Discours du pape Benoît XVI aux autorités
civiles de Rome et du Latium |
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Rome, le 01 février 2008 2008 -
(E.S.M.) - Les temps et les situations
changent, explique Benoît XVI, mais l'amour et la sollicitude du Pape ne
faiblit pas à l'égard de tous ceux qui vivent sur ces terres, si
profondément marquées par le grand et vivant héritage du christianisme.
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Benoît XVI aux personnalités
du Latium
Discours du pape Benoît XVI aux autorités civiles de Rome et du Latium
Discours du Saint-Père Benoît XVI :
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de vous recevoir, au début de cette nouvelle année, pour le
traditionnel échange des vœux. Je vous remercie de votre présence et
j'adresse mes salutations respectueuses et cordiales au Président du Conseil
régional du Latium, M. Pietro Marrazzo, au Maire de Rome, M. Walter Veltroni,
et au Président de la Province, M. Enrico Gasbarra, auxquels je souhaite
exprimer mes sentiments de vive gratitude pour les paroles courtoises qu'ils
m'ont adressées également au nom des Administrations qu'ils dirigent. Je
salue avec eux les Présidents des Assemblées respectives et chacun de vous
ici réunis.
Ce rendez-vous annuel nous offre l'opportunité de réfléchir sur certains
sujets d'intérêt commun d'une grande importance et d'une grande actualité,
touchant de près à la vie des populations de Rome et du Latium. J'adresse à
chaque personne et à chaque famille, à travers vous, une affectueuse pensée,
d'encouragement et d'attention pastorale, me faisant l'interprète des
sentiments et des liens qui ont unis à travers les siècles les Successeurs
de l'Apôtre Pierre à la ville de Rome, à sa province et à toute la région du
Latium. Les temps et les situations changent, mais l'amour et la sollicitude
du Pape ne faiblit pas à l'égard de tous ceux qui vivent sur ces terres, si
profondément marquées par le grand et vivant héritage du christianisme.
Un critère fondamental, sur lequel nous pouvons facilement tomber d'accord
dans l'accomplissement de nos divers devoirs, est celui de donner une place
centrale à la personne humaine. Comme l'affirme le Concile Vatican II,
l'homme est, sur la terre "la seule créature que Dieu a voulue pour
elle-même" (Gaudium
et Spes, n. 24). A son tour, mon prédécesseur, le serviteur de Dieu
Jean-Paul II, dans l'Encyclique
Centesimus
Annus, écrivait à juste titre que "la principale ressource de l'homme...
est l'homme lui-même" (n. 32). Une conséquence
immédiate de tout cela est l'importance décisive que revêtent l'éducation et
la formation de la personne, avant tout dans la première partie de la vie,
mais également tout au long de l'existence. Si nous regardons toutefois la
réalité de notre situation, nous ne pouvons pas nier que nous nous trouvons
face à une véritable et importante "urgence éducative", comme je le
soulignais le 11 juin de l'année dernière
en parlant au Congrès du diocèse de Rome. Il semble en effet toujours
plus difficile de proposer de manière convaincante aux nouvelles générations
des certitudes solides et des critères sur lesquels construire leur propre
vie. Les parents et les enseignants le savent bien, et c'est aussi pour
cette raison qu'ils sont tentés d'abdiquer devant leurs tâches éducatives.
Eux-mêmes, du reste, dans le contexte social et culturel actuel imprégné par
le relativisme et même le nihilisme, parviennent difficilement à trouver des
points de références sûrs, qui puissent les soutenir et les guider dans leur
mission d'éducateurs ainsi que dans l'ensemble de la conduite de leur vie.
Une telle urgence, éminents représentants des Administrations de Rome et du
Latium, ne peut laisser indifférentes ni l'Église ni vos Administrations. A
travers la formation de la personne sont en effet clairement en jeu les
bases mêmes de la coexistence et l'avenir de la société. Pour sa part, le
diocèse de Rome consacre à cette tâche difficile une attention tout à fait
particulière, qui s'étend aux divers milieux éducatifs, de la famille et de
l'école jusqu'aux paroisses, aux associations et aux mouvements, aux
patronages, aux initiatives culturelles, au sport et aux loisirs. Dans ce
contexte, j'exprime ma vive gratitude à la Région du Latium pour le soutien
offert aux patronages et aux centres pour l'enfance organisés par les
paroisses et les communautés ecclésiales, ainsi que pour les contributions à
la réalisation de nouveaux complexes paroissiaux dans les zones du Latium
qui en sont encore privées. Je voudrais toutefois surtout encourager à un
engagement commun et de large envergure, à travers lequel les institutions
civiles, chacune selon ses compétences, puissent multiplier les efforts pour
affronter les divers niveaux d'urgence éducative, en s'inspirant constamment
au critère-guide de la place centrale de la personne humaine.
