L'Eucharistie,
exprime Benoît XVI, manifeste
la Majesté infinie de Dieu |
|
ROME, le 29 Avril 2007 -
(E.S.M.) - Merci au pape
Benoît XVI de nous recommander, pour une participation réelle et
fructueuse à la célébration de l’Eucharistie, le recueillement et le silence, au moins
quelques minutes avant le début de la liturgie.
|
Le Sacrement de l'Amour
L'Eucharistie, exprime Benoît XVI, manifeste la Majesté infinie de Dieu
LE SACREMENT DE L’AMOUR (2) -
Première partie:
Benoît XVI et le Sacrement de l'Amour -
26.04.07
Texte de méditation
(deuxième partie)
Les chiffres renvoient au texte du Saint-Père
La deuxième partie est consacrée à la célébration du Mystère de
l’Amour révélé dans le don que Jésus fit de Lui-même et fait encore par
l’Eucharistie. Elle a ceci de remarquable qu’après avoir rappelé pour la vie
de foi le primat de l’action liturgique, elle reconnaît à cette dernière «
un lien intrinsèque avec la beauté » 35. Si la beauté doit sauver le monde,
c’est qu’elle « est l’amour de Dieu » 35, et que la liturgie est la splendeur
de la Vérité ! Cette beauté « met […] en lumière la valeur des normes
liturgiques » 40, le respect des livres liturgiques à reconsidérer, la
richesse des signes (vêtements, ameublement, chants, gestes, silences…).
Certains « genres musicaux […] ne sont pas respectueux du sens de la
liturgie » 42, ce qui n’est le cas ni du grégorien ni du latin
62. Que l’on ne
s’improvise pas lecteur 45, « que l’on n’omette pas le temps précieux d’action
de grâces après la Communion » 50, et que pour celle-ci l’on s’en tienne aux
documents récemment publiés
(notamment l’instruction
Redemptionis Sacramentum), ce qui doit effectivement être redemandé, tant c’est
malheureusement loin d’être acquis (où l’usage du plateau de communion ou de
l’agenouillement, par exemple, ont-ils réintroduits ?). Merci au Saint-Père
de nous recommander, pour une participation réelle et fructueuse à la
célébration de l’Eucharistie, « le recueillement et le silence, au moins
quelques minutes avant le début de la liturgie, [ainsi que] le jeûne»
55. Benoît XVI demande à ceux qui ont reçu le sacrement de l’Ordre de faire dans un
esprit catéchétique et exhortatif des homélies « thématiques » à partir du
Catéchisme de l’Église Catholique. On va bien voir, sachant que « la
meilleure catéchèse sur
l’Eucharistie est
l’Eucharistie elle-même bien célébrée » !
64
N.D.L.R.
Le chapitre qui suit pose une question qui pourrait offenser mais qui
pourrait aussi n'être qu'une interprétation personnelle sur la portée du
terme spirituel ou de "désir", c'est la raison pour laquelle nous attirons
l'attention du lecteur et l'invitons à réagir, s'il le souhaite.
"Communier spirituellement, c’est s’unir à
Jésus-Christ présent dans l’eucharistie, non pas en le recevant
sacramentellement, mais par un désir procédant d’une foi animée
par la charité".
[Concile de Trente, sess. XIII,
ch. VIII : « Pour ce qui est de l’usage, nos pères ont justement et sagement
distingué trois manières de recevoir ce saint sacrement. Ils ont enseigné
que certains ne le reçoivent que sacramentellement en tant que pécheurs.
D’autres ne le reçoivent que spirituellement : ce sont ceux qui, mangeant
par le désir le pain céleste qui leur est offert avec cette « foi » vive «
qui opère par la charité » Ga 5,6 , en ressentent le fruit et l’utilité.
