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19 Avril 2005
 

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Sainte Faustine - Héléna Kolwaska
Le Petit Journal


édition numérique

Cahier VI

Sœur (Marie-) Faustine du Très Saint Sacrement
Congrégation des Sœurs de la Divine Mère de la Miséricorde

Je chanterai à  jamais la Miséricorde de Dieu

1609. Ô mon Jésus, comme il est bon d’être sur la croix, mais avec Toi. Avec Toi, mon Amour, mon âme est constamment étendue sur la croix et abreuvée d’amertume. Le vinaigre et le fiel touchent mes lèvres, mais c’est bien, c’est bien qu’il en soit ainsi, car Ton divin Cœur fut abreuvé d’amertume pendant toute Ta vie, et en réponse à Ton amour Tu as reçu l’ingratitude. Tu avais si mal qu’une plainte de douleur s’échappa de Tes lèvres : Tu cherchais qui pourrait Te consoler, et Tu n’as pas trouvé.

1610. Lorsque je demandai au Seigneur de porter les yeux sur une âme qui lutte seule contre beaucoup de contrariétés, le Seigneur me fit connaître en un instant que tous sont comme de la poussière sous Ses pieds. « Et donc ne te tourmentes pas, tu vois que d’eux-mêmes ils ne peuvent rien, et si je leur permets de paraître triompher, c’est en raison de mes impénétrables décrets ! » J’ai ressenti un grand apaisement en voyant comme tout dépend du Seigneur.

1611. Quand l’aumônier vient avec le Seigneur Jésus, il y a des moments où une si vive présence de Dieu m’envahit, et le Seigneur me fait connaître Sa sainteté, et je vois alors la plus infinie poussière de mon âme et je voudrais la purifier avant chaque Communion. J’ai questionné mon confesseur, il a répondu qu’il n’était pas nécessaire de se confesser avant chaque sainte Communion. Je n’ai pas continué à expliquer l’état de mon âme, car ce n’était pas mon directeur mais mon confesseur. Cependant cette connaissance ne me prend pas de temps, car elle est plus rapide que l’éclair, elle allume en moi l’amour, me laissant la connaissance de moi-même

1612. 20 février 1938
Aujourd’hui, le Seigneur m’a répondu : J’ai besoin de tes souffrances pour sauver les âmes.
Ô mon Jésus, fais de moi ce qu’il Te plaît. Je n’ai pas eu le courage de demander au Seigneur Jésus de plus grandes souffrances, car j’ai tellement souffert la nuit précédente, que je n’aurais pu endurer une goutte de plus que ce que le Seigneur Jésus lui-même m’a donné.

1613. Presque toute la nuit j’ai éprouvé de si violentes douleurs, qu’il me semblait avoir toutes les entrailles réduites en lambeaux. J’ai rendu avec des vomissements le médicament que j’avais pris. Puis, alors que je me penchais en avant, j’ai perdu connaissance et ainsi, la tête appuyée contre le sol, je suis restée ainsi un moment. Quand j’ai repris connaissance, je m’aperçus que j’avais appuyé du poids de tout mon corps sur mon visage et ma tête ; inondée de vomissements, j’ai pensé que ce serait déjà la fin. La chère mère supérieure et Sœur Tarcise me secoururent comme elles le pouvaient. Jésus me demandait de souffrir et non de mourir. Ô mon Jésus, fais de moi ce qu’il Te plaît ! Donne-moi seulement la force de souffrir ! Je supporterai tout quand Ta force me soutiendra. Ô âmes, comme je vous aime !

1614. Aujourd’hui une sœur est venue me voir et m’a dit : « Ma sœur, je sens de façon étrange, comme si quelque chose me disait de venir chez vous et de vous recommander certaines de mes affaires avant que vous ne mourriez, que par vos prières vous pouvez me l’obtenir, ma sœur, et l’arranger auprès du Seigneur Jésus ; quelque chose me dit tout le temps que vous pouvez me l’obtenir, ma sœur. » Je lui ai répondu franchement – « oui je le sens dans mon âme, qu’après ma mort je pourrais plus obtenir auprès de Jésus que maintenant. Je me souviendrai de vous, ma sœur, devant Son trône. »

1615. Quand je suis entrée un moment dans le dortoir voisin pour visiter les sœurs malades, l’une d’elles me dit : « Ma sœur, je n’aurai pas du tout peur de vous, quand vous mourrez ; venez me voir après votre mort, car j’ai un secret à vous confier, pour que l’arrangiez auprès de Jésus ; je sais que vous pouvez me l’obtenir auprès du Seigneur Jésus par vos prières. » Comme elle le disait publiquement, je lui ai répondu de cette façon : « Le Seigneur Jésus est très discret, et donc les secrets qu’il a avec une âme, Il ne les révèle à personne. »

1616. Ô mon Seigneur, je Te remercie de me rendre semblable à Toi par l’anéantissement ! Je vois que mon enveloppe terrestre commence à s’effriter ; je m’en réjouis car bientôt, je me trouverai dans la maison de mon Père.

1617. 27 février 1938.
Aujourd’hui je me suis confessée au Père A., j’ai agi comme Jésus le désirait. Après la confession, une lumière intense inonda mon âme. Soudain j’entendis une voix : « Parce que tu es une enfant, tu resteras près de mon cœur ; ta simplicité m’est plus agréable que les mortifications. »

1618. Paroles du Père Andrasz : « Vis davantage de foi ; prie pour que la miséricorde divine se propage encore plus et pour que cette œuvre soit prise en bonnes mains, qu’elle soit bien dirigée ! Tâche toi-même d’être là une bonne religieuse même si cela pourrait être comme c’est maintenant, mais tâche d’être là une bonne religieuse ! Et maintenant, si tu ressens ces attraits divins et que tu reconnais que c’est le Seigneur, suis-les ! Consacre à l’oraison tout le temps qui y est destiné, et les notes prends-les après la prière ! »

1619. Les deux derniers jours du carnaval. Mes souffrances physiques ont augmenté. Je me suis unie plus étroitement au Sauveur souffrant, Lui demandant d’avoir miséricorde pour le monde entier, qui dans sa méchanceté fait des folies. Pendant toute la journée, j’ai senti les douleurs de la couronne d’épines. Lorsque je me suis couchée, je ne pouvais pas poser ma tête sur l’oreiller ; cependant à dix heures les douleurs cessèrent et je m’endormis, mais le lendemain je ressentais une grande faiblesse.

1620. Jésus-Hostie, si Tu ne me soutenais pas Toi-même, je ne saurais persévérer sur la croix, je ne pourrais supporter tant de souffrances, mais la force de Ta grâce me maintient à un niveau plus haut et rend méritoires mes souffrances. Tu me donnes la force d’aller toujours de l’avant et de conquérir le ciel par la force et d’avoir en mon cœur de l’amour pour ceux qui nous ont fait subir contrariétés et mépris. Avec Ta grâce on peut tout !

1621. 1er mars 1938.
Retraite d’un jour.
J’ai compris dans la méditation, qu’il faut se cacher le plus profondément possible dans le Cœur de Jésus, méditer Sa douloureuse passion et pénétrer les sentiments de Son divin Cœur rempli de miséricorde pour les pécheurs ; pour leur obtenir cette miséricorde, je vais m’anéantir à chaque moment, vivant de la volonté de Dieu.

1622. Pendant tout ce Carême, je suis une hostie dans Ta main, Jésus ! Sers-Toi de moi, pour que Tu puisses entrer Toi-même chez les pécheurs ! Exige ce qui Te plaît ; aucun sacrifice ne me semblera trop grand lorsqu’il s’agit des âmes !

1623. Tout ce mois-ci, sainte messe et sainte Communion à l’intention du Père Andrasz pour que Dieu lui fasse connaître plus profondément encore, Son amour et Sa miséricorde.

1624. Ce mois-ci, j’exercerai les trois vertus que la Mère de Dieu m’a recommandées : l’humilité, la pureté et l’amour de Dieu, acceptant, avec une profonde soumission à la volonté de Dieu, Tout ce qu’Il m’enverra.

1625. J’ai commencé le Saint Carême comme Jésus le désirait, m’en remettant complètement à Sa sainte volonté et acceptant avec amour tout ce qu’il me donnera. Je ne peux pas pratiquer de plus grandes mortifications, car je suis très faible. Ma longue maladie a complètement détruit les forces. Je m’unis à Jésus par la souffrance. Lorsque je médite Sa douloureuse Passion, mes douleurs physiques diminuent.

1626. Le Seigneur m’a dit : « Je te prends à mon école pour tout le Carême, je veux t’apprendre à souffrir. » J’ai répondu : « Avec Toi Seigneur, je suis prête à tout », et j’ai entendu cette voix : « Il t’est permis de boire au calice que je bois ; je te donne aujourd’hui cet honneur exclusif. »

1627. J’ai ressenti aujourd’hui la Passion de Jésus dans tout mon corps et le Seigneur m’a fait connaître la conversion de certaines âmes.

