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Benoît XVI: la Sainteté est un don de Dieu
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ROME, jeudi 9 novembre 2006 -
(E.S.M.) - Le Pape Benoît XVI, lors de la solennité de la
Toussaint a souligné: "être Saint signifie : vivre dans la proximité
de Dieu, vivre dans sa famille. C’est notre vocation à tous, répétée
avec vigueur par le Concile Vatican II, et proposée à nouveau
aujourd’hui d’une manière solennelle à notre attention".
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Le pape Benoît XVI célèbre la Toussaint
Benoît XVI: la
Sainteté est un don de Dieu
"Etre Saint signifie : vivre dans la proximité de
Dieu, vivre dans sa famille" Synthèse de l'homélie du Saint Père
Lire le texte intégral:
(1)
Le Pape Benoît XVI a célébré la solennité de la
Toussaint : "être Saint signifie : vivre dans la
proximité de Dieu, vivre dans sa famille. C’est notre vocation à
tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II, et proposée à nouveau
aujourd’hui d’une manière solennelle à notre attention".
" La
liturgie nous invite à partager la joie céleste des Saints, à en savourer la
joie. Les Saints ne sont pas une caste restreinte d’élus, mais une foule
innombrable, vers laquelle la liturgie nous exhorte à porter le regard. Dans
une telle multitude il n’y a pas seulement les saints officiellement
reconnus, mais les baptisés de toute époque et nation, qui ont cherché à
accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons pas
les visages ni les noms de la majorité d’entre eux, mais avec les yeux de la
foi nous les voyons briller, comme des astres pleins de gloire, dans le
firmament de Dieu." C’est par cette exhortation à la "joie céleste" que le
Saint-Père Benoît XVI a commencé son homélie lors de la messe célébrée dans
la basilique vaticane le jour où l’Eglise fête la solennité de la Toussaint,
le mercredi 1er novembre.
Dans la première Lecture proclamée durant
la messe, l’Apocalypse décrit les Saints comme "une multitude immense, que
personne ne pouvait compter, de toute nation, race, peuple et langue". "Ce
peuple comprend les Saints de l’Ancien Testament, à partir d’Abel le juste
et du fidèle Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux
martyrs du début du christianisme et les bienheureux et les saints des
siècles successifs, jusqu’au témoins du Christ de notre époque - a expliqué
le Pape -. Leur point commun est la volonté d’incarner l’Evangile dans leur
existence, mus par l’élan de l’animateur éternel du peuple de Dieu qu’est l’Esprit-Saint".
La célébration des Saints, regarder leur exemple lumineux, doit "réveiller
en nous le grand désir d’être comme les saints : heureux de vivre proches de
Dieu, dans sa lumière, dans la grande famille des amis de Dieu.
Etre Saint signifie : vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa
famille. C’est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile
Vatican II, et proposée à nouveau aujourd’hui d’une manière solennelle à
notre attention".
Pour être saints, il ne faut toutefois pas
accomplir des actions et des œuvres extraordinaires, ni posséder des
charismes exceptionnels, "il est nécessaire avant tout d’écouter Jésus puis
de le suivre sans perdre courage face aux difficultés". Effectivement le
Pape a souligné comment "toute forme de sainteté, même en suivant des tracés
différents, passe toujours par le chemin de la croix, la vie du renoncement
à soi-même. Les biographies des Saints décrivent des hommes et des femmes
qui, dociles aux desseins de Dieu, ont affronté parfois des épreuves et des
souffrances indescriptibles, des persécutions et le martyre. L'exemple des
Saints est pour nous un encouragement à suivre les mêmes traces, à
expérimenter la joie de celui qui fait confiance à Dieu, parce que l’unique
vraie cause de tristesse et de malheur pour l’homme est de vivre éloigné de
Lui".
La sainteté, même si elle exige un effort constant de notre
part, "est possible pour tous parce que, plus qu’une œuvre de l’homme, elle
est avant tout un don de Dieu". Dans la deuxième Lecture de la messe,
l'apôtre Jean observe : "Voyez quel grand amour nous a donné le Père d’être
appelés enfants de Dieu et nous le sommes réellement !". "C’est donc Dieu
qui nous a aimés le premier et a fait de nous ses enfants adoptifs en Jésus
- a expliqué encore le Pape Benoît XVI -. Dans notre vie, tout est don de
son amour : comment rester indifférents devant un si grand mystère ? Comment
ne pas répondre à l’amour du Père céleste par une vie d’enfants
reconnaissants ? Combien par conséquent plus nous
imitons Jésus et nous Lui restons unis, plus nous entrons dans le mystère de
la sainteté divine”. L’Evangile de cette fête rapporte l’annonce
des Béatitudes. “En vérité, le Bienheureux par excellence c’est seulement
Lui, Jésus. Les Béatitudes nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus
et ainsi nous exprimons son mystère, le mystère de la Mort et de la
Résurrection, de la Passion et de la joie de la Résurrection. Ce mystère,
qui est mystère de la vraie béatitude, nous invite à la suite de Jésus et
ainsi à marcher vers cette béatitude. Dans la mesure où nous accueillons sa
proposition et nous nous mettons à sa suite - chacun selon ses circonstances
- nous pouvons participer aussi à sa béatitude”.
