Benoît XVI consacre sa catéchèse à
Grégoire le Grand |
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Cité du Vatican, le 29 mai 2008 -
(E.S.M.)
- Grégoire le Grand, le Pape prédicateur, animé du désir
d’améliorer la vie de l’Italie de l’époque, partisan du respect et de la
bonne coexistence entre italiens, byzantins et lombards. Le Saint-Père
Benoît XVI annonce qu’il parlera encore de ce Pape.
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Benoît XVI consacre sa catéchèse à Grégoire le Grand
Grégoire le Grand, le Pape prédicateur, animé du désir d’améliorer la vie de
l’Italie de l’époque, partisan du respect et de la bonne coexistence entre
italiens, byzantins et lombards. Le Saint-Père Benoît XVI annonce
qu’il parlera encore de ce Pape.
Le pape Benoît XVI a donc consacré l'Audience Générale du Mercredi à ce «
grand Pape et grand Docteur de l'Église qui mérite vraiment le titre de
Grand », et qui fut « un homme plongé en Dieu », toujours « près proche des
besoins des gens dans une époque désastreuse et désespérée, dans lequel il a
su donner la paix et l’espérance à son peuple ».
En reconstruisant la biographie du Pape Grégoire, le Saint Père a a évoqué
comment avant d'embrasser la vie ecclésiastique, il fut préfet de Rome
gardant de cette expérience « un sens profond de l’ordre et de la discipline
», « la diligence et le respect des lois ».
Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Mercredi dernier j'ai parlé d'un Père de l'Eglise peu connu en Occident,
Romanos le Mélode, je voudrais aujourd'hui présenter la figure de l'un
des plus grands Pères dans l'histoire de l'Eglise, un des quatre docteurs de
l'Occident, le Pape saint Grégoire, qui fut évêque de Rome entre 590 et 604,
et auquel la tradition attribua le titre de Magnus/Grand. Grégoire fut
vraiment un grand Pape et un grand Docteur de l'Eglise! Il naquit à Rome
vers 540, dans une riche famille patricienne de la gens Anicia, qui se
distinguait non seulement par la noblesse de son sang, mais également par
son attachement à la foi chrétienne et par les services rendus au Siège
apostolique. Deux Papes étaient issus de cette famille: Félix III (483-492),
trisaïeul de Grégoire et Agapit (535-536). La maison dans laquelle Grégoire
grandit s'élevait sur le Clivus Scauri, entourée par des édifices solennels
qui témoignaient de la grandeur de la Rome antique et de la force
spirituelle du christianisme. Des sentiments chrétiens élevés lui furent
aussi inspirés par ses parents, Gordien et Silvia, tous deux vénérés comme
des saints, et par deux tantes paternelles, Emiliana et Tarsilia, qui
vécurent dans leur maison en tant que vierges consacrées sur un chemin
partagé de prière et d'ascèse.
Grégoire entra très tôt dans la carrière administrative, que son père avait
également suivie et, en 572, il en atteint le sommet, devenant préfet de la
ville. Cette fonction, compliquée par la difficulté des temps, lui permit de
se consacrer à large échelle à chaque type de problèmes administratifs, en
en tirant des lumières pour ses futures tâches. Il lui resta en particulier
un profond sens de l'ordre et de la discipline: devenu Pape, il suggérera
aux évêques de prendre pour modèle dans la gestion des affaires
ecclésiastiques la diligence et le respect des lois propres aux
fonctionnaires civils. Toutefois, cette vie ne devait pas le satisfaire car,
peu après, il décida de quitter toute charge civile, pour se retirer dans sa
maison et commencer une vie de moine, transformant la maison de famille dans
le monastère Saint André au Celio. De cette période de vie monastique, vie
de dialogue permanent avec le Seigneur dans l'écoute de sa parole, il lui
restera toujours la nostalgie, qui apparaît toujours à nouveau et toujours
davantage dans ses homélies: face aux assauts des préoccupations pastorales,
il la rappellera plusieurs fois dans ses écrits comme un temps heureux de
recueillement en Dieu, de consécration à la prière, d'immersion sereine dans
l'étude. Il put ainsi acquérir cette profonde connaissance de l'Ecriture
Sainte et des Pères de l'Eglise dont il se servit ensuite dans ses œuvres.