1628. Pendant la sainte messe, j’ai aperçu Jésus étendu sur la croix – Il m’a dit : « Mon élève, aie un grand amour pour ceux qui te font souffrir, fais du bien à ceux qui te haïssent. » J’ai répondu : « Ô mon maître Tu vois bien que je n’ai pas de sentiment d’amour pour eux, et cela me peine ! » Jésus m’a répondu : « Le sentiment n’est pas toujours en ton pouvoir ; tu reconnaîtras que tu as de l’amour lorsque après avoir éprouvé des contrariétés et des contradictions, tu ne perds pas ton calme, mais tu pries pour ceux qui t’ont fait souffrir, et tu souhaites leur bien. » Quand je suis revenue…

1629. JMJ
Je suis une hostie dans Ta main,
Ô Jésus, mon Créateur et mon Seigneur,
Paisible, cachée, sans beauté ni charme,
Car toute la beauté de mon âme a été imprimée au-dedans !

Je suis une hostie dans Ta main, ô Divin Prêtre,
Fais de moi ce qu’il Te plaît !
Je suis toute livrée à Ta volonté, Seigneur,
Car elle est le délice et la parure de mon âme !

Je suis en Ta main, ô mon Dieu, comme une blanche hostie,
Je T’en supplie, transforme-moi Toi-même en Toi,
Que je sois toute cachée en Toi,
Enfermée dans Ton Cœur miséricordieux, comme dans le ciel !

Je suis dans Ta main comme une hostie, ô Prêtre éternel,
Que l’hostie de mon corps me cache à l’œil humain !
Que seul Ton œil mesure mon amour et mon dévouement,
Que mon cœur soit toujours uni à Ton divin Cœur !

Je suis dans Ta main, ô divin Médiateur, comme une hostie expiatoire,
Et je brûle sur l’autel de l’holocauste,
Moulue et broyée par la souffrance, comme les grains de froment,
Et cela pour Ta gloire, pour le salut des âmes !

Je suis une hostie, qui demeure dans le tabernacle de Ton cœur,
Je marche à travers la vie, noyée dans Ton amour,
Et je n’ai peur de rien au monde,
Car Toi seul, Tu es pour moi – bouclier, force, défense !.

Je suis une hostie déposée sur l’autel de Ton Cœur,
Pour brûler du feu de l’amour dans tous les siècles,
Car je sais que Tu m’as élevée uniquement par Ta seule miséricorde,
Et je change donc tous les dons et les grâces pour Ta gloire.

Je suis une hostie dans Ta main, ô Juge et Sauveur,
Dans la dernière heure de ma vie,
Que la toute puissance de Ta grâce m’amène au but,
Qu’éclate Ta pitié envers le vase de miséricorde !

1630. Mon Jésus, affermis les forces de mon âme, pour que l’ennemi ne gagne rien. Sans Toi, je ne suis que faiblesse, sans Ta grâce, que suis-je sinon un abîme de misère. La misère est ma propriété.

1631. Ô plaie de la miséricorde, Cœur de Jésus, cache-moi dans Ta profondeur comme une goutte de Ton propre sang et ne m’en laisse pas sortir pour l’éternité ! Enferme-moi dans Tes profondeurs et enseigne-moi Toi-même comment T’aimer ! Amour éternel, façonne Toi-même mon âme pour qu’elle soit capable d’un amour réciproque pour Toi. Ô Amour vivant, rends-moi capable de T’aimer toujours ! Je veux éternellement répondre à Ton amour par la réciprocité. Ô Christ, un seul de Tes regards m’est plus cher que des milliers de monde, que le ciel entier ! Tu peux, Seigneur, rendre mon âme telle qu’elle puisse te comprendre dans toute Ta plénitude, tel que tu es. Je sais et je crois que Tu peux tout, puisque Tu as daigné Te donner à moi si généreusement, je sais que Tu peux être plus généreux encore ; fais-moi entrer dans Ton intimité aussi loin que peut l’être la nature humaine !…

1632. JMJ
Les désirs de mon cœur sont si inconcevables et si grands,
Que rien ne peut combler l’abîme de mon cœur.
Même toutes les plus belles existences du monde entier,
Ne sauraient Te remplacer pour moi, pas même pour un instant, ô mon Dieu !

D’un seul regard, j’ai embrassé le monde entier,
Et je n’ai pas trouvé d’amour semblable à celui de mon cœur,
C’est pourquoi j’ai tourné mon regard sur le monde éternel, Car celui-ci m’est trop petit
Mon cœur a désiré l’amour de l’Immortel !

Mon cœur a senti que je suis un enfant royal,
Que je me suis trouvée en exil, en terre étrangère,
J’ai compris que ma maison est le palais céleste.
C’est là seulement que je me sentirai comme dans ma propre patrie.

C’est Toi-même, qui as attiré vers Toi mon âme, Seigneur,
Ô Seigneur éternel, Toi-même, Tu T’es abaissé vers moi,
Donnant à mon âme une plus profonde connaissance de Toi !
Voilà le secret de l’amour pour lequel Tu m’as créée !

L’amour pur m’a rendue forte et courageuse,
Je n’ai peur ni des Séraphins, ni du Chérubin debout avec le glaive
Et je passe sans contrainte là où d’autres tremblent,
Car il n’y a pas de quoi craindre là où l’amour est guide !

Et soudain le regard de mon âme s’arrête sur Toi,
Ô Seigneur Jésus-Christ, étendu sur la croix,
C’est mon amour, avec lequel je reposerai dans mon tombeau,
C’est mon bien-aimé, mon Seigneur et mon Dieu inconcevable !

(ici il y a une longue pause)

1633. 10 mars 1938
Des souffrances physiques continuelles. Je suis sur la croix avec Jésus. Une fois la mère supérieure m’a dit : « Ma sœur, c’est chez vous un manque d’amour du prochain, vous mangez quelque chose, puis vous souffrez et vous dérangez les autres pendant le repos de la nuit. » Cependant, je sais que ces douleurs dans mes entrailles ne sont pas du tout prolongées par ce que j’ai mangé, le médecin a constaté la même chose, mais ce sont des souffrances qui viennent plutôt de l’organisme ou plutôt de la volonté de Dieu. Cependant, après cette remarque, j’ai pris la résolution de davantage souffrir en cachette et de ne plus demander d’aide, car de toute façon elle n’a aucun résultat ; car je rends avec des vomissements les médicaments que l’on me donne, et j’ai réussi à surmonter quelques attaques dont seul Jésus est au courant. Ces souffrances sont si violentes et si fortes qu’elles me font perdre connaissance. Lorsque je m’évanouis sous leur pression, et qu’une sueur froide m’inonde, alors elles commencent peu à peu à se relâcher. Elles durent parfois jusqu’à trois heures ou plus encore. Ô mon Jésus, que Ta sainte Volonté soit faite, j’accepte tout de Ta main ! Si j’accepte les ravissements et les transports de l’amour jusqu’à l’oubli de ce qui se passe autour de moi, il est juste que j’accepte aussi avec amour ces souffrances que me font perdre ma lucidité.

1634. Quand le médecin est venu, je ne pouvais pas descendre le voir au parloir comme les autres sœurs, mais j’ai demandé qu’il vienne chez moi, car pour une certaine raison je ne pouvais descendre ; au bout d’un moment, le médecin est venu dans ma cellule, et après m’avoir examinée, il dit : « Je dirai tout à la sœur infirmière. » Quand la sœur infirmière est venue après le départ du médecin, je lui ai dit la raison pour laquelle je ne pouvais descendre au parloir ; cependant elle se montra fort mécontente. Et quand je lui ai demandé : Ma sœur , qu’est-ce que le médecin a dit de ces douleurs - elle m’a répondu qu’il n’avait rien dit, que ce n’était rien ; il a dit que la malade faisait des caprices et elle s’en est allée. Alors j’ai dit à Dieu : Christ donne-moi force et vigueur pour souffrir, donne à mon cœur un amour sincère envers cette sœur. Après cela, elle ne vint plus du tout me voir de toute une semaine. Cependant les souffrances revinrent avec une grande violence et durèrent presque toute la nuit, il me semblait que c’était la fin. Les supérieures décidèrent d’aller chez un autre médecin, et celui-ci constata que l’état était grave, il me dit : « On ne peut plus redonner une nouvelle santé. On peut encore remédier, çà et là, mais il n’est pas question de recouvrer la santé ». Il a prescrit un remède pour ces douleurs et depuis les plus fortes attaques ont disparu. « Et si vous venez ici ma sœur, nous tâcherons alors de rapiécer cette santé si cela est encore possible. » Il souhaitait vivement que j’aille là-bas pour une cure. Ô mon Jésus, comme Tes décrets sont étranges !.

1635. Jésus m’ordonne d’écrire tout ceci pour la consolation des autres âmes qui seront parfois exposées à des semblables souffrances.

1636. Bien que je me sente très faible, je suis allée chez ce médecin car telle était la volonté des supérieures. La sœur désignée pour m’accompagner partait bien mécontente. Elle me l’a montré plusieurs fois, enfin, elle m’a dit : « Que va-t-il se passer, j’ai trop peu d’argent pour le fiacre ? »Je n’ai rien répondu. »Et peut-être qu’il n’y aura pas de fiacre ? Comment ferons-nous un tel chemin ? » Elle disait cela et beaucoup d’autres choses pour m’inquiéter, car les chères supérieures avaient donné assez d’argent pour tout : il n’en manquait pas. Ayant compris intérieurement toute cette affaire, j’ai ri et j’ai dit à la sœur, que j’étais tout à fait tranquille, ayons confiance en Dieu. Mais j’ai vu que mon profond calme l’irritait.

