Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal
édition numérique par Anne Speeckaert et www.JesusMarie.com
Petit Journal de Sœur Faustine
JMJ
1589 . Loue ô mon âme, l’inconcevable miséricorde divine, tout pour Sa
gloire !…
Cracovie, le 10 février 1938
Sixième petit cahier
Soeur Faustine du Très Saint Sacrement
de la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde
1590. Mon cœur m’attire là où mon Dieu est caché,
Où Il demeure nuit et jour avec nous
Sous l’apparence de la blanche Hostie,
Il dirige le monde entier, et est en relation avec les âmes.
Mon cœur m’attire là où mon Seigneur se cache,
Où est son Amour anéanti,
Mais mon cœur sent que là est l’eau vive,
C’est mon Dieu vivant, bien qu’un voile Le cache.
1591.10 février 1938. Pendant la méditation, le Seigneur m’a fait connaître
la joie du ciel et des saints qui se réjouissent de notre arrivée. Ils
aiment Dieu, comme unique objet de leur amour, mais ils nous aiment aussi
tendrement et sincèrement ; mais cette joie venant de la face divine se
déverse sur tous, car nous Le voyons face à face. Cette face est si douce
que l’âme tombe en un nouveau ravissement.
1592. Le Seigneur Lui-même me pousse à écrire des prières et des hymnes sur
Sa miséricorde, et ces adorations se pressent sur mes lèvres. Je me suis
aperçue qu’entrent dans mon esprit des paroles toutes prêtes à la gloire de
la miséricorde divine, aussi ai-je résolu de les mettre sur le papier,
autant que cela sera en mon pouvoir, je m’y sens poussée par Dieu.
1593. Une sœur est entrée chez moi un moment et après une courte
conversation au sujet de l’obéissance, elle me dit : « Oh ! Je comprends
maintenant comment agissaient les saints. Merci ma sœur, une grande lumière
est entrée dans mon âme, j’en ai bien profité. »
1594. Ô mon Jésus, c’est Ton œuvre, c’est Toi qui as parlé à cette âme, car
cette sœur est entrée au moment où j’étais complètement plongée en Dieu ;
c’est juste à cet instant que ce grand recueillement m’a abandonnée ! Ô mon
Jésus, je sais que pour être une âme utile, il faut s’efforcer à être le
plus étroitement unie à Toi, Amour éternel ! Un mot prononcé par une âme
unie à Dieu, procure plus de bien aux âmes que les discours éloquents et les
sermons d’une âme imparfaite.
1595. J’ai remarqué l’étonnement du Père Andrasz à cause de ma conduite,
mais tout pour la gloire de Dieu. Ô grande est Ta grâce, Seigneur, qui élève
l’âme vers les hauteurs ! Grande et ma reconnaissance envers Dieu pour
m’avoir donné un prêtre éclairé – Tu aurais pu continuer à me laisser dans
mes incertitudes et mes hésitations, mais Ta bonté y a remédié. Ô mon Jésus,
il m’est impossible de compter Tes bienfaits !...
1596. Ma fille, le combat durera jusqu’à la mort, il ne sera terminé qu’au
dernier soupir ; tu remporteras la victoire par le silence.
1597.16 février 1938. J’ai vu comme Jésus dans la sainte Communion entrait à
contrecœur dans certaines âmes. Il m’a répété ces mots : J’entre dans
certains cœurs comme pour une seconde passion.
1598. Pendant que je tâchais de faire l’heure sainte, j’ai aperçu Jésus
souffrant qui m’a dit ces paroles : Ma fille, n’accorde pas tant d’attention
à l’instrument par lequel vient la grâce, mais plus à la grâce elle-même que
je te donne, car l’instrument ne te plaît pas toujours, et les grâces
laissent aussi à désirer alors ! Je veux te préserver de cela et je désire
que tu ne fasses jamais attention à l’instrument par lequel je t’envoie ma
grâce, toute l’attention de ton âme doit tendre à répondre le plus
fidèlement possible à ma grâce.
1599. Ô mon Jésus, si Toi-même Tu n’apaises pas la nostalgie de mon âme,
personne ne le consolera ni ne l’apaisera ! Chacune de Tes approches ouvre
mon âme à un nouveau ravissement d’amour, mais aussi à une nouvelle agonie ;
car malgré Tes si exceptionnels rapprochements de mon âme, je continue à
T’aimer à distance et mon cœur agonise en extase d’amour, parce que ce n’est
pas encore l’union éternelle et complète, même si Tu es souvent en relation
avec moi sans aucun voile. Tu ouvres cependant par cela en mon âme et mon
cœur un abîme d’amour et de désir envers Toi mon Dieu, et cet abîme
insondable – désirer Dieu en plénitude - ne peut être totalement comblé sur
cette terre.
1600. Le Seigneur m’a fait connaître comme il désire ardemment la perfection
des âmes choisies.
Les âmes choisies sont des lumières dans ma main, que je jette dans
l’obscurité du monde et je l’éclaire. Comme les étoiles éclairent la nuit,
ainsi les âmes choisies éclairent la terre, et plus l’âme est parfaite, plus
la lumière qu’elle répand autour d’elle est grande et va loin ; elle peut
être cachée et inconnue même aux plus proches, mais sa sainteté se reflète
dans les âmes jusqu’aux plus lointaines extrémités du monde.
