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19 Avril 2005
 

Le pape accuse !  les méthodes immorales de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

Le 03 juillet 2023 - E.S.M. - La nouvelle n'est pas la nomination de son théologien de confiance comme préfet du Département de la Doctrine de la Foi. Mais la vraie nouvelle est la lettre, en espagnol, avec laquelle le pape François accompagne la nomination. Accusations on ne peut plus déroutantes !

Bergoglio- Pour agrandir l'image ► Cliquer

Le pape accuse !  les méthodes immorales de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi

François et la course pour préserver son héritage

Le 03 juillet 2023 - E.S.M. - La nouvelle n'est pas la nomination de son théologien de confiance comme préfet du Département de la Doctrine de la Foi. Bien que les rumeurs récentes aient porté davantage sur la possibilité qu'un Allemand comme Mgr Wilmer puisse prendre le siège de gardien de la Doctrine de la Foi, le nom de Victor Fernandez a toujours été parmi les candidats possibles à la tête de l'ancien Saint-Office. Mais la vraie nouvelle est la lettre, en espagnol, avec laquelle le pape François accompagne la nomination. Dans le même temps, le bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège ne manque pas de s'étendre sur la liste des publications du nouveau préfet, allant même jusqu’à souligner, de façon rituelle minimale, qu'«entre livres et articles scientifiques, il compte plus de 300 publications, dont beaucoup ont été traduites en différentes langues. Ces écrits montrent une base biblique importante et un effort constant de dialogue entre la théologie et la culture, la mission évangélisatrice, la spiritualité et les questions sociales. 
L’actuel préfet, le cardinal Luis Ladaria Ferrer, achève son mandat après 6 années passées à la tête du dicastère. Il en avait été nommé secrétaire par le pape Benoît XVI en 2008. Il avait succédé au cardinal Gerhard Müller en 2017. Il quittera son poste au mois de septembre.

Ce n'est certainement pas dans le style d'un communiqué de presse du Bureau de presse du Saint-Siège. C'était comme si quelqu'un devait justifier la nomination ou l'accréditer auprès d'un public plus large. Le Bureau de presse du Saint-Siège semble avoir reçu tout ce qui était déjà emballé, y compris la lettre d'accompagnement du pape, publiée en espagnol et sans aucune traduction.

Mais le vrai nœud du problème, c'est la lettre. Parce que dans la lettre, nous trouvons toute l'intention du pape François de définir un changement de cap pour l'Église, en fermant une voie qui l'avait vu, il y a dix ans, nommer Fernandez, archevêque alors qu'il était encore recteur de l'Université catholique de Buenos Aires. Une nomination qui était censée être un signal car l'archevêque de Buenos Aires Bergoglio, s'était battu pour avoir Fernandez recteur contre l'avis de la Congrégation de l'Éducation Catholique, en particulier du secrétaire de l'époque, Mgr Brugués. Le pape François a trouvé ce dernier comme bibliothécaire de la Sainte Église Romaine mais ne l'a jamais créé cardinal, l'envoyant à la retraite comme archevêque.

La nomination de Fernandez en tant que préfet de la Doctrine de la Foi vient clôturer un parcours de dix ans, au cours duquel Fernandez a toujours été en retrait : il est considéré comme le fantôme d'Evangelii Gaudium, l'exhortation programmatique du pape François, et Amoris Laetitia, résultats de deux synode sur la famille où l'archevêque Fernandez poussait pour un texte qui était certainement plus ouvert que l'exhortation réelle. D’une certaine manière, cette nomination est révélatrice du mode de pensée du pape. Parce que dans la lettre, le Pape souligne que le dicastère « en d'autres époques en sont venues à utiliser des méthodes immorales », avec lesquelles « au lieu de promouvoir le savoir théologique, des erreurs doctrinales potentielles ont été promues ».

