Le pape Benoît XVI appelle le
Pakistan à protéger la liberté religieuse |
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ROME, le 2 juin 2007 -
(E.S.M.) -
Le pape Benoît XVI a appelé le Pakistan a "protéger la liberté
religieuse", lors de la présentation de lettres de créances de
la nouvelle ambassadrice Madame Ayesha Riyaz auprès du Saint-Siège de ce pays, Ayesha Riyaz.
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Le pape Benoît XVI et
Madame Ayesha Riyaz
Le pape Benoît XVI appelle le Pakistan à protéger la liberté religieuse
Présentation des lettres de créances de la nouvelle ambassadrice Madame
Ayesha Riyaz
Le pape Benoît XVI a appelé le Pakistan à "protéger la liberté
religieuse", lors de la présentation de lettres de créances de
la nouvelle ambassadrice Madame Ayesha Riyaz auprès du Saint-Siège de ce pays, Ayesha Riyaz.
"Une société démocratique forte dépend de sa capacité à soutenir et à
protéger la liberté religieuse, un droit fondamental pour la dignité de la
personne humaine", a déclaré le pape à Mme Riyaz, dans un texte communiqué
par le Vatican.
"Il est donc essentiel de protéger des actes de violence les citoyens qui
appartiennent à des minorités religieuses", a poursuivi Benoît XVI.
Le pape a notamment mentionné l’exemple des récentes réformes électorales au
Pakistan, visant “à faciliter la participation pleine de tous les citoyens,
ceux appartenant aux groupes minoritaires inclus“. Il s’est aussi félicité
“des récentes décisions législatives dans le pays qui ont visé à éliminer
les formes injustes de préjudice et de discrimination contre les femmes“.
Enfin, il a encouragé le développement de la connaissance spirituelle des
enfants à l’école, afin qu’ils apprennent ce qu’est la dignité de tout être
humain, y compris “ceux de cultures et de religions différentes“.
Benoît XVI a également tenu à "exprimer son profond respect et son
admiration pour l'héritage religieux qui a inspiré le développement humain"
du Pakistan "et qui continue de nourrir ses inspirations pour plus de paix
et de compréhension mutuelle".
"Le peuple pakistanais ne connaît que trop bien les souffrances causées par
la violence et le manque de lois qui mènent à l'instabilité", a affirmé le
pape qui a ajouté que "les principes démocratiques assuraient la liberté
d’exprimer publiquement ses opinions politiques de différentes façons". "Ce
droit doit toujours être exercé de façon responsable, afin que l’ordre civil
soit maintenu et que l’harmonie sociale soit protégée et favorisée", a-t-il
poursuivi. Il a aussi encouragé le gouvernement pakistanais à agir sur les
racines des désordres politiques et à renforcer "ses institutions civiles et
démocratiques".
"Les chrétiens et les musulmans vénèrent le Dieu unique tout-puissant. C'est
sa croyance en lui qui nous porte à unir nos esprits et nos coeurs dans
notre travail incessant pour la paix, la justice, et un meilleur avenir pour
l'humanité", a déclaré le souverain pontife.
La République islamique du Pakistan a été fondé le 14 août 1947. Elle
entretient des relations très tendues avec l'Inde depuis sa création, en
raison du partage entre ces deux pays du territoire du Cachemire. Sa
population est majoritairement musulmane. De nombreuses violences sont
commises contre les minorités religieuses, et notamment chrétiennes au
Pakistan.
Texte intégral du discours du Saint Père
DISCOURS DU PAPE BENOÎT XVI
À S.E. Mme AYESHA RIYAZ,
NOUVEL AMBASSADEUR DU PAKISTAN
PRÈS LE SAINT-SIÈGE
Vendredi 1er juin 2007
Votre Excellence,
C'est pour moi un grand plaisir de vous accueillir au Vatican et d'accepter
les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et
plénipotentiaire de la République islamique du Pakistan près le Saint-Siège.
Je vous prie de transmettre mes salutations au Président, S.E. M. Pervez
Musharraf, ainsi qu'au gouvernement et au peuple de votre nation. Je suis
certain que l'esprit de coopération qui caractérise nos relations
diplomatiques depuis plus de cinq décennies continuera de promouvoir les
valeurs fondamentales qui servent à défendre la dignité inhérente à la
personne humaine. Je vous prie également de transmettre mes salutations
affectueuses aux fidèles catholiques du Pakistan et à leurs Evêques, et de
les assurer de mes prières ferventes pour leur bien-être.
