Le pape Benoît XVI, fils du concile |
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Le 30 septembre 2008 -
(E.S.M.) -
La tâche du pape Benoît XVI, fils du concile, est d’en assumer
aujourd’hui les grandes espérances et aussi les grandes déceptions
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La Parole de Dieu -
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Le pape Benoît XVI, fils du concile
La parole de Dieu : Synode et Dialogue interreligieux -
Frédéric Manns, ofm
Le 30 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le mois d’octobre sera consacré à un
Synode sur la
parole de Dieu. Quarante ans après la publication de la constitution “Dei
Verbum” par Vatican II, le synode veut faire le point de la question.
Qu’est ce qui a été assimilé par l’Église de ce texte prophétique ? Les
quarante ans pour la Bible évoquent la traversée du désert après la sortie
d’Égypte. Le chiffre quarante renvoie également aux jours de la tentation de
Jésus au désert. En effet, l’Église qui attendait un nouveau printemps, a
connu des jours difficiles, une véritable traversée du désert, depuis le
concile Vatican II. L’hiver a été plus long que prévu.
La tâche du pape Benoît XVI, fils du concile, est d’en assumer aujourd’hui
les grandes espérances et aussi les grandes déceptions. D’où sa
détermination à en défendre l’interprétation en continuité avec la grande
tradition, en proposant parfois une lecture restrictive qui ne fait pas
toujours l’unanimité dans l’Église. Le pape Benoît XVI doit assumer à la
fois l’héritage de ses prédécesseurs et inventer une nouvelle façon d’être
chef de file de l’Église catholique. Au coeur de sa pensée et de son action
se joue une lutte contre le “relativisme” et l’esprit d’Assise mal compris,
une anxiété profonde vis-à-vis de la culture occidentale où la référence à
Dieu tend à disparaître, où le subjectivisme triomphe, où l’idéologie
rationaliste est toujours plus autosuffisante, malgré les menaces claires
qu’elle présente pour l’humanité.
Benoît XVI sait très bien que l’Église est l’oeuvre de l’Esprit. Relancer un
processus de retour aux sources ne peut être que bénéfique. Basile et
François d’Assise l’ont expérimenté. Pour la première fois Vatican II avait
affirmé la suprématie de l’Écriture sur la hiérarchie. Revenir à l’Écriture
c’est donc inviter les évêques et l’Église entière à faire un examen de
conscience. L’Église est-elle fidèle ou non au message
de son maître et Seigneur ? La volonté
de puissance n’est pas encore éliminée dans de nombreux milieux
ecclésiastiques. La fidélité à l’Esprit qui a inspiré les auteurs sacrés ne
peut pas être mise entre parenthèses. Tous les baptisés dans l’Église
primitive recevaient dans une cérémonie publique le livre des Évangiles.
Cette traditio Evangeliorum est un geste à réinventer, car le
sacerdoce du peuple chrétien doit se nourrir des Écritures.
Le synode sur le retour à l’Écriture et la lectio divina pratiquée
par toutes les communautés chrétiennes s’inscrit dans un moment précis de
l’histoire moderne. L’historien Todorov vient de mettre en évidence la
confrontation entre les “pays de la peur”, les riches Occidentaux naguère
maîtres du monde, aujourd’hui confrontés aux “pays de l’appétit”
(la Chine et l’Inde) et aux
“pays du ressentiment” - en majorité musulmans. Son livre intitulé La peur
des barbares. Au-delà du choc des civilisations, cherche une voie d’issue à
ce problème. Le monde est-il condamné à un affrontement opposant non plus
des idéologies mais des civilisations dont la religion constitue le ferment
et l’identité profonde ? Cette thèse défendue jadis par S. Huntington aux
États-Unis avait lancé le débat. A la confrontation armée, Todorov oppose le
dialogue et le respect mutuel : le comportement agressif des États-Unis de
l’après-11-Septembre reste inexplicable. En cédant à la force, en se
comportant comme les barbares qu’ils combattent, écrit-il, ils ne font
qu’entretenir le ressentiment chez l’adversaire. La violence engendre la
violence et non pas la paix.
Reste à ajouter que dans la société moderne la femme cherche à avoir sa
place entière. La dialectique entre l’homme et la femme n’est pas encore
achevée. Dans un geste prophétique le pape Benoît XVI
a voulu inviter vingt cinq femmes à participer au synode. Proposer la
lecture de la Bible dans ce contexte c’est s’ouvrir résolument au dialogue,
à la tolérance et au respect de l’autre. C’est rappeler la priorité du
spirituel sur l’économique et le social, ce qui ne va pas de soi. Devant un
Dieu qui est défini comme le père commun l’américain et le chinois sont
égaux. Le christianisme authentique ne cherche qu’une chose: réaliser la
grande famille des enfants de Dieu. Les civilisations humaines sont prises
aujourd’hui dans la logique d’une irrésistible rencontre, d’un mélange, d’un
métissage. Les voyages qui permettent ces rencontres se multiplient
heureusement. Les Jeux olympiques de Beijing ont démontré clairement que
même la Chine si longtemps isolée du reste du monde a hâte de s’ouvrir.
Lorsqu’une vraie liberté religieuse existera dans le monde, l’Esprit de
Dieu, qui est source d’unité et qui a inspiré les auteurs sacrés, permettra
à tous les hommes de se rencontrer dans le plus grand respect. C’est
pourquoi la dernière partie de l’Instrumentis
laboris du synode ouvre
le débat sur le dialogue interreligieux. Aux “pays de la peur” le synode
rappellera que l’esprit de Dieu qui engendre l’amour élimine la peur. Aux
“pays de l’appétit” le synode rappellera que l’homme ne vit pas seulement de
pain mais aussi de la parole qui sort de la bouche de Dieu.
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Synode 2008 : "la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Eglise"
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Sources : Custodia
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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30.09.2008 -
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