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19 Avril 2005
 

Cardinal  Danneels: "Ne touchez pas à mes petits"

 

 Godfried Card. Danneels

Le taux d’humanité d’une civilisation se mesure à cet amour et ce respect inconditionnel de l’homme, dans la mesure où elle ose dire : "Ne touchez pas à mes petits". Et de le mettre en pratique. "Ne touchez pas à mes petits" peu importe l’âge qu’ils ont ou l’état de leurs corps et leurs esprits.

Bruxelles – Cathédrale saints Michel et Gudule

Message de Noël 2005 du cardinal Godfried Danneels

Sainte et joyeuse fête de Noël ! Que la paix de cette nuit descende dans vos coeurs et reste avec vous tout au long de l’année qui vient !

Rares sans doute seront ceux qui restent insensibles au charme de la nuit de Noël et du petit enfant dans la crèche. L’homme ne peut que s’émerveiller en effet devant un nouveau né : il attire tous les regards et il touche tous les coeurs. Oui, le petit bonhomme en rouge coiffé de son capuchon, a beau s’accrocher aux balcons de nos maisons, il aura difficile de chasser de nos mémoires et de nos coeurs l’Enfant de Noël. Il peut bien nous apporter des cadeaux, mais nous apporte-t-il aussi le bonheur et du sens à notre existence ?

Mais Noël est plus qu’une émotion ou un pincement de coeur devant la merveille d’une naissance humaine. Car cet enfant n’est pas qu’une merveille, Il est un mystère : la nuit de Noël nous nous émerveillons devant un Dieu qui s’est fait homme, devant le Très-Haut qui s’est fait le Très-Bas selon le titre de l’admirable petit livre de Christian Bobin : Le Très-Bas. Cet enfant est le Fils de Dieu. La liturgie de l’Orient chante que celui qui a pour maison tout l’univers et toutes les galaxies, s’est fait si petit qu’il a pu prendre les mesures du sein d’une femme, Marie. Ce Dieu ne naît pas sur le velours et la dentelle d’un berceau, comme un enfant de roi. On le met sur la paille et sur le bois rude d’une mangeoire. Ce paradoxe se reproduira d’ailleurs tout au long de sa vie sur terre jusqu’à la fin : Il mourra sur le même bois nu et rude d’une croix. Et tout ce qu’Il enseignera témoignera de ce monde à l’envers. Ne dira -t-il pas: « qui veut être le plus grand, qu’il se fasse tout petit, qui voudra régner, qu’il serve, qui veut gagner sa vie, qu’il la perde ».

Dieu s’est rendu si vulnérable : Il est et il veut être un "sans-défense", un nouveau-né livré entre nos mains pour tout : pour être vêtu, nourri, soigné. Dieu a voulu être dépendant de nous en tout et pour tout. Voilà tout autre chose qu’une émotion devant un berceau. Et Cet Enfant-Dieu incapable encore de dire un seul mot, ne l’entendez-vous pas crier haut et fort : « de grâce ayez pitié de moi ».

La naissance de cet Enfant Dieu dans la crèche, ne serait qu’un souvenir attendrissant dans nos mémoires, si ce n’était qu’Il crie et si au chant des anges ne se mêlait pas la plainte d’innombrables autres, si le silence de ce nouveau-né ne criait et ne faisait pas mal à nos oreilles. Ecoutez-le dire : si Je me suis fait vulnérable et sans défense, ce n’est pas à cause de moi - ne suis-je pas le Maître de l’univers ? – mais à cause de millions d’autres êtres humains comme moi, encore plus vulnérables, blessés : le cortège interminable des sans-défense. Non jamais un enfant n’a crié aussi fort dans son berceau : "Ayez pitié de nous ! nous sommes des sans-défense".

