Benoît XVI évoque les étapes de son voyage apostolique.
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ROME, MERCREDI 31 Mai 2006. Comme de coutume après le retour d'un voyage apostolique à l'étranger, le pape Benoît XVI en a dressé un rapide bilan devant les pèlerins venus à l’audience hebdomadaire du mercredi. Il s'est ainsi arrêté sur les différentes étapes de son pèlerinage sur les traces de Jean Paul II.
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Benoît XVI - audience du 31 mai
Evocation du voyage apostolique du pape Benoît XVI.
Texte intégral:
(1)
"Mon pèlerinage a débuté sous le signe du
sacerdoce
- a déclaré Benoît XVI -, s'est poursuivi par un rendez-vous
oecuménique
dans une église luthérienne de la très Sainte Trinité, au cours duquel j'ai redit ma ferme volonté d'oeuvrer à l'unité pleine et visible des chrétiens, comme une des priorités de mon ministère".
Puis le Saint-Père a parlé de l'Eucharistie solennelle célébrée sur la Place Pilsudski, "lieu désormais symbolique pour avoir accueilli des évènements historiques, comme les messes célébrées par son prédécesseur, les funérailles du Cardinal Primat Wyszynski ou les cérémonies en suffrage de Jean-Paul II.
Benoît XVI a ensuite évoqué les visites aux sanctuaires "qui ont marqué la vie sacerdotale et épiscopale du prêtre Karol Wojtyla", Czestochowa, Kalwaria, Zebrzidowska et la Divine Miséricorde de Cracovie.
"Je n'oublierai pas ma visite au sanctuaire marial de Jasna Gora "
coeur de la nation polonaise
" où j'ai reproposé la foi comme attitude fondamentale de l'esprit et de la personne". J'ai ensuite demandé à la Vierge des douleurs de Kalwaria "de soutenir la foi de l'Eglise locale dans les moments difficiles et lors des épreuves" et,
au sanctuaire de la Divine Miséricorde, rappelé qu'elle seule éclaire le mystère de l'homme
. Dans le couvent voisin, sainte Faustina Kowalska reçut le message de confiance pour l'humanité, le message de la miséricorde divine, dont Jean-Paul II se fit l'interprète". C'est vraiment un message central, propre pour notre époque,
la miséricorde
, comme la force de Dieu contre le mal du monde. (
Le message et la dévotion au Christ Miséricordieux :
)
Le Pape Benoît XVI a alors mentionné les autres lieux symboliques de son séjour polonais:
Wadowice
, la ville natale de Jean-Paul II, où sont "les racines de sa foi robuste, de son humanité sensible et ouverte, de son amour du beau et de la vérité, de sa dévotion mariale, de son amour pour l'Eglise et de sa vocation à la sainteté", et puis la cathédrale du Wawel, où il célébra sa première messe dans la crypte.
Evoquant
sa rencontre avec la jeunesse
sur l'esplanade Blonie de Cracovie, Benoît XVI a dit avoir cité l'appel de son prédécesseur: Demeurez forts dans la foi, "des paroles que j'ai confié au cher peuple polonais, encouragé à rester fidèle au Christ et à l'Eglise, afin que son témoignage évangélique ne fasse défaut ni à l'Europe ni au reste du monde. Je leur au donné symboliquement la flamme de la miséricorde, pour qu'ils soient dans le monde les héraut de l'amour et de la miséricorde divine. Avec eux, je me suis arrêté et médité la parabole évangélique de la maison bâtie sur le roc et que nous avons entendu au début de cette audience.
Sur cette parole de Dieu je me suis arrêté pour réfléchir aussi le dimanche matin, solennité de l'Ascension, lors de
la dernière célébration
de ma visite. C'était une rencontre liturgique animée par une extraordinaire participation de fidèles, dans le même parc où la veille j'avais retrouvé les jeunes. "Demeurez ferme dans la foi", c'est la devise laissée aux fils de Pologne, les encourageant à persévérer dans la fidélité au Christ et à l'Eglise. Afin que ne manque à l'Europe et au monde l'apport de leur témoignage évangélique.
Le pape Benoît XVI a ensuite rappelé qu'il avait saisi l'occasion de ce voyage pour renouveler, au coeur du peuple polonais, l'annonce merveilleuse de la vérité chrétienne sur l'homme , cette vérité que Jean Paul II a tant de fois proclamée avec vigueur . Visiter les différents lieux où vécut Karol Wojtyla m'a donné l'opportunité de remercier le Seigneur pour le don de cet infatigable serviteur de l'Evangile , a en outre souligné le pape, évoquant aussi sa foi robuste, son humanité sensible et ouverte, son amour pour la beauté et la vérité, sa dévotion à la Vierge, son amour pour l'Eglise et surtout sa vocation à la sainteté .
Tous les chrétiens doivent témoigner en ce sens afin que l'humanité du troisième millénaire ne connaisse pas les tragédies dont témoigne le
camp d'extermination
".
A de tels lieux, a dit le pape Benoît XVI, "il n'y a pas d'autre réponse que la Croix du Christ, c'est-à-dire l'Amour divin descendu au fond des abysses du Mal pour sauver l'homme de sa capacité à se rebeller contre Dieu".