D’autres, enfin, le reçoivent à la fois sacramentellement et spirituellement
: ce sont ceux qui s’éprouvent et se préparent de telle sorte qu’ils
s’approchent de cette table divine après avoir revêtu la robe nuptiale Mt
22,11-14 . » (Denzinger 1648)]
Voir développement en
(1)
Benoît XVI propose
à ceux qui ne peuvent s’approcher de la communion sacramentelle « la
pratique de la communion spirituelle » 55. On voudra bien ici nous permettre
de faire entendre une question, écrit l'abbé Pagès : en quoi le fait de ne pas pouvoir communier
sacramentellement permettrait de pouvoir le faire spirituellement ? Le
propos du Pape semble entendre que même si l’on ne peut pas communier
sacramentellement au Corps du Christ, prendre part physiquement au
sacrement, cela n’aurait en fin de compte que peu d’importance parce que
l’on ne serait en cela privé que des « apparences » de la communion, mais
non de sa « substance », qui est spirituelle, et à laquelle il serait
toujours possible de communier d’intention, spirituellement. Or, s’il est
vrai, comme l’Église l’a toujours su et enseigné, que communier suppose et
implique de vivre en état de grâce, c'est-à-dire de vivre de telle sorte que
le Christ puisse faire Sienne notre vie, nous ne voyons pas en quoi ceux qui
vivent dans le péché, qui est par essence le refus de Dieu, pourraient
recevoir la substance du sacrement, c’est-à-dire Dieu. Si on peut communier,
c’est à la substance du sacrement qu’on le peut, c’est-à-dire au Christ
Lui-même réellement présent sous les apparences des espèces consacrées qui
en révèlent la Présence. Jamais il n’a été en effet question de pouvoir
communier aux seules apparences ! Communier au Corps du Christ implique,
toujours, nécessairement, de le faire spirituellement, c’est-à-dire
d’accueillir le Christ avec foi et par amour, tel qu’Il est en Lui-même, et
non pas seulement avec ses dents, comme mangent les chiens ! Communier,
c’est nécessairement s’unir au Christ. Ou on le peut ou on ne le peut pas. «
Qui n’est pas avec Moi est contre Moi ».
(Mt 12 30)
Autre chose est le cas de qui ne
peut recevoir sacramentellement la Communion parce qu’il en est empêché pour
des raisons indépendantes de sa volonté. Auquel cas l’empêchement est
contingent, ne niant en rien l’amour éternel du Christ. Il est alors
toujours possible de communier spirituellement, c’est-à-dire par son désir
et sa foi et le Christ n’est pas incapable de donner effectivement les
fruits d’une authentique communion. La vie spirituelle, pour être invisible
aux yeux de ceux qui n’ont pas l’Esprit du Christ, n’en est pas moins pour
autant réelle, et elle contient la substance des réalités du monde visible,
qui est bien, lui aussi, réel : « Ce que vous aurez lié sur la terre sera
lié dans les Cieux ».
( Mt 18 18)
La vie spirituelle n’est pas le monde de la
religiosité New Age fabriquée à bon compte par l’arbitraire de la
subjectivité ou de l’imaginaire individuel ! Être interdit de communier,
c’est être privé de la substance de la communion, et pas seulement des
apparences de celle-ci ! Ce qui n’aurait aucun sens et laisserait entendre
qu’il est toujours possible dans l’invisible d’une pseudo
vie spirituelle de contrevenir aux lois de l’Église, n’ayant barre
que sur de pauvres apparences au fond insignifiantes. Quelle hypocrisie !
Donc : ou bien on est à même de communier ou bien on ne l’est pas. Et si on
ne l’est pas, ce n’est pas en se cachant dans l’invisible, qui ne l’est
qu’aux yeux des aveugles, que cela changera quelque chose ! « Dieu est Esprit et
ceux qui L’adorent, c’est dans l’Esprit et la Vérité qu’ils doivent le
faire. » (
Jn 4 24)
Cette deuxième partie se termine par la mise en valeur de « la
relation intrinsèque entre célébration […] et adoration »
66. «
Que chacun
vive et exprime la conscience de se trouver dans toute célébration devant la
majesté infinie de Dieu. » 65 « Que personne ne mange cette Chair sans […]
L’adorer ! […] C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous devenons un seul
être avec lui » ! 66 Aussi, chaque fidèle est invité « à trouver
personnellement du temps à passer en prière devant le Sacrement de l’autel
» 68, en sorte qu’il en arrive à prendre « conscience que sa propre existence
est progressivement transformée par la célébration des saints Mystères.
