L'année liturgique racontée par
Joseph Ratzinger, pape Benoît XVI |
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Rome, le 05 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- C'est sous ce titre que paraît un livre qui réunit, pour la
première fois, la prédication de Benoît XVI aux messes et aux vêpres,
pendant un an. Une lecture indispensable pour comprendre ce pontificat.
En voici la préface. Plus une page d'échantillons
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L'année liturgique racontée par Joseph Ratzinger, pape
Le 05 novembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- C'est sous ce titre que paraît un livre qui réunit, pour la première fois,
la prédication de Benoît XVI aux messes et aux vêpres, pendant un an. Une
lecture indispensable pour comprendre ce pontificat. En voici la préface.
Les homélies liturgiques sont l’un des sommets du pontificat de Benoît XVI
: le moins fréquenté, le moins connu. Son discours de
Ratisbonne, son livre
sur
Jésus, son encyclique sur l’Espérance ont attiré l’attention et fait du
bruit. Bien plus que ses sermons lors des messes qu’il célèbre en public,
qui en ont fait très peu.
Et pourtant le magistère de ce pape théologien serait incompréhensible sans
les homélies. De même que, sans elles, on ne comprendrait pas saint Léon le
Grand, premier pape dont on ait conservé la prédication liturgique, saint
Ambroise ou saint Augustin, ces grands pasteurs et théologiens, ces colonnes
de l’Église, qui sont les maîtres de Joseph Ratzinger.
Les homélies sont avant tout l’expression la plus authentique de la pensée
de Benoît XVI. Il les écrit presque en totalité et les improvise parfois.
Mais surtout il leur donne ce caractère spécifique qui les distingue de tout
autre moment de son magistère: elles font partie d’une action liturgique, ou
plutôt elles sont liturgie.
Le pape l'a dit clairement, le 29 juin 2008, dans son
Homélie pour la fête
des saints Pierre et Paul : sa vocation est de "servir les peuples en tant
que liturge de Jésus-Christ". Cette expression hardie de Paul, au chapitre
15 de la Lettre aux Romains, le pape l’a faite sienne. Il a estimé que sa
mission de successeur des Apôtres était précisément de se faire le serviteur
d’une "liturgie cosmique". Parce que "quand le monde dans son ensemble sera
devenu liturgie de Dieu, alors il aura atteint son but, alors il sera sain
et sauf".
Vision vertigineuse. Mais le pape a une certitude inébranlable : quand il
célèbre la messe, il sait qu’il y a là toute l'action de Dieu, entremêlée
aux destins finaux de l'homme et du monde. Pour lui, la messe n’est pas un
simple rite accompli par l’Église, c’est l’Église elle-même, habitée par le
Dieu trinitaire, c’est l’image et la réalité de toute l'aventure chrétienne.
Les païens cultivés des premiers siècles n’avaient pas tort quand ils
définissaient le christianisme par la célébration. Parce que c’est ce que
les premiers chrétiens croyaient aussi. "Sine dominico non possumus", sans
l'eucharistie du dimanche nous ne pouvons pas vivre, répondirent les martyrs
d’Abitène à l'empereur Dioclétien qui leur défendait de la célébrer, faisant
par là le sacrifice de leur vie. Benoît XVI a rappelé cet épisode à Bari, le
29 mai 2005, dans l'homélie de sa première messe hors de Rome en tant que
pape.
Dans cette même
homélie, il a appelé le dimanche "Pâque hebdomadaire", en
faisant ainsi l’axe du temps chrétien. Pâques, c’est-à-dire
la passion, la
mort et la résurrection de Jésus, est un acte unique dans le temps, accompli
une fois pour toutes, mais aussi un acte accompli "pour toujours", comme le
souligne la Lettre aux Hébreux. Cette contemporanéité se concrétise dans
l'action liturgique, où "la Pâque historique de Jésus entre dans notre
présent et, à partir de là, veut atteindre et investir la vie de ceux qui
célèbrent et donc toute la réalité historique". Étant cardinal, Ratzinger a
écrit dans son livre "L’esprit de la liturgie" des pages suggestives sur le
"temps de l’Église", un temps dans lequel "passé, présent et avenir
s’interpénètrent et touchent l'éternité".
