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Léon XIV et l’avenir de l’Église

Le 21 mai 2025 - E.S.M.Seul Dieu connaît l’avenir du pape Léon XIV, mais le message de Fatima, avec sa promesse du triomphe final du Cœur Immaculé de Marie, est une certitude qui anime les cœurs pieux, en ces jours de mai, surprenants, qui ont donné un nouveau Pape à l’Église.

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Léon XIV et l’avenir de l’Église

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Le 21 mai 2025 - E.S.M. - La fumée blanche est sortie de manière inattendue de la cheminée de la chapelle Sixtine à 18h08 du jeudi 8 mai, alors que les lumières du crépuscule illuminaient la colonnade du Bernin. Une heure plus tard, la place Saint-Pierre et la Via della Conciliazione étaient bondées de plus de cent mille personnes, tandis que près d’un milliard étaient connectées via les médias. La foule, comme cela s’était déjà produit en 1978 avec le pape Wojtyla, n’a pas immédiatement compris le nom du nouveau pontife, annoncé par le cardinal Dominique Mamberti. Les applaudissements ont éclaté, en tout cas, et étaient longs et tonitruants. La place acclamait le 267e successeur de saint Pierre, le cardinal Robert François Prévost, qui prenait le nom de Léon XIV.

La première impression est la plus importante, car elle est intuitive et s’imprime dans la mémoire. C’est pourquoi, dans un article précédent, en nous demandant quels seraient les premiers mots que prononcerait le nouveau Pape depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, nous écrivions: « Certainement, les mots et les gestes par lesquels le futur Pape inaugurera le pontificat révéleront déjà une orientation générale, offrant un premier élément de discernement au sensus fidei du peuple catholique. Quel que soit le nom qu’il prendra, le pontife élu par le collège des cardinaux voudra-t-il suivre les traces de François ou rompra-t-il avec son pontificat qui, selon beaucoup, a constitué une catastrophe pour l’Église ? » (Ici).

Nous avons eu une réponse, et c’est un esprit de discontinuité qui est apparu, du moins par rapport au style de gouvernement, auquel François avait confié son message principal. Le choix d’un nom aussi exigeant, qui évoque un pape au vaste magistère doctrinal, tel que Léon XIII, mais aussi des papes saints et combattants, comme saint Léon le Grand et saint Léon IX, donne déjà une orientation. La manière dont le nouveau Pape s’est présenté au peuple de Rome a été tout aussi significative, la sobriété du style de Léon XIV correspondant à sa reconnaissance de la dignité de l’Église, qu’il a honorée en portant les vêtements solennels exigés par le cérémonial – la mozette rouge, l’étole pontificale, la croix pectorale dorée –, contrairement à ce qui était arrivé 12 ans plus tôt.

Au tout début de son discours, Léon XIV a souhaité la paix au nom du Christ ressuscité et, en concluant, il a rappelé que le 8 mai est le jour de la supplication à Notre-Dame de Pompéi, il a récité l’Ave Maria avec les fidèles, et il a donné sa première bénédiction « Urbi et Orbi », tout en accordant l’indulgence plénière. Nous ajoutons que le 8 mai est également la fête de Marie Médiatrice de toutes les grâces et de saint Michel Archange, le prince des armées célestes et le protecteur de l’Église, avec saint Joseph. Cela n’a pas échappé à ceux qui prêtent attention au langage des symboles.

Beaucoup s’appliquent à reconstituer les actions et les paroles de l’évêque puis du cardinal Prévost, pour comprendre quel pourrait être l’agenda de son pontificat. On craint que la discontinuité avec le pape François au niveau formel, ne corresponde pas à une distance similaire au niveau du fond. Mais à une époque où la praxis l’emporte sur la doctrine, la restauration de la forme contient déjà, implicitement, une restauration de la substance. Il faut aussi rappeler que, lors de son élection, tout pape reçoit des grâces d’état proportionnelles à sa tâche, et il est arrivé plusieurs fois que la position d’un pontife a changé une fois qu’il a assumé le ministère pétrinien. C’est pourquoi, comme l’a dit à juste titre le cardinal Raymond Leo Burke, dans un communiqué où il assurait son soutien au nouveau pontife, il est nécessaire de prier pour que le Seigneur lui accorde « une sagesse, une force et un courage abondants pour faire tout ce que Notre Seigneur lui demande en ces temps tumultueux » (Ici). À l’intercession de Notre-Dame de Guadalupe invoquée par le cardinal Burke, nous suggérons d’ajouter celle de Notre-Dame du Bon Conseil, vénérée dans le sanctuaire augustinien de Genazzano.

