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19 Avril 2005
 

 Jésus de Nazareth du pape Benoît XVI, un événement majeur

 

Cité du Vatican, le 07 octobre 2008  - (E.S.M.) - 3ème partie du premier rapport du cardinal Ouellet, Rapporteur général avant le débat en présence du pape Benoît XVI.

III. MISSIO : LA PAROLE DE DIEU DANS LA MISSION DE L'ÉGLISE

1ère partie Synode des Évêques : premier rapport du cardinal Marc Ouellet
2ème partie
►  Synode sur la Parole de Dieu dans l'Église

Le 07 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Nous avons placé la Parole de Dieu dans la vie de l'Église sous le signe de la Communio, car la Parole accueillie dans la foi nous introduit dans la communion trinitaire. L'expérience de cette communion entraîne une conversion toujours plus profonde à l'Amour et une participation au dynamisme missionnaire et eschatologique de la Parole de Dieu. Animé par l'Esprit de la Pentecôte, ce Synode veut faire écho à ce dynamisme.

"La Parole de Dieu croissait et se multipliait", nous disent les Actes des Apôtres" (Ac 12, 24). Elle faisait des adeptes parmi les Juifs et les païens, comme en témoigne Pierre lui-même devant la communauté de Jérusalem en parlant de l'effusion de l'Esprit Saint sur les païens. C'est ainsi que "par la puissance du Seigneur, la parole se répandait et se montrait pleine de force" (Ac 19, 20), accroissant l'Église et lui communiquant la paix du Royaume (cf. Ac 9, 31).

A. Annoncer l'Évangile du Règne de Dieu

1. L'Église, servante de la Parole

L'Église "a une vive conscience que la parole du Sauveur - 'Je dois annoncer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu' - s'applique en toute vérité à elle. Elle ajoute volontiers avec saint Paul: 'Pour moi, évangéliser ce n'est pas un titre de gloire, c'est une obligation. Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile !'" (1 Co 9, 16). Le cœur de la mission de l'Église est d'évangéliser. Évangéliser signifie : "prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du Christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse" (EN 14). "Évangéliser, pour l'Église, c'est porter la Bonne Nouvelle dans tous les milieux de l'humanité et, par son impact, transformer du dedans, rendre neuve l'humanité elle-même : 'Voici que je fais l'univers nouveau ! ' (Ap 21, 5)"(EN 18).

Dans l'accomplissement de sa mission évangélisatrice, l'Église accueille et sert la Parole de Dieu. Par la prophétie, la Liturgie et la diaconie, elle témoigne du dynamisme personnel de la Parole incarnée. Évêques, prêtres, diacres, laïcs et personnes consacrées, tous demeurent sous la Parole et agissent de concert avec elle, selon le charisme qu'ils ont reçu de l'Esprit. Collaborant ainsi avec la Parole de Dieu, l'Église participe à la mission de l'Esprit qui rassemble les "enfants de Dieu dispersés" (Jn 11, 52) "sous un seul Chef, le Christ" (Ép 1, 10).

2. Le Jésus historique des Évangiles

Comme aux temps apostoliques, l'Église annonce le Règne de Dieu, c'est-à-dire Jésus, le Christ, tel que présenté dans les Évangiles. Or cette tâche a été hypothéquée par l'influence des courants d'exégèse qui ont creusé un fossé entre le "Jésus de l'histoire" et le "Christ de la foi". Ces courants exégétiques ont mis en question la valeur historique des Évangiles, minant ainsi la crédibilité du texte. "Une telle situation est dramatique pour la foi, déclare Benoît XVI, car le vrai point d'appui dont tout dépend - l'amitié intime avec Jésus - demeure incertain" [62]. Il est vrai que depuis quelques décennies, la recherche biblique a rétabli la valeur historique des Évangiles [63] et a même réaffirmé leur caractère biographique [64]. Ces résultats ne sont pas encore largement connus et n'ont pas corrigé l'impact négatif de l'exégèse rationaliste sur la vie spirituelle et le témoignage missionnaire des chrétiens.