Le temps de l’Église est rythmé par le dimanche, "premier jour de la
semaine" (Matthieu 28, 1) et donc premier des sept jours de la création,
mais aussi huitième jour, temps nouveau qui a commencé avec la résurrection
de Jésus. Pour les chrétiens le dimanche est donc "la vraie mesure du temps,
l'unité de mesure de leur vie", dit Ratzinger, puisque, à chaque messe
dominicale, la nouvelle création apparaît. Là, à chaque fois, le Verbe de
Dieu se fait chair. C’est ce que montrent les peintures de tant d’églises du
Moyen Age et de la Renaissance: d’un côté l'Ange qui annonce, de l'autre la
Vierge qui reçoit l’annonce, et au centre l'autel sur lequel, à chaque
messe, "Verbum caro factum est" par l’opération du Saint-Esprit.
Même la structure de la messe le montre de façon évidente, ce qu’a rappelé
Benoît XVI, lors de l'Angélus
du dimanche 6 avril 2008, dans un commentaire sur le
repas pris par Jésus ressuscité avec les disciples d’Emmaüs. Dans la
première partie de la messe on écoute les Saintes Écritures; dans la seconde
il y a "la liturgie eucharistique et la communion avec le Christ présent
dans le sacrement de son Corps et de son Sang". Les deux services, de la
Parole et du Pain, sont indissolublement liés.
L'homélie sert de pont entre les deux. Le modèle est Jésus à la synagogue de
Capharnaüm, au chapitre 4 de l’Évangile de Luc. Une fois réenroulé le
rouleau des Écritures, "les yeux de tous étaient fixés sur lui. Alors il
commença à leur dire: Aujourd’hui cette parole des Écritures que vous venez
d’entendre est accomplie". Dans ses homélies, Benoît XVI fait la même chose.
Il commente les Écritures et dit qu’elles s’accomplissent "aujourd’hui" dans
l'acte liturgique que l’on célèbre. Avec l’écho qui en résulte pour la vie
de tous, puisque – comme il l’a écrit – la célébration n’est pas qu’un rite,
qu’un jeu liturgique, elle veut être 'logiké latreia', transformation de mon
existence en direction du Logos, contemporanéité intérieure entre moi et le
Christ".
Les Écritures que commente Benoît XVI à chaque homélie sont naturellement
celles de la messe du jour, qu’elles marquent de leur empreinte. C’est là
qu’entre en jeu une autre grande articulation du temps de l’Église: le cycle
de l'année liturgique. Au rythme hebdomadaire du début – les dimanches –
s’en est ajouté dès les premiers siècles chrétiens un second, annuel, fondé
sur Pâques, avec Noël et la Pentecôte comme autres centres de gravité. Ce
second rythme fait resplendir le mystère chrétien dans ses aspects et
moments distincts tout au long de l’histoire sacrée. Viennent d’abord les
semaines de l'Avent, puis le temps de Noël et de l'Épiphanie, suivis des
quarante jours du Carême, puis Pâques, les cinquante jours du temps pascal
et la Pentecôte. Les dimanches hors de ces temps forts sont ceux du temps
ordinaire, "per annum". On y ajoute les fêtes, comme l'Ascension, la
Trinité, la fête du Saint-Sacrement, saints Pierre et Paul, l'Immaculée
Conception, l'Assomption.
Mais l'année liturgique est bien plus que le récit par épisodes d’une seule
grande histoire et de ses personnages. L'Avent, par exemple, n’est pas que
le souvenir de l'attente du Messie, parce qu’Il est déjà venu et qu’il
reviendra à la fin des temps. Le Carême est une préparation à Pâques, mais
aussi au baptême comme matrice de la vie chrétienne de chacun, sacrement
administré, selon une antique tradition, lors de la veillée pascale.
L'humain et le divin, le temps et l'éternel, le Christ et l’Église,
l’histoire de tous et de chacun sont étonnamment entrecroisés à chaque
moment de l'année liturgique. C’est ce qu’atteste une magnifique antienne de
la fête de l'Épiphanie: "Aujourd’hui l’Église s’est unie à l’Époux céleste,
parce que le Christ l’a lavée de ses péchés dans le Jourdain. Les Mages
accourent avec des présents aux noces royales dont les convives se
réjouissent de la transformation de l’eau en vin". Les Mages, le baptême de
Jésus dans le Jourdain, les noces de Cana, tout devient "épiphanie",
manifestation, de l'union nuptiale entre Dieu et l'homme, dont l’Église est
le signe et l'eucharistie le sacrement.