64»
La troisième partie, consacrée à « l’incarnation de l’Eucharistie » en la
vie des fidèles invite à cette cohérence dont je parlais précédemment. Elle
rappelle, exprime Benoît XVI, qu’en raison du « changement que le don eucharistique engendre en
nous » 70, c’est toute notre vie qui devient « un culte spirituel », lequel
n’a rien de « désincarné » : « Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse
de Dieu, à Lui offrir vos corps en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu
: c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre »
(Rm 12 1). Il faut commencer
par redonner au dimanche tout son sens. « Tu sanctifieras le Jour du
Seigneur »
(Cf. Ex 20 8), c’est le troisième commandement. Il n’est pas facultatif, mais
vital. Marie pleurait déjà à La Salette parce qu’on ne voulait pas le lui
donner. Vivre « selon le dimanche 72» résume ce qu’est ici-bas la vie
chrétienne : vivre dans la jouissance du salut accompli en Jésus-Christ par
l’offrande de soi à Dieu. Communiant au même Pain, nous ne faisons plus
qu’un même corps : ce jour-là, tout chrétien retrouve la dimension
communautaire de son
existence rachetée. « Je ne peux […]
appartenir [au Christ] qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui
deviendront siens. 89 » Certainement est-il temps de rompre avec une pratique
individualiste de l’Eucharistie. On ne va pas à la Messe comme on va faire
le plein de sa voiture. « Depuis ses origines, le christianisme implique
toujours une compagnie, un réseau de relations vivifiées continuellement par
l’écoute de la Parole, par la célébration eucharistique, et animées par l’Esprit
Saint. 76» Si à la Messe je reçois le témoignage du plus grand amour qui
soit, alors celui-ci me conduit à aimer les autres en retour de ce même
amour. De là le devoir missionnaire si fortement souligné en ce texte. « Du
Mystère eucharistique, expose benoît XVI […] naît l’exigence d’éduquer constamment tout le
monde au travail missionnaire dont le centre est l’annonce de Jésus, unique
Sauveur. 86» Ce devoir d’une vie chrétienne cohérente « s’impose avec une
exigence particulière 83» pour les catholiques qui occupent une position
sociale ou politique. Il y a des « valeurs fondamentales, comme le respect
et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, […] la
famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté d’éducation
des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses formes [qui] ne
sont pas négociables. 83 » Et le pape Benoît XVI de rappeler aux évêques leur grave devoir en la
matière. En ce temps d’élection, il doit être clair pour
tout catholique, au regard de ces valeurs « non négociables », que peu de
candidats sont susceptibles d’attirer notre suffrage. Si, malheureusement,
des catholiques votaient pour des candidats ne respectant pas ces valeurs,
nul doute qu’eux et les pasteurs ayant manqué de les conduire sur les
chemins de la cohérence avec la communion au Corps du Christ, mériteront la
condamnation donnée par le Pape citant 1 Co 11 27-29 : « Ainsi donc,
quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à
répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve
soi-même, et qu’ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe ; car
celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il ne
discerne le Corps. »
Pour conclure, rappelons-nous que c’est grâce au
Sacrifice sans cesse offert sur nos autels que le monde continue avec nous
d’exister. En effet, si Jésus ne continuait pas à S’offrir en victime pour
notre salut, il y a longtemps que la Colère du Père aurait détruit ce monde
devenu pire qu’avant le déluge puisqu’il rejette ouvertement son Sauveur.
Combien de temps la Vierge continuera-t-elle par ses larmes de sang unies à
celles de Son Fils à implorer pour nous la Miséricorde du Père ? Combien de
temps nous faudra-t-il encore pour devenir digne du Christ, « l’Agneau de Dieu qui
enlève les
péchés du monde » ?
(1Jn 1 29) « Il est nécessaire de s’engager à correspondre
personnellement au mystère qui est célébré, par l’offrande à Dieu de sa
propre vie, unie au sacrifice du Christ pour le salut du monde »
64.
