Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

LÉON XIV

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Le grand ayatollah Sistani et le pape Benoît XVI

 

Rome, le 07 août 2007 - (E.S.M.) - Des représentants de Sistani rendent visite par deux fois au secrétaire de la nonciature à Bagdad, Thomas Hlim Sbib, pour exprimer estime et amitié à Benoît XVI et le désir de le rencontrer à Rome.

Le grand ayatollah Ali al Sistani

Le grand ayatollah Sistani et le pape Benoît XVI

Pourquoi al Qaïda veut la tête du grand ayatollah Sistani
Parce que c'est l'homme-clé pour un Irak libre et pacifié. Mais pas seulement. C'est aussi l'avenir de l'islam qui est lié à la victoire ou à l'échec de sa vision. Portrait d'un grand leader musulman qui, après le discours de Ratisbonne, a exprimé son estime et son amitié au pape Benoît XVI

par Sandro Magister

A la fin de l’audience générale de la semaine dernière, Benoît XVI a créé la surprise en évoquant un événement sportif, la victoire de l’équipe de football d’Irak en Coupe d’Asie: (Le pape Benoît XVI se réjouit de la victoire de l'équipe de l'équipe de football irakienne)

"J’ai été heureux de l’enthousiasme qui a gagné tous les habitants, descendus dans la rue pour fêter l’événement. De même que j’ai pleuré tant de fois avec les Irakiens, je me réjouis avec eux à cette occasion. Cette expérience de joie partagée montre le désir d’un peuple de mener une vie normale et sereine. Je souhaite, a conclu Benoît XVI, que cet événement contribue à conduire l’Irak – avec l’aide de chacun – vers un avenir fait d’une paix véritable dans la liberté et le respect réciproque".

Le fait que les réjouissances qui, en Irak, ont suivi la victoire de l’équipe de football n’aient pas été endeuillées par des massacres a en effet été interprété par beaucoup comme un signe positif. Al Qaïda et d’autres groupements terroristes – en dépit de leur férocité persistante – apparaissent aujourd’hui plus isolés dans la guerre qu’ils mènent au sein du monde musulman: une guerre qui est plus cruciale pour eux que celle qui les oppose à l’occident.

Dans ce conflit interne au monde musulman, une figure clé en Irak est un des hommes les plus pacifiques et pacificateurs: le grand ayatollah Ali al Sistani, l’autorité religieuse suprême chez les musulmans chiites.

L’interminable série de meurtres qui ont frappé ses proches est la preuve tragique qu’il est le personnage-clé.

10 avril 2003: l'ayatollah Abdel Majid al Khoei, fils du grand ayatollah Abul Qassim al Khoei – le maître spirituel de Sistani et le plus éminent théologien chiite du XXe siècle – est assassiné à Nadjaf.

29 août 2003: à Nadjaf encore, une voiture piégée tue plus de cent fidèles qui sortaient de la mosquée où se trouve la tombe d’Ali, le gendre et successeur de Mahomet, créateur de l’islam chiite. Un autre leader religieux modéré, Mohammad Baqr al Hakim, périt avec eux.

6 février 2004: un commando terroriste s’enfonce dans le dédale de ruelles qui entoure cette même mosquée, presque jusqu’à la maison de Sistani. Ils manquent l’objectif principal, mais tuent le cheik Abdullah Falaq al Basrawi, gestionnaire des offrandes qui affluent du monde entier à l’attention de Sistani.

Mai 2005: un autre collaborateur du grand ayatollah, Tahar al Allaf, est assassiné.

Début 2006: la victime est le cheik Kamaleddin al Ghureifi.

Début juin 2007: Rahim al Hesnawi est assassiné. A la mi-juillet, c’est le tour d’Abdallah Fallaq et, le 26, de Kazim Jabir al Bidairi. Tous étaient de très proches collaborateurs de Sistani.

2 août: le cheik Fadhil al Aqil, un autre de ses hommes de confiance, est tué à Nadjaf.

Aux yeux de ses ennemis, la "faute" du grand ayatollah Sistani est d’être le défenseur le plus autorisé et le plus cohérent d’une vision "apaisée" de l’islam. Selon cette vision, le maître enseigne la théologie, le droit et la morale, il demande que les principes de l’islam soient respectés, mais il ne revendique pas pour lui-même le pouvoir politique et ne prétend pas exercer un contrôle coercitif sur ce dernier.