* * *
Ce livre réunit, pour la première fois, un cycle d’homélies de Benoît XVI,
celles de l'année liturgique commencée au
premier dimanche de l'Avent de 2007,
ou plutôt aux vêpres de la veille de ce dimanche. Cette première homélie
et celle du
31 décembre 2007 ont été prononcées par le pape pendant
les vêpres, avant le Magnificat, toutes les autres pendant la messe, après
l’Évangile. La plupart l’ont été à la basilique ou sur la place
Saint-Pierre; une l’a été à la Chapelle Sixtine; une à Saint-Jean-de-Latran;
une à Saint-Paul-hors-les-Murs; quatre dans d’autres églises de Rome; une à
Castel Gandolfo; une à Albano; les autres dans d’autres villes d'Italie ou
du monde où le pape était en visite: New-York, Gênes, Brindisi, Sydney,
Cagliari, Paris.
(voyages du pape)
En deux occasions Benoît XVI, en plus de la messe, a baptisé des enfants et
des adultes. Une fois, il a confirmé des jeunes. Une fois, il a ordonné des
prêtres. Une autre fois, il a consacré les huiles saintes pour
l'administration des sacrements. Une autre fois encore, il a imposé le
pallium à de nouveaux archevêques métropolitains. En une occasion, il a
consacré une nouvelle église paroissiale et, une autre fois, le nouvel autel
d’une cathédrale. A chaque fois, le pape a consacré une partie de l'homélie
à expliquer ces gestes.
De plus, dans trois cas, la messe a été précédée ou suivie d’une procession:
le mercredi des Cendres, le dimanche des Rameaux et la fête du
Saint-Sacrement. Le soir du jeudi saint, le pape a lavé les pieds à douze
personnes. Dans la nuit de Pâques, il présidé la liturgie de la lumière,
avec l'allumage du cierge pascal et le chant de l'Exultet.
(Tous les textes du pape pour
le temps du Carême, de la Semaine Sainte et Pâques
►
Cliquez)
Le 29 juin, fête des saints Pierre et Paul, Bartholomée Ier, patriarche
œcuménique de Constantinople, a participé avec lui à la messe – sans
consacrer ni communier – et s’est aussi associé à l'homélie, parlant
immédiatement avant le pape.
A chaque fois, Benoît XVI a appuyé ses homélies sur des passages de l’Écriture
lus à la messe du jour ou aux vêpres. Le lecteur trouvera après chaque
homélie ces passages qui sont un complément indispensable pour la situer
dans son contexte liturgique. Presque toujours, les passages coïncident avec
les lectures du missel romain proclamées ce jour-là dans presque toutes les
églises catholiques du monde. Après les homélies des vêpres du début de
l'Avent et du 31 décembre, le lecteur trouvera aussi les textes du
Magnificat et du Te Deum.
Lues de manière continue, les homélies de Benoît XVI dessinent avec une
netteté exemplaire l'arc de l'année liturgique et donc le mystère chrétien.
Le dessin comporte çà et là des vides: il n’est pas rare que le pape ne
célèbre pas en public la messe d’un dimanche ou d’une fête. Mais il montre
qu’il veut combler ces vides en utilisant pour cela les messages qu’il
adresse aux fidèles et au monde chaque dimanche à midi, avant la prière de
l'Angélus ou, au temps pascal, du Regina Cæli.
Ces messages sont souvent de petites homélies où Benoît XVI commente les
lectures de la messe du jour. On retrouve indiscutablement son style dans
ces véritables bijoux de prédication mineure. Le lecteur en trouvera
quelques unes en appendice: elles enrichiront sa vision de ce chef-d’œuvre
qu’est l'année liturgique racontée par Benoît XVI.
Le livre, en vente à partir du 6 novembre: Benedetto XVI, "Omelie. L'anno liturgico narrato da Joseph Ratzinger, papa",
a cura di Sandro Magister, Libri Scheiwiller, Milano, 2008, 280 pp., 15,00
euros.
Le livre a été présenté au public par le cardinal Camillo Ruini et le
ministre de la Culture du gouvernement italien, Sandro Bondi, le soir du 5
novembre, dans la Salle du Cénacle du Palais Valdina, à Rome.