Le Pape a conclu
son homélie en invitant à invoquer les Saints “afin qu’ils nous aident à les
imiter et à nous engager à répondre avec générosité, comme ils l’ont fait, à
l’appel divin. Invoquons spécialement Marie, Mère du Seigneur et miroir de
toute sainteté”. (S.L.)
Texte intégral de l'homélie du Saint Père Benoît XVI
CHAPELLE PAPALE POUR LA SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS
HOMÉLIE DU
PAPE BENOÎT XVI
Basilique Vaticane
Mercredi 1er novembre 2006
Chers frères et soeurs,
Notre célébration eucharistique s'est ouverte par l'exhortation
"Réjouissons-nous tous dans le Seigneur". La liturgie nous invite à partager
l'exultation céleste des saints, à en goûter la joie. Les saints ne
constituent pas une caste restreinte d'élus, mais une foule innombrable,
vers laquelle la liturgie nous invite aujourd'hui à élever le regard. Dans
cette multitude, il n'y a pas seulement les saints officiellement reconnus,
mais les baptisés de chaque époque et nation, qui se sont efforcés
d'accomplir avec amour et fidélité la volonté divine. Nous ne connaissons
pas le visage ni même le nom de la plupart d'entre eux, mais avec les yeux
de la foi, nous les voyons resplendir, tels des astres emplis de gloire,
dans le firmament de Dieu.
Aujourd'hui, l'Eglise fête sa dignité de
"mère des saints, image de la cité céleste" (A. Manzoni), et manifeste sa
beauté d'épouse immaculée du Christ, source et modèle de toute sainteté.
Elle ne manque certes pas de fils contestataires et rebelles, mais c'est
dans les saints qu'elle reconnaît ses traits caractéristiques, et c'est
précisément en eux qu'elle goûte sa joie la plus profonde, souligne Benoît
XVI. Dans la première Lecture, l'auteur du Livre de l'Apocalypse les décrit
comme "une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, de toute nation,
race, peuple et langue" (Ap 7, 9). Ce peuple comprend
les saints de l'Ancien Testament, à partir d'Abel le juste et du fidèle
Patriarche Abraham, ceux du Nouveau Testament, les nombreux martyrs du début
du christianisme, les bienheureux et saints des siècles successifs,
jusqu'aux témoins du Christ de notre époque. Il sont tous unis par la
volonté d'incarner l'Evangile dans leur existence, sous l'impulsion de
l'éternel animateur du Peuple de Dieu qu'est l'Esprit Saint.
Mais "à
quoi sert notre louange aux saints, à quoi sert notre tribut de gloire, à
quoi sert cette solennité elle-même?". C'est par cette question que commence
une célèbre homélie de saint Bernard pour le jour de la Toussaint. C'est une
question que nous pourrions nous poser également aujourd'hui. Et la réponse
que le saint nous donne est tout aussi actuelle: "Nos saints - dit-il -
n'ont pas besoin de nos honneurs et et ils ne reçoivent rien de notre culte.
Pour ma part, je dois confesser que, lorsque je pense aux saints, je sens
brûler en moi de grands désirs" (Disc. 2; Opera Omnia Cisterc.
5, 364sqq). Telle est donc la signification de la solennité
d'aujourd'hui: en regardant l'exemple lumineux des saints, réveiller en nous
le grand désir d'être comme les saints: heureux de vivre proches de Dieu,
dans sa lumière, dans la grande famille des amis de Dieu. Etre saint
signifie: vivre dans la proximité de Dieu, vivre dans sa famille. Et telle
est notre vocation à tous, répétée avec vigueur par le Concile Vatican II,
et reproposée aujourd'hui de façon solennelle à notre attention.
Mais comment pouvons-nous devenir saints, amis de Dieu? Interroge Benoît XVI.
On peut répondre à cette interrogation tout d'abord par une négation: pour
être saint, il n'est pas nécessaire d'accomplir des actions et des oeuvres
extraordinaires, ni de posséder des charismes exceptionnels. On peut ensuite
répondre par une affirmation: il est nécessaire avant tout d'écouter Jésus,
et de le suivre sans se décourager face aux difficultés. "Si quelqu'un me
sert - nous avertit-Il - qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon
serviteur. Si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera" (Jn 12,
26). Celui qui a confiance en Lui et l'aime d'un amour sincère, comme
le grain de blé tombé en terre, accepte de mourir à lui-même. En effet, il
sait que celui qui veut garder sa vie pour lui-même la perd, et que celui
qui se donne, se perd, et trouve précisément ainsi la vie. (cf.