Dans ce contexte, la publication du livre Jésus de Nazareth par le pape Benoît XVI représente un événement majeur qui libère l'accès à la figure authentique de Jésus. Il montre que l'identité divine de Jésus, historiquement attestée par les Évangiles, émerge des textes eux-mêmes et du témoignage cohérent et crédible du Nouveau Testament. Tout en valorisant les résultats positifs de l'exégèse historico-critique, le pape souligne ses limites méthodologiques et souhaite le développement de "l'exégèse canonique" pour compléter l'interprétation théologique. L'attitude libératrice de Benoît XVI consiste à "faire confiance aux Évangiles", en présentant le "Jésus des Évangiles comme un Jésus réel", comme un "Jésus historique" au sens propre du terme [65].

Ce livre « n'est en aucune manière un acte du Magistère » [66] , mais il n'en demeure pas moins un phare qui protège des écueils et des naufrages. Son témoignage rapproche la théologie et l'exégèse par l'union harmonieuse de la compétence scientifique et du témoignage personnel d'une autorité ecclésiale. Il va sans dire qu'une telle œuvre aide à dissiper la confusion semée par certains phénomènes médiatiques [67] et à relancer le dialogue de l'Église avec la culture contemporaine. Le Synode pourrait reconnaître en ce livre un lieu important pour la refondation d'une culture contemplative des Évangiles.

B. Incarner le témoignage du Dieu Amour

1. La primauté de l'amour

Quand l'Esprit parle à l'Église aujourd'hui en lui remémorant les Écritures, il la convoque à un nouveau témoignage d'amour et d'unité afin de rehausser la crédibilité de l'Évangile face à un monde qui est plus sensible aux témoins qu'aux docteurs. "C'est à ce signe que l'on vous reconnaîtra comme mes disciples : à l'amour que vous aurez les uns pour les autres" (Jn 13, 35). Ce signe de l'amour mutuel prolonge le témoignage de Dieu, car il incarne l'amour même de Jésus qui a dit : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés" (Jn 13, 34). Ce "comme" signifie : aimez-vous du même amour dont je vous aime. Toute la prière sacerdotale de Jésus, synthèse de son offrande pascale, vise à associer l'humanité au témoignage d'unité de la Trinité : "Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi, pour qu'ils parviennent à l'unité parfaite et qu'ainsi le monde puisse connaître que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé" (Jn 17, 22-23). Grégoire de Nysse identifie la Gloire à l'Esprit [68], qui prie aussi avec le Christ pour que ses disciples soient consacrés dans la vérité, c'est-à-dire consumés dans l'unité. Cette prière solennelle montre bien que la fidélité au commandement de l'amour engage non seulement le salut du croyant, mais aussi et surtout la crédibilité de la Trinité dans le monde. "Que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu'ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m'as envoyé" (Jn 17, 21).

Le témoignage de la Parole de Dieu exige par conséquent des disciples missionnaires [69] qui soient d'authentiques témoins de la primauté de l'amour sur la science. Saint Paul l'affirme sans ambages dans l'hymne à l'amour de la première Épître aux Corinthiens (1 Co 13, 1-13) de même que dans son exhortation aux Philippiens : "Ayez un même amour, un même cœur ; recherchez l'unité" (Ph 2, 2) à l'exemple du Christ en sa kénose. "Ce ne sont pas des manuels arides, même s'ils sont pleins de vérités indubitables, qui peuvent exprimer pour le monde la vérité de l'Évangile et la rendre plausible, c'est l'existence des saints qui ont été saisis par le Saint-Esprit du Christ. Le Christ n'a pas prévu d'autre apologétique (Jn 13, 35)" [70].

2. Le témoignage œcuménique

Depuis l'entrée officielle de l'Église catholique dans le mouvement œcuménique, les papes ont fait de la cause de l'unité chrétienne une priorité. Par ailleurs, le rapprochement œcuménique a permis aux Églises et aux communautés ecclésiales de s'interroger ensemble sur leur propre fidélité à la Parole de Dieu. Bien que les rencontres et dialogues œcuméniques aient produit des fruits de fraternité, de réconciliation et d'entraide, la situation présente est caractérisée par un certain malaise qui appelle une conversion plus profonde à "l'œcuménisme spirituel" [71] . "Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux prières publiques et privées pour l'unité des chrétiens, doivent être regardées comme l'âme de tout l'œcuménisme » (UR 8).

