Le coeur embrasé de Jean Paul II |
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Cité du Vatican, le 2 avril 2007 -
(E.S.M.) - Au seuil de la vie terrestre du pape Jean-Paul II, au
soir de la fête de la divine Miséricorde, il s'abandonna au Père. La
Miséricorde divine a été au centre de sa spiritualité et de sa vie.
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Le Cardinal Stanislaw Dziwisz
se recueillant ce matin sur la tombe de Jean-Paul II
Le coeur embrasé de Jean Paul II
Cérémonie de clôture de la phase diocésaine
La première phase de ce procès s'est achevée par une première cérémonie
présidée à midi par le cardinal Camillo Ruini dans
la basilique Saint-Jean de Latran.
Dans la basilique, parmi les nombreux invités et fidèles était
présente la religieuse française, soeur Marie Simon-Pierre, guérie de la
maladie de Parkinson grâce à l'intercession du pape défunt.
Le cardini Ruini a rendu un hommage à Jean Paul II dans un
long discours et a présenté un profil bref de sa vie.
Benoît XVI
"Jean Paul II a trouvé dans la croix le
sens, l'unité et le but de sa propre vie, a poursuivi le cardinal. Tous ont
été frappés par la richesse de son humanité, de sa réalisation en tant
qu'homme, et encore plus significatif est le fait que cette plénitude
d'humanité coïncide avec son rapport avec Dieu, en d'autres mots, avec sa
Sainteté."
"Il puisait toute sa force dans la prière, ajoute le cardinal Ruini.
Cette prière avait deux dimensions. Dans un premier temps, celle du temps
réservé exclusivement à la prière elle-même, en commençant au début de la
journée avec l'adoration du matin, les louanges, la méditation et ensuite la
messe, le centre de la vie pour chaque jour."
"Ensuite la prière dans la chapelle tout de suite après son déjeuner et
après le repos de l'après midi, la récitation du Rosaire, prière qu'il
aimait particulièrement, la lecture des Écritures, chaque vendredi à l'heure
sainte, le chemin de Croix et surtout le recueillement et l'abandon total
lorsqu'il priait. La 2ème dimension de la prière est la facilité avec
laquelle il unissait celle-ci au travail. Non seulement le travail était
offert au Seigneur, mais il était pénétré par la prière", précise le
cardinal Ruini.
130 pays, 29 fois le tour du globe : Jean Paul II a bel et bien
été au bout du monde...
Jean Paul II a été par excellence un pape missionnaire. Avec l'ampleur
qu'ont pu donner les médias à son ministère, on peut le considérer comme le
plus grand évangélisateur de tous les temps. Aucun homme n'a été aussi connu
pendant plus d'un quart de siècle.
Comme successeur de Pierre, Jean-Paul II a été l'apôtre de Rome en visitant
308 des 333 paroisses de la Cité éternelle. Mais Jean-Paul II a aussi
souvent évoqué saint Paul, l'apôtre des Nations, pour faire saisir la portée
de son ministère itinérant qui lui a fait
visiter des centaines de villes dans le monde. Paul VI avait déjà ouvert la
voie en réalisant les premiers voyages pontificaux inter-continentaux.
Jean-Paul II s'y engouffre, allant au bout de ses possibilités. Il parcourt
un million de km, l'équivalent de 29 fois le tour du globe ou de huit fois
la distance de la terre à la lune ; Il visite 130 pays en 104 voyages
apostoliques, 620 villes. Certains le taquinaient : « Essayez donc de passer
de temps en temps à Rome, entre deux vols ! » S'il n'y avait eu son devoir
d'État au Vatican, avec toutes les contraintes que l'on sait, il aurait été
bien plus souvent sur les routes.
Une des grandes souffrances de sa vie : devoir si souvent décliner des
invitations, parfois importantes. L'un de ses plus grands renoncements:
devoir ralentir le rythme les dernières années de sa vie, à cause de sa
santé déclinante. Encore que même alors, il ira jusqu'au bout de ses forces,
visitant le Kazakhstan, la Georgie, la Slovaquie, l'Espagne, la Bulgarie, la
Suisse, jusqu'à son ultime
pèlerinage à Lourdes,
alors que c'est humainement de la folie. Un fait typique : après les
Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Toronto, malgré les conseils de
son entourage, il tient absolument à aller à Mexico et au Salvador. Il ne
renonce qu'à New York où il voulait prier à l'emplacement des deux tours,
juste avant son neuvième pèlerinage en Pologne ! Il a fallu vraiment qu'il
soit terrassé par la maladie pour ne plus bouger pendant les derniers mois,
si ce n'est pour se rendre à la clinique Gemelli.
