Catéchèse de Benoît XVI : Saint
Grégoire de Nysse |
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Cité du Vatican, le 29 août 2007 -
(E.S.M.) - L'Audience Générale
de ce matin s'est déroulée à 10h Place Saint Pierre où le Saint Père -
arrivé en hélicoptère de la résidence estivale de Castel Gandolfo - a
continué le cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques, et s'est
arrêté sur la figure de Saint Grégoire de Nysse.
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Le pape Benoît XVI
place St Pierre ce matin
Catéchèse de Benoît XVI : Saint Grégoire de Nysse
La pleine réalisation de l'homme consiste dans la sainteté
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h Place Saint Pierre où
le Saint Père - arrivé en hélicoptère de la résidence estivale de Castel
Gandolfo - a continué le cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques, et
s'est arrêté sur la figure de Saint Grégoire de Nysse, frère de Basile
dont il a récemment parlé.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le Saint Père
Benoît XVI a adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles
présents.
Au terme de l'Audience, le pape est rentré à Castel Gandolfo.
Catéchèse du pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs !
Au cours des dernières catéchèses, j'ai parlé de deux grands Docteurs de
l'Église du IVe siècle,
Basile et
Grégoire de Nazianze, Évêque de Cappadoce, dans l'actuelle Turquie.
Aujourd'hui nous en ajoutons un troisième, le frère de Basile,
Saint Grégoire de Nysse, qui s'est
montré homme de caractère réfléchi, avec de grandes capacités de
méditation, et d'une intelligence vive, ouverte à la culture de son temps. Il
s'est ainsi révélé comme un penseur original et profond dans l'histoire du
christianisme.
Il naquit autour de 335 ; sa formation chrétienne fut suivie n particulier par son frère Basile - défini par lui-même « père et
maître» (Ep. 13.4 : SC 363.198)
- et par sa sœur Macrine. Il réalisa des études, en appréciant
particulièrement la philosophie et la rhétorique. Dans un premier temps, il
se consacra à l'enseignement et se maria. Ensuite, comme son frère et sa
sœur, il se consacra également entièrement à la vie ascétique. Plus tard, élu
Évêque de Nysse, il se montra un pasteur zélé, de sorte ce qui lui valut
l'estime de la communauté. Accusé de malversations économiques par des
adversaires hérétiques, il dut pour un court temps, abandonner son siège
épiscopal, mais ensuite il reviendra triomphalement
(cfr Ep. 6 : SC 363.164-170), et
continua à s'engager dans la lutte pour défendre la véritable foi.
Surtout après la mort de Basile, en recueillant presque son héritage spirituel, il
contribua au triomphe de l'orthodoxie. Il participa à différents synodes ;
il chercha à résoudre les divergences entre les Églises ; il prit part
activement à la réorganisation ecclésiastique et, comme «pilier de
l'orthodoxie», il fut un protagoniste du Concile de Constantinople de 381,
qui définit la divinité de l'Esprit Saint. Il reçut des charges officielles
différentes de la part de l'empereur Théodosien, prononça d'importantes
homélies et discours funèbres, se consacra à composer plusieurs œuvres
théologiques. En 394, il participa encore à un synode qui s'est tenu à
Constantinople. La date de sa mort n'est pas connue.
Grégoire exprime avec clarté la finalité de ses études, le but suprême auquel il
aspire dans son travail de théologien: ne pas utiliser la vie en choses
vaines, mais trouver la lumière qui permette de discerner ce qui est
vraiment utile, (cfr En Ecclesiasten hom.
1: SC 416,106-146). Il trouva ce bien suprême, dans le
christianisme, grâce auquel est possible "l'imitation de la nature divine",
(De professione christiana: PG 46, 244C).
Avec son intelligence aiguë et ses connaissances philosophiques et
théologiques vastes, il défendit la foi chrétienne contre les hérétiques qui
niaient la divinité du Fils et de l'Esprit Saint
(comme Eunomie et les
macédoniens), ou mettaient en doute l'humanité parfaite du Christ
(comme
Apollinaire). Il commenta l'Écriture Sainte en s'arrêtant sur la création de
l'homme. Cela était pour lui un thème central: la création. Il voyait dans la création, le reflet du Créateur et il trouvaitlà le chemin vers Dieu. Mais il écrivit également un important livre sur la
vie de Moïse, qu'il présente comme un homme en chemin vers Dieu: cette
montée vers le Mont Sinaï devient pour lui une image de notre montée de la
vie humaine vers la vraie vie, vers la rencontre avec Dieu. Il a aussi
interprété la prière du Seigneur, le Notre Père et les Béatitudes. Dans son
"Grand discours catéchétique", (Oratio
catechetica magna) il exposa les lignes fondamentales de la
théologie, pas pour une théologie académique refermée sur elle-même, mais
pour offrir aux catéchistes un système de références à tenir présent dans
leurs instructions, pratiquement une structure dans
laquelle
l'interprétation pédagogique de la foi s'inscrit.