Cette orientation du Concile garde toute son actualité comme y exhorte le saint Père : "Écouter ensemble la Parole de Dieu, pratiquer la Lectio divina de la Bible, c'est-à-dire la lecture liée à la prière, se laisser surprendre par la nouveauté qui ne vieillit jamais et qui ne s'épuise jamais, de la Parole de Dieu, surmonter notre surdité face aux paroles qui ne s'accordent pas avec nos préjugés et nos opinions, écouter et étudier dans la communion des croyants de tous les temps : tout cela constitue un chemin à parcourir pour atteindre l'unité dans la foi, comme réponse à l'écoute de la Parole" [72].

Parmi les nombreux témoignages œcuméniques de notre époque, citons à titre d'exemple, le mouvement des Focolari fondé par Chiara Lubich, dont la spiritualité de l'unité met l'accent sur "l'amour mutuel" et l'obéissance à la "Parole de vie". La pédagogie de ce mouvement met justement en priorité l'élément dynamique de l'amour par rapport à l'élément noétique de la Parole. Cette priorité réclame de tous les partenaires œcuméniques une conversion toujours plus profonde au dessein d'amour du Dieu trinitaire, que l'Esprit Saint s'efforce de porter à son achèvement avec des "gémissements inexprimables" (Rm 8, 26).

Il est significatif que ce mouvement catholique et œcuménique - ne devrait-on pas seulement dire "catholique", c'est-à-dire œcuménique ? - porte le nom canonique de "l'Œuvre de Marie". On y voit heureusement et harmonieusement confluer - comme d'ailleurs en d'autres mouvements [73] le mouvement biblique, le mouvement œcuménique et le mouvement marial, grâce à une pratique résolue de la Parole de Dieu, incarnée et partagée. [74] Ce témoignage rappelle que l'unité des chrétiens et son impact missionnaire ne sont pas d'abord "notre œuvre", mais celle de l'Esprit et de Marie [75].

C. Dialoguer avec les nations et les religions

1. Au service de l'homme

L'activité missionnaire de l'Église s'enracine, nous l'avons dit, dans la mission du Christ et de l'Esprit qui révèle et répand la communion trinitaire dans toutes les cultures du monde. La portée salvifique universelle du mystère pascal du Christ appelle l'annonce de la Bonne Nouvelle à toutes les nations et aussi à toutes les religions. La Parole de Dieu invite tout homme au dialogue avec Dieu qui veut sauver tous les hommes en Jésus Christ, l'unique médiateur (1 Tm 2,5 ; He 8,6 ; 9,5 ; 12,24). L'activité missionnaire de l'Église témoigne de son amour pour le Christ total qui inclut toute culture. Dans ses efforts d'évangélisation des cultures, cette activité vise l'unité de l'humanité en Jésus Christ, mais dans le respect et l'intégration de toutes les valeurs humaines [76]. "Au reste, frères, tout ce qu'il y a de vrai, tout ce qui est noble, juste, pur, digne d'être aimé, d'être honoré, ce qui s'appelle vertu, ce qui mérite l'éloge, tout cela, portez-le à votre actif" (Ph 4,8).
Dans son dialogue liturgique avec Dieu, l'Église intercède pour tous les humains et surtout pour les plus pauvres. Sa passion pour la Parole de Dieu l'entraîne sur les pas de Jésus pauvre, chaste et obéissant, afin d'apporter l'espérance, la réconciliation et la paix dans toutes les situations d'injustice, d'oppression et de guerre. Comme chez le "bon Samaritain", ce souci de l'homme quel qu'il soit exprime la compassion de l'Église pour toute souffrance humaine et sa disponibilité pour secourir les pauvres et les affligés. Consciente de la présence de Jésus à ses côtés, comme sur le chemin d'Emmaüs, elle interprète l'Écriture comme lui "en partant de Moïse et de tous les prophètes" et en expliquant à tout homme le mystère de Jésus sauveur : "Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et qu'il entrât dans sa gloire ?" (Lc 24, 26).

Cette exégèse de Jésus, reprise sans cesse par l'Église, authentifie l'interprétation christologique du Premier Testament, que les Pères, après Origène et Irénée, ont largement développée. De nos jours, compte tenu de l'histoire tragique des relations entre Israël et l'Église, nous sommes invités non seulement à réparer l'injustice commise à l'égard des Juifs, mais aussi à " un nouveau respect pour l'interprétation juive de l'Ancien Testament" [77]. Un dialogue respectueux et constructif avec le judaïsme peut d'ailleurs servir à approfondir, de part et d'autre, l'interprétation de la Sainte Écriture [78] .