Vous avez souligné, à juste titre, notre objectif commun de promouvoir la
paix et la justice dans le monde, afin d'assurer un meilleur avenir à
l'humanité. Cela ne peut être accompli que s'il existe une authentique
coopération entre les personnes, les religions et les nations. A cet égard,
le Saint-Siège apprécie l'engagement du Pakistan en vue d'œuvrer avec la
Communauté internationale pour parvenir à une plus grande stabilité dans
votre région et protéger les vies innocentes des menaces du terrorisme et de
la violence. La route qui conduit à la sécurité nationale et internationale
est longue et difficile. Elle exige une grande patience et détermination. En
dépit des obstacles qui se dressent le long du chemin, tous les efforts en
vue de conserver ouverte la voie de la paix, de la stabilité et de
l'espérance devraient être encouragés et promus.
Le peuple du Pakistan ne connaît que trop bien les souffrances provoquées
par la violence et l'illégalité qui, comme Votre Excellence l'a souligné à
juste titre, conduisent à la déstabilisation. Les principes de la démocratie
garantissent la liberté d'exprimer publiquement les opinions politiques de
diverses façons. Ce droit devrait toujours être exercé de façon responsable,
afin que l'ordre civil soit maintenu et que l'harmonie sociale soit protégée
et promue. Je sais que votre gouvernement est conscient du devoir
d'affronter les racines des troubles et de l'agitation politiques à
l'intérieur de vos frontières et de renforcer les moyens de soutenir les
institutions civiles et démocratiques. De cette façon, on promeut la
solidarité nationale et l'on encourage les moyens pacifiques de concilier
les différences.
Une mesure que votre pays a prise dans ce sens est illustrée par vos
récentes réformes électorales, qui visent à faciliter la pleine
participation de tous les citoyens, y compris ceux qui appartiennent à des
groupes minoritaires. Je voudrais également saluer les récentes décisions
législatives au Pakistan, visant à éliminer les formes injustes de préjugés
et de discriminations contre les femmes. Le Pakistan a toujours accordé une
profonde valeur à l'éducation. Une bonne scolarisation assure non seulement
le développement cognitif des enfants, mais également leur développement
spirituel. Guidés par leurs enseignants à la découverte du caractère unique
de chaque être humain en tant que créature de Dieu, les jeunes parviendront
à reconnaître la dignité commune de tous les hommes et femmes, y compris
ceux qui appartiennent à des cultures et à des religions différentes des
leurs. De cette façon, la vie civile d'une nation mûrit, permettant à tous
les citoyens de bénéficier des fruits d'une véritable tolérance et du
respect mutuel.
Une société démocratique solide dépend de sa capacité à défendre et à
protéger la liberté religieuse - un droit fondamental inhérent à la dignité
même de la personne humaine. Il est donc essentiel de protéger les citoyens
appartenant à des minorités religieuses contre les actes de violence. Une
telle protection est non seulement en accord avec la dignité humaine, mais
contribue également au bien commun. A une époque où les menaces contre la
liberté religieuse deviennent plus préoccupantes partout dans le monde,
j'encourage le Pakistan à soutenir ses efforts en vue de garantir la liberté
pour les populations de vivre, d'exercer leur culte et d'accomplir des
œuvres de charité selon les préceptes de leur conscience et libres de toute
intimidation. Il existe, en effet, un lien inséparable qui relie l'amour et
le culte de Dieu tout-puissant avec l'amour et le service envers son
prochain (Deus caritas est, n. 16). Le Pakistan a été le témoin de cette
charité active à la suite du tragique tremblement de terre qui a frappé
votre nation en 2005, lorsque de nombreuses Organisations, y compris
l'Eglise catholique, ont contribué à soulager les souffrances des personnes
frappées par cette catastrophe naturelle. L'Eglise catholique continue de
jouer un rôle important dans le domaine de l'éducation, des soins médicaux
et d'autres services caritatifs offerts à tous les citoyens, quelle que soit
leur appartenance religieuse.
Je désire conclure en exprimant mon profond respect et mon admiration pour
l'héritage religieux qui a inspiré le développement humain de votre pays, et
qui continue d'animer ses aspirations à une plus grande paix et
compréhension réciproque. Les chrétiens et les musulmans vénèrent le Dieu
unique, le Tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre. C'est cette
croyance qui nous pousse à unir nos esprits et nos cœurs en œuvrant
inlassablement pour la paix, la justice et un meilleur avenir pour
l'humanité.
Soyez assuré que les divers bureaux de la Curie Romaine sont prêts à vous
offrir leurs services pour vous aider à accomplir ces nobles objectifs. Au
moment où vous prenez vos fonctions, je vous présente, Excellence, mes vœux
sincères afin que vos responsabilités publiques portent des fruits
abondants. Sur vous, sur votre famille et sur vos concitoyens, j'invoque
cordialement une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.
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Vaticana
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Benoît XVI en appelle à relever le défi de la paix au Darfour
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.06.2007 - BENOÎT XVI -
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