Benoît XVI nous conseille la Bible
comme nourriture spirituelle |
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Cité du Vatican, le 07 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- C'est sous un ciel bleu immaculé que le pape Benoît XVI est
arrivé place saint Pierre pour l'Audience Générale hebdomadaire.
S'adressant aux pèlerins francophones, le saint Père les a invités "à
lire et à méditer la Parole de Dieu qui nous est donnée dans la bible".
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Saint Jérôme-
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Benoît XVI nous conseille la Bible comme nourriture spirituelle
Avant la catéchèse du saint Père a été lu un extrait de la deuxième
lettre de saint Paul à Timothée (2 Tm
3,14-17.4,1-2).
Tu dois en rester à ce
qu'on t'a enseigné : tu l'as reconnu comme vrai, sachant bien quels sont les
maîtres qui te l'ont enseigné. Depuis ton plus jeune âge, tu connais les
textes sacrés : ils ont le pouvoir de te communiquer la sagesse, celle qui
conduit au salut par la foi que nous avons en Jésus Christ. Tous les textes
de l'Écriture sont inspirés par Dieu ; celle-ci est utile pour enseigner,
dénoncer le mal, redresser, éduquer dans la justice ; grâce à elle, l'homme
de Dieu sera bien armé, il sera pourvu de tout ce qu'il faut pour faire un
bon travail.
Synthèse de la catéchèse lue en français par
le pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui nous portons notre attention
sur saint Jérôme, qui a mis la Bible au centre de sa vie. Né vers 347 à
Stridon, en Dalmatie, dans une famille chrétienne, il est baptisé en 366 et
il s’oriente vers la vie ascétique, s’insérant dans un groupe de chrétiens
fervents réunis autour de l’Évêque Valérien. Puis il part en Orient où il
vit en ermite, au sud d’Alep, continuant à étudier et perfectionnant sa
connaissance du grec et de l’hébreu. La méditation, la solitude et le
contact avec la Parole de Dieu lui permettent de mûrir sa sensibilité
chrétienne. Revenu à Rome en 382, il devient secrétaire du Pape Damase, qui
l’encourage à entreprendre une traduction de la Bible en latin. En 386,
après un pèlerinage en Terre Sainte et en Égypte, il s’établit à Bethléem où
il a une intense activité. Il meurt le 30 septembre 419 ou 420, près de la
grotte de la Nativité.
Grâce à sa vaste érudition, Jérôme a réalisé un précieux travail pour
l’Église latine et pour la culture occidentale. Aidé de collaborateurs, il
offrira notamment une nouvelle traduction de la Bible, celle qui constitue
la « Vulgate », le texte « officiel » de l’Église latine. Jérôme a aussi
commenté de nombreux textes bibliques. Il a réfuté avec énergie les
hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l’Église. Son œuvre
comporte encore des biographies d’auteurs chrétiens et de moines, des
traductions d’auteurs grecs et un important recueil de lettres.
Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement
les pèlerins de la diaconie du Var et les jeunes. À la suite de saint
Jérôme, je vous invite à lire et à méditer la Parole de Dieu, qui nous est
donnée dans la Bible. Faites-en tous les jours votre nourriture spirituelle
! Que Dieu vous bénisse et vous garde dans l’espérance !
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père
Benoît XVI ►
Catéchèse de Benoît XVI - mercredi 07 novembre
Synthèse
►
Benoît XVI évoque Saint Jérôme
Saint Jérôme
(347-419)
est le patron des exégètes , le patron des
traducteurs, de tous ceux qui se dévouent aux études historiques, des
érudits, et des philologues.
Jeune
et étudiant
Saint Jérôme est né en 347 d’une famille chrétienne qui habitait, au
nord-est de l’Italie, la ville de Stridon en Dalmatie. Issu d’un milieu
aisé, il est l’aîné, de douze ans, d’une sœur et d'un frère. Par ses
lettres, on lui connaît une grand-mère très aimée et une tante au caractère
redoutable.
Adolescent, il poursuit, à Rome, les études classiques qui forment des
orateurs maniant habilement la controverse et l’argumentation destinés au
droit ou à la politique. Il apprend le grec et surtout il s’attache à se
constituer une bibliothèque, copiant avec ardeur tous les ouvrages qui lui
tombent sous la main. Il se fait baptiser à l’âge adulte comme il est
coutume alors. Il a 19 ans, ses études à Rome sont terminées et il se
prépare à entreprendre un long voyage vers la Gaule. Ce voyage orientera le
reste de sa vie, car au retour il décide de se faire moine.
Il rompt avec sa famille qui n’approuve pas son choix et se joint à un
cercle de religieux lettrés dans la ville d’Aquilé, non loin de sa ville
natale. Il lui semblait avoir trouvé là le but de sa vie: l’amour du Christ,
l’amitié et la vie de l’esprit.
