Le pape Léon XIV porte l'ostensoir : la Fête-Dieu à Rome fait revivre une
tradition oubliée
Le 23 juin 2025 -
E.S.M.
- La célébration de la Fête-Dieu à
Rome a donné lieu à une image que la Ville éternelle
n'avait pas vue depuis des décennies : un pape portant
personnellement l'ostensoir tout au long de la
procession eucharistique. Léon XIV, nettement plus jeune
que ses prédécesseurs immédiats, a présidé la
célébration avec une vitalité liée à son âge.
Le pape Léon XIV porte l'ostensoir : la Fête-Dieu à Rome fait revivre une
tradition oubliée
Le 01 juin 2025 -
E.S.M. - La célébration de la Fête-Dieu à Rome a donné lieu à
une image que la Ville éternelle n'avait pas vue depuis des
décennies : un pape portant personnellement l'ostensoir tout au long
de la procession eucharistique. Léon XIV, nettement plus jeune que
ses prédécesseurs immédiats, a présidé la célébration avec une
vitalité liée à son âge.
Dans certains milieux, on a parlé d'un « renouveau de la
tradition », bien que cela semble être dû davantage à la force
physique du souverain pontife qu'à un changement liturgique
sous-jacent. Benoît XVI faisait le parcours à bord d’un véhicule
spécialement aménagée pour Jean Paul II, à genoux devant
l’Ostensoir.
Léon XIV a parcouru les presque 2 kilomètres à pied, en portant
l’Ostensoir à bout de bras .
La liturgie du Corpus Christi a été célébrée, comme d'habitude, sans
concélébration. Les cardinaux et les évêques sont venus vêtus de
leurs habits sacerdotaux pour participer à la procession qui a
suivi, soulignant ainsi le caractère solennel de cette célébration
romaine.
L'attention a également été attirée sur l'utilisation de l'italien
dans la prière eucharistique, un geste qui peut être interprété
comme un signe de romanité, en contraste avec la tendance plus
universaliste des messes à Saint-Pierre, où la tendance a été
d'utiliser le canon romain en latin. D'un point de vue liturgique,
cependant, il n'y a pas eu de changements significatifs : les
formes, les prières et les rites habituels ont été maintenus.
Bien que l'image du Pape en procession avec l'ostensoir ait suscité
l'enthousiasme et l'espoir de nombreux fidèles, il ne s'agit pas
d'une innovation, mais plutôt d'une continuité vécue avec une
nouvelle vigueur, conditionnée également par le peuple de Rome.
SOLENNITÉ DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST
SAINTE MESSE, PROCESSION ET BÉNÉDICTION EUCHARISTIQUE
HOMÉLIE DU PAPE LÉON XIV
Place Saint-Jean-de-Latran
Dimanche 22 juin 2025
Chers frères et sœurs, qu’il est beau d’être avec Jésus ! L’Évangile
qui vient d’être proclamé en témoigne lorsqu’il raconte que les
foules restaient des heures et des heures avec lui à l’écouter
parler du Royaume de Dieu et guérir les malades (cf. Lc 9, 11). La
compassion de Jésus pour ceux qui souffrent manifeste la proximité
aimante de Dieu, qui vient dans le monde pour nous sauver. Quand
Dieu règne, l’homme est libéré de tout mal. Cependant, même pour
ceux qui reçoivent la bonne nouvelle de Jésus, l’heure de l’épreuve
vient. Dans ce lieu désert, où les foules ont écouté le Maître, le
soir tombe et il n’y a rien à manger (cf. v. 12). La faim du peuple
et le coucher du soleil sont des signes de la finitude qui pèse sur
le monde, sur chaque créature : le jour s’achève, tout comme la vie
des hommes. C’est à cette heure, dans l’indigence, la misère et des
ténèbres, que Jésus reste parmi nous.
Au moment même où le soleil décline et où la faim grandit, alors que
les apôtres eux-mêmes demandent de renvoyer la foule, le Christ nous
surprend par sa miséricorde. Il a de la compassion pour le peuple
affamé et invite ses disciples à prendre soin de lui : la faim n’est
pas un besoin qui n’a rien à voir avec l’annonce du Royaume et le
témoignage du salut. Au contraire, cette faim concerne notre
relation avec Dieu. Cinq pains et deux poissons ne semblent
toutefois pas suffisants pour nourrir le peuple : apparemment
raisonnables, les calculs des disciples révèlent au contraire leur
faible foi. Car, en réalité, avec Jésus, nous avons tout ce qu’il
faut pour donner force et sens à notre vie.