Mais la retraite dans la clôture de Grégoire ne dura pas longtemps. La
précieuse expérience mûrie dans l'administration civile à une époque chargée
de graves problèmes, les relations entretenues dans cette charge avec les
byzantins, l'estime universelle qu'il avait acquise, poussèrent le Pape
Pélage à le nommer diacre et à l'envoyer à Constantinople comme son "apocrisaire",
on dirait aujourd'hui "Nonce apostolique", pour permettre de surmonter les
dernières séquelles de la controverse monophysite et, surtout, pour obtenir
l'appui de l'empereur dans son effort pour contenir la poussée lombarde. Son
séjour à Constantinople, où avec un groupe de moines il avait repris la vie
monastique, fut très important pour Grégoire, car il lui donna l'occasion
d'acquérir une expérience directe du monde byzantin, ainsi que d'approcher
la question des Lombards, qui aurait ensuite mis à rude épreuve son habileté
et son énergie au cours années de son pontificat. Après quelques années, il
fut rappelé à Rome par le Pape, qui le nomma son secrétaire. Il s'agissait
d'années difficiles: les pluies incessantes, le débordement des fleuves, la
famine qui frappait de nombreuses zones d'Italie et Rome elle-même. A la
fin, la peste éclata également, faisant de nombreuses victimes, parmi
lesquelles le Pape Pélage II. Le clergé, le peuple et le sénat furent
unanime en choisissant précisément lui, Grégoire, pour être son Successeur
sur le Siège de Pierre. Il chercha à résister, tentant également la fuite,
mais il n'y eut rien à faire: à la fin il dut céder. C'était l'année 590.
Reconnaissant la volonté de Dieu dans ce qui était arrivé, le nouveau
Pontife se mit immédiatement au travail avec zèle. Dès le début, il révéla
une vision particulièrement clairvoyante de la réalité avec laquelle il
devait se mesurer, une extraordinaire capacité de travail pour affronter les
affaires ecclésiastiques et civiles, un équilibre constant dans les
décisions, parfois courageuses, que sa charge lui imposait. On possède une
vaste documentation sur son gouvernement grâce au Registre de ses lettres
(environ 800), dans lesquelles se reflète la confrontation quotidienne avec
les problèmes complexes qui affluaient sur sa table. Il s'agissait de
questions qui provenaient des évêques, des abbés, des clercs, et également
des autorités civiles de tout ordre et degré. Parmi les problèmes qui
affligeaient l'Italie et Rome à cette époque, il y en avait un d'une
importance particulière dans le domaine civil et ecclésial: la question
lombarde. Le Pape y consacra toutes les énergies possibles en vue d'une
solution vraiment pacificatrice. A la différence de l'empereur byzantin qui
partait du présupposé que les Lombards étaient seulement des individus
grossiers et prédateurs à vaincre ou à exterminer, saint Grégoire voyait ces
personnes avec les yeux du bon pasteur, préoccupé de leur annoncer la parole
du salut, établissant avec eux des relations fraternelles en vue d'un avenir
de paix fondé sur le respect réciproque et sur la coexistence sereine entre
les italiens, les impériaux et les lombards. Il se préoccupa de la
conversion des jeunes peuples et de la nouvelle organisation civile de
l'Europe: les Wisigoths d'Espagne, les Francs, les Saxons, les immigrés en
Britannia et les Lombards furent les destinataires privilégiés de sa mission
évangélisatrice. Nous avons célébré hier la mémoire liturgique de saint
Augustin de Canterbury, le chef d'un groupe de moines chargés par Grégoire
de se rendre en Britannia pour évangéliser l'Angleterre.
Pour obtenir une paix effective à Rome et en Italie, le Pape s'engagea à
fond - c'était un véritable pacificateur -, entreprenant des négociations
serrées avec le roi lombard Agilulf. Ces négociations conduisirent à une
période de trêve qui dura environ trois ans (598-601), après lesquels il fut
possible de stipuler, en 603, un armistice plus stable. Ce résultat positif
fut rendu possible également grâce aux contacts parallèles que, entre temps,
le Pape entretenait avec la reine Théodelinde, qui était une princesse
bavaroise et qui, à la différence des chefs des autres peuples germaniques,
était catholique, profondément catholique. On conserve une série de lettres
du Pape Grégoire à cette reine, dans lesquelles il révèle son estime et son
amitié pour elle. Théodelinde réussit peu à peu à guider le roi vers le
catholicisme, préparant ainsi la voie à la paix. Le Pape se soucia également
de lui envoyer les reliques pour la basilique Saint-Jean-Baptiste qu'elle
fit ériger à Monza, et il ne manqua pas de lui faire parvenir ses vœux et
des dons précieux à l'occasion de la naissance et du baptême de son fils
Adaloald. L'histoire de cette reine constitue un beau témoignage à propos de
l'importance des femmes dans l'histoire de l'Eglise. Au fond, les objectifs
auxquels Grégoire aspira constamment furent trois: contenir l'expansion des
Lombards en Italie; soustraire la reine Théodelinde à l'influence des
schismatiques et renforcer sa foi catholique; servir de médiateur entre les
Lombards et les Byzantins en vue d'un accord pour garantir la paix dans la
péninsule, en permettant dans le même temps d'accomplir une action
évangélisatrice parmi les Lombards eux-mêmes. Son orientation constante dans
cette situation complexe fut donc double: promouvoir des ententes sur le
plan diplomatique et politique, diffuser l'annonce de la vraie foi parmi les
populations.