Le respect et le soutien de la famille fondée sur le mariage ont ici
clairement une importance prioritaire. Comme je l'ai écrit dans le récent
Message pour la Journée Mondiale de la Paix (n. 2),
"la famille naturelle, en tant que profonde communion de vie et d'amour,
fondée sur le mariage entre un homme et une femme, constitue "le lieu
premier d'humanisation de la personne et de la société", le "berceau de la
vie et de l'amour"". Malheureusement nous voyons chaque jour combien les
attaques et les incompréhensions à l'égard de cette réalité humaine et
sociale fondamentale sont insistantes et menaçantes. Il est donc plus que
jamais nécessaire que les Administrations publiques ne soutiennent pas ces
tendances négatives, mais au contraire offrent aux familles un soutien
convaincu et concret, dans la certitude d'opérer ainsi pour le bien commun.
Une autre urgence en cours d'aggravation est celle de la pauvreté: elle
augmente surtout dans les grandes banlieues urbaines, mais elle commence à
être présente également dans d'autres contextes et situations, qui
semblaient pourtant à l'abri. L'Église participe de tout cœur à l'effort en
vue de soulager celle-ci, en collaborant volontiers avec les institutions
civiles, mais l'augmentation du coût de la vie, en particulier les prix du
logement, la persistance du manque de travail, ainsi que les salaires et les
retraites souvent inadaptés rendent véritablement difficiles les conditions
de vie de nombreuses personnes et familles.
Un événement tragique comme l'assassinat à Tor di Quinto de Giovanna
Reggiani, a en outre placé brutalement notre ville en face du problème non
seulement de la sécurité, mais également de la très grave dégradation de
certaines zones de la ville de Rome: voilà précisément, bien au-delà de
l'émotion du moment, une œuvre constante et concrète qui doit avoir la
double et inséparable finalité de garantir la sécurité des citoyens et
d'assurer à tous, en particulier aux immigrés, au moins le minimum
indispensable pour mener une vie honnête et digne. L'Église, à travers la
Caritas et bien d'autres réalités du bénévolat, animées par des laïcs et par
des religieux et des religieuses, se prodigue également sur cette frontière
difficile, sur laquelle les responsabilités et les possibilités
d'intervention des pouvoirs publics demeurent bien entendu irremplaçables.
Une autre sollicitude qui concerne à la fois l'Église et vos Administrations
est la sollicitude envers les malades. Nous savons bien quelles graves
difficultés doit affronter la Région du Latium dans le domaine de la santé
publique, mais nous devons également constater combien est souvent
dramatique la situation des structures médicales catholiques, même très
prestigieuses et renommées au niveau national. Je ne peux donc pas manquer
de demander que dans la distribution des ressources celles-ci ne soient pas
pénalisées, non dans l'intérêt de l'Eglise, mais pour ne pas compromettre un
service indispensable à nos populations.
Illustres autorités, tout en vous remerciant une nouvelle fois de votre
visite courtoise et appréciée, je vous assure de ma cordiale proximité et de
ma prière, pour vous et pour les autres responsabilités qui vous sont
confiées. Que le Seigneur soutienne votre engagement et éclaire vos
intentions de bien. Avec ces sentiments, je donne de tout cœur à chacun de
vous ma Bénédiction apostolique, que j'étends volontiers à vos familles et à
tous ceux qui vivent et œuvrent à Rome, dans sa province et dans tout le
Latium.
Synthèses
►Manipulation
politique des propos de Benoît XVI aux élus du Latium
►Le
pape Benoît XVI rappelle les priorités aux Administrateurs de la région du
Latium
Communiqué
de presse
►
Manipulation politique des propos de Benoît XVI aux élus du Latium -
11.01.08
Texte original
du discours du Saint Père
►
Italien
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana/100108
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 01.02.2008 - BENOÎT XVI
- T/International/Italie |