Pouvons-nous en effet regarder droit dans les yeux cet Enfant dans la crèche sans y voir aussi tous les autres sans-défense dans notre société et notre monde. Inutile et impossible de détailler : ils sont innombrables : les enfants sans défense dans la circulation : dix-mille enfants et jeunes par an sont victimes d’un accident de la route. Ils sont innombrables ces pauvres SDF dans les couloirs du métro ou les portails de nos églises, les réfugiés dans les centres. Ils sont beaucoup trop nombreux les enfants et les jeunes dans nos centres fermés, attendant dans un lieu qui n’est pas fait pour eux, souvent pendant de longs mois, la décision qui les concerne, avec le risque d’être renvoyés dans leur pays. Ils crient de derrière les grilles. Je pense avant tout à ces personnes âgées touchées par la terrible maladie d’Alzheimer ou d’autres handicaps, aux petits non-nés qui ne pourront jamais parler , à ceux qui ne peuvent pas ou plus manifester leur volonté et qui pourraient être livrés à la volonté des autres qui décideront de leur droit à continuer de vivre . Allons-nous permettre que ceux qui ne peuvent plus parler par eux-mêmes aient en plus et unilatéralement la bouche fermée pour toujours ? Oui, j’entends l’Enfant de la crèche crier. « Ayez pitié de nous ! Nous sommes sans défense : Défendez-nous »

Oui, autour de la crèche ne se tiennent pas que Marie et Joseph, les anges, le boeuf et l’âne, les bergers et leurs agneaux. Il y a beaucoup plus d’agneaux qui sont venus chercher refuge dans la crèche : une foule innombrable d’autres agneaux, invisibles à nos yeux mais si visibles aux yeux de Dieu : la grande famille des "sans-défense", des enfants au sens étymologique de ce terme - in-fans - celui qui ne sait pas encore ou ne sait plus parler. Leurs cris sont plus forts que le chant des anges.

Le plus beau fleuron des religions monothéistes qui ont formé notre civilisation – juifs, chrétiens, musulmans – c’est d’avoir inculqué à l’Europe l’amour et le respect pour la vie et le refus de mesurer la valeur d’une vie humaine à son image idéale et de juger par conséquent qui a droit à une place dans la société. Le taux d’humanité d’une civilisation se mesure à cet amour et ce respect inconditionnel de l’homme, dans la mesure où elle ose dire : « Ne touchez pas à mes petits ». Et de le mettre en pratique. « Ne touchez pas à mes petits » peu importe l’âge qu’ils ont ou l’état de leurs corps et leurs esprits. Car comme le dit le poète Lucebert : « Tout ce qui a de la valeur est sans défense » .

Je vous souhaite une sainte et joyeuse fête de Noël et une bonne année. 2006 sera une année particulière à Bruxelles. Nous accueillerons en effet pendant la semaine de la Toussaint, après Vienne, Paris et Lisbonne, le Congrès international pour l’évangélisation des grandes villes . L’Eglise a déjà pris de depuis longtemps de nombreuses initiatives à Bruxelles pour rendre la ville plus agréable à vivre. Mais ces initiatives sont souvent cachées et inconnues. Le temps n’est-il pas venu de rendre plus publique cette contribution de l’Eglise au bonheur de la ville, non pas pour sacraliser la ville mais pour l’humaniser au départ de l’Evangile ? Vous êtes dès à présent tous invités : « Venez et Voyez ». Ce sont les paroles même de Jésus ainsi que le logo de Bruxelles – Toussaint 2006.

Je vous souhaite une sainte et joyeuse fête de Noël !

+ Godfried Card. Danneels

Archevêque de Malines-Bruxelles

 

NDLR: Nous ne pouvons nous empêcher en cette fin d'année de rappeler certains événements marquant de l'année 2005 dont l'émouvante homélie du cardinal Danneels pour l'élection de Benoît XVI.

 

« Vous êtes le doux Christ en terre » : le cardinal Godfried Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, a cité cette expression de sainte Catherine de Sienne, docteur de l’Eglise et co-patronne de l’Europe, lors de son homélie pour la messe d’action de grâce pour l’élection du pape Benoît XVI, à Bruxelles, le 30 avril dernier. Il y évoque le conclave auquel il a lui-même participé. Homélie de la messe d’action de grâce pour SS le pape Benoît XVI - Bruxelles, cathédrale Saints Michel et Gudule – 30 avril 2005.  Lire la suite: Le Pape Benoît XVI

 

Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 28.12.2005 - EGLISE   

 

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