Chrétiens du troisième millénaire,
nous ne pouvons pas céder à l’indifférence ou à la peur |
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Le 02 Juin 2008 -
(E.S.M.) - À n’en pas douter, l’heure est venue pour les
familles de se lever. D’oser parler et témoigner de la nature véritable
de la famille. De se regrouper pour célébrer et défendre l’identité de
la famille en exigeant le respect de leurs droits naturels et
constitutionnels.
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Leur droit d’éduquer
leurs enfants en conformité avec leurs convictions morales et religieuses
La famille, exprimait le pape Benoît XVI à Valence, est un bien
irremplaçable pour les enfants
1er partie :
Ce que Benoît XVI écrit de deux amours inséparables…
(suite)
Prendre parti
Car nombreux sont aujourd’hui les défis que lance aux chrétiens une société
qui vit comme si Dieu n’existait pas. « La situation actuelle du monde
interpelle en particulier la conscience des chrétiens face au lancinant
problème du respect de la vie humaine depuis le moment de sa conception
jusqu’à son terme, de même que celui de la faim et de la misère des masses.
Elle les invite à une globalisation de la solidarité au nom de la dignité
inaliénable de la personne humaine, surtout quand des êtres sans défense
sont frappés par des catastrophes naturelles, broyés par les aveugles
machines de guerre et d’exploitation économique et confinés dans des camps
de réfugiés. »
(L’Eucharistie,
don de Dieu pour la vie du monde, Document théologique de base pour le
49e Congrès eucharistique international 2008)
La souffrance de tant d’êtres humains, nés et à naître, nous invite à la
prière et à l’action. « Tous ceux et celles que la misère a pour ainsi
dire destitués de la condition d’êtres humains sont le prochain pour qui le
Christ est mort. Son cœur « eucharistique » a assumé d’avance toutes les
misères du monde à la croix et son Esprit nous presse de prendre parti comme
lui, pacifiquement et efficacement, pour les pauvres et pour les victimes
innocentes. »
(L’Eucharistie)
Faux pluralisme
Comment alors rester silencieux face à l’idéologie qui, sous prétexte de
faire à tous une place égale dans notre culture, tente de faire taire les
chrétiens et de les exclure de la vie publique, des débats de société, des
lieux d’enseignement ? Ce faux pluralisme est un autre défi pour les
disciples du Christ. En tant que citoyens à part entière, comment peut-on
opérer un divorce intérieur entre nos convictions les plus profondes et
notre action dans la société ? Comment peut-on mettre de côté la foi qui
nous engage à proposer – non à imposer – une vision des choses et des
solutions aux problèmes sociaux inspirées des valeurs évangéliques ? Ce
serait une trahison.
À n’en pas douter, l’heure est venue pour les familles de se lever. D’oser
parler et témoigner de la nature véritable de la famille. De se regrouper
pour célébrer et défendre l’identité de la famille en exigeant le respect de
leurs droits naturels et constitutionnels – en particulier leur liberté de
conscience, de religion et d’expression, et leur droit d’éduquer leurs
enfants en conformité avec leurs convictions morales et religieuses.
Chrétiens du troisième millénaire, nous ne pouvons pas céder à
l’indifférence ou à la peur. L’exemple audacieux des tout premiers chrétiens
nous interpelle à l’heure de marcher à contre-courant pour bâtir une culture
de la famille, une civilisation respectueuse du caractère sacré de la vie et
de la dignité de chaque personne.
Transmettre aujourd’hui la foi, c’est transmettre une vision de la vie et de
la réalité différente de celle offerte par notre culture et par les médias
séculiers. C’est aussi donner l’exemple pour préparer nos enfants au combat
pour la justice et la vérité sur l’être humain, afin qu’ils portent la
lumière de l’Évangile au cœur de la vie publique, culturelle, économique et
politique. Ils auront besoin d’une formation solide, de courage et du
soutien de notre prière. Pour persévérer, ils auront aussi besoin de
l’espérance qui jaillira de leur contact quotidien avec l’Esprit Saint.
L’Eucharistie, source du mariage chrétien
Depuis que le monde est monde, dans le grand dessein d’amour de Dieu, la
famille s’enracine dans l’union d’un homme et d’une femme dans le mariage.
