La thèse de Benoît XVI sur la foi, la
vérité, la tolérance |
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Cité du Vatican, le 28 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Benoît XVI le rappelle avec une sollicitude pétrinienne, la
raison ne peut être prisonnière d’un simple horizon empirique, et elle
ne peut pas exclure pour censurer des éléments qu’elle reconnaît
elle-même comme présents, et donc constitutifs, dans l’homme.
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La thèse de Benoît XVI sur la foi, la vérité, la tolérance
VATICAN - LES PAROLES DELLA DOCTRINE par l’abbé Nicola Bux, et l’Abbé
Salvatore Vitiello - Le but de la foi est la victoire de la raison
Le 28 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- L’affirmation du Pape Benoît XVI a frappé les moyens d’information, selon
laquelle, en réalité, il ne peut y avoir le dialogue entre les religions
mais entre les cultures. Il s’agit, pour ceux qui connaissent la pensée de
Joseph Ratzinger, d’une thèse déjà connue et amplement développée dans le
livre très important « Fede, Verità, Tolleranza » (Cantagalli,
2003). Mais de quoi s’agit-il ?
La confrontation avec les religions, selon cette position théologique
habituelle, serait un affront de la « conscience religieuse »,
c’est-à-dire de la conscience qu’elles ont d’elles-mêmes, et irait, de par
elle-même, au-delà du « théologique » au sens où nous, catholiques,
nous l’entendons, ou nous devrions l’entendre, c’est-à-dire, fondé sur la
Révélation judéo-chrétienne et sur la Tradition de l’Église.
Et donc, la base commune du dialogue interreligieux ne peut être que la
raison. Et c’est la confrontation que le Pape à proposée
dans le discours historique de Ratisbonne. Si une telle position n’est pas comprise comme il
faudrait, c’est parce que l’idée de la raison, et surtout l’expérience,
n’est pas partagée. Pour le Christianisme, et Benoît XVI le rappelle avec
une sollicitude pétrinienne, la raison ne peut être prisonnière d’un simple
horizon empirique, et elle ne peut pas exclure pour censurer des éléments
qu’elle reconnaît elle-même comme présents, et donc constitutifs, dans
l’homme. Une raison qui relèguerait le sens religieux à l’intérieur des
pures options subjectives, devrait inévitablement interpréter le dialogue
interreligieux en dehors de son propre horizon comme « théologiquement
» fondé (et donc, dans cette conception, il ne serait pas
raisonnable, parce que « dogmatique »).
Existe-t-il peut-être aussi une certaine théologie qui ne reconnaît pas à la
raison son horizon adéquat ? Qui, à force de dialoguer avec la modernité et
la postmodernité, avec la pensée faible (ou humble, comme le soutiennent
certains), n’est même plus consciente de sa propre identité et de son
propre statut épistémologique élémentaire ?
Au contraire se demande Benoît XVI dans l’Encyclique «
Spe Salvi » au numéro 23 : « Mais quand la raison domine-t-elle
vraiment ? Est-ce quand elle s’est détachée de Dieu ? Est-ce quand elle est
devenue aveugle pour Dieu ? La raison du pouvoir et du faire est-elle déjà la
raison intégrale ? ». La réponse chrétienne à ces questions est claire :
la raison « ne devient humaine que si elle est en mesure d'indiquer la route
à la volonté, et elle n'est capable de cela que si elle regarde au delà
d'elle-même. Dans le cas contraire, la situation de l'homme, dans le
déséquilibre entre capacité matérielle et manque de jugement du cœur,
devient une menace pour lui et pour tout le créé » (ibid.).
A cause précisément de cette idée différente et de cette expérience
différente de raison, on ne comprend pas le rapport réel et essentiel entre
raison et foi, et comment cette dernière a à cœur la raison, au point de «
la rappeler » continuellement à sa propre stature réelle, à sa propre
victoire sur toute tentative réductionniste imposée par la culture
dominante. Le Pape Benoît XVI poursuit en effet en ces termes : « La raison est le
grand don de Dieu à l’homme, et la victoire de la raison sur l’irrationalité
est aussi un but de la foi chrétienne ». Pour ces raisons, le véritable
dialogue interculturel est fondé sur la raison, et il est donc capable de
tenir compte aussi du sens religieux humain. Plus et mieux que le soi-disant
dialogue interreligieux.
Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.11.2008 -
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