Prier pour les défunts est une noble pratique,
rappelait Benoît XVI |
 |
Le 30 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Tous les ans, la Toussaint et le
Jour des défunts se succèdent, les 1er et 2 novembre, au point d'être
associés. Complémentaires, ces deux fêtes religieuses sont cependant
bien distinctes.
|
Prier
pour nos défunts -
Pour agrandir l'image:
►
C'est ici
Savoir distinguer la Toussaint du 2 novembre
Pour être saints, indiquait Benoît XVI
l'an dernier, il ne
faut cependant pas effectuer des actions et des œuvres extraordinaires, ni
posséder des charismes singuliers, "il est nécessaire avant tout d’écouter
Jésus puis de le suivre sans perdre courage face aux difficultés"
Historique :
Le plus souvent, un amalgame est fait entre la fête
de tous les saints et le jour de prière
pour les défunts. Depuis le XIXe siècle, il est de tradition de
fleurir les tombes à la Toussaint, jour férié propice aux déplacements pour
se recueillir en souvenir des personnes aimées et disparues. Manière
d'honorer la mémoire des défunts de nos familles, de renouer des liens avec
ceux qui nous ont précédés. Mais comment ne pas faire de confusion entre le
1er et le 2 novembre ?
En premier lieu, il faut savoir que la fête de la Toussaint et la
commémoration des morts, le jour suivant, ne tirent pas leur origine des
textes bibliques. La Toussaint fut instituée par l'Église entre le IVe et le
IXe siècle, en réponse à la situation de l'époque : en effet, après les
persécutions, l'Église a voulu se souvenir de tous ceux qui ont offert leur
vie à cause de leur foi chrétienne. Une fête de tous les martyrs a donc été
instituée à Antioche, en Orient, le 13 mai, à partir du IVe siècle. Au VIe
siècle, cette fête s'est diffusée à Rome, à l'occasion de la transformation
du Panthéon, temple païen consacré à tous les dieux, en une église dédiée à
tous les martyrs, sous le nom de Sainte-Marie-des-Martyrs.
Vers 830, le pape Grégoire IV transféra cette fête au 1er novembre et
retendit à « tous les saints », c'est-à-dire à l'ensemble des personnes que
l'Église reconnaît pour leur vie exemplaire et proche de Dieu. Depuis lors,
cette date s'est maintenue.
La commémoration des fidèles défunts est un héritage de la lecture, dans les
monastères, du « rouleau des défunts », mémento où l'on rappelle le nom des
frères défunts d'une abbaye ou d'un ordre afin de solliciter la miséricorde
de Dieu pour ceux qui ne participent « pas encore » pleinement à sa vie, à
sa béatitude.
En 1031, l'abbé Odilon a ordonné la célébration d'une « messe solennelle
pour les morts qui dorment en Christ » dans tous les monastères de l'ordre
de Cluny. L'Église ayant approuvé cette décision, une journée spéciale de
commémoration des défunts a donc été instituée au lendemain de la Toussaint,
le 2 novembre. Elle s'est 1 généralisée et a été officialisée au XIe siècle.
Lors de la liturgie de l'Eucharistie (messe), ces deux événements,
clairement distincts, sont soulignés dans chaque
prière eucharistique après la consécration du pain et du vin. La Toussaint
est une fête joyeuse, qui témoigne de l'espérance chrétienne devant la mort
; les croyants reconnaissent qu'ils sont appelés à ressusciter un jour avec
le Christ. Les chrétiens sont ainsi associés à sa résurrection et au bonheur
éternel promis.
Lors de la
Fête de la Toussaint, est lu le message des Béatitudes
(Matthieu 5,1-12) qui a été vécu par tous les saints reconnus officiellement par l'Église
(canonisés) et les saints anonymes qui ont répondu à l'appel du Seigneur.
Par ailleurs, le 2 novembre, ou le dimanche qui suit, dans toutes les
paroisses, les noms des défunts dont les obsèques ont été célébrées au cours
de l'année, sont rappelés.
Une question délicate
Établir la différence entre Toussaint et fête des morts, nécessite beaucoup
de pédagogie. En effet, les fidèles ont souvent une vision floue de ce qui
se passe après la mort. Pour eux, le défunt s'en va tout simplement vers
Dieu. Sans contredire cette affirmation, je ne renonce jamais à rappeler la
distinction que l'Église établit entre les deux dates :
le 1er novembre fête tous ceux dont on a la certitude
qu'ils sont dans la gloire de Dieu. Le lendemain est dédié aux
défunts qui empruntent un chemin de purification vers la grâce. J'adresse
systématiquement aux familles touchées par un deuil au cours de l'année
écoulée une invitation à venir prier le 2 novembre. Ce jour-là, nous nous
rendons au cimetière, où je cite le nom de chacun des défunts. Le soir, une
célébration prolonge la prière. Je souligne combien cette prière pour les
morts est une prière utile, séculaire, hors du temps : on y demande que le
défunt soit introduit dans la gloire de Dieu. Les personnes conviées sont
toujours sensibles à l'attention que l'Église leur porte. L'idéal serait de
maintenir le contact avec ces familles en deuil. -
Michel Plagniol,
Prêtre à Gigean (Hérault)
Faire preuve de pédagogie
La distinction que l'Église établit entre les défunts qui accèdent
directement à la lumière de Dieu et ceux qui n'y accèdent qu'après un temps
de purification n'est pas toujours bien perçue par les proches. « Mais
alors, qu'advient-il de mon père, de ma sœur ? » Dans ces moments
difficiles, comment proposer une parole d'espérance ? Première bonne
nouvelle : la foule des saints à l'honneur le 1er novembre ne se limite pas
aux saints canonisés, « labellisés ». Ces saints, innombrables, sont
présents jusque dans notre entourage ! Deuxième bonne nouvelle : pour les
chrétiens, qui placent leur espérance dans la résurrection, tout ne prend
pas fin avec la mort. La purification se poursuit et Dieu continue d'agir
pour les hommes. Toute mort est donc une naissance à
la vie éternelle, que nous soyons directement ou indirectement
sanctifiés. C'est pourquoi la « fête des morts » du 2 novembre est si
intimement liée à la Toussaint. Chaque année, beaucoup de gens viennent la
célébrer. Lorsqu'ils entendent le nom de leur défunt, les proches apportent
un lumignon devant l'autel. L'atmosphère est à l'apaisement. Pour les
participants qui se sont éloignés de l'Église, plus nombreux qu'à la
Toussaint, il faut être pédagogue. Le lien avec le Christ ressuscité n'est
pas toujours facile à établir. -
Christian Delorme, Prêtre à Lyon (Rhône)
Évangile du jour - 30è jeudi du temps ordinaire, année C, Fête de la
Toussaint
Repères :
Le sens de la visite des cimetières
- "Penser sans peur au mystère de la mort, pour
l’affronter avec sérénité", encourage Benoît XVI : ►
Benoît XVI
Le Pape Benoît XVI, lors de la solennité de la
Toussaint 2006 a souligné: "être Saint signifie : vivre dans la proximité de
Dieu, vivre dans sa famille" : ►
la Sainteté est un don de Dieu
Sources: Témoignages recueillis par Samuel Lieven
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.10.2007 - BENOÎT XVI
- T/Eglise |