Pour Benoît XVI le prêtre appartient
exclusivement à son Seigneur |
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ROME, le 29 Mars 2007 -
(E.S.M.) - Le prêtre est homme de Dieu car il est appelé par Dieu à
l'être et il vit cette identité personnelle dans l'appartenance
exclusive à son Seigneur, qui s'exprime également dans le choix du
célibat.
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A ceux qui ignorent ou qui
oublient le " don de Dieu " (cf. Jn 4, 10)
Le célibat sacré, hier et aujourd’hui
Cette page est divisée en deux parties. Tout d'abord elle fait suite à la
réflexion de l'exhortation
Sacramentum Caritatis
entamée les jours précédents (voir table: Tous les textes concernant
l'Exhortation post-Synodale de Benoît XVI sur l'Eucharistie) ensuite
elle reproduit une lettre du cardinal Claudio HUMMES, Préfet de la
Congrégation pour le Clergé qui estime opportun de rappeler l'enseignement
magistériel de l'Encyclique «
Sacerdotalis caelibatus », de Sa Sainteté Paul VI,
à l'approche du XLe anniversaire de sa publication.
Le célibat sacré,
écrivait déjà le pape Paul VI, que l’Eglise garde
depuis des siècles comme un joyau splendide, conserve toute sa valeur
également à notre époque caractérisée par une transformation profonde des
mentalités et des structures.
Dans ce climat, poursuivait le pape, où
fermentent tant de nouveautés, s’est fait jour entre autres choses la
tendance, voire la nette volonté, de presser l’Eglise de remettre en
question cette institution caractéristique. D’après certains, l’observance
du célibat ecclésiastique constituerait maintenant un problème ; elle
deviendrait quasiment impossible de nos jours et dans notre monde.
D’autres objections, Nous le savons, peuvent être élevées contre le célibat
du prêtre. C’est un sujet très complexe, qui touche au plus vif
la conception courante qu’on se fait de l’existence et qui projette sur elle
la lumière d’ordre supérieur que répand la vérité révélée.
Une longue série de difficultés se présentera à ceux qui " ne comprennent
pas cette réalité " (Mt. 19, 11),
qui ignorent ou qui oublient le " don de Dieu "
(cf. Jn 4, 10) et à qui échappent
la logique supérieure de cette conception nouvelle de la vie, son étonnante
efficacité et sa plénitude débordante.
(S.S. le pape PAUL VI)
Revenons d'abord à la première partie de cette page
consacrée à l'exhortation du pape Benoît XVI
… ET FINALEMENT, LE CÉLIBAT DES PRÊTRES ?
« Les Pères synodaux ont voulu souligner que le sacerdoce ministériel
requiert, à travers l’ordination, l’entière configuration au Christ. Tout en
respectant les pratiques différentes et la tradition orientale, il convient
de rappeler, note le pape Benoît XVI, le sens profond du célibat sacerdotal, justement considéré comme
une richesse inestimable et confirmé aussi dans la pratique orientale pour
les candidats à l’épiscopat. Dans un tel choix, en effet, le dévouement qui
conforme le prêtre au Christ et l’offrande exclusive de lui-même pour le
Règne de Dieu trouvent une expression particulière. Le fait que le Christ
lui-même, prêtre pour l’éternité, ait vécu sa mission jusqu’au Sacrifice de
la Croix dans l’état de virginité constitue le point de référence sûr pour
recueillir le sens de la tradition de l’Église latine sur cette question. »
Le Synode des Évêques – auquel, il faut le souligner, nombre d’évêques
orientaux ont participé – est unanime à souligner la richesse de l’antique
tradition latine du célibat des prêtres. Il ne s’agit pas tant, par cet état
de célibat, de jouir de cette totale disponibilité pour la vie paroissiale
que restreindrait la charge d’une famille. Il s’agit plus fondamentalement
d’un célibat « consacré », signe d’un don total que le prêtre fait de sa
vie à Dieu et à l’Église, par amour, à l’image du sacrifice que le Christ
offrit de sa vie sur la Croix.
Cette consécration du prêtre à Dieu et à la famille spirituelle qui lui est
confiée, le prêtre est appelé à la vivre à la manière dont un époux donne
toute sa vie pour les siens, à la manière surtout dont le Christ à donné sa
vie pour aimer et sauver tous les hommes, et non pas quelques uns en
particulier. Aussi l’Exhortation peut-elle écrire :
« Il n’est donc pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes
purement fonctionnels. En réalité, il est une conformation particulière au
style de vie du Christ lui-même, rappelle le pape Benoît XVI. Ce choix est avant tout sponsal ; il est
identification au cœur du Christ Époux, qui donne sa vie pour son Épouse.
