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Le geste de Mgr Gänswein devant Léon XIV : une image qui concentre un moment ecclésial - Pour agrandir l'image ► Cliquer
Première rencontre de Mgr Gänswein avec Léon XIV
Le 14 juin 2025 -
E.S.M. - L'archevêque allemand de la
Curie, Mgr Georg Gänswein, fidèle accompagnateur et secrétaire privé
du pape Benoît XVI depuis de nombreuses années, fait partie de ces
hommes d'Eglise de haut rang qui n'ont pas été traités avec
bienveillance sous le pontificat argentin. A l'occasion de
l'audience accordée aux nonces apostoliques du monde entier, Mgr
Gänswein est retourné au Palais apostolique et a rencontré pour la
première fois le pape Léon XIV.
L'archevêque Gänswein était en quelque sorte le paratonnerre qui
protégeait le très âgé Benoît, ce pape qui vivait au Vatican dans
une cohabitation tolérée à contrecœur par le pontife en place. La
robustesse physique de Benoît suffisait à elle seule à freiner
certains développements sous le pape François, car on savait très
bien à Sainte-Marthe qu'une partie non négligeable de l'Eglise
universelle continuait à s'orienter davantage vers Benoît XVI que
vers son successeur. Ainsi, suite au synode amazonien du début de
l'année 2020, l'assouplissement prévu du célibat des prêtres a
encore pu être évité. Monseigneur Gänswein a subi les foudres du
pape François.
Lorsque le pontife en exercice s'est convaincu que les forces de
Benoît s'amenuisaient peu à peu, il a pris sa revanche : avec le
Motu proprio Traditionis custodes, qui est entré en vigueur en
juillet 2021, François a introduit une rupture brutale avec la ligne
liturgique de son prédécesseur. Après le départ de Benoît XVI en
décembre 2022, l'archevêque Gänswein a été renvoyé du Vatican de
manière brutale au printemps de l'année suivante et renvoyé sans
aucune tâche dans son diocèse d'origine de Fribourg-en-Brisgau - une
mesure qui a été comprise comme un geste clair de distanciation,
bien qu'il s'agisse moins de Mgr Gänswein que de la dernière prise
de distance démonstrative par rapport au pontificat de Benoît XVI.
François était rancunier.
L'archevêque Gänswein s'est tu et a gardé le silence. Il a supporté
avec patience les multiples humiliations que lui ont infligées le
pape François ainsi que certains de ses confrères allemands dans
l'épiscopat. Même dans son diocèse d'origine, aucune tâche pastorale
ou administrative ne lui a été confiée. Il a également accepté sans
protester que François le cite dans l'un des nombreux livres
d'entretiens - celui de Javier Martínez-Brocal intitulé Papa
Francisco. El sucesor : Mis recuerdos de Benedicto XVI (« Le pape
François : mes souvenirs de Benoît XVI »), paru au printemps 2024, a
publiquement jeté le discrédit sur le pape. Le pape y affirmait que
Gänswein avait instrumentalisé Benoît contre lui.
Après de nombreuses interventions en faveur de ce prélat émérite -
et peut-être aussi conscient d'une certaine injustice - François l'a
finalement nommé nonce apostolique pour les pays baltes en juin
2024, deux mois après la parution du livre mentionné. C'est là que
l'archevêque titulaire exerce depuis lors son ministère.
Le mardi 10 juin, Monseigneur Gänswein a été reçu en audience par le
Pape Léon XIV, en compagnie de tous les nonces apostoliques, et le
lendemain, mercredi 11 juin, il a été invité à déjeuner avec le
Saint-Père.
Au cours de l'audience, l'archevêque Gänswein a prononcé un discours
aux nonces réunis, qui n'a pas encore été publié en allemand par le
Saint-Siège. Le cardinal mentionné par Léon XIV dans son discours
est le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin, dont dépendent
tous les nonces et représentants permanents du pape.