2. Le dialogue interreligieux

Parmi les partenaires des différents dialogues de l'Église avec les nations, le peuple juif occupe une place singulière comme héritier de la première Alliance, dont nous partageons les Saintes Écritures. Cet héritage commun nous invite à l'espérance, "car les dons et l'appel de Dieu sont irrévocables" (Rm 11, 29), comme en témoigne passionnément saint Paul dans l'épître aux Romains: "Oui, je souhaiterais être anathème, être moi-même séparé du Christ pour mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont les Israélites, à qui appartiennent l'adoption, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses et les pères, eux enfin de qui, selon la chair, est issu le Christ qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement. Amen" (Rm 9, 1-5) ; " Frères, je veux vous faire connaître le plan secret de Dieu, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages : une partie du peuple d'Israël restera incapable de comprendre jusqu'à ce que l'ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. Et c'est ainsi que tout Israël sera sauvé, comme le déclare l'Écriture" (Rm 11, 25-26).

Viennent ensuite les fidèles de foi musulmane, enracinés eux aussi dans la tradition biblique, confesseurs du Dieu unique. Face à la sécularisation et au libéralisme, ils sont des alliés dans la défense de la vie humaine et dans l'affirmation de l'importance sociale de la religion. Le dialogue avec eux est plus important que jamais dans les circonstances actuelles afin de "promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté" (NA 3). Le témoignage des martyrs de Tibhirine en Algérie en 1996 élève ce dialogue à un niveau peut-être jamais atteint dans l'histoire, quant au service de l'homme et de la réconciliation des peuples. Les initiatives audacieuses du pape Benoît XVI plaident pour la poursuite persévérante du dialogue avec l'islam.

Viennent enfin les humains "de toute tribu, langue, peuple et nation" (cf. Ap 5, 9), qui sont sous les cieux, car l'Agneau immolé a versé son sang pour tous. La Parole de Dieu est spécialement destinée à ceux qui ne l'ont jamais entendue car, dans le cœur de Dieu et la conscience missionnaire de l'Église, les derniers ont la grâce d'être les premiers. [79]

Dans un monde en voie de globalisation, avec les nouveaux moyens de communication, le champ de la mission est ouvert à de nouvelles initiatives d'évangélisation dans un esprit d'authentique inculturation. Nous sommes à l'ère de l'Internet et les possibilités d'accès à la Sainte Écriture se sont démultipliées [80]. Le Synode doit écouter, discerner et encourager les projets de transmission et de transposition des Saintes Écritures dans tous ces nouveaux langages qui attendent de servir la Parole de Dieu.

Conclusion

"Quel est le vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? Et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Ils sont trois à rendre témoignage: l'Esprit, l'eau et le sang, et ces trois convergent dans l'unique témoignage : si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus grand" (1 Jn 5, 5-9).

Jésus vient toujours, dans l'Église, "rendre témoignage à la Vérité" et communiquer à ceux qui croient en son nom la connaissance du Père qu'il possède en plénitude. Ce message de Jean précise le premier but et le souci premier du Synode : écouter et accueillir à neuf Dieu qui parle et demander la grâce d'une foi renouvelée en son Verbe incarné. Conscient du renouveau ecclésiologique lié à la conception dynamique et dialogale de la Révélation, nous avons suggéré des pistes d'approfondissement de la Parole de Dieu à partir de la foi de Marie telle qu'elle se prolonge dans la vie de l'Église, la Liturgie, la prédication, la Lectio divina, l'exégèse et la théologie.

L'application de ce paradigme marial suppose un approfondissement pneumatologique de la tradition ecclésiale et de l'exégèse scripturaire qui rendent compte de la vertu performative de la Parole de Dieu tout en la distinguant soigneusement de la présence eucharistique. Plus qu'une bibliothèque pour érudits, la Bible est un temple où l'Épouse du Cantique écoute les aveux du Bien-aimé et célèbre ses baisers (cf. Ct 1,1). "Qui est instruit par le Saint-Esprit comprend tout, écrit saint Silouane, son âme se sent comme au Ciel, car l'Esprit Saint lui-même est au Ciel et sur la terre, dans la sainte Écriture et dans les âmes de tous ceux qui aiment Dieu". [81]

Cette perspective plus dynamique que noétique appelle une théologie plus contemplative, enracinée dans la Liturgie, les Pères et la vie des saints, une exégèse pratiquée dans la foi conformément à son objet, et aussi une philosophie de l'être et de l'amour.