C’est là que naissent et grandissent ses futurs collaborateurs et
collaboratrices. La famille, exprimait le pape Benoît XVI à Valence, est «
un bien nécessaire pour les peuples, un fondement
indispensable pour la société, un grand trésor pour les époux durant toute
leur vie (…) et un bien irremplaçable
pour les enfants ». (Ve
rencontre Mondiale des Familles - Valence 2006)
Berceau de la vie et de l’amour, la famille devient une communauté de foi,
une école d’humanisation, lorsqu’elle est fondée sur le sacrement du
mariage. Elle devient une petite Église domestique qui vit en présence de
Dieu, engagé avec les époux qui se sont
mutuellement promis de se rendre saints. « La grâce du mariage se déploie
tout au long de la vie conjugale et familiale, comme un immense trésor où
les époux peuvent venir puiser. Prenons l’habitude de
parler du mariage, de témoigner de notre mariage comme d’une force pour tous
les jours. »
(Christine Ponsard, La foi en famille, Éditions des Béatitudes, 2001, p.
31)
Devenir un
Cet immense trésor est inépuisable. Et pourquoi ? Parce que c’est « l’
(qui) est la source même du mariage chrétien ».
(L’Eucharistie) C’est le sacrifice d’amour
du Christ pour son Église – pour leur petite Église domestique aussi! – qui
est la source de leur amour. C’est l’Alliance nouvelle et éternelle établie
par le Christ entre Dieu et l’humanité qui vivifie sans cesse leur propre
alliance.
Rien au monde ne peut se comparer au don que le Christ nous fait de Lui-même
: Il se donne à manger pour que nous devenions un en Lui. Au jour de leur
mariage, les époux s’engagent dans une union durable. Une fidélité pour
toujours. Lorsque, avec leurs enfants, ils participent à la messe et
communient au même Pain de vie, leur famille devient un seul corps dans le
Christ, une communion de personnes. Chacun, ensuite, travaille au bien et au
bonheur des autres, et tous sont appelés à être des réconciliateurs – à
bâtir ensemble la paix.
En participant à la messe dominicale, la famille puise à la source de
l’amour et de la guérison, et protège ainsi sa stabilité. Elle trouve dans
l’Eucharistie les forces qui lui permettent de poursuivre sa mission au cœur
du monde : « La mission spécifique de la famille est d’incarner l’amour
et de le mettre au service de la société. Amour conjugal, amour paternel et
maternel, amour fraternel, amour d’une communauté de personnes et de
générations, amour vécu sous le signe de la fidélité et de la fécondité du
couple pour une civilisation de l’amour et de la vie. »
(L’Eucharistie)
Quand apparaît la croix
Il arrive parfois que la communion soit mise à dure épreuve au sein du
couple ou de la famille. Lorsque la croix de l’infidélité, de la division et
du divorce apparaît, les parents, les enfants et la famille élargie sont
appelés à participer plus intimement à l’expérience de mort et de
résurrection du Christ Lui-même. Souvent, les parents chrétiens plongés dans
de telles situations n’en désirent pas moins transmettre la foi à leurs
enfants. Le soutien de leur communauté paroissiale est alors de première
importance.
De même, lorsque certains adultes se trouvent en situation irrégulière, leur
participation à l’Eucharistie et à la vie de la communauté – même quand ils
ne peuvent pas recevoir la sainte communion – est d’un précieux soutien.
Pour beaucoup,
la Communion spirituelle est alors une grande source de
consolation et de courage.
La communion familiale peut aussi être blessée lorsque les parents chrétiens
voient leurs enfants rejeter la foi et les valeurs chrétiennes. Une auteure
française écrit :
« Certains enfants s’éloignent durablement et gravement. Et c’est alors
qu’ils ont besoin, plus que jamais, de l’amour fidèle et confiant de leurs
parents. Pour ces derniers, s’ouvre le temps de la patience, le temps de
l’impuissance aimante et douloureuse. (…) Il ne sert à rien de ruminer
d’interminables sentiments de culpabilité. (…) Le passé appartient à la
miséricorde : le pardon de Dieu est là, toujours offert. (…) Que faire en
attendant le retour de l’enfant prodigue ? (…) « Veillez et priez »… Parce
que Jésus a souffert le premier pour cet enfant, parce qu’Il a donné sa vie
pour lui, rien n’est perdu, tout est sauvé. »
Christine Ponsard, ibid., p. 265
L’exemple à suivre alors est celui de sainte Monique, qui a prié plus de 20
ans pour la conversion de son fils, saint Augustin. Devenu l’un des Pères de
l’Église, ce grand saint a bien résumé le sens de la vie : « Tu nous as
faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose
en toi ».
L’art de la prière
L’expérience nous le prouve : pour aimer une personne, il faut la connaître.
Et pour cela, il faut la fréquenter. Demandez-le aux amoureux!
Voilà
pourquoi l’art de la prière est primordial pour qui veut aimer le Christ
Jésus, visage de Dieu pour notre monde.
Un poète et théologien canadien réfléchit à cet art : « Prier, c’est prendre
du temps gratuit pour Dieu. En priant, tu te laisses former par lui »… «
Prier, c’est élever ton âme vers Dieu pour lui demander ce qui est conforme
à sa volonté »… « Prier, ce n’est pas faire le vide, c’est communier au
Christ en reprenant le Notre Père, c’est partager son désir de tout remettre
au Père »… Prier, « c’est une rencontre où tu te mets en présence de Dieu
pour l’aimer et te laisser aimer. (…) Lorsque la prière est aride… Il te
reste le nom de Jésus à prononcer lentement au rythme de ta respiration
»
Jacques Gauthier, Prier : pourquoi et comment, Novalis et
Presses de la Renaissance, 2006
en sachant qu’Il voit plus loin que toi et qu’Il te donnera toujours ce
qu’il y a de meilleur pour atteindre la vie éternelle.
Au-delà de la prière personnelle, il y a celle du couple. Avant de vouloir
prier en famille, les époux choisissent souvent d’apprendre à prier
ensemble. La meilleure recette est la plus simple : pourquoi ne pas réciter
un Notre Père et un Je vous salue, Marie ? C’est notre exemple qui sème le
désir de prier dans le cœur de nos enfants.
La soif de Dieu
Une fois bien décidés à réserver quelques minutes à la prière chaque jour,
coûte que coûte, on s’aperçoit bientôt que tous les petits événements du
quotidien sont autant d’occasions d’apprendre à nos enfants à adorer, à
louer, à remercier, à demander pardon et secours tout spontanément.
Pourquoi ne pas remercier Dieu en famille au début de chaque repas qu’Il
nous donne ? Pourquoi ne pas lui parler ensemble ou en cœur à cœur durant
une randonnée en montagne, autour d’un feu de camp, en se rendant à l’école
ou au travail, en faisant le marché ou le ménage, dans le métro, en plein
centre-ville! Prier pour ceux qu’on rencontre au hasard, pour la personne
blessée qu’une ambulance conduit à l’hôpital, pour nos leaders politiques,
religieux et médiatiques.
Le jeu des qualités plaît beaucoup aux enfants : à tour de rôle, nommer une
qualité de l’autre et en remercier Dieu. Durant les vacances, on peut aussi
offrir un journal personnel à chaque enfant : il y racontera ou y dessinera
chaque soir ses aventures de la journée pour Jésus!
Quelle bonne habitude acquièrent nos enfants lorsque nous les initions en
bas âge, grâce à la prière en famille, à ce dialogue permanent avec le
Christ! Quand nous découvrons aussi avec eux comment Il nous parle à travers
l’Évangile et les enseignements de son Église.
Si, au fil des ans, les parents encouragent leurs enfants à fréquenter des
groupes de jeunes lors de catéchèses ou d’activités en paroisse, dans des
mouvements et communautés nouvelles et traditionnelles où ils côtoient des
amis qui sont aussi amis du Christ, il y a fort à parier qu’ils resteront
fidèles à leur foi au moment de l’adolescence. Ils seront alors forts du
soutien spirituel et de l’enthousiasme de leurs pairs. Forts aussi de la
présence d’adultes, témoins de la vérité que la vie vaut la peine d’être
vécue et donnée.
Une découverte bouleversante s’impose un jour à qui prend l’habitude de la
prière : Dieu veut tout! Alors pourquoi ne pas lui donner tout ? Nos joies
et déceptions, nos bons coups et nos échecs, notre étude et notre travail,
nos espoirs et nos rêves. Si nous cherchons à faire sa volonté, toute notre
vie
deviendra alors prière! Puisque « Dieu a soif que nous ayons soif de lui
» (Catéchisme
de l'Église catholique, no 2560), répondons à sa soif en nous rendant disponibles comme Marie, sa Mère et
la nôtre, qui méditait tout dans son cœur. Elle nous accompagnera sur le
chemin de la générosité.
Table :
La famille fondée sur le mariage
Sources : Organisme catholique pour la vie et la famille (OCVF) -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.)
02.06.08 -
T/Famille |