Cependant le groupe se sépare et Jérôme décide de se rendre à Antioche, en
Orient, où il désire vivre parmi les ascètes du désert. Il y arrive
complètement épuisé par le voyage et se réfugie chez un ami où il tente de
récupérer ses forces et où il vit une sérieuse remise en question; guidé par
une inspiration mystique, cet homme de lettres formé par la culture grecque
et latine décide de tourner le dos à la culture occidentale et de consacrer
ses recherches et toute sa vie à l’étude des textes de la Bible; il veut
mieux comprendre les bases de la religion chrétienne et ce faisant, trouver
le chemin de la perfection. C’est un passionné qui réagit ainsi; il écrira
en rappelant cette prise de décision : "Là où est ton trésor, là est ton
cœur."
Ascètes
au désert
À 28 ans, il se rend au désert de Chalcis où des grottes naturelles servent
de refuge à quelques moines. Il se joint à eux mais son enthousiasme est en
butte aux dures réalités de la vie d’ascète; la misère et une excessive
sévérité envers lui-même le mènent à un délire voluptueux qu’il combat par
la prière et l’étude. Il entreprend l’étude de la Bible latine, la comparant
au texte de la Septante, la plus ancienne des versions grecques de la Bible
hébraïque, qui avait servi de base au texte latin alors en usage.
Son esprit critique, avide de rigueur, ne tarde pas à y déceler des erreurs.
Insatisfait, il se met à l’étude de l’hébreux avec un moine juif converti
afin de pouvoir lire, un jour, la Bible dans le texte original.
En même temps, il approfondit sa connaissance du grec, copie des manuscrits,
dicte des textes à des copistes, écrit de nombreuses lettres par lesquelles
il développe certains sujets concernant le dogme ou l’exégèse. À cette
époque l’Église avec ses trois siècles d’existence est devenue une
institution reconnue; c’est cependant une période où le pouvoir laïc se mêle
des affaires religieuses et où foisonnent les hérésies. Jérôme demeure
fidèle aux dogmes et à la doctrine et même à l’intérieur d’un groupe de
moines ascètes, comme le leur, les controverses sont si violentes que moins
de trois ans après son arrivée il se résigne au départ. Contrairement à ses
aspirations, il ne trouva pas la paix au désert.
Prêtre, théologien et historien
Il est ordonné prêtre à Antioche à l’âge de 31 ans. Il se rend à
Constantinople où il approfondit ses connaissances bibliques et
théologiques.
Il y compose son premier grand ouvrage d’érudition: il traduit la
Chronologie d’Eusèbe de Césarée, résumé de l’histoire universelle, et la
complète d’un certain nombre d’additions personnelles. Les préoccupations
historiques tiennent chez Jérôme une place importante.
Secrétaire du pape et traducteur de la
Bible
À Rome vers 382, il est remarqué par le pape Damase qui le retient comme
secrétaire et tenant compte de son érudition lui confie la lourde tâche de
refaire la traduction latine des textes de la Bible. Cette traduction sera
connue sous le nom de Vulgate; c’est la version utilisée de nos jours par
l’Église catholique. Jérôme disait : "Il me faut confronter des exemplaires
de l’Écriture dispersés à travers le monde. Comme ils divergent entre eux,
je dois d’abord décider quels sont ceux qui concordent avec l’original
grec". Sa méthode est celle qu’emploieraient les érudits de notre temps.
Ce travail allait lui valoir plus de critiques que d’éloges car il
bousculait les habitudes, corrigeait des erreurs que l’on répétait par
routine, et cela ne pouvait manquer de soulever des protestations.
Scandale du célibat des femmes
En même temps, il traduit des textes et compose des œuvres de polémiques
utilisant toutes les ressources de l’exégèse dont il est dès lors un maître.
Il écrit, à la même époque, un éloge de la virginité chrétienne. Or, penser
que les femmes pouvaient oser demeurer vierges était une cause de scandale.
Les coutumes hébraïques exaltaient par dessus tout la maternité; quant aux
païens, ils déniaient à la femme toute personnalité juridique, elle passait
de la tutelle de son père à celle de son époux. Garder le célibat, c’était
aller contre le pouvoir du père de famille qui disposait de ses filles à son
gré. L’égalité entre l’homme et la femme faisait l’effet d’une monstruosité.
Jérôme n’en formula pas moins un véritable traité de la virginité qui allait
être la première règle de ces moniales sans cloître; fidèle à son idéal
d’ascète Jérôme encourage, dans cette voie, quelques femmes de la société
romaine dont bientôt le nom sera inséparable du sien: Marcelle et Paule.
Marcelle et Paule
Sous l’impulsion de Marcelle s’était formé un petit groupe de veuves et de
jeunes filles qui se réunissaient afin de développer leur esprit de charité
et leur culture religieuse.
On y retrouvait Paule, riche veuve d’une trentaine d’années et déjà mère de
quatre enfants. Trois de ses filles se consacreront elles aussi à l’idéal
ascétique ainsi que plusieurs de leurs amies.
Sous l’égide de Jérôme toute une école de perfectionnement et de sciences
religieuses se formait chez les nobles dames romaines.