Et on se demande à quelles autres époques le pape François pense car ces mots sonnent également comme un réquisitoire contre des décisions récentes. Et pourtant, si l'on pense à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de ces dernières années, et en particulier à celle dirigée par le Cardinal Joseph Ratzinger, on pense à l'une des Congrégations avec les méthodes les plus synodales possibles : les réunions de la Feria quarta, les discussions constantes avant d'arriver à des avertissements doctrinaux, la décision, si l'on procède à l'encontre d'une ligne théologique particulière ou de corriger une erreur, de toujours travailler dans le positif, jamais dans le négatif. Et au fond, la Congrégation a rédigé deux documents sur la Théologie de la Libération, deux instructions que l'un est allée souligner ses aspects positifs et l'autre ses dérives négatives.

Après tout, l’Église du passé récent n’était pas impitoyable. Benoît XVI a souligné que « le nom de Dieu est miséricorde ». Mais c'est aussi Benoît XVI qui a écrit, dans sa lettre aux catholiques d'Irlande en 2010, que le danger était de perdre le sens du péché et l'importance de l'éducation chrétienne, conduisant à des abus. Bref, il y avait une recherche d'équilibre.

Ce pontificat semble constitué de deux balanciers opposés. D'un côté, il y a le pendule qui penche maintenant totalement vers l'idée de la miséricorde totale ; de l'autre, le balancier qui, au sujet des abus dans l'Église, a adopté la ligne de la tolérance zéro absolue. Et d'une part, il y a le pendule qui vise la synodalité totale ; de l'autre, une centralisation des décisions du pape qui, au final, fait de l'Église plus que jamais une monarchie absolue

Dans la lettre, le Pape ne manque pas de rappeler la réforme de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de février 2022. Auparavant, la Congrégation se composait de quatre bureaux : disciplinaire, doctrinal, matrimonial et la quatrième section. Ce dernier avait pour tâche de suivre la question des relations avec la Société Sacerdotale de Saint Pie X et l'application du motu proprio Summorum Pontificum, et il n'avait plus aucune raison d'exister après le motu proprio « Traditionis custodes », qui révoquait les concessions de Benoît XVI à l'utilisation du rite ancien.

Avec la réforme, l'ancien CDF comprend deux sections, une disciplinaire et une doctrinale, avec deux secrétaires : Mgr Joseph Kennedy pour la section disciplinaire et Mgr Armando Matteo pour la section doctrinale. Ainsi, le profil managérial de la Congrégation semble s'être renforcé, avec une structure plus hiérarchique et une répartition plus précise des compétences.

Il est également vrai que les quatre bureaux, travaillant en synchronisme, ont mis en évidence une véritable collégialité dans la prise de décision et ont créé des spécialistes dans des domaines spécifiques. Les questions de doctrine ont toujours été en arrière-plan dans toute décision. Si le Pape veut que le préfet « s'occupe de la foi » mais ne condamne plus, le risque demeure que l'élément disciplinaire l'emporte sur l'élément doctrinal. Dans la pratique, il y a un risque de punir les abus mais de ne pas pouvoir travailler à partir de questions de foi. Il existe une sorte de séparation entre la foi et la vie, caractérisée par le fait que - le pape écrit dans sa lettre à Fernandez - les idées qui ne partent pas de la toute-puissance de Dieu et de sa miséricorde sont inadéquates.

Dans cette lettre se trouve l'héritage du Pape François qui, dans la pratique, se force la main, imposant sa vision du monde par des mesures décisives et parfois même dures. C'est arrivé quand il a dû intervenir dans l'Ordre de Malte, quand il est même intervenu dans le déroulement des processus de l'État du Vatican, aussi quand en 2017 il a envoyé une lettre aux évêques argentins sur l'interprétation de l'Amoris Laetitia et a voulu qu'elle soit publiée dans l'Acta Apostolicae Sedis, donnant crédit et indiquant une voie, et maintenant quand il intervient sur la façon dont le préfet de la Doctrine de la Foi devrait mener à bien sa mission.