Intense préparation
Jean-paul II préparerait et se préparait, des mois à l'avance, il se donnait
une peine énorme. Pendant un de ses voyages aux États-Unis, il a fait 55
discours en une semaine. Chaque intervention est complètement différente des
autres mais l'ensemble forme un tout. Idem au Canada, où il prend chaque
jour un thème différent de l'Atlantique au Pacifique - aux jeunes, au corps
diplomatique, aux chrétiens d'autres confessions, aux hommes et aux femmes
politiques, aux prêtres, aux religieuses.
Les langues qu'il ne comprend pas, il veut les connaître un petit peu, pour
prononcer quelques phrases. Je connais un prêtre indien qui a été convoqué
pour lui donner dix leçons d'un des huit dialectes qu'il devait parler en
Inde. Après le déjeuner, le Pape met la cassette de la messe dans ces
langues pour se pénétrer de la prononciation et des accents.
Un travail inimaginable pour chacun de ses voyages.
Rien ne lui fait peur, rien ne l'arrête, rien ne le retient. Pas une
difficulté, pas un problème, pas un risque. Les lieux les plus dangereux,
les contextes les plus délicats, les situations les plus critiques, il les
affronte, face à face. Il va sur place. Tête baissée ? Tête lucide plutôt,
et cœur embrasé. On le dirait sûr de lui, mais
non ! Sûr de Dieu, lui qui l'envoie, le
délègue, l'inspire et le soutient.
La Russie menace d'envahir la Pologne ? Il gronde : «
Si l'armée soviétique met en œuvre son offensive, je
me rends en Pologne et j'invite 100 000 Polonais avec moi sur les frontières
menacées. Je vous assure qu'il suffirait d'élever 100 000 icônes de la
Vierge devant la puissance des troupes soviétiques pour mettre un terme
définitif à cette invasion. » (Radio Vatican, 22 mars 1981).
Jean-Paul II avait une véritable sollicitude pour les différentes
difficultés des gens. Son coeur était pour les pauvres, les petits, les
souffrants et cela explique la grande affinité spirituelle qu'il ressenti
vis à vis de mère Thérèse de Calcutta. Offrir à tous en premier lieu le
Christ, le Pain de la vie, Rédempteur de l'homme. Il était un communicateur
spontané de l'Évangile, de la fraîcheur évangélique.
C'est lui qui a lancé le programme de la nouvelle évangélisation et se
consacra personnellement le premier à sa réalisation à travers ses voyages
missionnaires. Il a donné une nouvelle vigueur à la foi chrétienne dans
cette Europe marquée par la sécularisation. C'est aussi lui qui inventa
cette formidable force évangélisatrice que sont les JMJ, expression
universelle de son grand amour pour les jeunes
Il avait la foi d'un homme qui d'une certaine façon à déjà vu le Seigneur, a
eu l'expérience directe de la présence mystérieuse et salvifique de Dieu
dans son propre esprit dans sa propre vie. Il a voulu offrir à tous la
vérité qui sauve.
Dans toute son oeuvre de chrétien et de pasteur, l'amour pour l'Eglise a été
une dimension essentielle et intérieure de son rapport avec Dieu
en Jésus-Christ.
Son testament commence par ces paroles: "Je voudrais te suivre". Suivre le
Seigneur, il avait compris et intériorisé qu'il fallait accepter tout
ce que Dieu à disposé pour nous.
Au seuil de sa vie terrestre au soir de la fête de la divine Miséricorde, il
s'abandonna au Père.
La Miséricorde divine a été au centre de sa
spiritualité et de sa vie. Par elle il a appris qu'elle pouvait vaincre le
mal par le bien et il a vu la limite infranchissable que Dieu a placé au mal
et d'elle il a trouvé cette espérance certaine qui l'a soutenu toute sa vie.
Cause de béatification de Jean-Paul II
Prière pour la béatification du pape Jean-Paul II:
Texte de la prière pour demander des grâces
Comment répandre la dévotion au Christ Miséricordieux
Sources: E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 02.04.2007 - BENOÎT XVI - Jean-Paul II |