiens à
garder la foi apportée par la résurrection du Christ malgré "la souffrance,
le mal, les injustices, la mort, spécialement lorsqu'ils frappent des
innocents, comme par exemple les enfants victimes de la guerre et du
terrorisme, de la maladie et de la faim". "Que de blessures, que de
souffrances dans le monde", a souligné le pape, citant les "calamités
naturelles" et les "tragédies humaines qui provoquent d'innombrables
victimes".
"Le Christ ressuscité est vivant parmi nous,
c’est Lui l’espérance d’un avenir meilleur." "Devenons apôtres de
la paix, messagers d’une joie qui ne craint pas la souffrance, la joie de la
Résurrection". a exhorté Benoît XVI
Texte intégral du message du pape Benoît XVI
Frères et
Sœurs du monde entier,
Hommes et Femmes de bonne volonté!
Le Christ est ressuscité! Paix à vous! Aujourd’hui nous célébrons le grand
mystère, le fondement de la foi et de l’espérance chrétiennes : Jésus de
Nazareth, le Crucifié, est ressuscité d’entre les morts le troisième jour,
conformément aux Écritures. C’est avec une émotion renouvelée que nous
réentendons aujourd’hui l’annonce qui, à l’aube du premier jour après le
sabbat, a été adressée par l’ange à Marie-Madeleine et aux femmes accourues
au tombeau: «Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi les morts ? Il n’est pas
ici, il est ressuscité!» (Lc 24,5-6).
Il n’est pas difficile d’imaginer quels furent, à ce moment-là, les
sentiments qui habitaient ces femmes: des sentiments de tristesse et
d’effroi en raison de la mort de leur Seigneur, des sentiments d’incrédulité
et d’étonnement devant un fait trop surprenant pour être vrai. Cependant, le
tombeau était ouvert et vide: de corps, il n’y en avait plus. Avertis par
les femmes, Pierre et Jean accoururent au tombeau et vérifièrent que les
femmes avaient dit vrai. La foi des Apôtres en Jésus, le Messie attendu,
avait été mise à très rude épreuve par le scandale de la croix. Au cours de
son arrestation, de sa condamnation et de sa mort, ils s’étaient dispersés,
et maintenant ils se retrouvaient ensemble, perplexes et désorientés. Mais
le Ressuscité Lui-même vint à la rencontre de leur soif incrédule de
certitudes. Cette rencontre ne fut ni un songe, ni une illusion, ni une
imagination subjective; ce fut une expérience véritable, même si elle était
inattendue et, à ce titre, particulièrement touchante. «Jésus vint, et il
était là au milieu d’eux. Il leur dit : ‘La paix soit avec vous!’»(Jn
20,19).
À ces paroles, la foi, presque éteinte dans leurs cœurs, se ralluma. Les
Apôtres déclarèrent à Thomas, absent lors de cette première et
extraordinaire rencontre : Oui, le Seigneur a accompli ce qu’il avait
annoncé auparavant; il est vraiment ressuscité, et nous l’avons vu et
touché! Thomas demeura cependant dubitatif et perplexe. Quand il vint au
Cénacle une seconde fois, huit jours plus tard, Jésus lui dit : «Avance ton
doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-là dans mon côté :
cesse d’être incrédule, sois croyant». La réponse de l’Apôtre est une
émouvante profession de foi : «Mon Seigneur et mon Dieu!»
(Jn 20,27-28).
«Mon Seigneur et mon Dieu!» Renouvelons, nous aussi, la profession de foi de
Thomas. Cette année, comme vœux de Pâques, j’ai voulu justement choisir ses
paroles, parce que l’humanité présente attend des chrétiens un témoignage
renouvelé de la résurrection du Christ; elle a besoin de le rencontrer et de
pouvoir le connaître comme vrai Dieu et vrai Homme. Si, chez cet Apôtre,
nous pouvons rencontrer les doutes et les incertitudes de nombreux chrétiens
d’aujourd’hui, les peurs et les désillusions d’un grand nombre de nos
contemporains, avec lui, nous pouvons aussi redécouvrir, avec une conviction
renouvelée, la foi au Christ mort et ressuscité pour nous. Cette foi,
transmise au cours des siècles par les successeurs des Apôtres, demeure,
parce que le Seigneur ressuscité ne meurt plus. Il vit dans l’Église et il
la guide résolument vers l’accomplissement de son dessein éternel de salut.
Chacun de nous peut être tenté par l’incrédulité de Thomas. La souffrance,
le mal, les injustices, la mort, spécialement quand ils frappent les
innocents – comme, par exemple, les enfants victimes de la guerre et du
terrorisme, de la maladie et de la faim –, ne mettent-ils pas à dure épreuve
notre foi? Pourtant, paradoxalement, dans ces cas, l’incrédulité de Thomas
nous est utile et précieuse, car elle nous aide à purifier toute fausse
conception de Dieu et elle nous conduit à découvrir son visage authentique :
le visage d’un Dieu qui, dans le Christ, s’est chargé des plaies de
l’humanité blessée. Thomas a reçu du Seigneur le don d’une foi éprouvée par
la passion et la mort de Jésus, et confirmée par sa rencontre avec Lui, le
Ressuscité, et il a transmis ce don à l’Église. Une foi qui était presque
morte et qui est née à nouveau grâce au contact avec les plaies du Christ,
avec les blessures que le Ressuscité n’a pas cachées, mais qu’il a montrées
et qu’il continue de nous montrer à travers les peines et les souffrances de
tout être humain.
