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Léon XIV : Quel type de pontificat sera-ce ?

Le 26 mai 2025 - E.S.M.Le travail de Léon XIV pour restaurer les éléments traditionnels de la fonction papale a commencé presque immédiatement et s'est poursuivi, bien que discrètement, depuis qu'il a posé le pied sur la loggia revêtue de la mozzetta. D'autres signes de restauration sont également visibles.

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Léon XIV : Quel type de pontificat sera-ce ?

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Le 26 mai 2025 - E.S.M. - Le travail de Léon XIV pour restaurer les éléments traditionnels de la fonction papale a commencé presque immédiatement et s'est poursuivi, bien que discrètement, depuis qu'il a posé le pied sur la loggia revêtue de la mozzetta. D'autres signes de restauration sont également visibles.

Le dernier calendrier des célébrations liturgiques, par exemple, souligne que la messe habituelle à Saint-Jean-de-Latran pour la Fête-Dieu reviendra, avec la procession qui s'ensuit à Sainte-Marie-Majeure.

Il ne s'agit pas encore d'un retour complet à la tradition de l'Église romaine de célébrer la Fête-Dieu le jeudi - cette année, Léon a maintenu la Fête-Dieu le dimanche suivant - mais il s'agit d'un retour à la tradition qu'il ne faut pas sous-estimer.

Le pape François avait d'abord déplacé la fête au dimanche suivant, ce qui alignait le diocèse de Rome sur une décision des évêques italiens dans tout le reste du pays. Il a ensuite lancé l'idée de célébrer la fête dans les périphéries de Rome. Les restrictions imposées par le Covid en 2020 et 2021 ont rendu pratiquement impossibles les grands rassemblements dans la ville. Des problèmes de santé ont empêché François de célébrer en 2022 et 2023. . Il y eut une messe au Latran et une procession à Sainte-Marie-Majeure en 2024, à laquelle François participa, mais le mal était fait et l'on sentait peu d'enthousiasme de la part du sommet.

Ce retour aux traditions romaines est un signe précis.

Léon XIV rétablit le lien avec la ville de Rome que le pape François avait en quelque sorte rompu. Léon XIV retournera vivre dans le palais apostolique et les Romains se réjouissent de voir la lumière à la fenêtre et de sentir à nouveau la proximité du pape.

Ceux qui voient dans ces signaux un pape totalement traditionaliste ou restaurateur ne devraient toutefois pas se montrer aussi précipités. Léon XIV a un profil différent. Il est au-delà des débats entre conservateurs et progressistes parce qu'il a grandi dans une autre génération. Pour l'instant, il s'occupe des choses qu'il considère comme précieuses et nécessaires sans avoir nécessairement besoin de recourir à un système de dépouilles. Il n'en demeure pas moins qu'il a les coudées franches.

Les premières nominations de Léon XIV ont été pensées avant son pontificat. Il les approuve et les accepte, mais il n'est pas certain que les conséquences soient celles attendues. Par exemple, le 22 mai, il a nommé Sœur Tiziana Merletti secrétaire du Dicastère pour les religieux. Merletti est canoniste, ce qui est révélateur, mais jusqu'à présent, l'attention s'est surtout portée sur le fait qu'elle est une femme. Léon XIV, disent ceux qui veulent voir une continuité, poursuivrait le « virage rose » souhaité par le pape François.

Pour le reste, les nominations d'évêques avaient été largement décidées à l'avance, tout comme le départ de Mgr Vincenzo Paglia du poste de chancelier de l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille. Mgr Paglia a atteint l'âge de 80 ans, âge auquel on cesse d'exercer toutes les fonctions au sein de la Curie. Le poste de chancelier de M. Paglia a été confié au cardinal Baldassarre Reina, vicaire du pape pour le diocèse de Rome, dont le rôle est encore incertain.

Est-il prévu de placer l'Institut davantage sous le contrôle du vicariat ? Ou envisage-t-on de confier à M. Reina d'autres responsabilités à terme ?

Il est encore trop tôt pour le dire.

Il est tôt pour examiner les décisions de Léon XIV, en bref, certainement trop tôt pour essayer de discerner la direction du pontificat en considérant les quelques décisions qui ont porté la signature de Léon jusqu'à présent. Les nominations ont toutes été décidées il y a un certain temps, dans le cadre d'un processus assez long que le pape aurait pu arrêter, il est vrai, mais qu'il n'a pas arrêté. Cela peut être révélateur, mais il est trop tôt pour dire de quoi il s'agit.

