Benoît XVI rappelle l'engagement de
l'Eglise au Burundi pour une paix durable |
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ROME, le 1er juin 2007 -
(E.S.M.) - A l'adresse à
l'Ambassadeur du Burundi, le pape Benoît XVI dit soutenir "l'engagement
courageux et généreux qui anime les Burundais pour édifier ensemble une
société toujours plus fraternelle et plus solidaire, qui soit aussi un
signe concret et un appel vigoureux à la consolidation de la paix et de
la stabilité dans la région des Grands Lacs!"
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S.E.
Madame Domitille Barancira et l'association de Femmes juristes
Benoît XVI rappelle l'engagement de l'Eglise au Burundi pour une paix
durable
Synthèse du discours du saint Père
A l'adresse à l'Ambassadeur du Burundi, le pape Benoît XVI dit soutenir
"l'engagement courageux et généreux qui anime les Burundais pour édifier
ensemble une société toujours plus fraternelle et plus solidaire, qui soit
aussi plus largement un signe concret et un appel vigoureux à la
consolidation de la paix et de la stabilité dans la région des Grands
Lacs!".
Évoquant la figure du Nonce Michael A. Courtney, assassiné en 2003, le Pape
renouvelle aux autorités ses voeux de les voir développer tous les efforts
nécessaires à faire la lumière sur ce crime et pour en traduire les
responsables devant les tribunaux.
Benoît XVI a rappelé que le nonce avait été assassiné le 29 décembre 2003
après avoir rencontré les autorités religieuses, politiques et militaires du
Burundi, selon le texte de son discours diffusé par le Vatican.
Discours du pape Benoît XVI à l'ambassadeur du
Burundi, Madame Domitille Barancira
Madame l’Ambassadeur,
1. C’est avec plaisir que j’accueille Votre Excellence à l’occasion de la
présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire
et plénipotentiaire de la République du Burundi près le Saint-Siège.
J’ai été sensible aux paroles cordiales que vous m’avez adressées et je vous
en remercie vivement. Elles témoignent de l’intérêt manifesté par les
Autorités de votre pays au développement de relations d’estime et de
concorde entre le Burundi et le Siège apostolique. Par votre intermédiaire,
il m’est agréable de présenter à Son Excellence Monsieur Pierre Nkurunziza,
Président de la République du Burundi, les vœux que je forme pour sa
personne et pour l’accomplissement de sa haute mission au service de la
nation. Je salue aussi avec affection tous les habitants de votre pays,
n’oubliant pas les souffrances de la population, qui a été durement éprouvée
par tant d’années de guerre, qui en subit encore aujourd’hui les
conséquences et qui a également été frappée périodiquement par la sécheresse
et par des inondations. Je veux les assurer de ma constante sollicitude à
leur égard. Je prie Dieu de soutenir tous les Burundais dans l’engagement
courageux et généreux qui les anime pour édifier ensemble une société
toujours plus fraternelle et plus solidaire, qui soit aussi plus largement
un signe concret et un appel vigoureux à la consolidation de la paix et de
la stabilité dans la région des Grands Lacs !
2. Comme vous le soulignez, l’Église catholique n’a cessé de manifester sa
proximité envers le peuple burundais, partageant ses joies et ses épreuves
et payant elle-même un lourd tribut à la cause de la paix et de la
réconciliation dans le pays. Je suis sensible à l’hommage que vous rendez à
Son Excellence Monseigneur Michael A. Courtney, Nonce apostolique, assassiné
le 29 décembre 2003 après avoir rencontré les Autorités religieuses,
politiques et militaires dans le diocèse de Bururi. En évoquant le souvenir
de cet archevêque bon et fidèle, serviteur de la paix et de la fraternité
entre les peuples, je forme des vœux pour que les Autorités du pays ne
ménagent pas leurs efforts pour que la lumière sur cet assassinat soit faite
et pour que les responsables soient traduits devant la justice.
3. Parmi les instruments proposés pour la consolidation de la paix dans
votre pays, la mise en place d’une Commission Vérité et Réconciliation (C.V.R.)
a été envisagée. Pour ne pas décevoir les attentes qui sont grandes en la
matière, il est nécessaire que tous se préparent à ce travail de
purification, délicat et essentiel, avec le maximum d’attention, d’ouverture
d’esprit et de cœur. Ainsi, dans une recherche patiente et obstinée de la
vérité, il sera possible à chacun de contribuer à guérir les blessures de la
guerre avec le baume du pardon, qui n’exclut pas la justice, et d’engager le
pays sur la voie de la paix et du développement intégral.
L’Église au Burundi est prête à prendre une part
active à ce processus, notamment par la célébration de Synodes
diocésains, par le dialogue, par la participation à des actions communes,
pour sensibiliser toutes les couches de la population à ces enjeux majeurs
et pour contribuer de manière active à l’établissement d’une paix durable
et d’une réconciliation sincère. Sans un tel travail en
profondeur, il sera sans doute difficile pour beaucoup de gens d’envisager
l’avenir avec espérance.
D’autres signes encourageants manifestent la volonté commune de travailler
activement à la paix et à la réconciliation. Il convient notamment de faire
mention des négociations en cours entre le Gouvernement et le Palipehutu-FNL,
en vue de la mise en œuvre de l’Accord de cessez-le-feu signé le 7 septembre
2006. En me réjouissant de cette volonté de dialogue, j’invite toutes les
parties en présence à honorer leurs engagements et à avoir par-dessus tout
le courage de la paix, sans lequel il ne peut y avoir de véritable
développement.