Cependant Jérôme s’était créé plusieurs ennemis et à la mort du pape Damase,
son protecteur, un tribunal ecclésiastique l’obligea à rejoindre l’église
d’Antioche dont il dépendait.
À la recherche des Lieux Saints de la Bible
À 38 ans, il commença une nouvelle période de son existence, la plus stable
et la plus féconde. À son départ de Rome, Paule et sa fille avec quelques
autres de ses élèves le suivirent. Il était leur guide sur le chemin de la
perfection et des études bibliques.
Elles entreprirent avec lui un pèlerinage en terre sainte visitant avec
respect les lieux dont il est mention dans la Bible. Jérôme a donné un récit
de ce voyage et il nous montre Paule, à Jérusalem, empressée à se recueillir
sur les lieux saints destinés à devenir dans la dévotion moderne le Chemin
de la Croix.
Bethléem et les premiers monastères
Le pèlerinage terminé, c’est à Bethléem qu’ils décidèrent de se fixer. Paule
fit édifier à ses frais les deux monastères nécessaires pour recevoir, l’un
Jérôme et ses compagnons, l’autre les moniales. Elle fonda aussi, près de la
route, une hôtellerie pour les pèlerins à l’endroit où Marie et Joseph
n’avaient pas trouvé de gîte.
Ces monastères furent les premiers monastères fondés par des occidentaux.
Paule y épuisa sa fortune et Jérôme dut envoyer son jeune frère Paulin,
devenu son disciple, vendre ce qui leur restait des biens paternels à
Stridon ville dévastée, quelques années plus tôt, par l’invasion des Goth
(378).
Le séjour à Bethléem voit s’accomplir l’énorme travail de la révision de la
Bible, ainsi que les Commentaires composés sur la plupart des livres de
l’Ancien Testament. Jérôme n’en cesse pas pour autant ses traductions
d’auteurs qu’il juge intéressants pour l’Église.
Il produit deux essais sur la vie monastique, un catalogue biographique des
écrivains chrétiens, une infatigable correspondance dont la plupart des
lettres sont de véritables traités.
Querelles à propos des hérésies
Il y avait aussi malheureusement les querelles interminables, créées autour
des hérésies. Elles passèrent par des écrits, des alliances, des hostilités,
des ordres d’exil, des attaques à main armée, des interventions de
l’empereur et une réunion de concile.
Jérôme souvent au centre de ces querelles et lui-même pris à partie,
demeurait toujours orthodoxe et défendait la position de l’Église avec
ardeur.
Car cet homme de lettres, d’une activité intellectuelle indiscutable, était
un homme d’action, enthousiaste, prompt à la colère et démonstratif dans ses
amitiés comme dans ses invectives.
L’Empire Romain s’effondre
C’est pendant une période très troublée que s’exerce cette activité
surabondante. L’Empire Romain s’effondre les Huns sèment la panique en
Orient et finalement Rome tombe aux mains des barbares.
À l’aube du Moyen Age
Jérôme mourut à 72 ans, le 30 septembre 419, à l’aube du Moyen Age.
Par ses travaux sur la Bible, il deviendra l’un des saints les plus connus
et représentés par les miniaturistes et les peintres; son influence sera
indiscutable sur l’élaboration de la culture judéo-chrétienne qui a modelé
les société occidentales détrônant la civilisation antique.
Au début du IXe siècle, dans le précieux manuscrit de la Bible de Charles le
Chauve, roi de France, les enluminures le montrent dans ses voyages, dans
ses études de l’hébreu, donnant des instructions aux moniales ou distribuant
l’ouvrage aux copistes. Au cours des siècles, les artistes peintres créeront
une auréole de légende autour du personnage et le représenteront comme un
vieillard pénitent au désert ou retirant une épine de la patte d’un lion.
Jérôme fut un homme passionné qui exerça une activité intellectuelle
infatigable, négligeant son confort matériel pour donner tout le crédit de
ses exigences à la rigueur de l’esprit, à la recherche de la vérité. Il se
consacra principalement à l’étude de la Bible dont il donna une traduction
en latin, connue sous le nom de Vulgate, et dont il fit de nombreux
commentaires. Il fut aussi un propagateur de l’idéal monastique. On lui
connaît un caractère vif stimulé par la controverse; il sera toujours prêt à
la discussion et à la critique. Bien qu’on lui ait reproché ses colères, il
se présente comme un défenseur fidèle, un éducateur éclairé, un ami
chaleureux et un leader incontestable.
les éléments de cette page sont un établi à partir du
travail d'un texte de Ghislaine Demers Flibotte d'après le Saint Jérôme de
Régine et Madeleine Pernoud - 11 mars 2002.
Repères:
Œuvres de St Jérôme
(Abbaye Saint Benoît de Port-Valais) :
►
SAINT JÉRÔME
Œuvres complètes de Saint Jérôme :
livres
La fragilité et la vanité des créatures :
►
TRAITES DE MORALE
Télécharger les lettres de saint Jérôme :
C'est ici
Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.11.2007 - BENOÎT XVI |