Bien sûr, on ne saurait cesser de vigiler et de lutter contre les ennemis extérieurs et intérieurs de l’Église ; cependant l’heure n’est pas à la déception et à l’inquiétude, mais plutôt à la joie et à l’espérance. C’est le moment de la joie car l’Église romaine a élu le Vicaire du Christ, Léon XIV, renouvelant ainsi la chaîne apostolique qui le lie à l’apôtre Pierre. C’est le moment de l’espérance, car le successeur de Pierre est, sur terre, la Tête du Corps mystique du Christ, qui est l’Église, et l’Église, malgré les épreuves et les persécutions auxquelles elle est soumise dans l’histoire, ressurgit toujours triomphante, comme son divin fondateur.

Dans son commentaire à l’Évangile de saint Luc (24,36-37), saint Augustin écrit : « Le Seigneur, comme vous venez de l’entendre, apparut à ses disciples après sa résurrection et les salua en leur disant : “Paix à vous”. C’est la paix et la salutation du Salut même. Salutation vient de salut : mais est-il rien de meilleur que le Salut même saluant l’homme ? Car le Christ est notre salut ; il est notre salut puisqu’afin de nous sauver il a été blessé et cloué sur le bois, déposé ensuite et mis dans un sépulcre. En sortant du sépulcre il avait guéri ses plaies et conservé ses cicatrices. Il jugea en effet devoir conserver celles-ci en faveur de ses disciples, pour guérir les plaies faites à leurs cœurs. Faites par quoi ? Par l’infidélité » (Discours 116,1.1).

L’incrédulité d’un monde qui a tourné le dos au Christ est la cause principale du manque de paix à notre époque. C’est pourquoi Léon XIV, fils de saint Augustin, dans sa première homélie prononcée le 9 mai devant les cardinaux électeurs, évoquant les ténèbres d’un monde sans foi, a déclaré que l’Église doit être « de plus en plus une ville posée sur une montagne, une arche de salut qui navigue à travers les vagues de l’histoire, un phare qui illumine les nuits du monde ». ». Le Pape a ensuite rappelé la célèbre expression de saint Ignace d’Antioche (cf. Lettre aux Romains, Salut), lorsque, « conduit, enchaîné, vers cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il écrivait aux chrétiens qui s’y trouvaient : “Alors je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps” (cf. Lettre aux Romains, 4,1). Il faisait allusion au fait d’être dévoré par les bêtes sauvages du cirque – et c’est ce qui s’est passé – mais ses paroles rappellent dans un sens plus général un engagement indispensable pour quiconque, dans l’Église, exerce un ministère d’autorité : disparaître pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifié (cf. Jn 3, 30), se dépenser totalement pour que personne ne manque l’occasion de Le connaître et de L’aimer. Que Dieu me donne cette grâce, aujourd’hui et toujours, avec l’aide de la très tendre intercession de Marie, Mère de l’Église ».

Ces mots sonnent presque comme une prémonition. Lors de sa première apparition sur la loggia de la basilique Saint-Pierre, le visage de Léon XIV s’est strié de quelques larmes. Ces larmes discrètes peuvent exprimer l’émotion d’un homme qui, devant une foule venue l’acclamer, revient sur tout son passé, de sa paroisse de Chicago jusqu’à son arrivée inattendue au sommet de l’Église. Mais elles peuvent aussi bien manifester l’affliction de quelqu’un qui entrevoit l’avenir de l’Église et du monde.

Comment oublier les pleurs silencieux et prophétiques de Notre-Dame à Syracuse, où le cardinal Prévost s’est rendu en septembre dernier, à l’occasion du 71e anniversaire des pleurs miraculeux ? Et comment ne pas évoquer, à la veille du 13 mai, le Troisième Secret de Fatima, qui décrit un Pape, « affligé de douleur et de peine », qui traverse une ville en ruines, grimpant vers une montagne où l’attend le martyre au pied de la Croix ?

Seul Dieu connaît l’avenir du pape Léon XIV, mais le message de Fatima, avec sa promesse du triomphe final du Cœur Immaculé de Marie, est une certitude qui anime les cœurs pieux, en ces jours de mai, surprenants, qui ont donné un nouveau Pape à l’Église.

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Sources : Correspondance européenne -  E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 21.05.2025