Le même jour "L'Osservatore Romano" a publié la préface de Sandro Magister,
reproduite ci-dessus, et le commentaire du cardinal Ruini.
Le 2 novembre, l'archevêque Gianfranco Ravasi, président du conseil
pontifical pour la culture, a largement présenté le livre dans le supplément
dominical de "Il Sole 24 Ore", le quotidien économique et financier le plus
diffusé d'Italie et d'Europe.
L'homélie qui suit est un exemple brillant de la prédication du pape Ratzinger.
Elle ne fait pas partie de celles qui sont réunies dans le livre – elle est
de l'année liturgique précédente – mais le style est le même, bien
reconnaissable. Cette fois, Benoît XVI ne lit pas, il improvise sur une
trame soigneusement pensée. Les auditeurs sont les fidèles de l’église
paroissiale San-Tommaso-da-Villanova, sur la place de Castel Gandolfo que
borde la Villa Pontificale où le pape passe l'été. La messe a commencé à 8
heures du matin. Et après les lectures...
Homélie de la fête de l’Assomption de la Vierge
Marie, le 15 août 2007
Vous retrouvez toutes les homélies du Saint-Père dans les tables mensuelles
de la rubrique : ►
Benoît XVI
par Benoît XVI
Chers frères et sœurs, dans sa grande œuvre "La Cité de Dieu", saint
Augustin dit, à un moment donné, que toute l'histoire humaine, l'histoire du
monde, est une lutte entre deux amours: l'amour de Dieu jusqu'à se perdre
soi-même, jusqu'au don de soi, et l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu,
jusqu'à la haine des autres. Cette même interprétation de l'histoire, comme
lutte entre deux amours, entre l'amour et l'égoïsme, apparaît également dans
la lecture tirée de l'Apocalypse, que nous venons d'écouter. Ici, ces deux
amours apparaissent à travers deux grandes figures. Avant tout, il y a le
dragon rouge, très puissant, avec une manifestation impressionnante et
inquiétante du pouvoir sans grâce, sans amour, de l'égoïsme absolu, de la
terreur, de la violence.
Au moment où saint Jean écrivit l'Apocalypse, pour lui ce dragon était la
représentation du pouvoir des empereurs romains anti-chrétiens, de Néron à
Domitien. Ce pouvoir apparaissait illimité; le pouvoir militaire, politique,
propagandiste de l'empire romain était tel que, devant lui, la foi,
l'Église, apparaissait comme une femme sans défense, sans possibilité de
survivre, encore moins de vaincre. Qui pouvait s'opposer à ce pouvoir
omniprésent, qui semblait capable de tout ? Et toutefois, nous savons qu'à la
fin, la femme sans défense a vaincu; ce n'est pas l'égoïsme, ce n'est pas la
haine; mais c'est l'amour de Dieu qui l'a emporté et l'empire romain s'est
ouvert à la foi chrétienne.
Les paroles de l'Écriture Sainte transcendent toujours le moment historique.
Et ainsi, ce dragon indique non seulement le pouvoir anti-chrétien des
persécuteurs de l'Église de ce temps là, mais les dictatures matérialistes
anti-chrétiennes de tous les temps. Nous voyons de nouveau se manifester ce
pouvoir, cette puissance du dragon rouge, dans les grandes dictatures du
siècle dernier: la dictature du nazisme et la dictature de Staline avaient
tous les pouvoirs, elles pénétraient chaque recoin, l'ultime recoin. Il
semblait impossible qu'à long terme, la foi puisse survivre face à ce dragon
si fort, qui voulait dévorer le Dieu qui s'était fait enfant et la femme, l'Église.
Mais en réalité, dans ce cas également, à la fin, l'amour a été plus fort
que la haine.
Aujourd'hui aussi, ce dragon existe de façons nouvelles et différentes. Il
existe sous la forme des idéologies matérialistes qui nous disent: il est
absurde de penser à Dieu; il est absurde d'observer les commandements de
Dieu; cela appartient au passé. Il vaut la peine uniquement de vivre la vie
pour soi. Prendre dans ce bref moment de la vie tout ce que nous pouvons en
tirer. Seuls la consommation, l'égoïsme, le divertissement valent la peine.