Mais cette nomination, qui est arrivée presque soudainement, témoigne également de la hâte du Pape à assurer son héritage. Matteo Matzuzzi, dans le journal italien Il Foglio, a noté que le Pape procède à une série de nominations de jeunes évêques à des postes critiques qui peuvent rester en fonction pendant au moins vingt ans. C'est le cas du nouvel archevêque de Madrid, José Cobo Cano, ou du nouvel archevêque de Bruxelles, Luc Terlinden, et du nouvel archevêque de Buenos Aires, Josè Ignacio Garcìa Cueva, pour donner trois des exemples les plus récents.

Et puis il y a la volonté du pape de donner un titre à ses collaborateurs directs. Un trait essentiel est que tous ceux que le Pape met en charge de commissions qu'il juge financières, il en fait un évêque. Il nomme Diego Ravelli, maître de cérémonie pontifical, archevêque et légat pontifical de la basilique Saint-Antonio à Padoue. C'est également le cas de la basilique papale de Santa Maria Maggiore, dont le commissaire papal, Rolandas Mackrickas, a été ordonné évêque au milieu de cette année.

Le pape François a nommé l'évêque Alejandro Cedillo doyen de la Rote romaine, un poste qui n'était généralement pas occupé par un évêque. Cedillo dirige également la cour d'appel, qui gère certains processus financiers qui ont atteint le deuxième degré. Si la partie financière semble être un thème central, élargissant le regard, on peut voir que le pape tente également de rompre les liens dans le domaine de la justice du Vatican.

Il l’a fait, par exemple, en réformant la Cour de cassation du Vatican, traditionnellement dirigée par le préfet de la Signature apostolique, dont le président est aujourd’hui le cardinal Kevin J. Farrell et les juges sont les cardinaux Mauro Gambetti, Matteo Zuppi et Paolo Lojudice. Ce qui est frappant, c'est le choix du cardinal Farrell comme président de la Cassation. Farrell est également un Camerlengo, et il sera celui qui gérera le siège vacant et, par conséquent, l'administration, y compris l'économie, du Saint-Siège.

Aussi marginales qu’elles puissent paraître, ces décisions nous disent-elles à quoi ressemblera le gouvernement du pape dans les mois à venir ? Oui, ils disent quelque chose.

Tout d'abord, ils disent que le pape est en train de créer une équipe de personnes qui lui sont loyalles et qui reflètent sa pensée. Ils n’ont pas besoin d’être des experts. Au lieu de cela, ils doivent être des exécuteurs de la volonté du Pape, des personnes alignées sur ses idées et capables de les mettre en œuvre.

Deuxièmement, ils disent que le pape veut donner l'idée qu'il suit chaque situation de près, au point de nommer des collaborateurs directs pour être informés ou pour impliquer encore plus ces collaborateurs.

La nomination de Fernandez est soudaine, mais il remplit ces critères. Il sera appelé à une tâche difficile, à savoir comprendre pleinement la ligne du Pape. Depuis le début de son pontificat, le pape François parle d'une conversion pastorale générale, d'aller dans les périphéries et de placer la mission au centre. La Constitution apostolique Prédicat Evangélium cherche à concrétiser cet esprit missionnaire. Le Conseil des Cardinaux, qui s'est réuni récemment pour la deuxième fois dans sa nouvelle composition, a également discuté de la manière de poursuivre cet esprit missionnaire et de la manière dont l'esprit missionnaire et la synodalité peuvent être combinés.

Cependant, ce sont des termes abstraits, encore difficiles à concrétiser, qui relèvent de la célébration d'un synode, qui vise au contraire à renouveler la vie de l'Église précisément sur le principe de la synodalité ou de la marche commune. Mais la synodalité signifie-t-elle une discussion continue qui ne se reflète dans aucune décision finale, ou bien une conversation qui mène à une conclusion commune ?