À cet appel de la faim, en effet, il répond par le signe du
partage : il lève les yeux, dit la bénédiction, rompt le pain
et donne à manger à tous ceux qui sont présents (cf. v. 16). Les
gestes du Seigneur n’inaugurent pas un rituel magique complexe, mais
témoignent avec simplicité de la reconnaissance envers le Père, de
la prière filiale du Christ et de la communion fraternelle que
soutient l’Esprit Saint. Pour multiplier les pains et les poissons,
Jésus divise ceux qui sont là : ainsi, ils suffisent pour tous,
voire ils débordent. Après avoir mangé – et mangé à satiété –, ils
emportèrent douze paniers (cf. v. 17).
Telle est la logique qui sauve le peuple affamé : Jésus agit selon
le style de Dieu, en enseignant à faire de même. Aujourd’hui, en
lieu et place des foules mentionnées dans l’Évangile, il y a des
peuples entiers, humiliés par la cupidité des autres plus encore que
par leur propre faim. Face à la misère de beaucoup, le cumul des
richesses par quelques-uns est signe d’une arrogance indifférente,
qui engendre la souffrance et l’injustice. Au lieu de partager,
l’opulence gaspille les fruits de la terre et du travail de l’homme.
Particulièrement, en cette année jubilaire, l’exemple du Seigneur
reste pour nous un critère urgent d’action et de service : partager
le pain, pour multiplier l’espérance, c’est proclamer l’avènement du
Royaume de Dieu.
En nourrissant les foules, Jésus annonce en effet, qu’il sauvera
tout le monde de la mort. Tel est le mystère de la foi que nous
célébrons dans le sacrement de l’Eucharistie. De même que la faim
est un signe de notre pauvreté extrême, ainsi rompre le pain est un
signe du don divin du salut.
Mes très chers amis, le Christ est la réponse de Dieu à la faim de
l’homme, car son corps est le pain de la vie éternelle : prenez et
mangez-en tous ! L’invitation de Jésus embrasse notre expérience
quotidienne : pour vivre, nous avons besoin de nous nourrir de la
vie, en la prenant aux plantes et aux animaux. Pourtant, manger
quelque chose de mort nous rappelle que nous aussi, malgré ce que
nous mangeons, nous mourrons. En revanche, lorsque nous nous
nourrissons de Jésus, pain vivant et vrai, nous vivons pour Lui. En
s’offrant tout entier, le Crucifié Ressuscité se donne à nous qui
découvrons ainsi que nous sommes faits pour nous nourrir de Dieu.
Notre nature affamée porte la marque d’une indigence qui est comblée
par la grâce de l’Eucharistie. Comme l’écrit saint Augustin, le
Christ est vraiment « panis qui reficit, et non deficit ; panis
qui sumi potest, consumi non potest » (Sermo 130, 2) : un pain
qui nourrit et ne manque pas ; un pain que l’on peut manger mais qui
ne s’épuise pas. L’Eucharistie, en effet, est la présence véritable,
réelle et substantielle du Sauveur (cf. Catéchisme de l’Église
catholique, n. 1413), qui transforme le pain en Lui-même, pour nous
transformer en Lui. Vivant et vivifiant, le Corpus Domini fait de
nous, c’est-à-dire de l’Église elle-même, le corps du Seigneur.
C’est pourquoi, suivant les paroles de l’apôtre Paul (cf. 1 Co 10,
17), le Concile Vatican II enseigne que « par le sacrement du pain
eucharistique, est représentée et réalisée l’unité des fidèles qui,
dans le Christ, forment un seul corps. À cette union avec le Christ,
lumière du monde, de qui nous procédons, par qui nous vivons, vers
qui nous tendons, tous les hommes sont appelés » (Const. dogm. Lumen
gentium, n. 3). La procession que nous allons bientôt commencer
est le signe de ce cheminement. Ensemble, pasteurs et troupeau, nous
nous nourrissons du Très Saint Sacrement, nous l’adorons et nous le
portons dans les rues. Ce faisant, nous le présentons au regard, à
la conscience, au cœur des personnes. Au cœur de ceux qui croient,
pour qu’ils croient plus fermement ; au cœur de ceux qui ne croient
pas, pour qu’ils s’interrogent sur la faim que nous avons dans l’âme
et sur le pain qui peut la rassasier.
Restaurés par la nourriture que Dieu nous donne, nous portons Jésus
dans le cœur de tous, lui qui implique tout le monde dans l’œuvre du
salut, invitant chacun à participer à sa table. Heureux les invités
qui deviennent témoins de cet amour !
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