Benoît XVI répond aux questions
des jeunes |
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Rome, 7 Avril 2006 - Le pape Benoît XVI a répondu spontanément aux questions
de cinq jeunes, touchant à l'Ecriture, à l'amour, à l'apostolat, à la vocation
et au rapport science et foi. |
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Texte intégral parvenu
tardivement:
Benoît XVI condamne la corruption et l'avidité du monde, 11.04.2006
Hier après-midi Place St. Pierre, Benoît XVI a rencontré les jeunes du diocèse de Rome pour préparer la XXI Journée de la
Jeunesse (dimanche des Rameaux, 9 avril).
Avant l'arrivée du Pape à 18 h divers chanteurs, choeurs et
groupes musicaux ont proposé un spectacle. Benoît XVI a salué l'assemblée puis
la croix des JMJ, qui est entrée sur la place portée par des jeunes de Cologne,
le diocèse allemand qui accueillit la manifestation d'août dernier.
Après avoir fait le tour de la Place Saint-Pierre, puis écouté le message d’accueil du cardinal
Ruini, vicaire de Rome, d’une étudiante romaine et le témoignage de la sœur du
père Andrea Santoro, assassiné en février dernier en Turquie, le pape Benoît XVI
s’est prêté au jeu des questions de cinq jeunes, touchant à l'Ecriture, à l'amour, à l'apostolat, à la vocation et
au rapport science et foi.
Interrogé sur la Parole de Dieu, thème de la 21e JMJ 'Une lampe sur mes
pas, ta parole, une lumière sur ma route, le pape Benoît XVI a recommandé aux jeunes de
lire "la Bible" non pas comme un livre “historique quelconque“ mais “vraiment
comme la Parole de Dieu, c'est-à-dire un dialogue avec Dieu. La Parole divine ne
se manifeste pas dans un genre académique mais en priant et en demandant à Dieu
de nous aider à la comprendre". Puis Benoît XVI a conseillé aux jeunes de lire aussi les
"maîtres de la Lectio Divina en harmonie avec le Peuple de Dieu, en communion
avec l'Eglise, qui transmet la Parole divine de siècle en siècle".
Questionné sur la responsabilité dans la vie affective demandée par l’Eglise,
Benoît XVI est revenu sur sa conception de l’amour
conjugal exprimé dans son
encyclique "Deus caritas est" dont des extraits ont été lus au cours de la
veillée. Pour le pape, le mariage est “le premier des sacrements“ créés par Dieu, sa
définition se trouvant dès les premières pages de la Bible. “Le sacrement du
mariage n’est donc pas une invention de l'Eglise, a expliqué Benoît XVI, il est en
réalité co-crée avec l’homme comme tel, comme dynamisme de l’amour dans lequel
l’homme et la femme se trouvent et ainsi trouvent aussi le Créateur qui les a
appelés à l’amour“.
Pour Benoît XVI, si les cultures, “entachées de l’erreur humaine“, ont proposé
et proposent encore d’autres modèles que celui du mariage chrétien, elles
reviennent nécessairement à celui de la “monogamie“, car il est inscrit dans la
nature même de l’homme.
Cette “affection“ fidèle dans le mariage entre un homme et une femme peut
“devenir possible - affirme Benoît XVI - même si cela paraît impossible dans le monde
aujourd'hui“, si l’on vit en communion avec le Christ et son Eglise. Le pape a ensuite rappelé que l'on trouve en tête de l'Ecriture
une indication sur l'amour: "L'homme
quittera père et mère pour suivre une épouse et être une seule chair, une seule
vie. Nous disposons depuis le début d'une prophétie de ce qu'est le mariage,
définition qui se retrouve exactement dans le Nouveau Testament.
A propos de l'apostolat, Benoît
XVI a dit qu'il s'agissait avant tout de "rendre Dieu présent dans notre société
et dans notre vie. Lui qui nous a montré le visage de Jésus qui nous a aimé
jusqu'à la mort a vaincu la violence".
Le pape Benoit XVI a dévoilé comment il avait
discerné son appel à la prêtrise, lorsque adolescent, il s’était trouvé face à
l’idéologie “inhumaine“ du nazisme allemand. Le pape répondait aux questions
posées par les jeunes du diocèse de Rome, sur la façon de vivre leur foi
chrétienne dans le monde contemporain. "J'ai grandi dans un
monde très différent du vôtre - a expliqué Benoît XVI
interrogé sur l’origine de sa vocation.
“D’une part, il y avait encore la situation du christianisme où il était normal
d’aller à l'église comme d’accepter la foi comme Révélation de Dieu et de
chercher à vivre selon elle. Il existait un état de christianité, mais nous vivions aussi sous le régime nazi qui
prophétisait une société sans prêtres. Il était dit à haute voix que dans la
nouvelle Allemagne, il n'y aurait plus de prêtres ni de vies consacrées, que
nous n’en avions plus besoin“, a rapporté Benoît XVI. C’est “justement
devant la brutalité de ce système, de ce visage inhumain, que j’ai compris qu'il
y avait besoin de prêtres“, a alors confié le pape. Face à cette culture brutale et
inhumaine, je compris que l'Evangile et la foi nous indiquaient la voie juste.