Mr l'abbé Pagès
Tous les commentaires sur
l'Exhortation
►
Sacramentum Caritatis
(1)
La communion spirituelle
[1]
Par H Moureau
(article du dictionnaire de théologie catholique)
Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans
l’eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par un désir
procédant d’une foi animée par la charité. [2]
1° On sait que la justification est produite par l’acte de charité ou par
celui de contrition parfaite en tant que cet acte inclut chez le non-baptisé
le vœu de recevoir le baptême et, chez le baptisé, le vœu de confesser ses
fautes pour en être absous.[3] Ainsi, pour opérer
l’effet de ces sacrements, le désir implicitement contenu dans l’acte de
contrition ou de charité suffit; il n’en est pas de même pour l’eucharistie.
La communion spirituelle exige essentiellement le désir explicite de s’unir
à Jésus-Christ sacramentellement. Ce désir suppose donc la foi à
l’eucharistie et comme il a été dit, il doit être accompagné de la charité.
2° II suit de là que ni les anges ni les bienheureux dans le ciel ne peuvent
communier spirituellement. Développant cette pensée, saint Thomas
[4] fait remarquer que l’on peut communier
spirituellement de deux façons : 1. en s’unissant au Christ en personne
naturelle; c’est ainsi que communient les anges en tant qu’ils sont unis au
Christ par la charité et par la vision face à face; c’est là le pain que
nous mangerons un jour dans la patrie; 2. on peut se nourrir spirituellement
du Christ en s’unissant à lui en tant qu’il est présent sous les espèces,
c’est-à-dire par la foi au Christ jointe au désir de recevoir le sacrement
ou il est présent : or ce mode de communion n’existe pas pour les anges.
3° Trois actes constituent la communion spirituelle : 1. l’acte de foi à la
présence réelle de Jésus-Christ au sacrement de l’autel; 2. l’acte de désir,
dont une forme très recommandable consiste à s’imaginer que l’on s’approche
de la sainte table et que l’on reçoit l’hostie de la main du prêtre; 3.
l’acte d’action de grâces, le même que si l’on avait réellement communié.
4° Le moment où la communion spirituelle est particulièrement indiquée est
naturellement celui de la communion du prêtre à la messe; mais on peut
communier spirituellement à tout moment de la journée, autant de fois que
l’on veut et en n’importe quel lieu. Celui qui serait en état de péché
mortel n’est nullement tenu de se confesser; il suffit qu’il fasse un acte
de contrition parfaite. Et si la contrition était imparfaite, il ne
pécherait point, mais, au contraire, il ferait une chose bonne en faisant
les actes de la communion spirituelle; seulement il n’obtiendrait point les
grâces spéciales attachées à ce mode de communion, attendu qu’il manquerait
d’une disposition essentiellement requise. [5]
5° Les effets de la communion spirituelle sont identiques à ceux de la
communion sacramentelle, sauf leur intensité, qui est moindre.
[6] Toutefois, ceci doit s’entendre à égalité des dispositions, car,
autrement, une communion spirituelle, faite avec plus de ferveur, pourra
produire plus de fruit qu’une communion sacramentelle faite avec tiédeur. Il
n’est pas besoin de dire que les fruits de la communion spirituelle sont
uniquement ex opere operantis.
6° En raison des fruits excellents de la communion sacramentelle et de
l’effet qu’elle a d’aviver la foi et d’enflammer l’amour des fidèles envers
l’auguste sacrement ainsi que de les porter à s’approcher de la sainte table
fréquemment et avec ferveur, la communion spirituelle est hautement
approuvée et recommandée par l’Église. Ainsi, parmi les motifs que le
concile de Trente [7], , invoque pour prouver que les
messes où le prêtre seul communie sont néanmoins des messes communes à tous
les fidèles, il allègue la communion spirituelle que le peuple fait à ces
messes, signifiant ainsi clairement que communier spirituellement c’est
participer très véritablement aux fruits du sacrement de l’autel.
S. Thomas, Sum. theol., IIIa, q. lxxx, a. 1, 2; Suarez;, In IIIam Sum., disp.
LXII, sect.I, n. 2; Salmanticenses, Cursus theologicus, disp. II, dub.I, II
; Gihr, Die heiligen Sakramente, t. II, § 22.
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.04.2007 - BENOÎT XVI -
Table S.C. |