1637. Alors j’ai commencé à prier à son intention. Ô mon Seigneur, j’accepte tout pour Toi, afin d’obtenir la miséricorde pour les pauvres pécheurs ! A mon retour, j’étais si fatiguée, que j’ai dû me coucher tout de suite ; mais c’était le jour de la confession trimestrielle, j’ai tâché d’y aller, car j’avais besoin non seulement de la confession, mais aussi des conseils du directeur de mon âme. J’ai commencé à me préparer, mais je me sentais si faible, que j’ai résolu de demander à la mère supérieure la permission de passer avant les novices car je me sens faible. La mère supérieure me répondit : « Allez chercher la sœur maîtresse, si elle vous permet de passer avant les novices - c’est d’accord. » Cependant, il n’y avait plus que trois sœurs pour la confession, j’ai donc attendu, car je n’avais pas la force d’aller chercher la sœur maîtresse. Lorsque vint mon tour, je me sentais si mal que je ne pus rendre compte de l’état de mon âme, à peine ai-je pu me confesser. Ici j’ai compris combien on a besoin de l’esprit, la lettre seule ne fait pas croître l’amour.

1638. Ce jour-là, il y avait quelques malentendus entre la supérieure et moi. La faute n’était ni de son côté ni du mien ; mais la souffrance morale est restée, je ne pouvais pas mettre les choses au point, car c’était un secret ; c’est pour cela que je souffrais, bien que j’eusse pu d’un seul mot prouver la vérité.

1639. 20 mars 1938.
Aujourd’hui, j’accompagnais en esprit une âme agonisante. Je lui ai obtenu la confiance en la miséricorde divine. Cette âme était proche du désespoir.

1640. Cette nuit n’est connue que de Toi, Seigneur ! Je l’ai offerte pour les pauvres pécheurs endurcis, pour leur obtenir Ta miséricorde. Cingle-moi ici, brûle-moi là, pour que Tu me donnes les âmes des pécheurs et particulièrement !… Ô Jésus, rien ne périt chez Toi : prends tout, et donne-moi les âmes des pécheurs !

1641. Pendant l’adoration, au cours de l’office des quarante heures, le Seigneur m’a dit : Ma fille, écris que les fautes involontaires des âmes ne retiennent pas mon amour pour elles, ni n’empêchent de m’unir avec elles, mais les fautes, mêmes les plus petites mais volontaires, sont une entrave à mes grâces et je ne peux répandre mes dons sur de telles âmes.

1642. Jésus m’a fait connaître comment tout dépend de Sa volonté, en me donnant une profonde paix en ce qui concerne toute cette œuvre.

1643. Ecoute ma fille, bien que toutes les œuvres qui naissent de ma volonté soient exposées à des grandes souffrances, vois cependant, l’une d’elles a-t-elle été exposée à de plus grandes difficultés, que l’œuvre qui dépend directement de moi, l’œuvre de la rédemption. Tu ne dois pas trop prendre à cœur les contrariétés. Le monde n’est pas aussi fort qu’il semble l’être, sa force est strictement limitée. Sache, ma fille, que lorsque ton âme est pleine du feu de mon pur amour, alors toutes les difficultés fuient comme le brouillard devant les rayons du soleil, et elles ont peur d’aborder une telle âme et tous les adversaires ont peur d’agir contre elle, car ils sentent que cette âme est plus forte que le monde entier…

1644. Ma fille, fais dans cette œuvre de la miséricorde autant que l’obéissance te le permet, mais soumets clairement mes moindres désirs à ton confesseur, et ce qu’il décidera, il ne t’est pas permis de t’en écarter, accomplis tout fidèlement, autrement je n’aurais pas de prédilection pour toi !…

1645. 25 mars 1938
J’ai vu aujourd’hui le Seigneur Jésus souffrant qui s’inclina vers moi et me dit tout bas : Ma fille, aide-moi à sauver les pécheurs. Soudain un feu d’amour pour secourir les âmes entra dans mon âme ! Quand je repris connaissance, je savais par quels moyens je devais secourir les âmes, et je me suis préparée à de plus grandes souffrances.

1646. Aujourd’hui la souffrance a augmenté, outre cela, j’ai senti des plaies aux mains, aux pieds et au côté, je l’ai supporté avec patience. Je sentais la colère de l’ennemi des âmes, mais il ne m’a pas touchée.

1647. 1er avril 1938
Je me sens de nouveau plus mal aujourd’hui. Une grande fièvre commence à me consumer. Je ne peux recevoir de nourriture, j’ai envie de quelque chose de rafraîchissant à boire et il est même arrivé de n’avoir même pas un peu d’eau dans ma cruche. Tout cela, Jésus, pour obtenir ta miséricorde pour les âmes !
Quand j’ai renouvelé mon intention avec plus d’amour , alors une des novices entra et me donna une grosse orange envoyée par la sœur maîtresse. J’y ai vu la main de Dieu. Cela s’est répété encore plusieurs fois. Pendant cette période, bien qu’on connaisse mes besoins, je ne recevais jamais rien de rafraîchissant à manger, je l’avais pourtant demandé ; je voyais cependant que Dieu exige les souffrances et le sacrifice. Je ne décris pas ces refus en détail, car ils sont très délicats et difficiles à croire, et pourtant Dieu peut exiger même de tels sacrifices.

1648. Je voulus dire à la mère supérieure que j’avais très soif et lui demander la permission d’avoir dans ma cellule quelque chose à boire pour apaiser ma soif, mais avant que je l’aie demandé, la mère m’a dit elle-même : « Ma sœur, finissez-en une bonne fois avec cette maladie, d’une façon ou d’une autre. Il vous faudra faire une cure ou autre chose, car cela ne peut durer de la sorte. » Quand après un moment je suis restée seule, j’ai dit : Christ que faire ? Te demander la santé ou la mort, je n’ai pas d’ordre clair, je me suis donc agenouillée et j’ai dit : Que pour toi se fasse Ta sainte volonté, fais de moi Jésus ce qu’il Te plaît ! A ce moment je me suis sentie comme si j’étais toute seule et différentes tentations m’assaillirent, cependant, j’ai retrouvé le calme et la lumière dans une prière ardente, et j’ai compris que la supérieure voulait seulement m’éprouver.

1649. Je ne sais pas comment cela se fait, mais la chambre où j’étais couchée était si négligée, que parfois elle n’était pas nettoyée pendant plus de deux semaines. Souvent personne n’allumait le feu dans le poêle, et à cause de cela ma toux augmentait, parfois je le demandais, mais parfois je n’en avais pas le courage. Quand une fois la mère supérieure est venue me voir et qu’elle m’a demandé s’il ne faudrait pas chauffer davantage, je lui ai répondu que non, car il faisait déjà plus chaud dehors et la fenêtre était ouverte.

1650. Premier vendredi du mois. Quand j’ai pris le messager du Sacré-Cœur et que j’y ai lu la canonisation de saint André Bobola, en un instant une si grande nostalgie envahit mon âme pour que chez nous aussi il y ait une sainte et je me suis mise à pleurer comme un enfant, pourquoi n’y a t’il pas de sainte chez nous, et j’ai dit au Seigneur : Je connais Ta largesse, mais il me semble que maintenant Tu es moins généreux pour nous – et j’ai recommencé comme un petit enfant. Et le Seigneur Jésus me dit : Ne pleure pas, car toi, tu en es une ! Alors la lumière divine inonda mon âme et il me fut donné de connaître combien j’allais souffrir, et j’ai dit au Seigneur : Comment cela arrivera-t-il ? Tu m’as pourtant parlé d’une autre congrégation. Et le Seigneur me répondit : « Il ne t’appartient pas de savoir comment cela arrivera, mais il faut être fidèle à ma grâce et faire toujours ce qui est en ton pouvoir et ce l’obéissance te permet …

1651.Une sœur est entrée chez moi aujourd’hui et m’a dit que telle religieuse se dorlote dans sa maladie, et elle me dit que cela l’agace –« Je lui passerais bien un savon, mais je ne suis pas de cette maison. » Je lui ai répondu que j’en suis étonnée : comment pouvez-vous même penser cela, ma sœur, pensez seulement, ma sœur, combien cette malade a de nuits blanches et de larmes… Alors la sœur a changé d’avis.

1652. JMJ

Exalte, ô mon âme, la miséricorde du Seigneur !
Réjouis-toi en Lui, mon cœur entier,
Car tu es choisie par Lui
Pour propager la gloire de Sa miséricorde !

Personne n’a sondé Sa bonté, personne ne la mesurera,
Sa pitié est incommensurable,
Chaque âme qui l’approche le ressent,
Il l’abritera et la pressera contre Son sein miséricordieux

Heureuse l’âme, qui a fait confiance à Ta bonté,
Et s’est abandonnée complètement à Ta miséricorde,
Son âme est remplie de la paix et de l’amour,
Tu la défend partout, comme Ton enfant !

