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19 Avril 2005
 

Le Cardinal Bartolucci : Je sais que le pape Benoît XVI a de l'estime pour moi

 

Le 21 janvier 2011 - (E.S.M.) - Le Cardinal Domenico Bartolucci, qui a servi pendant plus de 40 ans comme directeur du chœur de la Chapelle Sixtine, dit que bien que la musique sacrée soit actuellement en crise, il y a des signes d'espoir.

Le pape Benoît XVI et le Cardinal Domenico Bartolucci,

Musique Sacrée en crise

Entretien avec l'Ancien directeur du chœur de la Chapelle Sixtine
Par Elena Carmen Villa

Le 21 janvier 2011 - E. S. M. - Il fut un enfant prodige, ayant composé sa première messe à 12 ans; sa messe la plus connue est la "Misa Jubilei", écrite en l'Année Sainte 1950.

Le prélat, maintenant âgé de 93 ans, a été l'un des nouveaux cardinaux créés par le consistoire du 20 novembre.

ZENIT s'est entretenu avec le cardinal sur ses années en tant que directeur du chœur, et ses vues sur la musique sacrée en ce moment.

- Comment avez-vous reçu cette nomination?
- Cardinal Bartolucci: Je ne m'y attendais pas. Il est vrai que c'est un signe de l'amour du pape pour la musique sacrée, un rappel évident, surtout en ce moment de crise.
Auparavant, la musique était l'âme de la liturgie. Même dans les campagnes - je suis originaire de Toscane, d'un petit village appelé Borgo San Lorenzo - tout le monde chantait, sur les places, dans les églises, dans les processions, et écoutait des groupes de musique.
Aujourd'hui, il y a des jeunes très talentueux, mais la formation musicale est souvent très insuffisante. Je ne sais pas qui est à blâmer, mais à l'heure actuelle les stades et les discothèques prévalent, et tout est réduit au marché.

- Comment avez-vous découvert votre vocation pour la musique?
- Cardinal Bartolucci: Depuis que je suis petit, j'ai grandi avec mon père qui était un chanteur d'Église passionné.
La musique était très importante au séminaire, même si dans mon cas, les supérieurs m'en ont éloigné parce qu'ils craignaient que je ne sois distrait de l'étude du grec et du latin. Et puis je suis venu à Rome et ici, j'ai été enchanté par la vitalité des chapelles musicales des basiliques.
J'ai été nommé vice-maestro de Saint-Jean de Latran et plus tard maestro de la Chapelle Musicale de Sainte-Marie-Majeure, comme successeur de Licinio Refice, en 1955. J'ai été nommé vice-maestro de la chapelle Sixtine avec Don Lorenzo Perosi. Je suis resté avec lui pendant quatre ans, et après sa mort en 1956, Pie XII m'a nommé directeur permanent de la Chapelle musicale pontificale Sixtine.
Malgré cela, quand j'ai eu 80 ans, j'ai été relevé de mon poste. On ne m'en avait rien dit; je l'ai découvert, lorsque mon successeur a été nommé.

- Comment était cette période, en tant que directeur du Chœur de la Chapelle Sixtine?
- Cardinal Bartolucci: La Sixtine a eu une grande vitalité jusqu'au Concile. Je me souviens de très beaux offices, avec le pape Pacelli et avec le Pape Jean XXIII.
Après la réforme liturgique, notre contribution à la liturgie papale a été réduite. Nous avons été sauvés par les concerts à travers le monde où le patrimoine de la chapelle pouvait être maintenu: Nous nous sommes rendus en Autriche, en Allemagne, en Irlande, en France, en Belgique, en Espagne, aux Philippines, en Australie, au Canada, aux États-Unis, en Turquie, en Pologne et au Japon .

- Quel était l'intérêt de Pie XII pour la musique sacrée?
- Cardinal Bartolucci: Le pape Pacelli aimait la musique sacrée et à l'occasion, pour se détendre, il jouait du violon.
Avec lui, souvent, des offices (concerts) ont eu lieu dans la Chapelle Sixtine. C'était un personnage extraordinaire, de grande culture et de grande humanité.

- Et au temps du Pape Jean XXIII?
- Cardinal Bartolucci: La Chapelle Sixtine doit beaucoup à Jean XXIII. Mon plan de réforme avait été approuvé sous son pontificat, en raison de son propre intérêt. Avec Perosi [ancien directeur du Chœur] les choses, malheureusement, à cause de sa maladie, se dégradèrent. Par exemple, la chapelle n'avait pas une structure fixe de chanteurs, de siège, ni d'archives.
Grâce à Jean XXIII, nous avons reconstruit presque tout à partir de rien et nous avons pu créer la Schola puerorum, exclusivement pour les garçons. A Noël avec les garçons, nous avons chanté devant la crèche dans l'appartement du pape. C'était très émouvant.