Lors de cette rencontre, Léon XIV a offert à chacun des 98 nonces et
des cinq représentants permanents auprès d'associations
internationales une bague représentant une gravure de la plus
ancienne icône mariale au monde accessible au public, la Salus
Populi Romani, et portant à l'intérieur l'inscription : « Sub umbra
Petri », « Sous l'ombre de Pierre ». Ce passage se trouve dans les
Actes des Apôtres 5,15 et se lit intégralement comme suit :
« On sortait même les malades dans les rues et on les y déposait sur
des lits et des civières, dans l'espoir qu'au moins l'ombre de
Pierre tomberait sur l'un d'eux lorsqu'il passerait ».
katholisches.info -
Traduction
E.S.M
En visite à Rome, Mgr Gänswein a profité de son passage
pour se recueillir sur la tombe du pape émérite Benoît XVI dans les
grottes vaticanes. Il a également été aperçu saluant fidèlement et
cordialement prêtres et laïcs dans la basilique Saint-Pierre. La
chaleur de cet accueil populaire en dit long sur la mémoire vive de
celui qui fut pendant près de trois décennies l’ombre discrète mais
déterminée du cardinal Ratzinger devenu pape.
DISCOURS DU SAINT-PÈRE LÉON XIV
AUX PARTICIPANTS AU JUBILÉ
ET À LA RENCONTRE DES REPRÉSENTANTS PONTIFICIAUX
Eminences, Excellences, Messeigneurs,
Je vous salue tous, chers représentants pontificaux. Avant de
partager le texte préparé, je voudrais seulement dire, à Son
Eminence et à vous tous, que personne ne m’a suggéré les propos que
j’ai tenus et que le cardinal a rapportés, j’y crois profondément:
votre rôle, votre ministère est irremplaçable. Bien des choses ne
pourraient se produire dans l’Eglise sans le sacrifice, le travail
et tout ce que vous faites pour permettre à une dimension aussi
importante de la grande mission de l’Eglise de se réaliser, et c’est
précisément ce dont je parlais, à savoir la sélection des candidats
à l’épiscopat. Merci du fond du cœur pour votre travail! A présent,
je vous demande un peu de patience.
Après la célébration d’hier matin pour le Jubilé du Saint-Siège, je
suis heureux de pouvoir passer quelques instants avec vous, qui êtes
les représentants du Pape auprès des Etats et des Organisations
internationales du monde entier.
Tout d’abord, je vous remercie d’être venus, d’avoir entrepris un
voyage qui pour beaucoup d’entre vous a été long. Merci ! Vous êtes,
rien que par vos personnes, une image de l’Eglise catholique, car
aucun pays au monde n’a un corps diplomatique aussi universel que le
nôtre! Cependant, en même temps, je crois que l’on peut aussi dire
qu’aucun pays au monde ne possède un corps diplomatique aussi uni
que le vôtre: car votre communion, notre communion, n’est pas
seulement fonctionnelle, ni seulement idéale, mais nous sommes unis
dans le Christ et nous sommes unis dans l’Eglise. C’est intéressant
de réfléchir à ce fait: la diplomatie du Saint-Siège constitue, par
son personnel même, un modèle — certes imparfait, mais très
significatif — du message qu’elle propose, celui de la fraternité
humaine et de la paix entre tous les peuples.
Très chers, je fais mes premiers pas dans ce ministère que le
Seigneur m’a confié. Et je ressens aussi envers vous ce que j’ai
confié il y a quelques jours à la Secrétairerie d’Etat: de la
gratitude envers ceux qui m’aident à accomplir mon service jour
après jour. Cette gratitude est d’autant plus grande quand je pense
— et je constate en affrontant les différentes questions — que votre
travail me précède bon nombre de fois ! Oui, et c’est
particulièrement vrai pour vous. Car, lorsque l’on me soumet une
situation qui concerne, par exemple, l’Eglise dans un pays
particulier, je peux compter sur la documentation, les réflexions,
les synthèses que vous et vos collaborateurs avez préparés. Le
réseau des Représentations pontificales est toujours actif et
opérationnel. C’est pour moi un motif de grande reconnaissance et de
gratitude. Je dis cela en pensant bien évidemment à votre dévouement
et à votre organisation, mais plus encore aux motivations qui vous
guident, au style pastoral qui devrait nous caractériser, à l’esprit
de foi qui nous anime. Grâce à ces qualités, je pourrai moi aussi
faire l’expérience de ce qu’écrivait saint Paul VI, c’est-à-dire
qu’à travers ses représentants, qui résident dans les différents
pays, le Pape participe à la vie même de ses enfants et, presque en
s’intégrant dans celle-ci, il parvient à connaître leurs besoins et
leurs aspirations de manière plus rapide et plus sûre, (cf. Lettre
apostolique sous forme de Motu Proprio Sollicitudo omnium
Ecclesiarum, Introduction).