Ô âme, qui que Tu sois en ce monde,
Quand bien même tes péchés seraient noirs comme la nuit,
Ne crains pas Dieu, faible enfant,
Car grande est la puissance de la miséricorde divine !

1653. JMJ
Dans la clarté d’en haut, où règne mon Dieu,
C’est là que mon âme soupire,
C’est là que mon cœur ressent,
Et tout mon être est tendu vers Toi.

J’avance vers l’autre monde, vers Dieu seul,
Dans la clarté inconcevable, dans le feu lui-même de l’amour,
Car mon âme et mon cœur sont créés pour Lui
Et mon cœur L’aime depuis ma plus tendre jeunesse

Là-bas dans l’éclat de la clarté de Ta Face
Mon amour languissant se reposera,
Car la vierge agonise en exil loin de Toi,
Car elle ne vit que lorsqu’elle est unie à Toi.


JMJ .Ma journée est à son déclin,
Je sens déjà Ton éternel éclat, mon Dieu !
Personne ne saura ce que sent mon cœur,
Mes lèvres se tairont dans une grand humilité.

J’avance déjà vers les noces éternelles,
Dans le ciel éternel, les inconcevables espaces,
Je ne soupire ni après le repos, ni après la récompense
Le pur amour de Dieu m’attire au ciel.

Je vais déjà à Ta rencontre, éternel Amour,
Avec un cœur languissant, qui Te désire.
Je sens que Ton pur amour, mon Dieu, est l’hôte de mon cœur,
Et je sens mon éternelle prédestination dans le ciel.

Je vais déjà chez mon Père dans le ciel éternel,
De la terre d’exil, de cette vallée de larmes.
La terre n’est pas capable de retenir plus longtemps mon cœur pur,
Et les hauteurs du ciel m’ont attirée vers elles.

Je viens, mon Bien-Aimé, pour voir Ta gloire,
Qui déjà maintenant comble mon âme de joie,
Là où le ciel entier se plonge dans Ton adoration,
Je sens que mon adoration T’est agréable, malgré mon néant.

Dans le bonheur éternel je n’oublierai pas les hommes sur terre.
J’obtiendrai par mes prières la miséricorde divine pour tous,
Et je me souviendrai particulièrement de ceux qui étaient chers à mon cœur.
Et même ayant complètement sombré en Dieu, je ne les oublierai pas.

Je ne sais pas parler avec les hommes en ces derniers moments,
En silence, je T’attends seulement, Seigneur.
Je ne sais que viendra l’instant où chacun comprendra l’œuvre divine dans mon âme,
Je sais que telle est Ta volonté, et il en sera ainsi.

1654. JMJ
Ô vérité, ô vie pleine d’épines !
Pour te traverser victorieusement,
Il faut s’appuyer sur Toi, ô Christ,
Et être toujours près de Toi !.

Sans Toi, ô Christ, je ne saurais souffrir
Seule, de moi-même, je ne saurais me mesurer à l’adversité !
Seule, je n’aurais pas le courage de boire à Ton calice,
Mais Toi, Seigneur, Tu es toujours avec moi et Tu me conduis par des chemins mystérieux.

Et faible enfant, j’ai commencé le combat en Ton nom.
J’ai combattu vaillamment, bien que parfois sans résultat.
Et je sais que mes efforts Te sont agréables.
Et je sais que c’est seulement l’effort que Tu récompenses éternellement.

Ô vérité, ô combat à la vie, à la mort !
Quand je me suis levée pour combattre, chevalier inexpérimenté,
J’ai senti que j’ai le sang d’un chevalier, mais que je suis encore enfant,
C’est pourquoi, ô Christ, il me fallait Ton aide et Ta protection !

Mon cœur ne se reposera point dans l’effort et le combat,
Jusqu’à ce que Toi seul me rappelles du champ de bataille,
Je me tiendrai debout devant Toi, non pour des récompenses et pour des tapis somptueux,
Mais pour me plonger en Toi dans la paix pour les siècles.

1655. Ô Christ ! Si l’âme savait d’un coup ce qu’elle va souffrir pendant toute sa vie, elle mourrait de frayeur à cette seule vue, elle ne tremperait pas ses lèvres au calice d’amertume ; mais comme on le lui a donné goutte à goutte, elle l’a vidé jusqu’à la lie ! Ô Christ, si Tu ne soutenais pas Toi-même l’âme, que pourrait-elle toute seule ? Nous sommes forts, mais de Ta force : nous sommes saints, mais de Ta sainteté ; et seuls, que sommes-nous ? Plus bas que néant…

1656. Mon Jésus, Tu me suffis en tout ce monde. Si grandes que soient mes souffrances, Tu me soutiens ! Si terribles que soient les délaissements, Tu les adoucis ! Et si grande soit ma faiblesse, Tu la changes en force ! Je ne sais décrire tout ce que je souffre ; et ce que j’ai déjà écrit jusqu’à présent, n’est qu’une goutte. Il y a des moments de souffrances que vraiment je ne sais décrire. Il y a aussi des moments dans ma vie, quand ma bouche reste silencieuse et ne trouve aucun mot pour sa défense, et se soumet complètement à la volonté de Dieu, alors le Seigneur Lui-même prend ma défense et revendique même de l’extérieur. Cependant lorsque je vois Ses plus fortes revendications qui se manifestent par le châtiment, alors je le supplie ardemment d’avoir miséricorde et de pardonner. Mais je ne suis pas toujours exaucée, le Seigneur agit étrangement avec moi. Il est des moments où Lui-même permet de terribles souffrances ; et il y a aussi des moments où il ne permet pas de souffrir et éloigne tout ce qui pourrait attrister l’âme. Telles sont Ses voies insondables et incompréhensibles pour nous ; à nous de nous soumettre toujours à Sa sainte volonté. Il y a des mystères que la raison humaine n’approfondira jamais ici sur terre, l’éternité nous les dévoilera.

1657. 10 avril 1938
Dimanche des Rameaux. J’ai été à la Sainte Messe, mais je n’avais pas la force d’aller prendre les rameaux. Je me sentais si faible que je pus à peine tenir jusqu’à la fin de la Sainte Messe. Pendant la Sainte Messe Jésus me fit connaître la douleur de Son âme et j’ai nettement ressenti comme ces hymnes, Hosanna, éveillaient un écho douloureux dans Son Très Saint Cœur. Mon âme fut également envahie par un océan d’amertume et chaque Hosanna me perçait le cœur. Mon âme toute entière fut attirée auprès de Jésus. J’ai entendu la voix de Jésus : « Ma fille, ta compassion pour moi m’est un soulagement, ton âme revêt une exceptionnelle beauté par la méditation de ma Passion. »

1658. J’ai communié à l’étage car il m’était complètement impossible de descendre à la chapelle, car j’étais très affaiblie par de fortes sueurs et quand les sueurs passaient un peu, des frissons de fièvre me saisissaient. Je me sentais complètement faible. Aujourd’hui l’un des pères jésuites nous a apporté la Sainte Communion. Lorsqu’il donna le Seigneur à trois sœurs, puis à moi, croyant que j’étais la dernière, il me donna deux hosties, et une des novices était alitée dans la seconde cellule et il en manqua pour elle. Le prêtre revint une seconde fois et lui apporta le Seigneur ; pourtant Jésus me dit : J’entre à contrecœur dans ce cœur ; tu as reçu deux hosties parce que je diffère mon entrée dans cette âme qui résiste à ma grâce. Mon séjour dans cette âme ne m’est pas agréable. A cet instant mon âme fut attirée dans Sa proximité et j’ai obtenu une profonde lumière intérieure qui m’a permis de comprendre en esprit toute la miséricorde. Ce fut un vol d’un éclair, mais plus net que si je l’avais regardé des heures entières de mes yeux de chair.

1659. Cependant pour écrire quoi que ce soit, je dois utiliser des mots, bien qu’ils ne puissent rendre complètement tout ce qui a réjoui mon âme, voyant la gloire de la miséricorde divine. La gloire de la miséricorde divine éclate déjà malgré les efforts des ennemis et de Satan lui-même, qui a une grande haine pour la miséricorde de Dieu, et cette œuvre lui arrachera plus d’âmes, c’est pourquoi l’esprit des ténèbres tente parfois impétueusement les personnes bonnes afin qu’elles entravent cette œuvre. Cependant j’ai reconnu clairement que la volonté divine s’accomplit déjà – et qu’elle s’accomplira jusqu’à la dernière goutte. Les plus grands efforts de ses ennemis ne peuvent faire échouer le plus petit détail de ce que le Seigneur a décidé. Peu importe qu’il y ait des moments où il semble que l’œuvre est complète - elle se console alors.

1660. Mon âme fut remplie d’une paix si profonde que je n’en ai jamais ressentie auparavant. C’est une assurance divine que rien ne peut effacer, une paix profonde que rien ne peut troubler, même si je devais passer par les plus grandes épreuves. Je suis tranquille, Dieu Seul dirige cela !.