1601. Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : Ma fille, quand tu t’approches de la
sainte confession, de cette source de ma miséricorde, le sang et l’eau qui
sont sortis de mon cœur se déversent sur ton âme et l’ennoblissent. Chaque
fois que tu te confesses, plonge-toi entièrement dans ma miséricorde avec
grande confiance, pour que je puisse déverser en ton âme toutes les
largesses de ma grâce. Quand tu vas te confesser, sache que c’est moi-même
qui t’attend dans le confessionnal, je me dissimule seulement derrière le
prêtre, mais c’est moi seul qui agis dans l’âme. Ici la misère de l’âme
rencontre le Dieu de miséricorde. Dis aux âmes, qu’à cette source de
miséricorde, les âmes ne puisent qu’avec le vase de la confiance. Lorsque
leur confiance sera grande, il n’y aura pas de bornes à mes largesses. Les
torrents de ma grâce inondent les âmes humbles. Les orgueilleux sont
toujours dans la misère et la pauvreté car ma grâce se détourne d’eux pour
aller vers les âmes humbles.
1602.14 février 1938. Pendant l’adoration, j’ai entendu ces paroles : Prie
pour une des élèves qui a grand besoin de ma grâce. J’ai reconnu l’âme de N.
j’ai beaucoup prié et la miséricorde divine a enveloppé cette âme.
1603. Pendant l’adoration, alors que je récitais plusieurs fois Dieu Saint,
une vive présence de Dieu m’enveloppa et je fus enlevée en esprit devant la
majesté divine. Et j’ai vu comment les anges et les saints du Seigneur
rendent gloire à Dieu. Cette gloire d Dieu est si grande que je ne veux même
pas tenter de la décrire, car je n’y arriverai pas, et pour qu’à cause de
cela les âmes ne croient pas que tout se borne à ce que j’ai écrit. Saint
Paul, je te comprends maintenant, tu ne voulais pas décrire le ciel, tu as
seulement dit l’œil n’a pas vu, l’oreille n’a pas entendu et le cœur de
l’homme n’a jamais conçu ce que Dieu a préparé pour ceux qui L’aiment. -
Oui, c’est ainsi, et comme elle est misérable ! Ce n’est qu’une goutte en
comparaison de la perfection de la gloire céleste. Oh ! Que tu es bon, mon
Dieu, d’accepter mon adoration, de tourner avec bienveillance Ta face vers
moi, et de me faire connaître que notre prière T’es agréable !
1604. Ecris sur ma bonté, ce qui te viendra à l’esprit.- J’ai répondu :
Comment Seigneur, et si j’écris trop ? – Et le Seigneur me répondit : « Ma
fille, même si tu parlais à la fois toutes les langues humaines et
angéliques, tu ne pourrais en dire trop, mais alors tu ne glorifierais
qu’une infime partie de ma bonté – de mon insondable miséricorde. »
Ô mon Jésus, mets Toi-même les paroles dans ma bouche, pour que je puisse Te
glorifier dignement.
Ma fille, sois tranquille, fais ce que je t’ordonne ! Ta pensée est unie à
ma pensée, écris donc ce qui te viendra à l’esprit. Tu es la secrétaire de
ma miséricorde, je t’ai choisie pour cette fonction dans cette vie et dans
la vie future. Je le veux ainsi, malgré tous les obstacles que l’on dressera
contre toi ; sache que ma prédilection ne changera pas.
Au même instant, je me suis plongée avec grande humilité devant la majesté
divine. Et plus je m’humiliais, plus la présence de Dieu me pénétrait…
1605. Ô Jésus, ma seule consolation ! Oh ! Comme l’exil est terrible. Oh !
Quel désert dois-je encore traverser ! Mon âme se fraie un passage dans un
terrible roncier de difficultés de toutes sortes. Si Tu ne me soutenais pas,
Seigneur, il me serait impossible d’avancer.
1606. 16février 1938. Alors je priais à l’intention d’un prêtre le Cœur
vivant de Jésus qui est dans le Très Saint Sacrement, Jésus m ‘a tout de
suite fait connaître Sa bonté et m’a dit : Je ne lui donnerai rien au dessus
de ses forces.
1607. Quand j’ai appris les souffrances et les difficultés qu’une certaine
personne éprouvait dans toute cette œuvre divine, j’ai demandé au Seigneur
Jésus avant la Sainte Communion qu’il me fasse connaître si je n’étais pas à
l’origine de ses souffrances. – Mon doux Jésus, je T’en supplie par Ton
infinie bonté et Ta miséricorde, fais moi connaître si quelque chose ne Te
plaît pas dans cette affaire ou il y a quelque faute de ma part ; s’il en
était ainsi, je T’en prie, lorsque Tu viendras dans mon cœur, remplis-le
d’inquiétude et fais-moi connaître ton mécontentement. Et si je ne suis pas
coupable, affermis-moi dans la paix. Lorsque j’ai communié, mon âme fut
remplie d’une grande paix et le Seigneur me fit connaître que l’œuvre est
touchée par l’épreuve, mais qu’elle n’en est pas moins agréable à Dieu. Je
n’en suis profondément réjouie et j’ai redoublé mes prières, pour que cette
œuvre puisse sortir renforcée du feu de l’épreuve.
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