L'Eglise française va-t-elle entendre
les recommandations de Benoît XVI ? |
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ROME, le 03 Avril 2007 -
(E.S.M.) - Benoît XVI souhaite, voir les communautés chrétiennes
approfondir « la relation entre le Mystère eucharistique, l'action
liturgique et le nouveau culte spirituel qui vient de l'Eucharistie, en
tant que sacrement de l'amour ». Il ne fait pas de doute que le
Chant Grégorien, avait écrit le Pape Jean Paul II dans le Bref « Jubilari Feliciter
» de 1980, reste le lien musical qui unit les catholiques.
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Le chant grégorien -
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L'Eglise française va-t-elle entendre les recommandations de Benoît XVI ?
Les prêtres doivent étudier l'art du chant
grégorien
Écrit par Denis Crouan
Les prêtres doivent étudier la liturgie sous tous ses aspects. Le chant
grégorien faisant partie intégrante de la liturgie romaine, il est clair que
les prêtres - et les séminaristes - doivent étudier l'art du chant
grégorien: son histoire, sa dimension spirituelle, son actualité... etc.
Etudier le chant grégorien, ce n'est pas se limiter à entonner de temps en
temps, tant bien que mal, un Gloria ou un Credo. C'est d'abord connaître le
sens des pièces qui jalonnent l'année liturgique; c'est ensuite apprendre à
chanter correctement (même si l'on n'est pas un musicien dans l'âme) un
répertoire minimum; ce qui signifie: ne pas hacher les syllabes, ne pas
hurler dans le micro comme le font les "chauffeurs de salles" avant un
spectacle... etc. Il y a un minimum de technique à connaître!
Etudier l'art du chant grégorien, c'est aussi faciliter l'accès des fidèles
à la liturgie latine et grégorienne: qu'une assemblée paroissiale puisse
participer à une célébration liturgique - et plus particulièrement à la
messe dominicale - en chantant les pièces grégoriennes faites pour elle, ce
n'est pas seulement souhaitable. C'est un devoir!
Car telle est bien la pensée de l'Eglise. Il suffit, pour s'en convaincre,
de reprendre le Motu proprio Inter Sollicitudines de Pie X, de lire Musicae
Sacrae Disciplina de Pie XII, et surtout de reprendre le chapitre VI de la
Constitution
Sacrosanctum Concilium sur la Liturgie de Vatican II. Tout
récemment encore, le pape Benoît XVI a publié l'Exhortation
"Sacramentum Caritatis" dans laquelle, se faisant le porte-parole d'évêques du monde
entier, il rappelle qu' "au cours de leurs études, les futurs prêtres
devront s'entraîner à saisir et à célébrer la messe en latin [et] devront
apprendre la valeur du chant grégorien pour [être capables d'] éduquer les
fidèles dans cette voie".
Il est très facile de comprendre le pourquoi de telles directives: en France
tout particulièrement, les fidèles, excédés par les faiblesses de leur
épiscopat, se sont adressés au Vatican où ils ont fini par être entendus. En
fait, la mise à l'index du latin et du chant grégorien, durant les années
qui ont immédiatement suivi le Concile, demeurait incompréhensible. Et non
seulement incompréhensible, mais aussi déplorable dans la mesure où elle
contredisait l'enseignement de Vatican II dont se prévalaient ceux qui se
disaient fidèles à l'esprit et à la lettre du renouveau liturgique.
Le latin et le chant grégorien, qui sont étroitement liés aux sources
bibliques, patristiques et liturgiques, sont une part importante de la lex
orandi qui s'est élaborée au cours de l'histoire de l'Eglise. Les historiens
qui étudieront le XXème siècle auront à dire comment il a pu se faire que
des clercs interdisent l'utilisation de ce patrimoine liturgique, et comment
il a pu se faire que des fidèles laïcs acceptent avec une incroyable
légèreté qu'on ampute la prière de telles richesses et qu'on les prive d'un
tel trésor spirituel. Comment des fidèles ont-ils pu accepter et admettre
que l'on puisse ainsi les couper de leurs racines ? La suppression d'une
telle tradition de prière qui s'était maintenue durant deux millénaires, a
constitué un climat favorable à la prolifération de nouveautés musicales
qui, dans la majorité des cas, n'ont aucun rapport avec la liturgie ni
aucune racine dans la tradition de l'Eglise. On a ainsi appauvri
considérablement l'Eglise, lui causant des dommages qui seront longs et
difficiles à réparer, malgré les bonnes volontés qui se font jour.
Une restauration du chant grégorien au sein des assemblées paroissiales ne
pourra se faire qu'avec le concours de scholae cantorum et des célébrants
correctement formés à la spiritualité liturgique. C'est uniquement à ce prix
que l'on pourra envisager un retour vers un plus grand sérieux liturgique,
vers une forme de chant ayant un caractère d'universalité au même titre que
la prière officielle de l'Eglise.
Comment les chants qu'on entend actuellement au cours des assemblées
dominicales paroissiales pourraient-ils à plus ou moins long terme remplacer
le chant grégorien, dont la noblesse et la solidité - même dans les pièces
les plus simples - sont capables d'élever le coeur des fidèles ? Quelqu'un
faisait remarquer au jour que le le grégorien a mis plusieurs siècles à se
constituer et que les cantiques actuels avaient eux aussi besoin de temps
pour constituer un répertoire de qualité. Ce à quoi un religieux avait
répondu: "Plantez un manche à balais, arrosez-le aussi longtemps que vous
voudrez: il ne donnera jamais de roses".