«C’est par ses blessures que vous avez été guéris»
(1 P 2,24), telle est l’annonce
que Pierre adresse aux premiers convertis. Ces plaies, qui pour Thomas
furent d’abord un obstacle à la foi, parce que signes de l’apparent échec de
Jésus; ces mêmes plaies sont devenues, dans la rencontre avec le Ressuscité,
des preuves d’un amour victorieux. Ces plaies, que le Christ a reçues par
amour pour nous, nous aident à comprendre qui est Dieu et à répéter nous
aussi: «Mon Seigneur et mon Dieu». Seul un Dieu qui nous aime au point de
prendre sur lui nos blessures et notre souffrance, surtout la souffrance de
l’innocent, est digne de foi.
Que de blessures, que de souffrances dans le monde! Il ne manque pas de
calamités naturelles ni de tragédies humaines qui provoquent d’innombrables
victimes et des dommages matériels considérables. Je pense à ce qui est
advenu récemment à Madagascar, aux Îles Salomon, en Amérique Latine et dans
d’autres régions du monde. Je pense au fléau de la faim, aux maladies
incurables, au terrorisme et aux séquestrations de personnes, aux mille
visages de la violence – parfois justifiée au nom de la religion – au mépris
de la vie et à la violation des droits humains, à l’exploitation de l’être
humain. J’observe avec appréhension les conditions dans lesquelles se
trouvent de nombreuses régions de l’Afrique: au Darfour et dans les pays
voisins perdure une situation humanitaire catastrophique et malheureusement
sous-évaluée; à Kinshasa, en République Démocratique du Congo, les
affrontements et les pillages des dernières semaines font craindre pour
l’avenir du processus démocratique congolais et pour la reconstruction du
pays; en Somalie, la reprise des combats éloigne la perspective de la paix
et accroît la crise régionale, spécialement en ce qui concerne les
déplacements de population et le trafic d’armes; une grave crise secoue le
Zimbabwe, face à laquelle les évêques du pays, dans un document récent, ont
indiqué que la prière et le souci partagé du bien commun étaient l’unique
voie de dépassement.
La population du Timor oriental, qui s’apprête à vivre d’importantes
échéances électorales, a besoin de paix et de réconciliation; ont aussi
besoin de paix le Sri Lanka, où seule une solution négociée mettra fin au
conflit dramatique qui l’ensanglante, et l’Afghanistan, marqué par une
tension et une instabilité croissantes. Au Moyen-Orient, à côté des signes
d’espérance dans le dialogue entre Israël et l’Autorité palestinienne, rien
de positif ne vient de l’Iraq, ensanglanté par des massacres continuels,
tandis que les populations civiles s’enfuient; au Liban, la fragilisation
des institutions politiques menace le rôle que le pays est appelé à jouer au
Moyen-Orient et hypothèque gravement l’avenir. Enfin, je ne peux pas oublier
les difficultés que les communautés chrétiennes affrontent quotidiennement
et l’exode qui s’ensuit dans la Terre bénie qui est le berceau de notre foi.
À ces populations, je renouvelle avec affection l’expression de ma proximité
spirituelle.
Chers Frères et Sœurs, à travers les plaies du Christ ressuscité, c’est avec
des yeux d’espérance que nous pouvons voir les maux qui affligent
l’humanité. En effet, en ressuscitant, le Seigneur n’a pas enlevé la
souffrance et le mal du monde, mais il les a vaincus à la racine avec la
surabondance de sa Grâce. Au pouvoir immense du Mal,
il a opposé la toute-puissance de son Amour. Comme chemin vers la paix et
vers la joie, il nous a laissé l’Amour qui ne craint pas la Mort. «
Comme je vous ai aimés – a-t-il dit aux Apôtres avant de mourir – vous aussi
aimez-vous les uns les autres» (Jn 13,34).
Frères et Sœurs dans la foi, vous qui m’écoutez dans toutes les parties du
monde! Le Christ ressuscité est vivant parmi nous, c’est Lui l’espérance
d’un avenir meilleur. Alors qu’avec Thomas, nous disons: «Mon Seigneur et
mon Dieu!», résonne dans notre cœur la parole du Seigneur, qui est douce
mais qui requiert un engagement: «Si quelqu’un veut me servir, qu’il me
suive; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert,
mon Père l’honorera» (Jn 12,26).
Et nous aussi, unis à Lui, disposés à dépenser notre vie pour nos frères
(cf. 1 Jn 3,16), nous devenons
apôtres de la paix, messagers d’une joie qui ne craint pas la souffrance, la
joie de la Résurrection. Que Marie, Mère du Christ ressuscité, nous obtienne
ce don pascal. Bonne Pâques à tous!
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones:
Le Christ est ressuscité. Sainte fête de
Pâques ! Que pour vous ce mystère soit source de bonheur et de paix profonde
!
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ressuscité est l’espérance d’un avenir meilleur
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.04.2007 - BENOÎT XVI |