Telle est la vie. C'est ainsi que nous devons vivre. Et à nouveau, il semble
absurde, impossible de s'opposer à cette mentalité dominante, avec toute sa
force médiatique, de propagande. Il semble impossible aujourd'hui encore de
penser à un Dieu qui a créé l'homme et qui s'est fait enfant et qui serait
le véritable dominateur du monde. Aujourd'hui aussi, ce dragon apparaît
invincible, mais aujourd'hui aussi, il demeure vrai que Dieu est plus fort
que le dragon, que c'est l'amour qui l'emporte, et non pas l'égoïsme.
Ayant considéré ainsi les diverses configurations historiques du dragon,
voyons à présent l'autre image: la femme vêtue de soleil avec la lune sous
ses pieds et entourée de douze étoiles. Cette image également revêt
plusieurs dimensions.
Une première signification est sans aucun doute qu'il s'agit de la Vierge
Marie vêtue de soleil, c'est-à-dire entièrement de Dieu; Marie qui vit en
Dieu, entièrement, entourée et pénétrée de la lumière de Dieu. Entourée de
douze étoiles, c'est-à-dire des douze tribus d'Israël, de tout le Peuple de
Dieu, de toute la communion des saints, et avec à ses pieds la lune, image
de la mort et de la mortalité. Marie a laissé la mort derrière elle; elle
est entièrement revêtue de vie, elle est élevée corps et âme dans la gloire
de Dieu et ainsi, étant placée dans la gloire, ayant surmonté la mort, elle
nous dit: courage, à la fin l'amour est vainqueur! Ma vie consistait à dire:
je suis la servante de Dieu, ma vie était le don de moi à Dieu et au
prochain. Et cette vie de service débouche à présent dans la vie véritable.
Ayez confiance, ayez le courage de vivre ainsi vous aussi, contre toutes les
menaces du dragon.
Telle est la première signification de la femme que Marie est parvenue à
être. La "femme vêtue de soleil" est le grand signe de la victoire de
l'amour, de la victoire du bien, de la victoire de Dieu. Un grand signe de
réconfort.
Mais ensuite, cette femme qui souffre, qui doit fuir, qui enfante dans un
cri de douleur, est également l'Église, l'Église en pèlerinage de tous les
temps. A toutes les générations, elle doit à nouveau enfanter le Christ,
l'apporter au monde avec une grande douleur dans ce monde de souffrance.
Persécutée à toutes les époques, elle vit comme dans le désert persécutée
par le dragon. Mais en tous temps, l'Église, le Peuple de Dieu, vit
également de la lumière de Dieu et il est nourri, comme dit l'Évangile, de
Dieu, nourri lui-même avec le pain de la Sainte Eucharistie. Et ainsi, dans
toutes les vicissitudes, dans toutes les différentes situations de l'Église
au cours des temps, dans les diverses parties du monde, en souffrant, elle
est vainqueur. Et elle est la présence, la garantie de l'amour de Dieu
contre toutes les idéologies de la haine et de l'égoïsme.
Nous voyons certainement qu'aujourd'hui aussi, le dragon veut dévorer le
Dieu qui s'est fait enfant. N'ayez pas peur pour ce Dieu apparemment faible.
La lutte a déjà été surmontée. Aujourd'hui aussi, ce Dieu faible est fort:
il est la véritable force. Et ainsi, la fête de l'Assomption est
l'invitation à avoir confiance en Dieu et elle est également une invitation
à imiter Marie dans ce qu'Elle a dit elle-même: Je suis la servante du
Seigneur, je me mets à la disposition du Seigneur. Telle est la leçon:
suivre sa voie; donner notre vie et ne pas prendre la vie. Et précisément
ainsi, nous sommes sur le chemin de l'amour qui signifie se perdre, mais une
façon de se perdre qui en réalité, est l'unique voie pour se trouver
véritablement, pour trouver la vraie vie.
Tournons notre regard vers Marie, élevée au ciel. Laissons-nous conduire
vers la foi et la fête de la joie: Dieu est vainqueur. La foi apparemment
faible est la véritable force du monde. L'amour est plus fort que la haine.
Et nous disons avec Elisabeth : Bénie sois-tu entre toutes les femmes. Nous
te prions avec toute l'Église: Sainte Marie, prie pour nous, pauvres
pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
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Source
: Sandro Magister
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.11.2008 -
T/Benoît XVI |