En ce qui concerne les nominations d'évêques, on peut penser que c'est le cardinal Prévost qui a instruit les pratiques que Léon XIV approuve aujourd'hui. On sait cependant que le pape François n'a parfois pas suivi les conseils du dicastère et qu'il a procédé à des nominations soudaines.

Ce que l'on peut voir jusqu'à présent, c'est une papauté de la tranquillité. Il n'y a pas de révolution concernant le passé, pas de rupture avec le pontificat précédent, ce que Léon XIV ne manque pas de mentionner. La différence réside dans le style du pape, dans sa manière d'aborder les autres et de montrer qu'il comprend la fonction papale elle-même.

Que peut-on attendre du pontificat de Léon XIV ?

Tout d'abord, un retour à la centralité de l'institution. Léon XIV a demandé à disparaître pour que seul Dieu reste visible, et il a eu tendance à s'effacer devant l'institution qu'il représentait. La tenue papale complète (la mozzetta chaque fois que nécessaire, désormais aussi le pantalon blanc sous la soutane) indique un pape qui ne fait pas passer sa personnalité avant l'institution qu'il représente.

Le retour à la sensibilité institutionnelle passe aussi par un retour aux Romains. Avec la procession du Corpus Domini, Léon XIV renoue les nœuds brisés des traditions populaires. Avec son retour au Palais apostolique, il caractérise sa présence en tant qu'évêque de Rome. Être romain ne signifie pas seulement être l'évêque du diocèse. Cela a une signification plus profonde. La Romanitas implique l'universalité de l'Église, et l'universalité de l'Église appelle à la réconciliation et en est le signe.

Léon XIV s'efforcera de surmonter la polarisation créée dans l'Église et le fera sans créer de conflit.

Tous ceux qui le connaissent s'accordent à dire que Léon XIV n'écoute pas seulement pour prendre des décisions, mais qu'il écoute pour comprendre les situations. La réconciliation signifie qu'il y aura une nouvelle façon de regarder le monde traditionaliste et de nombreuses réalités de l'Église qui ont été sanctionnées. De nombreuses réformes du pape François ont été interrompues lorsqu'elles risquaient de créer des divisions, comme celle concernant la structure de l'Opus Dei.

La réconciliation, c'est aussi la justice.

Léon XIV a hérité de lourds dossiers du Vatican, et il est encore prématuré de comprendre comment il va les traiter.

Il y a l'affaire Rupnik et le procès sur la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État, dont la phase d'appel commencera véritablement le 22 septembre. Dans ces deux affaires, en particulier, la présence encombrante du pape avait été, à tout le moins, une incitation à la décision.

Quelle direction prendra Léon XIV ?

Quelle que soit la direction qu'elle prendra, la justice nécessite également une nouvelle organisation. Les nouvelles nominations font couler beaucoup d'encre, car peu de gens savent en détail quelle sera l'équipe du pape. Certains disent même que Léon XIV appellera le cardinal Luis Antonio Tagle comme préfet du dicastère des évêques ou peut-être le cardinal Sergio Rocha du Brésil.

Ces noms créent de l'agitation car leur nomination serait perçue comme une continuité idéologique avec le pontificat précédent. Il faut comprendre que, quoi qu'il arrive, ce pontificat ne concernera pas la ligne idéologique.

Il n'y aura pas de majorité et d'opposition. Le Pape Léon fera comme les Papes l'ont toujours fait, et appellera autour de lui des personnes d'orientations différentes dans un effort pour équilibrer les diverses positions de l'Eglise (et ne pas déséquilibrer les choses). Ce n'est pas nouveau : pensez au cardinal Walter Kasper - le libéral allemand - qui était une grande figure de la Curie sous le règne de Jean-Paul II, ou au cardinal Claudio Hummes OFM - un défenseur brésilien de l'action climatique et critique du capitalisme mondial qui était ouvert au réexamen de la discipline de l'Église latine concernant le célibat clérical - le premier préfet du clergé de Benoît XVI, pour ne donner que deux exemples de pontificats récents.

Il faudra probablement deux ans à Léon XIV pour convoquer un consistoire afin de choisir de nouveaux cardinaux. Lorsqu'il le fera, il s'agira probablement d'un travail de réconciliation et non de fracture. Le pape a reçu, avant tout, le mandat de l'unité. Il ne réussira que s'il maintient l'Église unie malgré tout.

Monday vatican - Traduction  E.S.M

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Sources : Monday vatican - Traduction  E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.05.2025