Williamson, l'instrument rêvé pour
mettre Benoît XVI dans l'embarras |
 |
Le 31 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- L'obscur Williamson n'intéresse bien entendu absolument
personne, d'ailleurs, il retombera dès demain dans l'oubli total, mais
il était l'instrument rêvé pour mettre Benoît XVI dans l'embarras.
Comment en effet mieux discréditer le Saint-Père, même le détruire
médiatiquement, qu'en brandissant l'accusation qui tue, impensable en ce
qui le concerne, d'antisémitisme?
|
Le pape Benoît XVI -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Williamson, l'instrument rêvé pour
mettre Benoît XVI dans l'embarras
Le Pape n'ira pas en Israël ? Tant mieux ! - Paolo Rodari interroge le
"chef" des rabbins italiens. - Et réflexions sur une manipulation "hénaurme".
Le 31 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
Il apparaît de plus en plus que toute cette histoire est cousue de très gros
fil blanc. C'est une manipulation - encore plus tordue et mieux élaborée que
celle de
Ratisbonne. Elle plonge en tout cas ses racines plus loin qu'avec le
décret du 23 janvier. L'annonce de la prochaine visite du Saint-Père en
Terre Sainte en est la dernière manifestation visible.
Tout était prêt (devons-nous rappeler que, dès l'annonce
faite par Tornielli, deux jours avant l'annonce officielle, les rabbins
d'Italie et d'ailleurs menaçaient déjà le Pape de rompre toute relation, et
de considérer comme une offense irréparable la levée des excommunications?),
il ne restait plus qu'à mettre le feu à la mèche, et les propos de
Williamson, opportunément gardés sous le coude depuis deux mois "au cas où",
n'ont rien à voir avec le déclenchement de la crise, ils ont simplement
servi de prétexte après. La soi-disant défaillance de la "communication" du
Vatican n'est pas davantage en cause.
D'ailleurs, une station de radio comme Europe 1, qui ne s'intéresse jamais
au Pape, qui ne couvre aucun de ses déplacements, même pas sa visite en
France, annonçait dès le vendredi 23 janvier au soir (rappelons
que c'était le jour de la publication du décret): "Un des évêques
réhabilités a tenu des propos négationnistes, on n'a pas fini d'en parler" !
Etrange réactivité, sur une "rubrique" qu'ils ont l'habitude d'ignorer
entièrement.
Car l'obscur Williamson n'intéresse bien entendu absolument personne,
d'ailleurs, il retombera dès demain dans l'oubli total, mais il était
l'instrument rêvé pour mettre Benoît XVI dans l'embarras.
Comment en effet mieux discréditer le Saint-Père, même
le détruire médiatiquement, qu'en brandissant l'accusation qui tue,
impensable en ce qui le concerne, d'antisémitisme?
Un enfant de 5 ans pourrait comprendre que, même si "le crime" profite aussi
à ceux qui, au sein de la fraternité SSPX ne souhaitent pas le rapprochement
avec Rome (ils existent sans aucun doute), ils
ne peuvent pas être à l'origine de celui-ci, pour la raison très simple
qu'ils n'ont STRICTEMENT AUCUN ACCES AUX MEDIAS. Sinon lorsqu'il s'agit de
les ridiculiser et les étriller.
J'attends que quelqu'un me prouve le contraire. A ce point, je ne suis pas
loin de croire que Williamson est ce que, dans le jargon des forums de
discussion sur Internet, on nomme un "troll".
Interview du rabbin Giuseppe Laras: « le Pape a bien
parlé, mais le voyage en Terre Sainte est lointain » ( Le rabbin Laras
est le chef des rabbins italiens.)
La journée la plus difficile dans les rapports entre le Vatican et le monde
juif après les polémiques suscitées par la révocation de l'excommunication
des quatre évêques lefebvristes, s'est conclue hier par une trêve. Le
Rabbinat d'Israël qui dans la matinée avait fait craindre la possibilité
d'interrompre définitivement les relations et le dialogue avec le Saint
Siège, a en fait exprimé par la voix de son directeur, Oded Wiener, sa
satisfaction pour les mots prononcés à leur intention hier par le Pape au
cours de l'audience
générale : « Un grand pas en avant » a dit Wiener. Et encore :
cette déclaration du Pape est « une déclaration très importante pour nous
juifs et pour le monde entier ».
Benoît XVI avait exprimé sa « solidarité aux frères juifs », en
soulignant combien la Shoah reste « un avertissement contre tout oubli et
la négation ou le réductionnisme ». Et aux lefebvristes, auxquels dans «
un acte de paternelle miséricorde » il a voulu révoquer
l'excommunication, il avait demandé l'engagement de réaliser la « pleine
communion avec l'Église en reconnaissant le Concile Vatican II ». Dans le
même temps à Ratisbonne (c'est le diocèse où réside
Williamson) l'évêque Gerhard Ludwig a banni l'évêque lefebvristes
des églises citadines.