Et maintenant, je voudrais partager avec vous une image biblique qui
m’est venue à l’esprit en pensant à votre mission par rapport à la
mienne. Au début des Actes des Apôtres (3, 1-10), le récit de la
guérison de l’infirme décrit bien le ministère de Pierre. Nous
sommes à l’aube de l’expérience chrétienne et la première
communauté, rassemblée autour des Apôtres, sait qu’elle ne peut
compter que sur une seule réalité: Jésus, ressuscité et vivant. Un
infirme, qui fait l’aumône, est assis à la porte du Temple. Cela
semble être l’image d’une humanité qui a perdu espoir et s’est
résignée. Aujourd'hui encore, l’Eglise rencontre souvent des hommes
et des femmes qui n’ont plus de joie, que la société a marginalisés
ou que la vie a, d’une certaine manière, contraints à mendier pour
survivre. Voici ce que rapporte cette page des Actes: «Alors Pierre
fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean, et dit: “Regarde-nous”. Il
tenait son regard attaché sur eux, s’attendant à en recevoir quelque
chose. Mais Pierre dit: "De l’argent et de l’or, je n'en ai pas,
mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ le
Nazaréen, marche!”. Et le saisissant par la main droite, il le
releva. A l’instant ses pieds et ses chevilles s’affermirent; d’un
bond il fut debout, et le voilà qui marchait. Il entra avec eux dans
le Temple, marchant, gambadant et louant Dieu» (3, 4-8).
La demande que Pierre adresse à cet homme fait réfléchir:
«Regarde-nous!». Se regarder dans les yeux signifie construire une
relation. Le ministère de Pierre consiste à créer des liens, des
ponts ; et un représentant du Pape se tient avant tout au service de
cette invitation, de ce regard dans les yeux. Soyez toujours le
regard de Pierre ! Soyez des hommes capables de construire des
relations là où c’est le plus difficile. Mais ce faisant, gardez la
même humilité et le même réalisme que Pierre, qui sait pertinemment
qu’il n’a pas la solution à tout: «Je n’ai ni or ni argent», dit-il;
mais il sait tout autant qu’il a l’essentiel, c’est-à-dire le
Christ, le sens le plus profond de toute existence: «Au nom de
Jésus-Christ, le Nazaréen, marche!».
Donner le Christ signifie donner de l’amour, témoigner de cette
charité prête à tout. Je compte sur vous pour que, dans les pays où
vous vivez, chacun sache que l’Eglise est toujours prête à tout par
amour, qu’elle est toujours du côté des derniers, des pauvres, et
qu’elle défendra toujours le droit sacré de croire en Dieu, de
croire que cette vie n’est pas à la merci des puissances de ce
monde, mais qu’elle est traversée par un sens mystérieux. Seul
l’amour est digne de foi, face à la douleur des innocents, des
crucifiés d’aujourd’hui, que beaucoup d’entre vous connaissent
personnellement parce qu’ils servent des peuples victimes de la
guerre, de violences, d’injustices, ou même de ce faux bien-être qui
trompe et déçoit.
Chers frères, soyez toujours consolés par le fait que votre service
est toujours sub umbra Petri, comme il est gravé sur l’anneau que je
vous offrirai. Sentez-vous toujours liés à Pierre, protégés par
Pierre, envoyés par Pierre. Ce n’est que dans l’obéissance et dans
une communion effective avec le Pape que votre ministère pourra être
efficace pour l’édification de l’Eglise, en communion avec les
évêques locaux.
Ayez toujours un regard bénissant, car le ministère de Pierre
consiste à bénir, c'est-à-dire à toujours savoir voir le bien, même
le bien caché, le bien minoritaire. Sentez-vous comme des
missionnaires, envoyés par le Pape pour être des instruments de
communion, d’unité, au service de la dignité de la personne humaine,
favorisant partout des relations sincères et constructives avec les
autorités avec lesquelles vous serez appelés à coopérer. Que votre
compétence soit toujours illuminée par une ferme résolution à la
sainteté. Nous avons pour exemple les saints qui ont fait parti du
service diplomatique du Saint-Siège, tels que saint Jean XXIII et
saint Paul VI.
Très chers, votre présence ici aujourd’hui renforce la conscience
que le rôle de Pierre consiste à confirmer dans la foi. Vous les
premiers avez besoin de cette confirmation pour en devenir des
messagers, des signes visibles dans toutes les parties du monde.
Que la Porte Sainte que nous avons franchie tous ensemble hier matin
nous incite à être des témoins courageux du Christ, qui est toujours
notre espérance. Merci.
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Sources
:
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.06.2025