à l'école du
Serviteur de Dieu
Père Farnèse LOUIS-CHARLES
Chapitre IV
Chapitre
IV.
UN POINT IMPORTANT DE MON HUMBLE HISTOIRE PERSONNELLE
D’une façon spéciale, je dois à la Ste Vierge Marie la grâce d’être
prêtre. À l’époque de ma première communion, (peut-être), je demandai à
Notre-Dame du Très Saint Rosaire, patronne de la Croix-des-Bouquets, ma
paroisse, la faveur de terminer mes études… Or mon père étant mort alors que
j’avais onze ans, je finis par abandonner le projet de m’instruire davantage
après la classe de 4ème secondaire, au Lycée Pétion… Je suis devenu secrétaire
d’officier de l’État-Civil, professeur d’école primaire.
D’autre part, j’ai eu l’avantage de lire
"l’histoire d’une âme"
autobiographie de la Bienheureuse Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus que m’avait
passé le père Georges Mingem, vicaire de ma paroisse. Je n’ai pas tardé à
désirer de "ne rien refuser au Bon Dieu" moi aussi… Cela devait conduire
naturellement à l’idée de la consécration à Dieu. Mais me consacrer à Dieu, moi,
fils unique, c’était terrible ! Par surcroit, ma mère était veuve. Cependant
j’ai dit mon "fiat". C’était à un endroit que je n’oublierai jamais..
Alors, il fallait entrer à l’École Apostolique, continuer mes études
au Petit Séminaire Collège jusqu’à la philosophie. Un beau jour (étant prêtre,
peut-être) je me suis rappelé brusquement ma demande d’enfant à la Vierge de
terminer mes études. Cette bonne Mère m’a exaucé de la façon que j’ai dite Par
ailleurs, la communauté des Petites Sœurs portait le nom de Notre-Dame du
Perpétuel Secours, pendant plus de cinq ans. Mais j’ai appris qu’il y avait, née
bien plus tard que la nôtre, une communauté fondée au Cap-Haïtien par le Père
Maurice Choquet, futur Évêque Auxiliaire, sous le vocable de Notre-Dame du
Perpétuel Secours également….
Cependant Monseigneur Rémi Augustin, venu à Marbial pour enquêter
sur notre Communauté, a vite conclu que l’œuvre était providentielle. Il a fait
chercher pour elle les Constitutions d’une Congrégation Monfortaine Africaine,
lesquelles retouchées par lui et moi étaient devenues les toutes premières
constitutions de nos Petites Sœurs. Monseigneur était d’avis que nous
abandonnions désormais le vocable de Notre-Dame du Perpétuel Secours à la
communauté du Cap, plus développée que la nôtre. Nos futures religieuses
deviendraient les Petites Sœurs de Ste. Thérèse de l’Enfant-Jésus ; car on était
sur la paroisse de cette aimable Sainte. La Sainte Vierge n’en serait pas
jalouse, a déclaré Monseigneur.
La main de Dieu était certainement dans tout cela : je suis prêtre
de la Vierge, comme je l’ai dit plus haut. Je suis prêtre de Ste. Thérèse, de
même. Ma présence à Marbial comme curé de la première paroisse de Ste. Thérèse
de l’Enfant-Jésus en Haïti était un miracle de celle-ci (je crois en avoir la
preuve). Tout cela évoque chez moi l’idée d’éléments préfabriqués pour une œuvre
bien déterminée..
Mais nous voilà d’une part, en face de Marie la petite servante du
Seigneur devenue toute jeune, Mère de Jésus, Fils de Dieu, s’abandonnant
entièrement à la volonté Divine aimant son Jésus à la folie, se sanctifiant par
les petites choses d’une vie toute simple pleine d’ardeur apostolique. .
Mère de l’Église, âme silencieuse et mortifiée, et d’autre part de
la Petite Sainte Thérèse… de l’Enfant-Jésus et sa petite voie d’amour, de
confiance et d’abandon, aimant la vie toute simple de la Vierge et son
merveilleux Magnificat, désirant convertir toutes les âmes à Dieu et voulant,
dans ce but, être mère spirituelle des prêtres, se refusant à agir par nature…
J’ai fini par voir que la Petite Sainte est la répétition, le prolongement dans
le temps de la Vierge Marie, sauf les prérogatives extraordinaires de Mère de
Dieu, apanage incommunicable de Notre Mère du ciel. Oui, Marie et Thérèse ne
font qu’une, c’est évident. Nulle contradiction possible entre l’imitation de
l’une et de l’autre, mais au contraire, aide mutuelle, renforcement. Notre
mission providentielle à nous, qui ne l’avons pas cherchée, c’est de faire
ressortir cette réalisation divine pour le plus grand bien de l’Église..
N.B.
L’essentiel de la dévotion Monfortaine, c’est l’imitation du Fils de Dieu devenu
Fils de Marie et par là, profondément sien (donc, par amour de Marie et pour
l’honorer, le fidèle tient à se donner aussi à la Vierge de son propre
mouvement) de plus c’est la conviction fondée que nos démarches pieuses auront
toujours plus de succès si elles passent par Marie..
Conclusion : L’esprit du fondateur est que notre famille religieuse soit à la
fois mariale et thérésienne. Prière donc de revenir sous ce rapport aux
anciennes constitutions..
Objections
: Il ne s’agit ici que d’une simple dévotion. Cela ne peut pas faire partie de
l’esprit du fondateur. D’ailleurs est-ce qu’un catholique romain n’est pas
marial de plein droit ? Réponse : Il y a les Prêtres du Saint-Sacrement, les
Prêtres du Saint-Esprit, les Jésuites… .
Chacune de
ces familles religieuses a providentiellement l’accent sur un point essentiel de
notre Religion Chrétienne. Allez donc leur dire qu’ils doivent se contenter
d’être comme tout le monde et ne pas se sentir tenus à une dévotion spéciale au
Saint-Sacrement, au Saint-Esprit, à Jésus… Voyons donc, Dieu dans sa
Miséricorde, aime et sème la diversité dans l’unité pour subvenir à notre
constant besoin de rompre la monotonie, et voilà ! Tenez ! Est-ce qu’il n’y a
pas dans l’Église : "La Congrégation du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie".
De même, une congrégation peut-être à la fois explicitement mariale et
thérésienne
ŒUVRES
PROPRES
Mariaux et Thérésiens, nos instituts se doivent d’adopter comme
œuvres propres : La Légion de Marie, cette excellente formatrice à la Dévotion
Mariale (en même temps que sa propagatrice) et puissante entreprise d’apostolat
catholique ; La légion des Petites âmes (laquelle peut-être pas tout à fait
identique, si l’on veut, à l’œuvre de même nom née en Belgique). Tout comme la
Croisade Eucharistique elle peut distribuer des bulletins à noter par les
enfants. Ainsi elle forme à l’amour de Dieu et à l’esprit du sacrifice les
citoyens et citoyennes de demain, chose de la plus haute importance…
Mais comme
haïtien et disciple de leur fondateur, nos Instituts sont, il me semble, "prestiniens"
de naissance. La PRESTEN, c’est l’Association des Promoteurs de l’Éducation
Rentable de primordiale importance : "Présé souin Tè-nou".
[1]
Elle a pour tâche, non seulement de combattre l’érosion, mais de régénérer le
sol national.