Nous sommes probablement dans la troisième phase du pontificat du Pape. C'est la phase dans laquelle le pontificat cherche sa consolidation avant son inévitable déclin. Et le pape François procède précisément à cette consolidation en nommant des évêques et des préfets, en favorisant les plus loyaux. Et, peut-être, en pensant à la liste imprévisible suivante de nouveaux cardinaux qui devrait arriver d'ici la fin de l'année. Une liste dont on parle depuis un certain temps, mais que le pape garde pour lui-même pour l'instant.

Andrea Gagliarducci - Traduction  E.S.M

Les directives de François pour le nouveau préfet de la DDF (Sources : Saint-Siège/cath.ch/InfoCatolica – FSSPX.Actualités)

Le Pape a donné des directives au nouveau préfet, directives qui ne sont rien moins qu’étranges et qui peuvent franchement être considérées comme inquiétantes. La lettre de nomination, datée du 1er juillet 2023 contient en effet des passages qui montrent une nouvelle transformation du DDF après celles que l’ancienne Congrégation du Saint-Office a subies depuis le Concile.

Dès le premier paragraphe le ton est donné : « En tant que nouveau préfet du dicastère pour la Doctrine de la Foi, je te confie une tâche que je considère très précieuse. Son objectif central est de protéger l’enseignement qui découle de la foi afin de “donner des raisons à notre espérance, mais non comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent” (Evangelii gaudium, 271). »

La citation du document papal est la suivante : « Il est vrai que, dans notre relation avec le monde, nous sommes invités à rendre compte de notre espérance, mais non pas comme des ennemis qui montrent du doigt et condamnent. » Le contexte est différent : « rendre compte de l’espérance » et « protéger l’enseignement qui découle de la foi », ce qu’il faudrait faire sans condamner. Sans condamner quoi ? Les erreurs ? Comment protéger sans s’opposer à ce qui détruit ?

Le paragraphe suivant est ahurissant : « A d’autres époques, le dicastère que tu présideras en est venu à utiliser des méthodes immorales. Il fut un temps où, au lieu de promouvoir la connaissance théologique, on poursuivait d’éventuelles erreurs doctrinales. Ce que j’attends de toi est certainement très différent. »

Tout catholique ne peut que rester abasourdi : de quelles époques s’agit-il ? de quelles méthodes immorales ? D’une certaine manière la réponse n’est pas nécessaire pour la suite : il apparaît, à la simple lecture, que ces « méthodes immorales » consistaient à poursuivre « d’éventuelles erreurs doctrinales ». La lettre insinue que ces erreurs n’étaient pas toujours réelles, et peut-être même que, majoritairement, elles ne l’étaient pas.

C’est un véritable opprobre jeté sur le passé de ce dicastère de la Curie romaine, dont le préfet autrefois n’était nul autre que le Pape lui-même. Et sur la défense admirable de la foi catholique accomplie par la Curie avec le pape à sa tête. Tout cela semble non seulement dépassé, mais avoir été un épisode sombre de l’histoire de l’Eglise.

Dans la ligne d’Amoris laetitia

Plus loin, le pape décrit la tâche du nouveau préfet vis-à-vis des théologiens : « Il est bon que ta tâche exprime que l’Eglise “encourage le charisme des théologiens et leur effort de recherche théologique” à condition “qu’ils ne se contentent pas d’une théologie de bureau” (Evangelii gaudium, 132), d’une “logique froide et dure qui cherche à tout dominer” (Gaudete et exsultate, 39) ».

Et le paragraphe se conclut ainsi : « Nous avons besoin d’une pensée capable de présenter de manière convaincante un Dieu qui aime, qui pardonne, qui sauve, qui libère, qui promeut les personnes et les appelle au service fraternel. » Mais surtout pas du Dieu vrai qui « aime la justice et hait l’iniquité » du péché et qui réclame que nous croyons tout ce qu’Il nous a enseigné.

Mgr Victor Manuel Fernández ne devrait pas être trop dépaysé : le site cath.ch rapporte qu’il est considéré « comme l’une des plumes de l’exhortation apostolique Amoris laetitia ». Voilà qui peut nous rassurer.

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Sources : mondayvatican -  Traduction  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.)
03.07.06.2023

 

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