1661. J’ai passé toute la journée en action de grâce et la reconnaissance inondait mon âme. Ô mon Dieu, que Tu es bon, que Ta miséricorde est grande, Tu me visites avec de si grandes grâces ; moi, qui ne suis qu’une véritable poussière ! Tombant à Tes pieds le visage contre terre, ô Seigneur, je confesse dans la sincérité de mon cœur que je n’ai en rien mérité la plus petite de Tes grâces, et si Tu me les accordes si largement, c’est Ton inconcevable bonté, voilà pourquoi plus grandes sont les grâces que reçoit mon cœur, plus il s’enfonce dans une profonde humilité.

1662. Ô Christ, souffrir pour Toi est un délice pour le cœur et l’âme ! Prolongez-vous, mes souffrances, à l’infini, pour que je puisse ainsi Te prouver mon amour. J’accepte tout ce que me tendra Ta main. Ton amour, Jésus, me suffit ! Je veux Te louer dans l’abandon et les ténèbres, dans le tourment et la crainte, dans la douleur et l’amertume, dans la torture de l’âme et l’amertume du cœur, Sois béni en tout ! Mon cœur est tellement détaché de la terre que Toi seul, me suffit complètement. Il n’y a plus un moment dans ma vie pour m’occuper de moi-même.

1663. Jeudi Saint. Aujourd’hui, je me suis sentie assez forte pour prendre part aux cérémonies à l’église. Pendant la sainte messe, Jésus se tint debout devant moi et me dit : Regarde en mon cœur empli d’amour et de miséricorde pour les hommes et particulièrement pour les pécheurs. Regarde et entre dans ma Passion. En un instant, j’ai ressenti et j’ai vécu dans mon propre cœur toute la Passion de Jésus ; j’étais étonnée que ces supplices ne m’enlèvent pas la vie.

1664. Pendant l’adoration, Jésus me dit : Sache ma fille, que ton amour ardent et ta compassion furent une consolation pour moi au Jardin des Oliviers.

1665. Pendant l’heure sainte le soir, j’ai entendu ces paroles : Tu vois ma miséricorde pour les pécheurs qui se révèle en ce moment dans toute sa Puissance. Vois, comme tu as peu écrit sur elle, ce n’est seulement qu’une goutte. Fais ce qui est en ton pouvoir, pour que les pécheurs connaissent ma Bonté.

1666. Vendredi Saint. J’ai vu le Seigneur Jésus supplicié, mais Il n’était pas cloué sur la croix, c’était encore avant le crucifiement, et Il m’a dit : Tu es mon cœur, parle aux pécheurs de ma miséricorde. Et le Seigneur me donna la connaissance intérieure de tout l’abîme de Sa miséricorde pour les âmes et j’ai appris que ce que j’ai écrit n’est vraiment qu’une goutte.

1667. Samedi Saint. Pendant l’oraison, le Seigneur m’a dit : Sois tranquille, ma fille, cette œuvre de miséricorde est mienne, il n’y a rien en elle qui vienne de toi ; cela me plaît que tu accomplisses fidèlement ce que je t’ai demandé, tu n’as ajouté ni enlevé un seul mot. Il me donna la lumière intérieure et je connus qu’il n’y avait pas un seul mot venant de moi ; malgré les difficultés et les adversités je faisais toujours Sa volonté, telle qu’il me la faisait connaître.

1668. Résurrection. Avant la Résurrection je me sentis si faible que j’ai perdu l’espoir de pouvoir prendre part à la procession qui a lieu dans l’église, et j’ai dit au Seigneur : Jésus si mes prières Te sont agréables fortifie-moi pour ce moment, pour que je puisse prendre part à cette procession. Au même moment, je me suis sentie forte et sûre que je pourrais y aller avec les sœurs.

1669. Quand la procession se mit en marche, j’ai aperçu Jésus dans une clarté plus grande que l’éclat du soleil. Jésus m’a regardée avec amour et il m’a dit : « Cœur de mon Cœur, emplis-toi de joie ! » Au même instant mon esprit sombra en Lui… Quand j’ai repris connaissance, je suivais la procession avec les sœurs, mon âme toute plongée en Lui…

1670. Pendant la sainte messe j’ai remercié le Seigneur Jésus d’avoir daigné nous racheter et pour ce don le plus grand, c’est-à-dire d’avoir daigné nous donner Son amour dans la sainte Communion, c’est-à-dire Lui-même. A ce moment, j’ai été attirée au sein de la Très Sainte Trinité et j’ai été plongée dans l’amour du Père du Fils et du Saint Esprit. Il est difficile de décrire ces moments.

1671. A cet instant, je priais le Seigneur pour une certaine personne et le Seigneur m’a répondu : « Cette âme m’est particulièrement chère. » Je m’en suis énormément réjouie. Le bonheur d’autres âmes m’emplis d’une nouvelle joie, et quand j’aperçois dans une âme des dons supérieurs, d’une nouvelle adoration, mon cœur s’élève vers le Seigneur.

1672. 19 avril 1938
Pendant la récréation, une des sœurs a dit : « Sœur Faustine est si faible qu’elle marche à peine, mais qu’elle meure plus tôt car elle sera sainte. » Une sœur directrice prend alors la parole : « Qu’elle mourra, nous le savons, mais quand à être sainte voilà la question. »Alors ont commencé des allusions acérées à ce sujet. Je gardais le silence, j’ai dit un mot, mais voyant que la conversation devenait plus agitée, j’ai de nouveau gardé le silence.

1673. Je reçois maintenant des lettres de consœurs qui sont dans d’autres maisons et qui étaient avec moi au noviciat, parfois j’en ris et m’en amuse beaucoup. En voici un exemple : « Ma chère Sœur Faustine, nous sommes bien tristes de vous savoir si gravement malade, nous nous réjouissons cependant, car quand le Seigneur Jésus vous prendra, ma sœur, vous pourrez prier pour nous, car vous pouvez beaucoup auprès du Seigneur. » Une sœur s’exprima ainsi : « Quand vous mourrez ma sœur, veuillez m’entourer d’une protection particulière, car vous pouvez le faire pour sûr. » Une autre sœur écrivit ainsi : « J’attends tellement le jour où le Seigneur Jésus vous prendra, ma sœur, car je sais ce que sera et je désire beaucoup la mort pour vous. » Je voulais lui demander ce qu’elle pensait de ma mort mais je me suis mortifiée et j’ai répondu : « Il en sera de même pour moi pécheresse, que pour les autres pécheurs si la miséricorde divine ne protège pas. »

1674. 20 avril 1938
Départ pour Pradnik. Je m’affligeais beaucoup d’être dans une salle commune et d’être exposée à différentes choses ; si ce n’était que pour une semaine ou deux, mais c’est si longtemps, deux mois et peut-être plus ! Je suis allée le soir chez le Seigneur Jésus pour une plus longue conversation. Quand j’ai aperçu Jésus, j’ai épanché tout mon cœur, toutes mes difficultés, mes frayeurs et mes craintes. Jésus m’a écoutée avec amour, et puis il a dit : « Sois tranquille, mon enfant, je suis avec toi, pars dans le plus grand calme. Tout est prêt, j’ai donné l’ordre à ma manière qu’on te prépare une chambre individuelle ! » Calmée et emplie de gratitude, je me suis rendue au repos.

1675. Le lendemain, Sœur Félicie m’a conduite. Je partis dans un calme profond et avec une parfaite liberté d’esprit. A notre arrivée, on nous dit : « Pour sœur Faustine, il y a une chambre individuelle. » Quand nous sommes entrées dans cette chambre, nous fûmes étonnées que tout soit si joliment préparé, si propre, couvert de nappes, garni de fleurs, les sœurs avaient posé un joli agneau pascal sur la petite armoire. Aussitôt sont arrivées trois sœurs du Sacré-Cœur qui travaillent dans ce sanatorium, que j’ai connues auparavant, elles m’accueillirent chaleureusement. Sœur Félicie s’étonna de tout cela, nous nous sommes dit adieu chaleureusement et elle est partie. Quand je suis restée seule à seul avec le Seigneur Jésus, je L’ai remercié pour cette grande grâce. Jésus m’a dit : « Sois tranquille, je suis avec toi ! » Fatiguée, je m’endormis.

1676. La sœur qui s’occupe de moi est venue le soir – « Demain vous n’aurez pas le Seigneur Jésus, ma sœur, car vous êtes très fatiguée, et plus tard nous verrons comment cela sera. » Cela m’a fait extrêmement mal, mais très calmement j’ai répondu : « Bien ! ». M’en remettant complètement au Seigneur, je tâchais de m’endormir. Le lendemain matin je fis ma méditation et me suis préparée à la Sainte Communion, bien que ne devant pas avoir le Seigneur Jésus. Or, quand mon désir et mon amour arrivèrent au plus haut degré, je vis soudain près de mon lit un Séraphin, qui me donna la sainte Communion, en prononçant ces paroles : « Voilà le Seigneur des anges ! » Après avoir reçu le Seigneur, mon esprit se plongea dans l’amour divin et l’étonnement. Cela se répéta pendant treize jours, cependant je n’avais pas la certitude que le lendemain il me l’apporterait, mais m’en remettant à Dieu, je faisais confiance à la bonté divine ; mais je n’osais même pas penser si demain je recevrais la sainte Communion de la même manière.
Une grande clarté entourait le Séraphin, la divinité et l’amour divin se reflétaient en Lui. Il portait un vêtement doré, recouvert d’un surplis transparent et d’une étole transparente. Le calice était en cristal couvert d’un voile transparent. Dès qu’il m’avait donné le Seigneur il disparaissait.

