à l'école du
Serviteur de Dieu
Père Farnèse LOUIS-CHARLES
Chapitre V.
Chapitre
V.
NOTICE HISTORIQUE DES
DEVANCIÈRES :
LES PETITES SOEURS
Béni soit
Papa le Bon Dieu qui dans sa miséricorde a daigné se servir d'un si méprisable
instrument que moi pour fonder la CONGREGATION des Petites Sœurs de Sainte
Thérèse de l'Enfant-Jésus. Vraiment il n'aime pas mépriser ses créatures ! Cette
fondation a eu lieu à Marbial, paroisse de Sainte-Thérèse dans les montagnes de
Jacmel, le 14 décembre 1948. C'était alors la veille du jour octave de la fête
de l'Immaculée-Conception. Une difficulté d'ordre pastoral m'avait empêché de
choisir la fête du 8 décembre.
A ce moment, L'UNESCO s'installait à Marbial pour son projet-pilote d'EDUCATION
de Base en Haïti. L'on redoutait les tendances laïcisantes de ses employés. On
la voyait par surcroît établir une école non loin de celle du Centre Paroissial,
en lieu et place d'une école confessionnelle protestante alors en déclin. "
II me fallait donc, comme curé, dresser devant ce colosse quelque chose de
sérieux et d'efficace. J'ai pensé que seule une école dirigée par des
religieuses pourrait sauver ma paroisse des maux que je prévoyais. L'on sait en
effet de quel crédit jouissent les écoles congréganistes en Haïti.
Mais que faire ? La paroisse ne pouvait pas assurer une maison d'habitation et
des locaux pour les classes à des religieuses étrangères ; ni des appointements.
L'État n'en donnerait pas à cause de l'école de l'UNESCO. De plus le Centre
paroissial est paludéen, la route n'est que trop souvent détruite par la Rivière
la Gosseline .... Bref, une seule porte de sortie : former sur place des
religieuses vraiment pauvres, aptes à tous les points de vue à exercer
l'apostolat dans le milieu misérable et pénible dans lequel on se trouvait.
Une jeune paroissienne avait pris la résolution de ne pas se marier. Sa jeune
sœur, elle, voulait être religieuse, sous la direction de son Curé, elle avait
été chargée de contacter sa sœur en vue de l'adhésion au projet de congrégation
locale. Acceptation de cette dernière. Deux autres jeunes filles consentirent
aussi à faire partie du groupe. Monseigneur le Gouaze, Archevêque de
Port-au-Prince, avait autorisé la réunion en communauté. Madame la Présidente
Dumarsais ESTIMÉ offrit une subvention mensuelle de $50.00.
"Mais le jour fixé pour la réunion en communauté, l'une des deux dernières
jeunes filles ne s'était pas présentée. La Congrégation a donc été fondée avec
trois membres. Des trois,
une a persévéré : c'est la Mère Co-fondatrice
Camélia LOHIER." [1]
La
Première Communauté fut une maisonnette rectangulaire de deux chambres et
galerie au devant, toit de tôle, sans plafond, le tout mesurant environ 10
mètres de long sur 4 de large.
A la chute du Président
Estimé le 10 Mai 1950, son épouse partit en exil avec lui. J'ai continué
cependant à recevoir la subvention de $200,00 (Deux cents dollars) de La Loterie
Nationale pour mes œuvres. J'avais alors, en particulier, une quarantaine de
Petites Écoles et une grande chaîne de Coopératives Paroissiales à laquelle on
enseignait principalement à conserver le sol. Je me suis dit alors que la
Congrégation étant dans le milieu paysan une pépinière d'œuvres scolaires et en
même temps la forme de coopérative la plus parfaite, les $200 en question
pouvaient bien aussi être affectés à sa mise sur pied en tout premier lieu pour
le plus grand bien de la masse paysanne; car les Congrégations seront mes
disciples et des leaders qui me prolongeront, me multiplieront.
D'ailleurs, il n'y a pas de doute : quand des femmes instruites, à commencer par
les religieuses, se mettront à cultiver la terre et à enseigner l'agriculture
par esprit d'apostolat, c'est alors que les préjugés haïtiens contre le travail
des champs tomberont.
LES OEUVRES RÉALISÉS : Les Petites Sœurs travaillent dans les endroits suivants :
- DIOCÈSE DU
NORD
- ARTIBONITE
-PLATEAU CENTRAL
- SUD
- SUD-EST
- GRANDE-ANSE
- OUEST
Carice,
Cap-Haitien, Sainte-Suzanne
Rivière Mancelle, Chenot, Médor Gonaïves.
Cerca-La-Source, Los Palis,
Cerca
Carvajal, Papaye
Tido Massena
Baradères École et Hôpital,
Vieux Bourg d'Aquin,
Mazenod
Daudin, Marbial
Marfranc
Fond-Baptiste, St-Jude,
Pèlerin, Mirebalais,
Savanette,
Boucan Carré
Thomazeau, Archevêché,
Grand Séminaire Notre- Dame de Turjeau et de
Cazeau
Petit séminaire St Martial,
Varreux, Sigueneau, Vialet,
Voilà
comment le grain de sénevé, devenu grand arbre, a étendu des branches et enfoncé
ses racines. Voila comment les Petites Sœurs de Sainte Thérèse de l'enfant-Jésus
réalisent la mission du salut du Christ sur la terre d'Haïti.