La beauté de la liturgie et de la théologie" m'a aidé à découvrir ma vocation,
poursuit Benoît XVI. "Certes, les difficultés n'ont pas manquées et je me
demandais comment vivre toute une vie de célibat, conscient de ce que la
théologie ne suffisait pas à faire un bon prêtre. Parfois le manque de courage
ou d'humilité, de confiance et d'ouverture m'ont fait me demander ce
qu'attendait de moi le Seigneur".
“Nous devons oeuvrer pour que ce chemin
l’emporte“, a alors lancé Benoît XVI sous les applaudissements des dizaines de
milliers de jeunes assemblés sous le soleil couchant. Le
sacerdoce "est une grande aventure que l'on ne peut vivre qu'avec courage et
dans la confiance de ce que le Seigneur ne nous abandonne jamais".
Si “la vocation à la prêtrise a crû
presque naturellement en moi, sans grand événement de conversion“, “deux choses
m'ont aidé dans ce cheminement“, a renchéri Benoît XVI, citant son vieil amour de la liturgie et de la théologie.
Enfin, Benoît XVI a traité du rapport entre
science et foi, expliquant que si la
mathématique est issue de l'intelligence humaine et correspond à des lois
objectives de la nature, il "faut reconnaître la préexistence d'une volonté
créatrice. Si on ne peut démontrer tel ou tel projet, l'option majeure du
christianisme est celle de la rationalité et de la raison avant tout".
« Le grand Galilée a dit que Dieu a écrit
le livre de la nature sous forme de langage mathématique. Il était convaincu que
Dieu nous avait donné deux livres : celui des Saintes Ecritures et celui de la
nature. Et le langage de la nature – il en était convaincu – est la
mathématique, il s’agit donc d’un langage de Dieu, du Créateur », a expliqué
Benoît XVI.
« La structure intellectuelle du sujet humain et la structure objective de la
réalité coïncident : la raison subjective et la raison objective dans la nature
sont identiques… Il me semble que la mathématique nous montre la structure
intelligente de l’univers Plus nous réussissons à instrumentaliser le monde avec
notre intelligence, plus apparaît le dessein de la Création ».
« A la fin, pour arriver à la question définitive, je dirais : Dieu existe ou il
n’existe pas. Il n’y a que deux options. Ou bien on reconnaît la priorité de la
raison, de la Raison créatrice ou bien on soutient la priorité de l’irrationnel
On ne peut en définitive prouver ni l’un ni l’autre projet, mais la grande
option du christianisme est l’option pour la rationalité et pour la priorité de
la raison. Cela me semble une excellente option, qui montre que derrière tout il
existe une grande Intelligence, à laquelle nous pouvons faire confiance ».
« Mais le vrai problème contre la foi aujourd’hui semble être le mal dans le
monde : on se demande comment il peut être compatible avec cette rationalité du
Créateur. Et ici nous avons vraiment besoin du Dieu qui s’est fait chair et qui
nous montre qu’Il n’est pas seulement une raison mathématique mais que cette
raison originelle est aussi Amour… Pour cette raison, nous pouvons élaborer avec
confiance une philosophie, une vision du monde basée sur cette priorité de la
raison, sur cette confiance que la Raison créatrice est amour, et que cet amour
est Dieu », a conclu le pape.
A plusieurs reprises, le pape Benoît XVI est revenu dans ses interventions sur “le
sécularisme“ contemporain qu’il a fortement critiqué. “Le grand défi de notre
temps est le sécularisme, la façon de présenter le monde comme si Dieu
n’existait pas, de réduire Dieu au privé, à un sentiment, mais qui ne serait pas
une réalité objective“, a ainsi affirmé le pape. “Avec cette vision qui se présente
comme scientifique, qui est de ne reconnaître que ce qui est vérifiable par
expérimentation, on lacère la société“, car “chacun suit son projet et à la fin
chacun se retrouve contre l'autre“, a estimé Benoît XVI.
"Il existe deux possibilités", a alors affirmé le Saint-Père,
"soit Dieu existe ou il n'existe pas, et il serait remplacé par une raison
créatrice ou on soutient la priorité de l'irrationnel. Et si Dieu n'existe pas
c'est que le chaos existe ".
Pour clôturer la rencontre, le Pape Benoît XVI a remis
symboliquement à quelques jeunes une bible "comme lampe pour éclairer le
chemin", leur rappelant que Jean-Paul II fut "un grand témoin de la Parole de
Dieu", avant de se rendre avec un groupe de jeunes prier sur la tombe de son
prédécesseur dans les cryptes vaticanes.
La célébration a pris fin dans le recueillement vers 20h.
JEUNES DIOCESE ROME VIS 060407 (640) ctb
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