Elle ouvre à une lecture spirituelle plus fructueuse de la Bible, à une interprétation ecclésiale de l'Écriture et à une revitalisation du dialogue missionnaire de l'Église sous toutes ses formes. La fréquentation plus assidue des Écritures ravivera la conscience missionnaire de l'Église et son amour de l'homme, image de Dieu en mal de ressemblance divine.

Saint Césaire d'Arles exhortait fréquemment ses diocésains à ne jamais négliger ce qu'il qualifiait de « nourriture de l'âme pour l'éternité" : "Je vous prie, frères bien-aimés, de vous appliquer à consacrer à la lecture des textes sacrés autant d'heures que vous le pourrez". [82] Fréquemment, en fin de journée, il aimait demander à ses prêtres, à propos de la méditation de la Parole de Dieu : "Qu'avez-vous mangé, aujourd'hui?" Puissions-nous avoir la même disponibilité, le même goût pour la Parole de Dieu, et nous poser à notre tour la même question: "Qu'avons-nous mangé, aujourd'hui ?".

les 3 parties en PDF

Notes :

[62] J. Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth, Flammarion, 2007, p. 8.
[63] A. Schweitzer, Storia della ricerca sulla vita di Gesù, Paideia, 1986 ; J. Jeremias, Il problema del Gesù storico, Paideia, 1973.
[64] R. Burridge, What are the Gospels? A Comparaison with Greco-Roman Biography. Cambridge, University press 1992.
[65] J. Ratzinger- Benoît XVI, Op. cit., p.17.
[66] Ibid. p. 19.
[67] Cf. D. Brown, Da Vinci Code, Jean-Claude Lattès, 2004, 574 p.
[68] S. Grégoire de Nysse, 15e homélie sur le Cantique des cantiques
[69] CELAM, "Disciples et missionnaires de Jésus-Christ, pour qu'en Lui nos peuples aient la vie en plénitude" (Document d'Aparecida), Ve Conférence générale à Aparecida (Brésil) du 13 au 31 mai 2007.
[70] H. U. v. Balthasar, "La Gloire et la Croix", op. cit., p. 418.
[71] UR et UUS ; voir aussi W. Kasper, Manuel d'œcuménisme spirituel, Nouvelle Cité, 2007, 96 p.
[72] Benoît XVI, Allocution Il mondo attende la testimonianza comune dei cristiani (25.01.2007): L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 5 (30.01.2007) p. 3.
[73] Notamment les communautés et mouvements Sant'Egidio, Taizé, etc.
[74] C. Lubich, Pensée et spiritualité, Nouvelle Cité, 2003, 510 p.
[75] M. Ouellet, Marie et l'avenir de l'œcuménisme, Communio XXVIII, 1- Janvier-Février 2003, pp. 113-125 ; D.-I Ciobotea; B. Sesboue ; J.-N. Peres ; "Marie: L'oecuménisme à l'épreuve", L'actualité Religieuse dans le Monde, 1987, n°46, pp. 17-24.
[76] AG 11 ; EN 20 ; RM 3.
[77] Commission Biblique Pontificale, Le peuple juif et ses Saintes Écritures dans la Bible chrétienne, 2001 : J. Ratzinger, Préface, p. 12.
[78] Ibid., nos 9, 11, 21-22,85-86.
[79] AG 10.
[80] À titre d'exemple, la Biblia Clerus de la Congrégation pour le Clergé fournit des outils de consultation fort précieux qui sont redevables entre autres à la Bible chrétienne écrite par Dom Claude-Jean Nesmy et par Mère Élisabeth de Solms, Bénédictins de La Pierre qui Vire et Solesmes, publiée aux Éditions Anne Sigier.
[81] S. Silouane du Mont Athos, Écrits spirituels, Spiritualité orientale no 5, Abbaye de Bellefontaine, 1976/1994, p. 30.
[82] S. Césaire d'Arles, Sermons VIII, 1; (Cf. SC 175, p. 349-351).

 

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Sources : www.vatican.va -  E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.10.2008 - T/B

 

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