A côté de son action purement spirituelle et pastorale, le Pape Grégoire fut
également le protagoniste actif d'une activité sociale multiple. Avec les
rentes de l'important patrimoine que le Siège romain possédait en Italie, en
particulier en Sicile, il acheta et distribua du blé, il secourut ceux qui
étaient dans le besoin, il aida les prêtres, les moines et les moniales qui
vivaient dans l'indigence, il paya les rançons des citoyens devenus
prisonniers des Lombards, il conclut des armistices et des trêves. En outre,
il accomplit aussi bien à Rome que dans d'autres parties de l'Italie une
oeuvre soignée de réorganisation administrative, en donnant des instructions
précises afin que les biens de l'Eglise, utiles à sa subsistance et à son
oeuvre évangélisatrice dans le monde, soient gérés avec une rectitude
absolue et selon les règles de la justice et de la miséricorde. Il exigeait
que les colons soient protégés des abus des concessionnaires des terres
appartenant à l'Eglise et, en cas de fraude, qu'ils soient rapidement
dédommagés, afin que le visage de l'Epouse du Christ ne soit pas défiguré
par des profits malhonnêtes.
Cette intense activité fut accomplie par Grégoire malgré sa santé fragile,
qui le poussait souvent à rester au lit pendant de longs jours. Les jeûnes
pratiqués au cours des années de sa vie monastique lui avaient procuré de
sérieux problèmes digestifs. En outre, sa voix était très faible, si bien
qu'il était souvent obligé de confier au diacre la lecture de ses homélies,
afin que les fidèles présents dans les basiliques romaines puissent
l'entendre. Il faisait cependant tout son possible pour célébrer les jours
de fête Missarum sollemnia, c'est-à-dire la Messe solennelle, et il
rencontrait alors personnellement le peuple de Dieu, qui lui était très
attaché, car il voyait en lui la référence autorisée à laquelle puiser son
assurance: ce n'est pas par hasard que lui fut très vite attribué le titre
de consul Dei. Malgré les conditions très difficiles dans lesquelles il dut
œuvrer, il réussit à conquérir, grâce à sa sainteté de vie et à sa riche
humanité, la confiance des fidèles, en obtenant pour son époque et pour
l'avenir des résultats vraiment grandioses. C'était un homme plongé en Dieu:
le désir de Dieu était toujours vivant au fond de son âme et c'est
précisément pour cela qu'il était toujours très proche de son prochain, des
besoins des personnes de son époque. A une époque désastreuse, et même
désespérée, il sut établir la paix et donner l'espérance. Cet homme de Dieu
nous montre où sont les véritables sources de la paix, d'où vient la
véritable espérance et il devient ainsi un guide également pour nous
aujourd'hui.
Parmi les pèlerins qui assistaient à l'Audience générale du 28 mai sur la
place Saint-Pierre, se trouvaient les groupes suivants auxquels le
Saint-Père s'est adressé en français:
De divers pays: Prêtres du Collège pontifical Saint-Paul-Apôtre, de
Rome; soeurs franciscaines hospitalières de l'Immaculée Conception; soeurs
de la Petite mission pour les sourds-muets; soeurs missionnaires de la
Charité de la bienheureuse Teresa de Calcutta, ayant récemment prononcé
leurs voeux perpétuels, avec leur famille; participants au troisième
symposium chrétiens-hindous, à Castel Gandolfo, organisé par le mouvement
des Focolari.
De France: Paroisse Sainte-Thérèse de Metz.
De Belgique: Groupe de prêtres, du diocèse de Bruges.
Du Canada: Groupe d'étudiantes de l'Université du New Brunswick.
►
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones
Synthèse de la
catéchèse
►Benoît
XVI décrit la figure de Saint Grégoire le Grand
Œuvre de saint Grégoire le Grand
►Ici
Texte original du
discours du Saint Père
►
UDIENZA GENERALE
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français
Sources : www.vatican.va
(©L'Osservatore Romano - 3 juin 2008)
l
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.05.2008 -
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