- Rabbin Giuseppe Laras, hier le Pape a exprimé sa
solidarité aux juifs en condamnant aussi le négationnisme et le
réductionnisme. Sont-ce des mots suffisants pour calmer les polémiques
surgies après la révocation de l'excommunication aux lefebvristes et à
l'évêque négationniste Richard Williamson ?
- Les mots du Pape doivent être accueillis avec soulagement parce qu'ils
réaffirment une prise de distance importante par rapport à Williamson et, en
même temps, une ferme condamnation de la Shoah. Disons que ce sont les mots
que tous les juifs désirent entendre.
- Mais ces mots sont-ils suffisants pour vous ?
- Oui, même si ils auraient dû être prononcés plus tôt. Si le Pape avait
parlé avant (ndt: à qui?), si le timing du
Vatican avait été meilleur, beaucoup de polémiques n'auraient pas eu lieu.
Ou, au moins, la polémique ne serait pas arrivée à ces sommets d'âpreté.
J'espère que dans le futur, cette erreur servira de leçon. Aussi parce que
nous juifs, nous n'aimons pas intervenir sur ces thèmes.
- Cependant immédiatement après la sortie du décret
d'excommunication et la montée des polémiques sur Williamson, le
porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi, est intervenu…
- Il est évident que cela ne peut pas suffire que le père Lombardi explique
que les deux choses - excommunication aux lefebvristes et négationnisme de
Williamson - sont distinctes. Vu l'énormité des déclarations de Williamson
il fallait dire plus.
- Selon le Jérusalem Post le rabbinat d'Israël aurait
décidé d'interrompre les rapports avec le Vatican. Ensuite cependant le
directeur général du rabbinat, Oded Wiener, a dit que les mots du Pape sont
un pas en avant. Que se passera t'il dans les rapports Vatican-Juifs ?
- Je n'ai pas de boule de cristal. Je crois qu'un certain mécontentement
exprimé par le rabbinat est encore vivace. Personnellement, je suis
solidaire avec le rabbinat, compte tenu que l'immense majorité de la
population israélienne sur cet événement pense de la même manière que les
rabbins de Jérusalem, c'est-à-dire considère que le Vatican a tenu une
position contradictoire.
- À ce point, un voyage du Pape en Terre Sainte est-il
encore concevable?
- Aujourd'hui je dis non. Je ne sais pas demain. Mais aujourd'hui je dis
non.
- Pourquoi ?
- Il n'y a pas les conditions. Il y a trop d'irritation et trop de suspicion
sur cet événement. Il faut laisser décanter un peu les choses avant de
prendre une décision sur ce sujet. Il faut, en particulier, que le rabbinat
d'Israël métabolise ce qui est arrivé.
- D'autres éclaircissements de la part du Pape ou du
Vatican serviront-ils à quelque chose ?
- Je ne crois pas que d'autres mots soient nécessaires. Aussi parce que
souvent, de nouveaux propos sur nous allument des nouveaux feux. Et
sincèrement de nouveaux feux, on n'en sent vraiment pas la nécessité. Je
crois plutôt qu'il est nécessaire de laisser passer un peu temps, oui. Au
contraire, paradoxalement maintenant on aimerait un peu de silence.
- Selon vous, les lefebvristes ont le droit d'être
dans l'Église ?
- Dans l'Église ils me semblent avant tout un corps étranger. Je voudrais
dire qu'ils me semblent un cancer. Le Vatican souhaite qu'avec les
lefebvristes on puisse arriver avec le temps à la pleine communion. Mais les
lefebvristes la veulent-ils vraiment la pleine communion ? De toute façon
tolérer la présence de quelqu'un comme Williamson est absurde. Comme il est
absurde de cracher sur un crime terrible comme l'a été la Shoah. Je pense
que si un homme en arrive à dire ce qu'a dit Williamson, cela signifie que
dans son esprit, il y il a quelque chose terriblement mauvais, quelque chose
qui me fait horreur.
- L'antisémitisme est un sentiment seulement propre à
Williamson ?
- Je souhaite que oui. Même si dans la non acceptation du Concile Vatican II
par les lefebvristes, il y a une aversion des nouveaux rapports avec les
juifs ouverts par les conquêtes des conciliaires. Ce point ne doit pas être
oublié. L'aversion lefebvriste à Vatican II a en soi des sentiments
d'aversion aux nouveaux rapports Église catholique-monde juif.
29 janvier, 2009 Il Riformista (
http://www.paolorodari.com/)
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 31.01.2009 -
T/Eglise |