Jn 12, 24-25). L'expérience de l'Eglise démontre que toute forme de
sainteté, tout en suivant des parcours différents, passe toujours par le
chemin de la croix, le chemin du renoncement à soi-même. Les biographies des
saints décrivent des hommes et des femmes qui, dociles aux desseins divins,
ont parfois affronté des épreuves et des souffrances indescriptibles, des
persécutions et le martyre. Ils ont persévéré dans leur engagement, "ce sont
ceux qui viennent de la grande épreuve - lit-on dans l'Apocalypse - ils ont
lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau"
(v. 14). Leurs noms sont inscrits dans le livre de la vie
(cf. Ap 20, 12); leur demeure éternelle est le
Paradis. L'exemple des saints est pour nous un encouragement à suivre les
mêmes pas, à ressentir la joie de celui qui a confiance en Dieu, car
l'unique cause véritable de tristesse et de malheur pour l'être humain est
de vivre loin de Lui.
La sainteté exige un effort constant, mais
elle est à la portée de tous car, plus que l'oeuvre de l'homme, elle est
avant tout un don de Dieu, trois fois Saint (cf. Is 6, 3).
Dans la seconde Lecture, l'Apôtre Jean observe: "Voyez quelle manifestation
d'amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu.
Et nous le sommes!" (1 Jn 3, 1). C'est donc Dieu qui
nous a aimés en premier et qui, en Jésus, a fait de nous ses fils adoptifs.
Dans notre vie, tout est don de son amour: comment demeurer indifférents
face à un si grand mystère ? Comment ne pas répondre à l'amour du Père
céleste par une vie de fils reconnaissants ? Dans le Christ, il nous a fait
don de tout son être, et nous appelle à une relation personnelle et profonde
avec Lui. C'est pourquoi, plus nous imitons Jésus et demeurons unis à Lui,
plus nous entrons dans le mystère de la sainteté divine, souligne Benoît XVI.
Nous découvrons qu'Il nous aime de façon infinie, et cela nous pousse à
notre tour à aimer nos frères. Aimer implique toujours un acte de
renoncement à soi-même, de "se perdre soi-même" et, précisément ainsi, cela
nous rend heureux.
Ainsi, nous sommes arrivés à l'Evangile de cette
fête, à l'annonce des Béatitudes que nous venons d'entendre retentir dans
cette Basilique. Jésus dit: Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, heureux
les doux, heureux les affligés, heureux les affamés et les assoiffés de
justice, les miséricordieux, heureux les coeurs purs, les artisans de paix,
les persécutés pour la justice (cf. Mt 5, 3-10). En
vérité, le bienheureux par excellence est uniquement Lui, Jésus. En effet,
c'est Lui qui a véritablement une âme de pauvre, l'affligé, le doux,
l'affamé et assoiffé de la justice, le miséricordieux, le coeur pur,
l'artisan de paix; c'est Lui le persécuté pour la justice. Les Béatitudes
nous montrent la physionomie spirituelle de Jésus, et expriment ainsi son
mystère, le mystère de Mort et de Résurrection, de Passion, et de joie de la
Résurrection. Ce mystère, qui est le mystère de la véritable Béatitude, nous
invite à suivre Jésus et, ainsi, à nous acheminer vers elle. Dans la mesure
où nous accueillons sa proposition et nous nous plaçons à sa suite - chacun
selon ses conditions -, nous aussi, nous pouvons participer à sa béatitude.
Avec Lui, l'impossible devient possible et même un chameau peut passer par
le trou d'une aiguille (cf. Mc 10, 25); avec son aide,
et uniquement avec son aide, il est possible de devenir parfaits comme le
Père céleste est parfait (cf. Mt 5, 48).
Chers
frères et soeurs, entrons à présent dans le coeur de la Célébration
eucharistique, encouragement et aliment de sainteté. Dans quelques instants
deviendra présent de la façon la plus élevée le Christ, véritable Vigne, à
laquelle, en tant que sarments, sont unis les fidèles qui sont sur terre et
les saints du ciel. Ainsi se renforcera la communion de l'Eglise en
pèlerinage dans le monde avec l'Eglise triomphante dans la gloire. Dans la
Préface, nous proclamerons que les saints sont pour nous des amis et des
modèles de vie. Invoquons-les afin qu'ils nous aident à les imiter et
engageons-nous à répondre avec générosité, comme ils l'ont fait, à l'appel
divin. Invoquons en particulier Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute
sainteté, conclut Benoît XVI. Qu'Elle, la Toute Sainte, fasse de nous de
fidèles disciples de son fils Jésus Christ! Amen.
Sources: Vatican: © Copyright 2006 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 09.11.2006 - BENOÎT XVI |