Sous prétexte de faire "participer" les fidèles à la liturgie, nous les
avons forcés à avoir toujours la bouche ouverte pour s'épuiser à chanter des
petits refrains insipides qui ont désormais leur place dans de petites
célébrations indigentes. Nous avons soudain ignoré que le peuple chrétien
avait de grandes facultés pour mémoriser des mélodies et des textes capables
de le toucher en profondeur: certains ont alors forcé les fidèles à oublier
les mélodies grégoriennes qu'ils savaient "par coeur" (l'expression dit bien
ce qu'elle veut dire) et par tradition. Ce faisant, ces idéologues du "tout
en vernaculaire" ont privé les fidèles de la possibilité d'approfondir leurs
connaissances liturgiques. On a comme programmé une amnésie collective ayant
pour finalité de rendre les fidèles perméables à toutes les stupidités
musicales, puis à toutes les erreurs doctrinales. La preuve, c'est qu'après
avoir supprimé le Credo dans un premier temps, on en est maintenant à faire
chanter aux assemblées des "machins" dont les paroles n'ont plus aucun
rapport avec le Symbole de la Foi catholique. Quand un célébrant fera
chanter "A-a-a la queue-le-leu" au moment de la procession de communion, il
n'y aura peut-être plus aucun fidèle pour simplement s'étonner... Des clercs
ont sapé le bon sens des fidèles en les gavant de niaiseries
musico-liturgiques. Et c'est gravissime!
L'Eglise permet que le missel romain actuel, qui donne les textes liturgiques
en latin, soit traduit en langues courantes. L'Eglise souhaite vivement que
ce missel soit mis en oeuvre, tant sous sa forme latine que sous sa forme
vernaculaire. Pourquoi aurions-nous peur d'utiliser ces possibilités ?
Le chant grégorien, qui n'est pas autre chose que la prière officielle de
l'Eglise portée à la perfection de sa forme grâce à l'art musical, n'a pas à
devenir une musique de conservatoires ou de concerts, ou de disques: il n'a
pas à être momifié pour n'être plus exécuté qu'à l'occasion de festivals
donnés pour un public qui ignore tout de la foi chrétienne. Il doit
redevenir vivant au sein de nos assemblées: c'est en l'entendant et en le
chantant régulièrement au cours des célébrations liturgiques qu'il pourra
nourrir les fidèles au point que ceux-ci se sentiront davantage encore faire
partie de l'unique peuple de Dieu.
"L'Eglise reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie
romaine; c'est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses
égales doit occuper la première place." "Doit occuper la première place" dit
Vatican II... ce qui est autre chose que "peut de temps en temps être
exécuté si le curé ou l'équipe liturgique ne s'y oppose pas"....
Il est grand temps de sortir de notre torpeur:
les exemples probants doivent venir des cathédrales, des grandes églises,
des monastères et des couvents, des séminaires et des maisons de formation
religieuse. Ainsi les plus
petites paroisses seront-elles "contaminées" à leur tour par la suprême
beauté du chant de l'Eglise romaine. Cela se fait en de nombreux pays:
pourquoi pas en France "également"?
Bien entendu, les actions en faveur de la liturgie latine et grégorienne
doivent être menées de façon harmonieuse. Jean-Paul II l'a bien rappelé:
"L'aspect musical des actions liturgiques ne peut pas être tributaire
d'improvisations ou de choix individuels; il doit s'appuyer sur des
décisions bien coordonnées et respectueuses des normes, et prises par des
autorités compétentes ayant une solide formation liturgique."
Il ne fait pas de doute que le Chant Grégorien, a également écrit le
Pape Jean Paul II dans le Bref « Jubilari Feliciter » de 1980, reste le lien
musical qui unit les catholiques, qui fait sentir l’unité de l’Eglise, comme
l’a déclaré le Pape Benoît XVI.(Lire
aussi: Benoît XVI souhaite le retour du chant grégorien:
Benoît XVI)
Remettre le chant grégorien à la première place dans la liturgie actuelle,
c'est être pleinement dans la ligne conciliaire et c'est respecter les
directives faisant autorité: celles qui émanent du Siège apostolique.
L'essentiel a été dit et rappelé dans l'Exhortation Sacramentum Caritatis du
pape Benoît XVI;
alors combien de temps faudra-t-il attendre encore pour passer aux actes ?
Combien de temps devrons-nous attendre encore pour que les Evêques disent
franchement et clairement aux fidèles - et plus spécialement aux prêtres -:
"Oui, en remettant le latin et le chant grégorien dans la liturgie, vous
êtes totalement dans la ligne de Vatican II et vous faites ce que l'Eglise
vous demande de faire pour le bien spirituel du plus grand nombre"?
(Cf. La messe en latin et
en grégorien , éditions Téqui, Paris)
Commentaires :
Le Concile Vatican II n'a jamais limité l'usage du latin et du chant
grégorien.
Les récents documents de la congrégation pour le Culte divin ainsi que les
enseignements du pape Benoît XVI vont dans le sens d'un mouvement en faveur
de l'expression de la liturgie, tant pour ce qui concerne la dignité des
actions rituelles que pour ce qui touche à la qualité du chant sacré.
Abandonnant les débats stériles de l'immédiat après-Concile, ce livre aborde
en toute liberté la question du statut liturgique de la langue latine et du
chant grégorien, dans une totale fidélité à l'enseignement de Vatican II.
Denis Crouan est docteur en théologie catholique, professeur de lettres et
d'histoire à Colmar(Haut-Rhin), organiste et maître de choeur, spécialiste
du chant grégorien et enfin auteur de plusieurs ouvrages sur la liturgie..
Vous êtes prêtre et vous souhaitez apprendre à chanter la Messe en latin
(ordo actuel s'entend...) ? Nous vous aiderons.
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Tous les textes concernant
l'Exhortation post-Synodale de Benoît XVI sur l'Eucharistie
Sources: Schola St Maur:-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 03.04.2007 - BENOÎT XVI - Musique-Sacrée |