Unie à la grande tradition ecclésiale, au Concile Vatican II et aux
Souverains Pontifes mes prédécesseurs, je redis la beauté et l’importance
d’une vie sacerdotale vécue dans le célibat comme signe exprimant le don de
soi total et exclusif au Christ, à l’Église et au Règne de Dieu, et j’en
confirme donc le caractère obligatoire pour la tradition latine. Le célibat
sacerdotal vécu avec maturité, joie et dévouement est une très grande
bénédiction pour l’Église et pour la société elle-même. »
(MC 24)
Lettre du cardinal Claudio HUMMES, Préfet de la Congrégation pour le Clergé
A l'approche du XLe anniversaire de la publication de l'Encyclique «
Sacerdotalis caelibatus », de Sa Sainteté Paul VI, la Congrégation pour le Clergé a
considéré opportun de rappeler l'enseignement magistériel de cet important
document pontifical.
Le célibat sacerdotal est véritablement un don précieux du Christ à son
Eglise, un don qu'il faut toujours méditer et renforcer à nouveau, en
particulier dans le monde d'aujourd'hui, profondément sécularisé.
En effet, les chercheurs indiquent que les origines du célibat sacerdotal
nous ramènent aux temps apostoliques. Ignace de la Potterie écrit: «Les
chercheurs s'accordent généralement pour dire que l'obligation du célibat ou
du moins de la continence est devenu une loi canonique depuis le IVe siècle
[...]. Mais il est important d'observer que les législateurs des IVe et Ve
siècles affirmaient que cette disposition canonique était fondée sur une
tradition apostolique. Le Concile de Carthage (en 390) disait par exemple:
“Il faut que ceux qui sont au service des mystères divins soient
parfaitement continents (continentes esse in omnibus) afin que ce qu'ont
enseigné les apôtres et a maintenu l'antiquité elle-même, nous l'observions
nous aussi”» (1). Dans le même sens, A. M. Stickler parle d'arguments
bibliques en faveur du célibat d'inspiration apostolique (2).
Le développement historique
Le Magistère solennel de l'Eglise répète de façon ininterrompue les
dispositions sur le célibat ecclésiastique. Le Synode d'Elvira (300-303?)
prescrit au canon 27: «Un Évêque, comme tout autre clerc, ne doit avoir
auprès de lui qu'une sœur ou une vierge consacrée; il a été établi qu'il ne
doit absolument pas avoir auprès de lui une étrangère»; et au canon 33: «Il
a été décidé de façon générale l'interdiction suivante aux Évêques, aux
prêtres et aux diacres, ainsi qu'à tous les clercs qui exercent un
ministère: qu'ils s'abstiennent de leur épouse et n'engendrent pas
d'enfants; ceux qui l'auront fait devront être éloignés de l'état clérical»
(3).
Le Pape Sirice (384-399), dans la lettre à l'Évêque Imerius de Tarragone, en
date du 10 février 385, affirmait: «Le Seigneur Jésus [...] voulait que de
la figure de l'Eglise, dont il est l'époux, émane la splendeur de la
chasteté [...] nous tous prêtres sommes liés en vertu de la loi indissoluble
de ces dispositions [...] afin qu'à partir du jour de notre ordination, nous
confions tant nos cœurs que nos corps à la sobriété et à la pudeur, pour
plaire au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons chaque
jour» (4).
Dans le premier Concile œcuménique du Latran de 1123, au canon 3, nous
lisons: «Nous interdisons de la façon la plus absolue aux prêtres, aux
diacres et aux sous-diacres, de vivre avec leur concubine ou épouse et
d'habiter avec des femmes autres que celles avec lesquelles le Concile de
Nicée (325) a permis de vivre» (5). De même, dans la XXIVe session du
Concile de Trente, au canon 9, est rappelée l'impossibilité absolue de
contracter un mariage pour les clercs constitués dans les Ordres sacrés ou
les religieux qui ont fait le vœu solennel de chasteté; et avec elle, la
nullité du mariage lui-même, unie au devoir de demander à Dieu le don de la
chasteté dans une juste intention (6). A une époque plus récente, le Concile
œcuménique Vatican II a répété dans la déclaration
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