Benoît XVI a remis une « boussole »
aux jeunes Africains |
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Le 30 octobre 2009 -
(E.S.M.)
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Que retenir du Synode pour l’Afrique ?
Le Pape Benoît XVI a rappelé le besoin qu’a le continent de « réconciliation », de
« justice » et de « paix » et les persécutions dont les chrétiens font
l’objet. En même temps, il évoque la réponse de l’Église qui suscite un
nouvel élan pour « l’annonce de l’Évangile » et pour « l’action de la
promotion humaine ».
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Benoît XVI a remis une « boussole »
aux jeunes Africains
Que retenir du Synode pour l’Afrique ?
Le 30 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Benoît XVI a remis, le 10 octobre, une « boussole » aux jeunes
Africains à la fin de la prière du
chapelet « pour l’Afrique et avec l’Afrique » : son
encyclique sociale
Caritas in Veritate. Des milliers d’étudiants se sont
unis à la prière mariale, via satellite, depuis les campus, les universités
et les églises du Caire, de Nairobi, de Khartoum, de Johannesburg,
d’Onitsha, de Kinshasa, de Maputo, de Ouagadougou.
Quinze étudiants africains présents en la salle Paul VI ont reçu
l’encyclique des mains du Pape, et les autres étudiants, dans leurs pays.
« Chers jeunes, a dit le Pape, je vous confie l’encyclique Caritas in
Veritate dans laquelle je rappelle l’urgence d’élaborer une nouvelle
synthèse humaniste qui renoue les liens entre l’anthropologie et la
théologie ». Et voici une notion qui fait irruption dans le synode, et on
l’a peu souligné : il faut cultiver – généreusement - la charité de
l’intelligence. « Je vous demande d’être dans l’Église et dans la société,
déclare le Pape, des opérateurs de la charité intellectuelle, nécessaire
pour affronter les grands défis de l’histoire contemporaine ».
« Soyez dans les universités des chercheurs sincères et passionnés de la
vérité, construisant des communautés académiques de haut niveau
intellectuel, où il est possible d’exercer et de jouir de cette rationalité
ouverte et ample qui ouvre la route à la rencontre avec Dieu ». C’est une
dimension importante de « la nouvelle évangélisation en Afrique ».
De l’Afrique à l’Afrique, par l’Afrique
Les communautés africaines ont été impliquées dès le début dans le processus
synodal. Benoît XVI souligne combien les travaux romains sont fondés sur la
consultation de la base.
Pour ce qui est des principaux thèmes, retenons que le Pape souligne
l’importance de la famille africaine qui « constitue en Afrique la cellule
première de la société » mais non moins exposée aux dangers, représentés
notamment par des « courants idéologiques » venus de l’extérieur.
Le Pape rappelle aussi le besoin qu’a le continent de « réconciliation », de
« justice » et de « paix » et les persécutions dont les chrétiens font
l’objet. En même temps, il évoque la réponse de l’Église qui suscite un
nouvel élan pour « l’annonce de l’Évangile » et pour « l’action de la
promotion humaine ».
Il faut, affirme le Pape, que « personne ne soit privé du nécessaire pour
vivre » et que « tous puissent mener une existence digne d’un être humain
».
Ni politisation ni spiritualisme
Et ce n’est ni irénisme ni de l’utopie. Le Pape se réjouit - il l’a confié
aux membres du synode avec lesquels il a
déjeuné le 24 octobre - du « bon
travail » effectué, « avec l’aide du Seigneur », alors que le « défi »
était « difficile ».
La tentation était double : soit « politiser le thème » de la
réconciliation, la justice et la paix, et « parler moins en pasteurs et plus
en politiques » (une « compétence qui n’est pas la nôtre
», fait-il
remarquer) ; soit de « se retirer dans un monde purement spirituel, dans un
monde abstrait et beau, mais qui n’est pas réaliste ».
Le Pape tranche : « Le discours d’un pasteur » doit « toucher la réalité »,
mais « du point de vue de Dieu et de sa Parole ». Le défi, se réjouit le
Pape, a été relevé avec succès, ce qui se ressentira dans l’élaboration de
son exhortation apostolique « post-synodale ».
Courage, lève-toi !
« Courage, lève toi ! », « tu n’es pas seule »,
déclare Benoît XVI qui
invite l’Afrique à prendre « le chemin d’une nouvelle évangélisation avec le
courage qui vient de l’Esprit Saint ».
Dans l’homélie finale, Benoît XVI affirme que la paix véritable « n’exclut
personne », mais « s’ouvre à l’apport de toutes les personnes de bonne
volonté, au-delà des appartenances religieuses, ethniques, linguistiques,
culturelles et sociales respectives ».
« Dans une telle mission, toi, Église pèlerine dans l’Afrique du IIIe
millénaire, tu n’es pas seule », a insisté Benoît XVI : « Toute l’Eglise
catholique est proche de toi, par la prière et la solidarité, et, du Ciel,
les saints et les saintes africaines t’accompagnent ».
Et, au cœur du synode pour l’Afrique, le pape a canonisé cinq témoins de
l’amour du Christ, dont le Père Damien, apôtre des lépreux de Molokaï et
sainte Jeanne Jugan, servante des pauvres sans frontières. En somme, ce que
le pape attend de l’Afrique c’est une armée de saints modernes, dans tous
les milieux.
Il fait observer, à partir des témoignages, que « même dans les moments les
plus sombres de l’histoire humaine, l’Esprit Saint est à l’œuvre et
transforme les cœurs des victimes et des persécuteurs pour qu’ils se
reconnaissent frères ».
Cette force de réconciliation se communique ainsi à toute la société : «
l’Église réconciliée est un puissant levain de réconciliation dans les pays
et sur tout le continent africain ».
Pour un nouveau modèle de développement
S’appuyant sur l’encyclique de Paul VI
Populorum Progressio- qu’il cite
abondamment dans Caritas in Veritate, le Pape a rappelé l’importance de
conjuguer évangélisation et promotion humaine, en encourageant « un
développement respectueux des cultures locales et de l’environnement » pour
« faire sortir les peuples africains de l’esclavage de la faim et de la
maladie ».
Pour cette tâche au niveau universel, il appelle d’ailleurs un Africain, le
cardinal Turkson, archevêque de Cape Coast, au Ghana, rapporteur au synode,
à reprendre le flambeau des mains du cardinal Martino comme
présiden du
conseil pontifical Justice et Paix. Toute l’Église concernée
Or, ce synode pour l’Afrique concerne toute l’Eglise, avait insisté le
secrétaire général du synode, Mgr Nikola Eterovic. Le Pape demande à chacun
« un geste de partage matériel et spirituel pour aider les jeunes Églises
des pays les plus pauvres ».
Le synode a été traversé par un souffle d’espérance : le Royaume de Dieu «
est déjà présent dans le monde comme une force d’amour, de liberté, de
solidarité, de respect de la dignité de tout homme, et la communauté
ecclésiale se sent poussée dans son cœur par l’urgence de travailler afin
que la souveraineté du Christ se réalise pleinement », a fait observer le
Pape.
Texte intégral sur
France catholique

Sources : France
catholique
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.10.2009 -
T/Synode Afrique |