"Puisse l'homme d'aujourd'hui ne pas oublier ces lieux d'horreur et les autres usines de la mort par lesquelles le régime nazi tenta d'éliminer Dieu et de le substituer!", a conclu Benoît XVI. Puisse l'homme d'aujourd'hui "ne pas céder à la tentation de la haine raciale qui est à la base des pires formes de l'antisémitisme. Qu'il reconnaisse que Dieu est le Père de tous, qui nous appelle à bâtir ensemble dans le Christ un monde de justice, de vérité et de paix!".
C'est cela que nous voulons au Seigneur par l'intercession de Marie, qu'aujourd'hui en terminant le mois de mai, nous contemplons avec amour, visitant Elisabeth.
Après la catéchèse, le Pape a cité le Timor oriental, "pays en proie ces jours-ci à de violentes tensions, qui ont provoqué morts et destructions. J'encourage l'Eglise locale et les organisations catholiques à poursuivre leur assistance à la population en collaboration avec les structures internationales, je vous invite à prier la Vierge pour qu'elle soutienne et protège les efforts des pacificateurs des esprits et
des artisans d'un retour au calme".
Benoît XVI
Texte intégral:
Chers frères et soeurs,
Je désire aujourd'hui reparcourir, avec vous, les étapes du voyage apostolique
que j'ai pu accomplir ces jours derniers en Pologne. Je remercie l'épiscopat
polonais, en particulier les archevêques métropolitains de Varsovie et de
Cracovie, pour le zèle et l'attention avec lesquels ils ont préparé cette
visite. Je renouvelle l'expression de ma reconnaissance au président de la
République et aux diverses autorités du pays, ainsi qu'à tous ceux qui ont
collaboré à la grande réussite de cet événement. Je désire surtout dire un grand
« merci » aux catholiques et au peuple polonais tout entier, que j'ai senti se
serrer autour de moi dans une étreinte riche de chaleur humaine et spirituelle.
Et un grand nombre d'entre vous l'ont vu à la télévision. C'était une véritable
expression de la catholicité, de l'amour pour l'Eglise, qui s'exprime dans
l'amour pour le Successeur de Pierre.
Après l'arrivée à l'aéroport de Varsovie, la cathédrale de cette importante
ville a été le lieu de mon premier rendez-vous réservé aux prêtres, le jour même
du 50e anniversaire de l'ordination sacerdotale du cardinal Józef Glemp, Pasteur
de cet archidiocèse. Ainsi, mon pèlerinage a commencé sous le signe du sacerdoce
et il s'est ensuite poursuivi par un témoignage de sollicitude oecuménique,
rendu dans l'église luthérienne de la Très Sainte Trinité. A cette occasion, uni
avec les représentants des diverses Eglises et communautés ecclésiales qui
vivent en Pologne, j'ai réaffirmé la ferme intention de considérer l'engagement
pour la reconstitution de l'unité pleine et visible entre les chrétiens comme
une véritable priorité de mon ministère. Il y a ensuite eu la solennelle
Eucharistie sur la Place Pilsudski, remplie de monde, au centre de Varsovie. Ce
lieu, où nous avons célébré solennellement et avec joie l'Eucharistie, a
désormais acquis une valeur symbolique, ayant accueilli des événements
historiques tels que les messes célébrées par Jean-Paul II et la messe des
funérailles du cardinal-primat Stefan Wyszynski, ainsi que plusieurs messes
d'intention qui connurent une grande affluence après la mort de mon
prédécesseur.
Dans mon programme ne pouvait manquer la visite aux sanctuaires qui ont marqué
la vie du prêtre et de l'évêque Karol Wojtyla, trois en particulier: ceux de
Czestochowa, de Kalwaria Zebrzydowska et de la Divine Miséricorde. Je ne pourrai
jamais oublier la halte dans le célèbre Sanctuaire marial de Jasna Gorá. Sur ce
Clair Mont, cour de la nation polonaise, comme dans un cénacle idéal, de très
nombreux fidèles et en particulier des religieux, des religieuses, des
séminaristes et des représentants des Mouvements ecclésiaux se sont recueillis
autour du successeur de Pierre pour se placer avec moi à l'écoute de Marie. A
partir de la merveilleuse méditation mariale que Jean-Paul II a donnée à l'Eglise
dans l'Encyclique Redemptoris Mater, j'ai voulu reproposer la foi comme attitude
fondamentale de l'esprit – qui n'est pas seulement quelque chose d'intellectuel
ou de sentimental – la foi véritable touche la personne tout entière: ses
pensées, ses sentiments d'affection, ses intentions, ses relations, sa dimension
corporelle, ses activités, son travail quotidien. Ensuite, en visitant le
merveilleux sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowska, non loin de Cracovie, j'ai
demandé à la Vierge des Douleurs de soutenir la foi de la communauté ecclésiale
dans les moments de difficulté et d'épreuve; l'étape suivante au sanctuaire de
la Divine Miséricorde, à Lagiewniki, m'a donné l'occasion de souligner que seule
la Divine Miséricorde éclaire le mystère de l'homme. Dans le couvent proche de
ce sanctuaire, en contemplant les plaies lumineuses du Christ ressuscité, Soeur
Faustyna Kowalska reçut un message de confiance pour l'humanité, le message de
la Miséricorde divine dont Jean-Paul II s'est fait l'écho et l'interprète, et
qui est réellement un message central, surtout pour notre époque: la Miséricorde
comme force de Dieu, comme limite divine contre le mal du monde. J'ai voulu
visiter d'autres « sanctuaires » symboliques: je veux parler de Wadowice,
localité devenue célèbre car c'est là que Karol Wojtyla est né et a été baptisé.