4. Vous rappelez, Excellence, l’engagement de tous les Burundais sur le
chemin de la consolidation de la paix sociale et de la relance économique.
Dans cet effort complexe et de longue haleine, qui vise la reconstruction
matérielle et morale du pays, le Burundi n’est pas seul et ne peut pas être
laissé seul. La communauté internationale n’a d’ailleurs pas manqué d’offrir
son aide morale et son appui économique. La table ronde des donateurs pour
le développement, qui s’est tenue à Bujumbura les 24 et 25 mai dernier, a
manifesté de manière éloquente cet engagement des délégations présentes à
recueillir les fonds nécessaires pour garantir le financement du Programme
des actions prioritaires, en particulier l’amélioration de la bonne
gouvernance et de la sécurité, la promotion d’une croissance économique
durable toujours plus équitable, le développement du capital humain, ainsi
que la lutte contre le sida. Il faut aussi se réjouir de l’entrée du Burundi
dans la Communauté de l’Afrique orientale, et du choix de votre pays comme
siège du Secrétariat exécutif de la Conférence internationale sur la région
des Grands Lacs. Cette marque de confiance nécessite en retour que le
Burundi réponde à cet honneur en montrant un sens exemplaire de
responsabilité dans l’adoption et dans la mise en œuvre du Pacte sur la
paix, la stabilité et le développement dans la région des Grands Lacs, signé
à Nairobi le 15 décembre dernier. Je ne doute pas que tout sera fait pour
que les engagements pris soient respectés et pour que tous les Burundais
puissent envisager l’avenir avec sérénité et devenir acteurs de leur propre
développement.
Si tous les habitants du pays sont appelés à contribuer dans la mesure de
leurs capacités à la reprise économique et sociale du Burundi, il est juste
qu’ils puissent en partager les fruits. Pour permettre aux catégories
sociales les plus vulnérables et les plus exposées à la violence, aux actes
de banditisme, aux maladies – je pense en particulier aux enfants, aux
femmes, aux réfugiés –, de profiter pleinement des fruits du développement,
il est notamment nécessaire que les responsables de la vie publique accèdent
à une prise de conscience toujours plus grande et plus authentique des
valeurs morales. Ces valeurs universelles, comme le sens du bien commun,
l'accueil fraternel de l'étranger, le respect de la dignité de toute vie
humaine, la solidarité, auxquelles l’Église catholique accorde beaucoup
d’importance, constituent un patrimoine précieux, qui doit devenir une
source d'espérance en l'avenir et le socle qui permette d'établir la vie
sociale sur des bases assurées.
5. Je salue, par votre intermédiaire, la communauté catholique burundaise et
ses Évêques, les encourageant à partager l’espérance qui est en leur cœur.
L’Église catholique locale et le Saint-Siège, dont la contribution active à
la croissance et au développement du pays n’est plus à démontrer, en
particulier dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la paix,
souhaitent que les relations entre l’Église et l’État, dans une République
laïque comme le Burundi, soient toujours empreintes de respect mutuel et de
collaboration active pour le bien du pays tout entier. Puissent les fidèles
unis à leurs Pasteurs, dans une collaboration sincère avec leurs
compatriotes, travailler ardemment au développement solidaire de leur pays !
6. Alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre, Madame l’Ambassadeur,
mes vœux les meilleurs pour la noble tâche qui vous attend. Soyez assurée
que vous trouverez ici, auprès de mes collaborateurs, l’accueil attentif et
compréhensif dont vous pourrez avoir besoin.
Sur Votre Excellence, sur sa famille, sur le peuple burundais et sur ses
dirigeants, j’invoque l’abondance des Bénédictions divines.
S.E. Madame Domitille Barancira
Ambassadeur du Burundi auprès du Saint Siège
Est née en 1954
Est mariée et a quatre enfants
Diplômée en droit (université du Burundi, 1978), a occupé les charges
suivantes: Juge au Tribunal de "Grand Instance" (1983-1986); Conseiller de
la Cour d'Appel (1986-1989); Conseiller de la Cour Suprême (1989-1992); Adjoint-présidente de la Cour Suprême et Présidente du Chambre
Administrative de la même Cour (1992-1996); Présidente de la Cour d'Appel de
Bujumbura (1996-1998); Présidente de la Cour Constitutionnelle (1998-2006).
Depuis septembre 2006, est Ambassadeur à Berlin, où elle réside.
Madame Barancira a en outre été Membre de Commissions
juridique-institutionnelles et Professeur de droit constitutionnel et de
procédure civile à l'université Lumière de Bujumbura (2004-2005).
Elle est membre fondateur de l'association de Femmes juristes et la première
représentante juridique du Collège directeur des Associations et des ONG
féminins du Burundi.
En plus du kirundi et du swahili, elle parle le français et l'anglais.
Aujourd'hui le pape Benoît XVI s'est adressé aux
nouveaux ambassadeurs accrédités auprès du saint-Siège:
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Benoît XVI reçoit cinq nouveaux ambassadeurs
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Pakistan:
Anglais
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Islande:
Anglais
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Estonie:
Anglais
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Burundi:
Benoît XVI rappelle l'engagement de l'Eglise au Burundi pour une paix
durable
►
Soudan:
Benoît XVI en appelle à relever le défi de la paix au Darfour
L'Eglise en Afrique - Actualité
Sources: www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.06.2007 -
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