Ce courant de pensée a toujours été dominant à Nadjaf. L’ayatollah iranien Khomeyni, qui a vécu dans cette ville de 1965 à 1978 et qui soutenait une thèse contraire, y était complètement isolé.

La thèse de Khomeyni, qu’il a concrétisée en 1979 avec sa révolution théocratique en Iran, était que "seule une bonne société peut créer de bons croyants". Elle donnait aux experts de la loi coranique le pouvoir politique nécessaire pour instaurer la société parfaite,

Sistani soutient au contraire que "seuls de bons citoyens peuvent créer une bonne société" et il rejette toute idée de théocratie.

Après la chute du régime de Saddam Hussein, le grand ayatollah Sistani est resté cohérent avec sa vision et a affirmé: "Il n’y aura pas de turbans au gouvernement en Irak". Il a imposé le vote comme obligation religieuse à tous les citoyens, femmes comprises. Il a approuvé la nouvelle constitution – la plus libérale du monde musulman tout entier. Il a exhorté les chiites à ne pas répondre par la violence aux attentats qui décimaient la population civile. Il a condamné les fatwas de Yusuf al Qaradawi, le cheik sunnite qui, depuis les studios d’Al Jazira, exalte le martyre à des fins d’homicide.

Amir Taheri, un intellectuel iranien exilé en Occident, explique: "Pour Sistani, le pouvoir appartient au douzième imam, mais, en raison de la disparition de celui-ci, le pouvoir passe au peuple. L’ultime décision revient à l’individu, en s’appuyant sur la raison, le plus grand don de Dieu. Sistani a la vision aristotélicienne d’une société de citoyens pieux".

Le grand ayatollah Sistani, âgé de 78 ans, s’exprime très rarement et en peu de mots. Il vit isolé, volontairement loin des regards du public. C’est une manière traditionnelle d’exercer l’autorité dans l’islam. Ses indications ne sont pas écoutées et appliquées toujours et par tous. Néanmoins, elles ont le mérite d’élaborer une ligne de conduite, notamment par rapport au christianisme.

En 2004, Sistani prend résolument la défense des minorités chrétiennes en Irak, avec des mots qui condamnent très fermement les attaques des églises.

Le 29 octobre de la même année, il accueille dans sa maison de Nadjaf Emmanuel Delly, patriarche des chaldéens d’Irak, qui décrit ainsi la rencontre:

"Le grand ayatollah nous a accueillis par un chaleureux ‘bienvenue’ et nous a reçus pendant une heure. A la fin de l’entrevue, il n’a pas caché sa satisfaction. Nous partageons son désir de trouver une voie pour apporter la paix et la tranquillité dans le pays. Si nous savons tous les deux que l’Irak est malade, nous voulons trouver ensemble les remèdes pour le guérir. Nous avons parlé comme se parlent deux frères qui s’aiment".

Septembre 2006: la contestation contre le pape explose au sein du monde musulman, après son discours de Ratisbonne. Au même moment, des représentants de Sistani rendent visite par deux fois au secrétaire de la nonciature à Bagdad, Thomas Hlim Sbib, pour exprimer estime et amitié à Benoît XVI et le désir de le rencontrer à Rome.

L’avenir de ce qu’il subsiste de la communauté chrétienne en Irak, et plus largement l’avenir libre et pacifique de l’Irak et des nations voisines sont liés à la victoire ou à l’échec de la ligne de Sistani. De même pour l’évolution de l’islam.

Sistani est une figure de référence capitale pour l’islam "modéré" que beaucoup invoquent sans savoir où le trouver.

Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.


Repères:
Le site officiel du grand ayatollah Ali al Sistani: Français
Le discours prononcé par Benoît XVI à l’université de Ratisbonne le 12 septembre 2006: Benoît XVI
A propos de ces sujets: La polémique de Ratisbonne - les articles: cliquez
Benoît XVI et Mohammed Khatami : Benoît XVI
38 musulmans compétents avaient signé, en octobre dernier, une "Lettre ouverte à Sa Sainteté le pape Benoît XVI" qui commentait son discours du 12 septembre à Ratisbonne. Aujourd’hui, les signataires sont 100 : Lettre ouverte à sa sainteté Benoît XVI
 

Sources:  La chiesa.it - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.08.2007 - BENOÎT XVI - International/Iraq

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante