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Le 13 mai 2008 -
(E.S.M.) - "Ceux qui ne reçoivent la sainte Eucharistie que
spirituellement mangent en désir le pain céleste qui leur est offert
avec cette foi vive qui opère par la charité; ils en ressentent
(alors) le fruit et l'utilité" dit le Concile
de Trente.
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Le baptême, la
communion, la pénitence -
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La Communion spirituelle
(quand on ne peut pas
communier sacramentellement)
Un certain nombre de fidèles ne peuvent communier s'ils ne sont pas en état
de grâce.
L'Église l'a toujours affirmé: Celui qui est conscient d'un péché grave doit
recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la communion
(Catéchisme
de l'Église Catholique, 1385). Dans son encyclique sur
l'Eucharistie (Ecclesia
De Eucharistia - Lettre Encyclique - 17 avril 2003) le Pape
JEAN-PAUL II le rappelle solennellement : Je désire donc redire que demeure
et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile
de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul
("Si quelqu'un mange de ce pain et boit de cette coupe sans
discernement, il mange et boit sa propre condamnation" 1 Cor. 11, 28)
, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, "si
quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant,
confesser ses péchés" (n°36). "Eucharistie et
Pénitence sont deux sacrements intimement liés" (n°37).
Le Saint Père Jean-Paul II cite St Jean Chrysostome : une telle attitude en
effet ne s'appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le
corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des
châtiments.
C'est un devoir grave pour chacun d'éclairer sa conscience et de ne pas la
laisser volontairement dans l'ignorance. On ne doit pas communier, par
exemple, si on n'est pas baptisé ou si on refuse de croire à la présence
substantielle du Christ dans la sainte Eucharistie (n°38)
ou encore si on n'est pas en communion avec le Pape ou avec
l'évêque qui est en communion avec lui (n°39).
"Quand il arrive que les fidèles s'approchent de la
sainte table en grand nombre et sans le discernement nécessaire; il est du
devoir des pasteurs de corriger un tel abus avec prudence et fermeté"
(Congrég. du Culte divin, Instr.
Redemptionis Sacramentum du 25 mars 2004, n°83).
Ne pas assister à la Messe dominicale et les
jours de fête d'obligation par sa faute ou pour des raisons superficielles
(préparer un repas par exemple) est un
péché grave (L. apostol.
Dies Domini, Le jour du Seigneur, Jean-Paul II, 31 mai 1998, n°47 et 79).
Regarder la Messe à la télévision ou l'entendre à la radio sans raison grave
"ne permet évidemment pas de satisfaire au précepte dominical"
(n°54). Il faut donc aller s'en confesser avant
d'aller communier le dimanche suivant!
Sinon, 1° on reçoit certes le sacrement de l'Eucharistie mais sans ses
effets (c'est comme si on verse un liquide dans un tuyau
percé ou si on gonfle un pneu de voiture crevé!), 2° on offense
Dieu gravement ("communion sacrilège") et
l'état de l'âme est pire qu'auparavant.
Les absolutions collectives, également, n'ont aucune
valeur, sauf cas très rares (en cas de danger
imminent de mort) (L. apost.
Misericordia
Dei, Jean-Paul. II, 7 avril 2002, n°4).
Certaines personnes sont dans l'impossibilité actuelle de communier et ne
peuvent se confesser: comme les divorcés remariés vivant maritalement par
exemple ou ceux qui ne peuvent encore résoudre des situations de péché
(concubinage, adultère, etc…). Mais, s'ils sont de
bonne volonté et souffrent de cet état de fait, ils
peuvent recourir à la Communion spirituelle.
Selon saint Thomas d'Aquin (Somme théologique, III, q.80,
a.1) il y a deux manières de recevoir l'Eucharistie : l'une
sacramentelle par laquelle on reçoit le sacrement et ses effets
(si on est en état de les recevoir: en état de grâce),
et l'autre spirituelle par laquelle on reçoit l'effet du sacrement qui
consiste à être spirituellement uni au Christ. Dans ce dernier cas, c'est le
désir de recevoir les fruits de ce sacrement par un amour ardent, une foi
vive, un esprit d'humilité (la conscience de ses fautes
qui nous ont mis dans cette nécessité) et d'Espérance, qui nous
unit spirituellement au Christ présent dans la sainte Eucharistie.
C'est bien ce qui se passe dans le baptême de désir d'une personne
suffisamment consciente qui donne les fruits du baptême sans recevoir le
sacrement (Catéchisme
de l'Église Catholique, n°1258). Le désir de
ces sacrements - précise St Thomas d'Aquin- "vient de la foi qui opère par
l'amour, et par cette foi, Dieu, dont la puissance n'est pas liée aux
sacrements visibles, sanctifie l'homme intérieurement"
(III, q.68, a.2).
Bien sûr, cela n'est possible que si l'on est vraiment empêché ou retardé
pour recevoir ces sacrements. Pour le sacrement de l'Eucharistie, quand on
n'a pu se confesser à temps d'un péché grave ou qu'on ne peut le faire sans
changer de vie pour l'instant; quand on ne réalise pas les conditions
réclamées par l'Église (le jeûne eucharistique d'une heure
par exemple) ou encore quand on est dans l'impossibilité
matérielle de participer à la sainte Messe.
La communion spirituelle ne se réalise que si l'on a
l'ardent désir de recevoir réellement le sacrement et d'être uni au Corps
mystique du Christ qui est l'Église.
"Ceux qui ne reçoivent la sainte Eucharistie que spirituellement mangent en
désir le pain céleste qui leur est offert avec cette foi vive qui opère par
la charité; ils en ressentent (alors) le fruit
et l'utilité" dit le Concile de Trente (décret sur la Ste
Eucharistie, F.C. n°743).
On y ajoutera ce que disent sur la communion spirituelle le Pape saint Pie X
dans son Catéchisme (III, ch.5 §2), le Pape Pie
XII dans l'encyclique sur la liturgie
Mediator Dei
(2ème partie, III) et le Pape Jean-Paul II dans
son encyclique sur l'Eucharistie (Ecclesia
De Eucharistia n°34).
Sainte Thérèse d'Avila la recommande dans Le chemin de la Perfection
(ch.37) : "vous imprimerez ainsi en vous un amour
profond pour notre Seigneur" et saint Jean-Marie Vianney, le curé d'Ars: "Si
nous sommes privés de la communion sacramentelle, remplaçons-la, au moins
autant qu'il se peut, par la communion spirituelle. C'est celle que nous
pouvons faire à chaque instant; car nous devons toujours être dans un désir
brûlant de recevoir la Bon Dieu. La communion spirituelle fait à l'âme comme
un coup de soufflet au feu qui commence à s'éteindre, mais où il y a encore
beaucoup de braise: on souffle et le brasier se rallume. "
(sermons)
L'Imitation de Jésus-Christ (L.IV, ch.10, n°6)
affirme aussi que "tout fidèle peut aussi communier en esprit tous les
jours, à toute heure, avec beaucoup de fruit. Il se nourrit invisiblement de
Jésus-Christ celui qui médite avec piété les mystères de l'Incarnation et de
la Passion et qu'il s'enflamme en son amour"
"Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour…!" (S. Luc
11,3)
abbé Christian LAFFARGUE
(d'après l'article de Louis Sahuc in "Sedes
Sapientiae" n°88, été 2004, pour la page 2 de ce texte)
Dans son Petit catéchisme sur la Messe, le Cardinal Journet distingue "trois
manières de communier": la communion spirituelle et sacramentelle
(spirituelle: par la foi et l'amour; sacramentelle: par la
consommation de la victime), la communion seulement spirituelle
par le désir et la communion seulement sacramentelle
(celle du pécheur qui en recevant indignement le corps et le sang du Christ
"mange et boit sa propre condamnation" 1 Cor. 11, 29). Chap. VI.
Dans l'Exhortation apostolique post-synodale
Sacramentum Caritatis du 22 février 2007, le Pape BENOÎT XVI
demande de veiller à ce que l'affirmation, que la pleine participation à
l'Eucharistie se réalise quand on s'approche de l'autel pour recevoir la
Communion, n'introduise pas parmi les fidèles un certain automatisme, comme
si par le seul fait de se trouver dans une église durant la liturgie donnait
le droit ou peut-être même le devoir de s'approcher de la Table
eucharistique.
Il précise ensuite: Quand il n'est pas possible de s'approcher de la
communion sacramentelle, la participation à la Messe demeure cependant
nécessaire, valable, significative et fructueuse. Dans ces circonstances, il
est bon de cultiver le désir de la pleine union avec le Christ, par exemple
par la pratique de la communion spirituelle, rappelée par Jean-Paul II
(enc.
Ecclesia De Eucharistia, 17 avril 2003, n°34) et recommandée
par de Saints maîtres de vie spirituelle. Le Pape cite Saint Thomas d'Aquin,
Sainte Thérèse de Jésus ("d'Avila") – déjà
cités - et le Concile de Trente (sess. XIII, chap. 8).
ab. L.
Sources : abbé Christian LAFFARGUE
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.05.08 -
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