Grégoire, en outre, est renommé pour sa doctrine spirituelle. Toute sa
théologie n'était pas une réflexion académique, mais l'expression d'une
vie spirituelle, d'une vie de foi vécue. Comme un éminent "père de la mystique" il exposa en divers traités -
comme le De professionne christiana et le De perfectione
christiana - le chemin que les chrétiens doivent entreprendre pour
atteindre la vraie vie, la perfection. Il exalta la virginité consacrée (De
virginitate), et en proposa un modèle remarquable en la vie de sa sœur
Macrine, qui est toujours restée pour lui un guide, un exemple (cfr Vie
Macrine). Il tint différents discours et homélies, et écrivit de
nombreuses lettres. En commentant la création de l'homme, Grégoire met en
évidence que Dieu, "le meilleur des artistes" forge notre nature comme
une création adaptée à l'exercice de la royauté..
Par la supériorité qui vient de l'âme, par l'apparence même du corps, il
dispose les choses de telle sorte que l'homme soit adapté au pouvoir royal.» (De hominis
opificio 4 : PG 44,136B). Mais nous voyons comment l'homme,
pris dans les mailles des péchés, abuse souvent de la création, et n'exerce pas une
véritable royauté. Pour cela, en effet,
c'est-à-dire pour exercer une vraie responsabilité envers les créatures, il
doit être pénétré de Dieu et vivre dans sa lumière. L'homme, en effet, est
un reflet de cette beauté originelle qu'est Dieu : « tout ce que Dieu créa
était excellent », écrit le saint Évêque. Et il ajoute : «en témoigne le récit
de la création (cfr Gn 1.31).
Parmi les choses excellentes, il y avait l'homme, orné d'une beauté de loin
supérieure à toutes les belles choses. Quoi d'autre, en effet, pouvait être
aussi beau, que celui qui est semblable à la beauté pure et
incorruptible ? … Reflet et image de la vie éternelle, il était
vraiment beau, ou mieux, très beau, avec l'empreinte rayonnante de la vie
sur son visage » (Homilia in Canticum 12 :
PG 44,1020C).
L'homme a été honoré par Dieu et a été placé au-dessus de toute autre créature
: « Le ciel n'a pas été fait à l'image de Dieu, ni la lune, ni le soleil, ni
la beauté des étoiles, ni aucune autre des choses qui apparaissent dans la
création. Seule toi, (l'âme humaine) as été rendue à l'image de la nature qui domine
chaque intelligence, ressemblance de la beauté incorruptible, empreinte de
la vraie divinité, du réceptacle de la vie bienheureuse, de l'image de la
véritable lumière et lorsque tu les regardes,
tu deviens ce qu'Il est car à travers le rayon reflété provenant de ta
pureté, tu imites Celui qui brille en toi. Aucune des choses qui
existent n'est grande au point de pouvoir être comparée à ta grandeur.»
(Homilia en Canticum 2 : PG 44,805D).
Méditons cet éloge de l'homme.Voyons cependant que l'homme est dégradé par
le péché. Cherchons à revenir à la grandeur originelle : ce n'est que si
Dieu est présent, que l'homme atteint sa véritable grandeur.
L'homme, donc, reconnaît en lui, le reflet de la lumière divine : en
purifiant son cœur, il redevient, comme il l'était à l'origine, une image
limpide de Dieu, Beauté exemplaire (cfr
Oratio catechetica 6 : SC 453.174). Ainsi l'homme, en se
purifiant, peut voir Dieu, comme ceux qui ont les cœurs purs
(cfr Mt 5.8) : « Si, avec un style
de vie
diligent et attentif, tu effaces les laideurs qui se sont déposées sur
ton cœur, la beauté divine resplendira alors en toi… En te contemplant
toi-même, tu verras en
toi celui qui est le désir de ton cœur et tu seras bienheureux »
(De beatitudinibus, 6 : PG 44,1272AB).
Il faut donc laver les laideurs qui se sont déposées sur notre cœur et retrouver en
nous la lumière de Dieu.
L'homme a donc comme objectif la contemplation de Dieu. C'est seulement en elle,
qu'il pourra trouver son accomplissement. Pour anticiper en une certaine
mesure cet objectif déjà au cours de cette vie, il doit progresser sans cesse vers une
vie spirituelle, une vie de dialogue avec Dieu. En d'autres termes - et
c'est la leçon la plus importante que Saint Grégoire de Nysse nous
transmet - la pleine réalisation de l'homme consiste dans la sainteté, dans
une vie vécue dans la rencontre avec Dieu, qui ainsi devient lumineuse
également
pour les autres, et pour le monde.
Texte original de la catéchèse du pape Benoît XVI
►L’UDIENZA
GENERALE
( traduction
E.S.M. )
Les œuvres de St Grégoire de Nysse
►
C'est ici
Appel de
Benoît XVI ►Le
pape Benoît XVI stigmatise "les actions criminelles" contre le patrimoine
Synthèse de la catéchèse ►Le
Psaume 44 présenté en filigrane par le pape Benoît XVI
Sources: www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2007 du texte original - Libreria Editrice Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.08.2007 - BENOÎT XVI |