Visiter ce lieu m'a offert l'opportunité de rendre grâce au Seigneur pour le don
de cet inlassable serviteur de l'Evangile. Les racines de sa foi robuste, de son
humanité si sensible et ouverte, de son amour pour la beauté et la vérité, de sa
dévotion à la Vierge, de son amour pour l'Eglise et surtout de sa vocation à la
sainteté, se trouvent dans cette ville, où il a reçu sa première éducation et
formation. Un autre lieu cher à Jean-Paul II est la cathédrale de Wawel, à
Cracovie, un lieu symbolique pour la nation polonaise: dans la crypte de cette
cathédrale, Karol Wojtyla célébra sa première messe.
Une autre très belle expérience a été la rencontre avec les jeunes, qui a eu
lieu à Cracovie, dans le Parc de Blonie. Aux jeunes, venus en grand nombre, j'ai
symboliquement remis la « Flamme de la miséricorde », afin qu'ils soient dans le
monde des hérauts de l'amour et de la Miséricorde divine. Je me suis arrêté avec
eux pour méditer sur la parabole évangélique de la maison construite sur le roc
(cf. Mt 7, 24-27), lue également aujourd'hui, au début de cette audience. Je me
suis arrêté pour réfléchir sur la Parole de Dieu également dimanche matin,
solennité de l'Ascension, au cours de la célébration conclusive de ma visite.
Cela a été une rencontre liturgique animée par une participation extraordinaire
des fidèles, dans le même parc où, la veille au soir, s'était déroulé le
rendez-vous avec les jeunes.
J'ai saisi l'occasion pour renouveler au sein du peuple polonais l'annonce
merveilleuse de la vérité chrétienne sur l'homme, créé et racheté dans le
Christ; cette vérité que Jean-Paul II a proclamée tant de fois avec vigueur pour
encourager chacun à être fort dans la foi, dans l'espérance et dans l'amour.
Demeurez forts dans la foi! Telle est la consigne que j'ai laissée aux fils de
la bien-aimée Pologne, en les encourageant à persévérer dans la fidélité au
Christ et à l'Eglise, pour que la contribution de leur témoignage évangélique ne
manque pas à l'Europe et au monde. Tous les chrétiens doivent se sentir engagés
à rendre ce témoignage, pour éviter que l'humanité du troisième millénaire
puisse encore connaître des horreurs semblables à celles tragiquement évoquées
par le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.
C'est précisément dans ce lieu tristement célèbre dans le monde entier que j'ai
voulu m'arrêter avant de revenir à Rome. Dans le camp d'Auschwitz-Birkenau,
ainsi que dans d'autres camps semblables, Hitler fit exterminer plus de six
millions de juifs. A Auschwitz-Birkenau moururent également environ 150.000
Polonais et des dizaines de milliers d'hommes et de femmes d'autres
nationalités. Face à l'horreur d'Auschwitz, il n'y a pas d'autre réponse que la
Croix du Christ: l'Amour descendu jusqu'au fond de l'abîme du mal, pour sauver
l'homme à sa racine, où sa liberté peut se rebeller à Dieu. Que l'humanité
d'aujourd'hui n'oublie pas Auschwitz et les autres « usines de mort » dans
lesquelles le régime nazi a tenté d'éliminer Dieu pour prendre sa place! Qu'elle
ne cède pas à la tentation de la haine raciale qui est à l'origine des pires
formes d'antisémitisme! Que les hommes recommencent à reconnaître que Dieu est
le Père de tous et qu'il nous appelle tous en Christ à construire ensemble un
monde de justice, de vérité et de paix! Voilà ce que nous voulons demander au
Seigneur par l'intercession de Marie qu'aujourd'hui, en concluant le mois de
mai, nous contemplons diligente et pleine d'amour rendant visite à sa parente
âgée Elisabeth.
Le pape a adressé les paroles suivantes aux pèlerins de
langue française:
J'accueille avec joie les pèlerins de langue française, en particulier les
membres de l'Ambassade de France près le Saint-Siège, le détachement de l'armée
de l'air française d'Orléans et le groupe de l'école internationale de formation
et d'évangélisation de Paray-le-Monial. Que ce temps de préparation à la
Pentecôte vous permette d'accueillir les dons de l'Esprit Saint avec un coeur
ouvert et généreux!
Benoît XVI: audience du mercredi 31 mai
:
Benoît XVI
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Benoît XVI
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
31.05.2006 - BENOÎT XVI
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