1677. Quand une fois j’eus un certain doute qui s’éveilla en moi un peu avant la sainte Communion, alors le Séraphin apparut avec le Seigneur Jésus. J’ai cependant interrogé le Seigneur Jésus et n’ayant pas de réponse, j’ai dit au Séraphin : « Ne pourrais-tu pas me confesser ? » – Et il me répondit : « Aucun esprit au ciel n’a ce pouvoir. » Au même instant la sainte Hostie reposa sur mes lèvres.

1678. Dimanche, la sœur qui s’occupe des malades me dit : « Eh bien ! Aujourd’hui le prêtre vous apportera le Seigneur Jésus, ma sœur.» J’ai répondu : « C’est bien ! » Et il me L’apporta. Après quelques temps, j’ai reçu la permission de me lever et j’allais donc à la Sainte Messe et chez le Seigneur.

1679. Après le premier examen, le médecin constata un état grave. « Nous supposons, ma sœur, que vous avez ce dont vous m’avez parlé, mais Dieu tout-puissant peut tout. »
Lorsque je suis rentrée dans ma chambre, je me suis plongée dans une oraison d’action de grâce pour tout ce que le Seigneur m’a envoyé pendant toute ma vie, je me suis complètement soumise à Sa sainte volonté. Une immense joie et une paix profonde ont inondé mon âme. Je sentais un calme si profond que si la mort était venue à ce moment-là je ne lui aurait pas dit – attends, car j’ai encore des affaires à régler. Non, mais je l’aurais saluée avec joie, car je suis prête à la rencontre du Seigneur, non seulement aujourd’hui, mais depuis le moment où j’ai mis toute ma confiance en la miséricorde divine, m’en remettant complètement à Sa sainte volonté pleine de miséricorde et de pitié. Je sais ce que je suis de moi-même…

1680. Dimanche de Quasimodo. Je me suis offerte au Seigneur à nouveau aujourd’hui en holocauste pour les pécheurs. « Mon Jésus, si la fin de ma vie approche déjà, je Te supplie en toute humilité, accepte ma mort en union avec Toi, comme l’holocauste que je t’offre aujourd’hui en toute lucidité et avec toute ma volonté, dans un triple but :
Premièrement – pour que l’œuvre de Ta miséricorde se répande dans le monde entier, et que cette fête de la Miséricorde divine soit approuvée et célébrée.
Deuxièmement - pour que les pécheurs recourent à Ta miséricorde, éprouvant les inexprimables effets de cette miséricorde, et surtout les âmes agonisantes.
Troisièmement - pour que la totalité de l’œuvre de Ta miséricorde se réalise d’après Tes désirs, et aussi pour une certaine personne qui dirige cette œuvre…
Accepte, très miséricordieux Jésus , cette pauvre offrande que je Te fais aujourd’hui en présence du ciel et de la terre. Que Ton Très Saint Cœur plein de miséricorde complète ce qui manque à mon offrande et qu’Il l’offre à Ton Père pour la conversion des pécheurs. J’ai soif des âmes, ô Christ ! »

1681. A cet instant la lumière divine me pénétra et je me sentis la propriété exclusive de Dieu, et j’ai ressenti la plus entière liberté d’esprit, dont je n’avais aucune idée auparavant ; et au même moment, j’ai aperçu la gloire de la miséricorde divine et des inconcevables multitudes d’âmes qui glorifiaient Sa bonté. Mon âme entière s’abîma en Dieu et j’ai entendu ces paroles : « Tu es ma fille la plus chère. Cette présence sensible de Dieu dura pendant toute la journée. »

1682. 1er avril 1938. Ce soir, Jésus m’a dit : « Ma fille, na manques-tu de rien ? » - J’ai répondu : « Ô mon Amour, quand je T’ai, j’ai tout ! » Et le Seigneur répondit : « Si les âmes s’en remettaient complètement à moi, je me chargerais seul de les sanctifier et les comblerais de plus grandes grâces encore. Il y a des âmes qui font échouer mes efforts, mais je ne me décourage pas ; à chaque fois qu’elles se tournent vers moi, je me hâte de les secourir, les abritant de ma miséricorde, et je leur donne la première place dans mon cœur plein de pitié.

1683. Ecris pour les âmes religieuses que mon délice est de venir dans leur cœur par la sainte Communion, mais si dans ce cœur, il y a quelqu’un d’autre, je ne peux le supporter et j’en sors au plus vite, emportant avec moi tous les dons et les grâces que j’avais préparées pour elle, et l’âme ne s’aperçoit même pas de ma sortie. Après quelques temps un vide intérieur et le mécontentement attireront son attention. Oh ! Si elle pouvait se tourner alors vers moi, je l’aiderais à purifier son cœur, je ferais tout dans son âme, mais à son insu et sans son consentement, je ne puis gouverner en son cœur ! »

1684. Je suis souvent en relation avec des âmes à l’agonie, leur obtenant la miséricorde divine. Oh ! Comme la bonté de Dieu est grande, plus grande que ce que nous pouvons concevoir. Il y a des moments et des mystères de la miséricorde divine à la vue desquels les cieux sont surpris. Que cessent nos jugements sur les âmes car la miséricorde divine envers elles est étonnante !

1685. Aujourd’hui pendant l’heure sainte, j’ai prié le Seigneur Jésus de daigner m’instruire sur la vie intérieure. Jésus me répondit : « Ma fille, observe fidèlement les paroles que je vais te dire : ne donne pas une trop grande valeur à aucune chose extérieure même si elle te paraissait très chère. Quitte toi-même, et demeure sans cesse avec moi ! Confie-moi tout, ne fais rien à ta guise et tu vivras toujours dans une grande liberté d’esprit, aucune circonstance, ni aucun événement ne sera capable de te la troubler ! Ne fais pas attention aux paroles humaines, permets à chacun de te juger à son gré ! Ne t’explique pas, cela ne te fera pas de mal ! Rends tout à la première demande, même si c’étaient les choses les plus nécessaires ; ne demande rien avant de m’avoir consulté ! Permets qu’on te prenne même ce qui te revient de droit : la considération, la bonne renommée ; que ton esprit soit au-dessus de tout cela ! Et ainsi libérée de tout, repose-toi près de mon cœur, ne permets à rien de troubler ton calme ! Mon élève, médite les paroles que je t’ai dites ! »

1686. « Ô mon Amour, mon Maître éternel, comme il est bon d’obéir, car avec l’obéissance pénètrent dans l’âme la vigueur et la force d’agir ! »

1687. J’ai vu aujourd’hui le Seigneur Jésus crucifié. De la plaie de Son Cœur se répandaient des perles précieuses et des diamants. Je voyais quelle multitude d’âmes ramassait ces dons, mais il y avait une âme qui était proche de Son Cœur, elle ramassait avec une grande générosité non seulement pour elle-même mais pour les autres aussi, connaissant la valeur du don. Le Sauveur m’a dit : « Voilà les trésors de grâces qui coulent sur les âmes, mais toutes ne savent pas profiter de ma largesse ! »

1688. Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Ma fille regarde en mon cœur miséricordieux et reflète sa pitié dans ton propre cœur et dans tes actes, pour que toi, qui annonces au monde ma miséricorde, tu en brûles toi-même. »

1689. 8 mai 1938.
J’ai vu aujourd’hui deux poteaux plantés dans la terre, très grands, j’en avait planté un, et une autre personne, S.M., le second, par un effort inouï, avec peine et difficulté ; en plantant ce poteau, je m’étonnai moi-même d’où me venait une telle force. J’ai reconnu que je ne l’avais pas fait avec mes propres forces, mais par la force d’en haut. Les deux poteaux étaient aussi proches l’un de l’autre que la dimension de cette image, et j’ai vu cette image suspendue très haut sur ces deux poteaux. En un instant un grand sanctuaire se dressa sur ces deux poteaux en dedans et au dehors. J’ai vu une main qui finissait ce sanctuaire, mais je n’ai pas vu la personne. Une multitude de gens étaient à l’extérieur et à l’intérieur de ce sanctuaire et des torrents sortant du Cœur miséricordieux de Jésus se déversaient sur tous.

1690. Aujourd’hui, après la sainte Communion, Jésus m’a dit : « Ma fille, donne-moi les âmes ; sache que ton devoir est de me conquérir des âmes par la prière et le sacrifice, par l’encouragement à la confiance en la miséricorde »

1691. Oh ! Comme je désire la gloire de Ta miséricorde, pour moi l’amertume et la souffrance. Quand je vois la gloire de Ta miséricorde, je suis heureuse outre mesure. Que toute l’infamie, l’humiliation et l’avilissement retombent sur moi, pourvu que retentissent la gloire et l’honneur de Ta miséricorde, cela me suffit !