- Pensez-vous que la musique sacrée pourra redevenir ce qu'elle était?
- Cardinal Bartolucci: Il faudra du temps. Les maîtres d'autrefois ne sont plus là parce que la nécessité de leur existence n'est plus perçue. Nous vivons dans l'espérance.
Benoît XVI aime beaucoup le chant grégorien et la polyphonie et veut récupérer l'usage du latin. Il comprend que sans le latin le répertoire du passé est destiné à être classé comme archive.
Il est nécessaire de revenir à une liturgie qui laisse place à la musique, avec un goût pour le beau, et aussi de revenir à un art sacré véritable.

- Que pensez-vous du chant et de l'assemblée lors des célébrations liturgiques?
- Cardinal Bartolucci: Il est nécessaire d'être prudent et ne pas généraliser. Je ne suis pas contre le chant de l'assemblée - ce dont certains m'ont accusé.
Qui plus est, déjà avant le Concile, j'ai écrit des chants de l'assemblée pour la liturgie, en italien. Ils étaient très répandus dans les paroisses.
Par conséquent, il y a des contextes où une Schola Cantorum est nécessaire ou en tout cas un chœur, qui peut faire de l'art véritable. Pensons, par exemple, au répertoire du chant grégorien qui nécessite de véritables artistes pour être exécuté comme il se doit, ou au grand répertoire polyphonique.
Dans ces circonstances, l'assemblée participe de plein droit, se nourrit et écoute, mais ce sont les chanteurs qui mettent leur professionnalisme et leur compétence au service des autres. Malheureusement, dans ces années de nouveauté, beaucoup ont pensé que participer signifie "faire n'importe quoi."

- Qui sont vos auteurs favoris ou vos sources d'inspiration?
- Cardinal Bartolucci: Pour la musique sacrée, les grands patriarches sont Palestrina et Bach.
Palestrina a été le premier à avoir l'intuition de ce que signifie l'ajustement parfait de la polyphonie au texte sacré. Ce n'est pas par hasard que le Concile de Trente se réfère à lui pour établir les canons de la musique sacrée. Bach est aussi grand, mais reflète davantage l'esprit des Nordiques.
Dans tous les cas, tous deux montrent que la musique est faite avec les grands chants de l'Église.
L'Occident a une histoire musicale très riche, qui a été reprise par beaucoup de cultures orientales. Le besoin existe aujourd'hui de la redécouvrir et de lui donner le style et l'espace dans le lieu où la liturgie a été créé.

La pourpre et le chœur (I)
Voici la traduction par "Benoit-et-moi" de la formidable interview de Domenico Bartolucci, parue dans le numéro de Novembre 2010 de "30 Giorni", après son élévation à la pourpre.

On y découvre une personnalité attachante, d'une grande simplicité, pétrie d'humour (l'anecdote du clavier en carton avec des touches peintes est un régal!), un homme qui demeure passionné, même à son âge vénérable (93 ans).
On comprend pourquoi Benoît XVI l'apprécie, et a pour lui de l'amitié, au point de l'avoir nommé "son" cardinal!

Le Cardinal Bartolucci
1ère partie : La pourpre et le chœur


"Je crois que ma nomination est un rappel de ce Pape, amoureux de la beauté, à ne pas laisser perdre définitivement tant de richesse musicale."

Entretien avec le nouveau cardinal Domenico Bartolucci

Paolo Mattei

Lors du Consistoire du 20 Novembre, Benoît XVI a créé cardinal Mgr Domenico Bartolucci.
Né le 7 mai 1917 à Borgo San Lorenzo, près de Florence, Bartolucci a été pendant plus de quarante ans, de 1956 à 1997, "Maître perpétuel" de la Chapelle Musicale Pontificale "Sixtine". Succédant à ce poste à Mgr Lorenzo Perosi, le nouveau cardinal, durant le pontificat de Jean XXIII, a réorganisé la Chapelle musicale du pape, dont les origines remontent à la Schola Cantorum romaine de l'époque de saint Grégoire le Grand.
Bartolucci, l'un des interprètes les plus autorisés de Giovanni Pierluigi da Palestrina - qui fut lui-même chantre de la Chapelle Sixtine - est membre de l'Académie de Sainte Cécile et compositeur prolifique de musique sacrée. Nous l'avons rencontré à Rome, où il vit.

Un jeune prodige

- Vous attendiez-vous à cette nomination, éminence?
- Domenico Bartolucci: Je n'y aurais jamais pensé. Quand je l'ai entendu du cardinal Bertone, j'ai ressenti une forte secousse intérieure. Je sais que le pape a de l'estime pour moi, mais je crois que ma nomination est un rappel de la valeur de la musique sacrée dans la liturgie.