1692. Le Créateur et la créature

Je T’adore, Créateur et Seigneur, caché dans le Très Saint Sacrement. Je T’adore pour toutes les œuvres de Tes mains dans lesquelles apparaissent tant de sagesse, de bonté et de miséricorde. Ô Seigneur, Tu as semé tant de beauté par toute la terre, et elle me parle de Ta beauté, bien qu’elle ne soit que Ton faible reflet, inconcevable beauté ! Quoique Tu Te sois caché et dissimulé et que Tu aies dissimulé Ta beauté, mon œil illuminé par la foi T’atteint et mon âme reconnaît son Créateur, son Bien suprême, et mon cœur sombre dans la prière de louange. Mon Créateur et mon Seigneur, Ta bonté m’a encouragé à Te parler. Ta miséricorde fait disparaître l’abîme qui existe entre nous, qui sépare le Créateur de Sa créature. Parler avec Toi, ô Seigneur, est le délice de mon cœur ; je trouve en Toi tout ce que mon cœur peut désirer. Là Ta lumière éclaire mon esprit et le rend capable de Te connaître toujours plus profondément. Là, sur mon cœur se déversent des torrents de grâces, là mon âme puise la vie éternelle. Ô mon Créateur et mon Seigneur, au-dessus de tous ces dons, Toi, Tu te donnes Toi-même à moi, et Tu t’unis étroitement avec Ta misérable créature ! Ici nos cœurs se comprennent au delà des mots ; ici personne n’est capable d’interrompre notre conversation. Ce dont je parle avec Toi, ô Jésus c’est notre secret, que les créatures ne connaîtront pas, et les anges n’ont pas l’audace de le demander. Ce sont de secrets pardons que seuls Jésus et moi savons – c’est le secret de Sa miséricorde qui enveloppe chaque âme en particulier. Pour cette inconcevable beauté je T’adore, mon Créateur et mon Seigneur, de tout mon cœur et de toute mon âme. Et quoique mon adoration soit si pauvre et si petite, je suis cependant en paix, car je sais que Toi Tu sais qu’elle est sincère malgré son incapacité…

1693. En écrivant ces mots, j’aperçus Jésus penché sur moi - et Il demanda : « Ma fille qu’écris-tu ? » J’ai répondu : « J’écris à Ton sujet, Jésus, que Tu es caché dans le Très Saint Sacrement, sur Ton inconcevable amour et Ta miséricorde envers les hommes. » Et Jésus me dit : « Secrétaire de mon plus profond mystère, sache que tu es avec moi dans une intimité exclusive ; ton devoir est d’écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolées et auront le courage de s’approcher de moi. Je désire donc que tu me consacres tous tes moments libres à écrire ! » « Ô Seigneur, mais aurais-je toujours au moins un petit moment pour écrire ? » Et Jésus me répondit : « Ce n’est pas Ton affaire d’y penser, fais seulement tout ce que tu peux ; j’arrangerai toujours les circonstances de manière à ce que tu puisses remplir facilement ce que j’exige de toi. »

1694. Aujourd’hui est venue me voir une personne laïque à cause de laquelle j’avais eu de grands désagréments, elle avait abusé de ma bonté en disant beaucoup de mensonges. Lorsque je l’ai aperçue, au premier instant, mon sang s’est glacé dans mes veines, car tout ce que j’ai dû souffrir à cause d’elle se présenta à mes yeux, bien que j’eusse pu m’en délivrer par un seul mot. L’idée me vint de lui faire connaître la vérité catégoriquement et immédiatement. Mais au même moment la miséricorde divine se présenta à mes yeux et j’ai résolu d’agir envers elle comme Jésus aurait agi à ma place. J’ai commencé à lui parler avec douceur et quand elle a exprimé le désir de me parler seule à seule, alors je lui ai clairement fait connaître le triste état de son âme d’une manière très délicate. J’ai vu sa profonde émotion, bien qu’elle le cachât devant moi. A ce moment une autre personne entra et notre conversation seule à seule prit fin. Cette personne me demande un verre d’eau et encore deux autres choses, ce que j’ai fait volontiers. Mais sans la grâce de Dieu, je n’aurais pas été capable de me conduire de la sorte envers elle. Quand ces personnes sont parties, j’ai remercié Dieu pour la grâce, qui m’a soutenue durant tout ce temps.

1695. Soudain j’ai entendu ces paroles : Je me réjouis de ce que tu aies agi comme ma vraie fille. Sois toujours miséricordieuse, comme moi je suis miséricordieux. Aime tout le monde, pour l’amour de moi, même tes pires ennemis, pour que ma miséricorde puisse se refléter dans toute sa plénitude en ton cœur.

1696. Ô Christ, quoiqu’il faille faire tant d’efforts, avec Ta grâce on peut tout !

1697. Aujourd’hui, je me sens assez bien et j’étais contente de pouvoir faire l’heure sainte. Quand j’ai commencé l’heure sainte, au même instant mes souffrances physiques augmentèrent à tel point que je fus incapable de prier. Quand l’heure sainte fut finie, mes souffrances cessèrent aussi ; et je me plaignais au Seigneur, parce que je désirais tant me plonger dans Son amère passion et que ma souffrance ne me l’avait pas permis. Alors Jésus m’a répondu : « Sache, ma fille, que lorsque je te fais ressentir et connaître plus profondément mes souffrances, c’est ma grâce ; mais lorsque ton esprit s’égare et que tes souffrances sont grandes, alors tu prends véritablement part à ma passion et je te rends complètement semblable à moi. Il t’appartient de te soumettre à ma volonté à ces moments-là plus qu’à n’importe quel autre moment !… »

1698. J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine, je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint parfois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur c’est comme si tout était perdu, mais il n’en est pas ainsi ; l’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon et de ses fautes et de leur punitions, et à l’extérieur elle ne nous donne aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable. Mais horreur – il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment rejettent cette grâce et la dédaignent. Bien que cela soit déjà l’agonie, Dieu miséricordieux donne à l’âme ce moment de clarté intérieure, et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu. Mais parfois, il y a chez les âmes un tel endurcissement, qu’elles choisissent consciemment l’enfer ; elles font échouer toutes les prières que d’autres dirigent vers Dieu à leur intention, et même les efforts de Dieu…

1699. JMJ
Solitude – mes moments préférés
Solitude – mais toujours avec Toi, Jésus et Seigneur
Près de Ton Cœur mon temps passe agréablement
Et près de Lui mon âme trouve son repos !

Lorsque le cœur est comblé de Toi et plein d’amour,
Et que l’âme brûle d’un feu pur,
Alors au milieu du plus grand abandon, l’âme n’éprouvera pas la solitude
Car c’est sur Ton sein qu’elle repose !

Ô solitude, moments de la plus haute présence,
Quoique délaissée par toutes les créatures,
Je plonge entière dans l’océan de Ta Divinité
Et Toi Tu écoutes mes confidences avec douceur !

1700. Ce soir, le Seigneur m’a demandé : N’as tu pas quelque désir en ton cœur ? – J’ai répondu : J’ai un très grand désir, c’est de m’unir à Toi pour les siècles. – Et le Seigneur me répondit : Cela arrivera bientôt. Mon enfant la plus chère, chacun de tes mouvements se reflète en mon cœur ; mon regard repose avec bienveillance sur toi avant de se poser sur les autres créatures.

1701. J’ai demandé au Seigneur aujourd’hui qu’Il daigne m’instruire de la vie intérieure, car de moi-même je ne puis rien comprendre, ni penser de parfait. Et le Seigneur m’a répondu : « J’étais ton maître – je le suis et le serai ; tâche de rendre ton cœur semblable à mon cœur doux et humble ! Ne revendique jamais tes droits. Tout ce qui t’arrive, supporte-le avec calme et avec patience ; ne te défends pas quand toute la honte tombera injustement sur toi ; permets aux autres de triompher. Ne cesse pas d’être bonne quand tu t’apercevras que l’on abuse de ta bonté ; lorsque ce sera nécessaire, je revendiquerai tes droits moi-même ! Sois reconnaissante pour ma plus petite grâce, car cette reconnaissance me contraint à t’accorder de nouvelles grâces !…

1702. Vers la fin du chemin de croix que j’étais en train de faire, Jésus commença à se plaindre des âmes religieuses et sacerdotales , du manque d’amour chez les âmes choisies. « Je permettrai que les couvents et les églises soient détruits ! » J’ai répondu : « Jésus, mais il y a tant d’âmes qui Te louent dans les couvents ! Le Seigneur répondit : « Cette louange blesse mon cœur, car l’amour est banni des couvents. Ce sont des âmes sans amour et sans dévouement, des âmes pleines d’égoïsme et d’amour propre, des âmes orgueilleuses et présomptueuses, des âmes sournoises et pleines d’hypocrisie, des âmes tièdes qui ont à peine assez de chaleur pour se maintenir vivantes elles-mêmes. Mon cœur ne peut supporter cela. Toutes les grâces que je déverse sur elles chaque jour, s’écoulent comme sur un rocher. Je ne peux les supporter car elles ne sont ni bonnes ni mauvaises. C’est pour sanctifier le monde que j’ai suscité les couvents ; c’est d ‘eux que doit jaillir une ardente flamme d’amour et de sacrifice. S’ils ne se convertissent pas et ne brûlent pas de la flamme du premier amour, je les ferai disparaître de ce monde…
Comment pourront-ils siéger, comme il leur a été promis, pour juger le monde lorsque leurs fautes sont plus lourdes que les fautes du monde - ni pénitence, ni réparation… Ah ! Cœur qui m’a reçu le matin, à midi contre moi tu brûles de haine sous toutes ses formes. Ah ! Cœur particulièrement choisi par moi, est-ce pour que tu m’affliges plus de souffrances ? Les grands péchés du monde blessent mon cœur comme à la surface, mais les péchés de l’âme choisie transpercent mon cœur…

1703. Quand je voulus intercéder pour eux, je ne pouvais rien trouver pour les justifier et ne pouvant, sur le moment, rien imaginer pour les défendre, mon cœur se serra de douleur et j’ai pleuré amèrement. Alors le Seigneur m’a regardée avec bienveillance et consolée par ces paroles : Ne pleure pas, il y a encore un grand nombre d’âmes qui m’aiment beaucoup, mais mon cœur désire être aimé de tous et parce que mon amour est grand, je les menace et les punis.