- La musique: le fil conducteur de toute votre vie ...
- Je l'ai aimée dès l'enfance. Mon père, un ouvrier, était un chanteur passionné, il m'emmenait toujours avec lui quand il allait chanter dans la chorale de la Compania dei Neri, un groupe laïc de Borgo San Lorenzo.

- Et les études?
- Solfège et chant, dès l'école primaire. Puis, vers 10 ans, au séminaire à Florence, j'ai rencontré le grand Francesco Bagnoli, Maître de Chapelle de Santa Maria del Fiore.

- Au séminaire, vous avez eu des difficultés avec les autorités ...
- Le règlement était dur. Je ne pouvais pas jouer du piano plus d'une demi-heure par jour, et pas tous les jours. Puis en 29, je me suis trouvé en face d'un harmonium lors de la fête de l'Immaculée Conception, à Arcetri, et , manque de chance, le curé de cette église était aussi mon professeur de latin et de grec au séminaire: s'il joue aussi bien - a-t-il pensé - , cela signifie qu'il s'implique trop dans l'exploration de la musique, et trop peu dans les langues anciennes ... Il a obtenu je sois interdit d'étude de la musique pour l'année et qu'on m'empêche de jouer.

- Une tragédie ...
- J'étais un type têtu, et j'ai appris à m'organiser. J'ai commencé à "jouer en silence."

- C'est-à-dire?
- Je me suis construit un clavier en carton, avec des touches dessinées dessus. Je "jouais" en le cachant sous le bureau. Je m'exerçais de cette façon.

- Et vous composiez?
- De temps en temps, je réussissais à vérifier sur un vrai piano ce que j'avais créé dans ma tête en "jouant" sur un faux clavier.

- Qu'écriviez-vous?
- Des louanges à la Sainte-Vierge, des messes à plusieurs voix. Les supérieurs ne voulaient rien savoir. Ils m'accusaient d'être présomptueux. J'ai été tenté de quitter le séminaire.

- A ce point...
- C'est mon confesseur, qui m'a convaincu de ne pas abandonner.

- J'imagine que les choses ont commencé ensuite à aller dans le bon sens ...
- Après un peu de temps tout s'est arrangé. A quatorze ans, j'ai commencé mon service comme organiste à Santa Maria del Fiore. Et j'ai commencé à composer avec sérénité motets, madrigaux, chants, hymnes, oratorios ... Un des plus beaux motets, Super flumina Babylonis, je l'ai écrit à dix-sept ans.

Débuts à Rome

- En quelle année êtes-vous venu à Rome?
- En 1942. Pendant ce temps, en 34, j'ai été ordonné prêtre et j'ai continué à étudier avec Bagnoli, et aussi avec le Maestro Vito Frazzi, professeur au Conservatoire de Florence. Là, en 39, j'ai obtenu mon diplôme de composition.

- Et à Rome, que faisiez-vous?
- Je logeais au Collège Capranica et continuais à étudier à l'Institut pontifical de musique sacrée et à l'Académie de Sainte Cécile. Je faisais la navette entre Florence et Rome, parce qu'à l'époque, en même temps, je dirigeais la chapelle de Santa Maria del Fiore.

- A cette époque, vous étiez également curé de paroisse ...
- En 45, à Montefloscoli, où j'ai été envoyé par l'archevêque Dalla Costa. Je me souviens que j'ai souvent composé ma musique dans le train. Toujours en 45, j'ai été nommé vice-maître de la Chapelle Musicale di Saint Jean de Latran.
L'année «décisive» fut 47.

- Pourquoi?
- J'ai assumé la direction de la chapelle "Liberiana" de Sainte Marie Majeure.

- Rôle qui fut déjà celui de Pierluigi da Palestrina ...
- Eh oui. J'ai été impressionné par la façon de chanter «romaine» et je l'ai écrit à mon professeur. Pour la Basilique j'ai composé beaucoup de musique liturgique, selon l'ancien missel. Antiennes, offertoires, messes, motets, ... Ils ont été exécutés régulièrement jusqu'à la réforme post-conciliaire.

- Une autre année marquante a été 56, Eminence ...
- Eh bien, oui, évidemment, quand, après la mort de Lorenzo Perosi, je suis devenu directeur perpétuel du Chœur de la Chapelle Sixtine, dont j'avais été directeur adjoint pendant quatre ans. Je recueillais l'héritage de l'"école romaine", qui, depuis l'époque de Pierluigi da Palestrina, conservait la tradition du chant grégorien et la polyphonie.

- Alors commença une longue et féconde période ...
- Je continuais en même temps la charge de Maestro de la Libériana, et donc j'étais occupé sur deux fronts. Comme directeur de la chapelle Sixtine, on me commandait constamment de nouvelles musiques pour les liturgies papales.

   Suite de l'interview du musicien de Benoît XVI, Domenico Bartolucci - 22.01.11
 

Sources :  Benoit-et-moi

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 21.01.2011 - T/Musique sacrée

 

 

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