1704. Combat contre certaine tentation. Il y avait une personne qui me provoquait constamment par de petits mots flatteurs et elle savait quand je sortais pour aller à la chapelle ou à la véranda, et alors il me barrait le chemin, et n’osant pas s’approcher seul, il choisit un compagnon semblable à lui, mais aucun d’eux n’osait approcher. Me rendant à l’office du mois de mai, j’ai vu ces personnes qui se tenaient déjà debout, là où je devais passer ; avant d’arriver à leur hauteur - j’entends des mots flatteurs à mon adresse. Et le Seigneur me permit bien de connaître les pensées de leur cœur, qui étaient mauvaises. Je sentais bien qu’à la sortie de la chapelle, ils me barreraient le chemin et que je devrais alors parler avec eux, car jusqu’à présent il n’y avait pas eu un mot de ma part. Lorsque je suis sortie de la chapelle, je vis ces personnes résolues et attendant déjà mon passage, cette fois elles suscitèrent en moi la peur. Alors Jésus se trouva près de moi et dit : « N’aie pas peur, je suis avec toi ! » Tout de suite j’ai senti dans mon âme une force que je ne puis exprimer et quand je fus à quelques pas d’eux, j’ai dit à haute voix et avec audace : Loué soit Jésus Christ ! Et eux, se rangeant de côté répondirent : « Pour les siècles des siècles. Amen ! » Comme frappés par la foudre, ils baissèrent la tête, n’osant même pas me regarder. Après mon passage fusèrent des mots méchants. Depuis ce moment cette personne a toujours pris la fuite en me voyant pour ne pas me rencontrer, et moi, grâce au Seigneur, j’étais tranquille…

1705. Quand après la Sainte Messe je suis allée au jardin pour faire ma méditation, et comme à cette heure il n’y a pas encore de malades au jardin, j’étais donc libre. Alors que je méditais sur les bienfaits de Dieu, mon cœur s’enflammait d’un amour si fort qu’il me semblait que ma poitrine allait exploser. Soudain Jésus se tint debout devant moi et dit : « Que fais-tu si tôt ici ? » » « J’ai répondu : Je pense à Toi, à Ta miséricorde et Ta bonté pour nous. Et Toi, Jésus, qu’est-ce que Tu fais là ? » « Je suis venu à Ta rencontre, pour te convier à de nouvelles grâces. Je cherche des âmes qui voudraient accepter ma grâce. »

1706. Aujourd’hui pendant les vêpres, le Seigneur m’a fait connaître combien un cœur pur et libre Lui plait. J’ai senti que c’est le délice de Dieu de regarder un tel cœur… Mais ces cœurs sont des cœurs chevaleresques, leur vie est un combat constant…

1707. Lorsque j’allais vers la véranda, je suis entrée un moment dans la petite chapelle. Mon cœur se plongea dans une profonde prière de louange glorifiant l’inconcevable bonté divine et Sa miséricorde. Alors j’ai entendu ces paroles dans mon âme : « Je suis et je serai pour toi tel que tu me loues ; déjà dans cette vie, tu éprouveras ma bonté et toute plénitude dans la vie future. »

1708. Ô Christ, c’est mon plus grand délice de voir que Tu es aimé, que Ta gloire et Ton honneur retentissent, et tout particulièrement la gloire de Ta miséricorde ! Ô Christ, je ne cesserai de glorifier Ta bonté et Ta miséricorde jusqu’au dernier moment de ma vie ! Par chaque goutte de mon sang, chaque battement de mon cœur, je glorifie Ta miséricorde. Je voudrais me transformer tout entière en un hymne de louange pour Toi. Quand je serai sur mon lit de mort, que le dernier battement de mon cœur soit un hymne d’amour glorifiant Ton insondable miséricorde.

1709. Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « Tu feras trois jours de retraite avant la venue du Saint Esprit ! Je vais te guider moi-même. Tu ne vas t’en tenir à aucune des obligations qui sont de règle pendant les retraites, ni utiliser de livres pour la méditation. Tout ce que tu as à faire est de prêter une oreille attentive à mes paroles. Comme lecture spirituelle, tu liras un chapitre de l’Evangile de saint Jean.

(dans l’original du journal il y a ici une interruption d’une demi-page)

1710. 26 avril 1938
J’ai accompagné aujourd’hui le Seigneur Jésus quand il est monté au ciel. C’était un peu après-midi, une si grande nostalgie de Dieu m’envahit. Chose étrange, plus je sentais la présence divine, plus ardent était mon désir de Lui. Soudain je me vis au milieu d’une grande foule de disciples et d’Apôtres, et la Mère de Dieu ; Jésus leur disait d’aller dans le monde entier, enseignant en mon nom – il a étendu les mains, les a bénis, et Il disparût dans un nuage. J’ai vu la nostalgie de la Très Sainte Vierge. Son âme languissait de toute la force de Son amour pour Jésus, mais Elle était si calme et s’en remettait à Dieu, que dans son cœur il n’y avait pas un seul frémissement qui ne soit tel que le veut Dieu.

1711. Lorsque je suis restée seule à seule avec le Très Sainte Vierge – elle m’instruisit de la vie intérieure. Elle me disait : « La vraie grandeur de l’âme, c’est d’aimer Dieu et de s’humilier en Sa présence, s’oublier complètement soi-même, se sentir comme un rien, car le Seigneur est grand, mais Il ne se complaît que dans les humbles, Il s’oppose toujours aux orgueilleux. »

1712. Quand la personne dont j’ai déjà parlé ailleurs est de nouveau venue me voir, et lorsque j’ai remarqué qu’elle s’enfonçait dans le mensonge, je lui ai fait connaître que je savais qu’elle mentait – elle en a éprouvé une grande honte et elle s’est tue. Alors je lui ai parlé des grands jugements de Dieu, je lui ai aussi fait remarquer qu’elle entraînait des âmes innocentes sur des chemins dangereux. Je lui ai dévoilé tout ce qu’elle avait caché dans son cœur, car je devais me forcer pour parler avec elle ; afin de prouver au Seigneur Jésus que j’aime mes ennemis, je lui ai donné mon goûter. Elle est partie avec de la lumière dans l’âme, mais elle est encore loin de la mise en pratique…

1713. Il est des moments où le Seigneur Jésus exauce mes moindres désirs. Aujourd’hui j’ai dit que je désirais voir des épis de blé, mais on ne les voit pas dans notre sanatorium. Un des malades a entendu cela, le lendemain il est sorti dans les champs et m’a apporté quelques beaux épis. Ma chambre est toujours garnie de fleurs fraîches, mais mon esprit ne trouve de contentement en rien, je languis de plus en plus après Dieu.

1714. Aujourd’hui j’ai prié très ardemment Jésus pour notre maison, pour qu’il daigne ôter la petite croix dont il a affligé le couvent. Le Seigneur m’a répondu : Tes prières sont acceptées pour d’autres intentions, je ne peux pas ôter cette petite croix jusqu’à ce qu’on reconnaisse sa signification. Cependant je n’ai pas cessé de prier.

1715. Une forte tentation. Quand le Seigneur m’a fait connaître combien un cœur pur Lui est agréable, une plus profonde connaissance de ma misère me fut accordée ; et quand j’ai commencé à me préparer à la sainte confession, de fortes tentations contre les confesseurs m’ont assaillie. Je n’ai pas vu Satan, mais je le sentais, sa terrible méchanceté. – Oui s’accuser de ses péchés n’est pas difficile, mais dévoiler les plus secrets replis de son cœur, rendre compte de l’action de grâce divine, parler de chaque chose que Dieu exige, de tout ce qui se passe entre Dieu et moi – parler de cela à un être humain, c’est au-dessus de mes forces. Je sentais que je combattais contre les puissances et j’ai crié : « Ô Christ, Toi et le prêtre – çà fait un, je viens pour me confesser à Toi et non à un homme. » Quand je me suis approchée de la grille, j’ai commencé par dévoiler mes difficultés. Le prêtre a dit que je ne pouvais pas mieux faire que de dévoiler mes grandes tentations pour commencer. Cependant après la confession, elles se dissipèrent toutes et mon âme se réjouit d’une grande paix.

Paragraphes N° 1716 - 1750 
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