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19 Avril 2005
 

Le vagabondage spirituel est aussi porté par le relativisme ambiant

Le 28 avril 2023 - E.S.M. -  Le vagabondage spirituel est aussi porté par le relativisme ambiant. Dans le vent des modes qui passent, sans racines spirituelles, sans la nourriture de la prière, chaque chrétien est en danger. Quand je vois de jeunes catholiques africains retournant vers les cultes traditionnels, où la pratique des sacrifices est courante, je mesure combien les prêtres n'ont pas su étancher une grande soif.

Le vagabondage spirituel - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

Notre monde connaît souvent des spiritualités faciles, parfois à la mode. Comment caractériser ces courants, qui peuvent entrer en concurrence frontale avec le catholicisme ?

    Effectivement, nombreux sont ceux qui ont tendance à prendre dans chaque spiritualité la part qui leur convient, dans une logique syncrétique, pour composer une religion subjective confortable ; nous sommes loin de la vérité, dans son intégralité, promue par l'Eglise. En Afrique, je vois aussi que les cultes traditionnels restent vivaces. De même, en Amérique latine, les groupes évangéliques sont lancés dans une guerre concurrentielle sans merci contre l'Eglise catholique, dans l'idée de conquérir des « parts de marché ».
    La tendance naturelle de l'homme consiste toujours à chercher les lieux et les idées où il puisse trouver satisfaction, richesse, santé de façon quasi miraculeuse. Dans l'Antiquité, les autorités juives, ou les prêtres chez les premiers chrétiens, devaient lutter contre la tentation d'aller jouir de doux rêves auprès des idoles. Les grandes hérésies du bas Moyen Âge répondaient souvent à des logiques similaires d'exploitation des peurs, des passions et des fantasmes. Aujourd'hui encore, il s'agit d'une recherche de bonheur immédiat. L'homme moderne constate plus ou moins bien les limites du matérialisme, et le christianisme lui semble épuisé, parfois figé. Voilà le manque de profondeur de notre foi : souvent, te chrétien ne sait plus en quoi il croit et il n'est pas suffisamment fixé sur la Croix. Or, si nous nous éloignons de Dieu, le miroir aux alouettes n'est jamais loin. La formation catéchétique, biblique, spirituelle des fidèles, des prêtres et des religieux reste la grande réponse face à des flottements si menaçants.
    Oui, l'Église n'a qu'une seule méthode : la recherche de Dieu dans la prière, et la connaissance approfondie et méditée de sa Parole. Sans lien personnel avec Dieu, il n'y a pas de constance ni de perspective.
    Le vagabondage spirituel est aussi porté par le relativisme ambiant. Dans le vent des modes qui passent, sans racines spirituelles, sans la nourriture de la prière, chaque chrétien est en danger. Quand je vois de jeunes catholiques africains retournant vers les cultes traditionnels, où la pratique des sacrifices est courante, je mesure combien les prêtres n'ont pas su étancher une grande soif. La légèreté de la vie de foi peut conduire à des dérives parfois difficiles à enrayer. Ce qui me fend le cœur, c'est la blessure profonde provoquée par des prêtres catholiques africains qui ont abandonné la grâce du sacerdoce pour entrer dans des sectes et y exercer une sorte de ministère sacerdotal sacrilège. Quelle déchéance ! Quel poignard dans le cœur de Jésus.! Ma seule réponse reste la prière.

Comment définir cette vie de prière dont vous parlez si souvent ?

    Chacun de nous doit absolument programmer et construire, chaque jour, sa vie de prière. Comment ? Je vais vous raconter une petite histoire qui donne à réfléchir.
    Un jour, un vieux professeur fut engagé pour donner une formation sur la planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grandes entreprises. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux professeur n'avait donc qu'une heure. Debout, il les regarda un par un, lentement, puis il leur dit : « Nous allons réaliser une expérience. » De dessous la table, le professeur sortit un immense pot de plusieurs litres qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il exhiba une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord, et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva les yeux vers ses élèves et leur demanda : « Est-ce que le pot est plein ? » Tous répondirent : « Oui. » II attendit quelques secondes et ajouta : « Vraiment ? » Alors il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de graviers. Avec minutie, il versa ces graviers sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de graviers s'infiltrèrent entre les cailloux jusqu'au fond du pot. Le vieux professeur leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : « Est-ce que le pot est plein ? » Cette fois, ses brillants élèves commencèrent à comprendre son manège. L'un d'eux répondit : « Probablement pas ! » « Bien ! » répondit le vieux professeur. Il se pencha de nouveau et cette fois sortit du sable de sous la table. Il le versa dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et les graviers. Encore une fois, il demanda : « Est-ce que le pot est plein ? » Cette fois, sans hésiter et en chœur, les élèves répondirent : « Non ! » «.Bien ! », répondit le vieux professeur. Et comme s'y attendaient les élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux professeur dit alors : « Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? » Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet du cours, répondit : « Cela démontre que même lorsqu'on croit que notre agenda est complètement rempli, si l'on veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous et plus de choses à faire. » « Non, répondit le vieux professeur, ce n'est pas cela ! La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire tous entrer ensuite. » II y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ces propos. Le vieux professeur leur dit alors : « Quels sont les gros cailloux dans votre vie ? Votre santé, votre famille, vos amis, vos rêves, votre carrière professionnelle ? Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre les gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas la réussir. Si on donne la priorité aux pacotilles — le gravier, le sable —, on remplira sa vie de futilités, de choses sans importance et sans valeur, et nous n'aurons plus de temps à consacrer aux éléments importants. Alors n'oubliez pas de vous poser la question : quels sont les gros cailloux de ma vie ? Ensuite, mettez-les en premier dans le pot de votre existence. » D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et quitta lentement la salle.
    La prière est-elle un de ces gros cailloux de ma vie ? Je réponds sans difficulté : la prière doit être vraiment le gros caillou qui doit remplir le pot de notre vie. C'est le temps où l'on ne fait rien d'autre que d'être avec Dieu. C'est le temps précieux où tout se fait, où tout se régénère, où Dieu agit pour nous configurer à Lui.
    Saint Paul nous exhorte souvent à vivre dans la prière et les supplications : « Priez en tout temps, dans l'Esprit, dit-il, apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints » (Ep 6, 18). Mais en même temps, il insiste sur notre incapacité à savoir quoi demander pour prier comme il faut ; pourtant, l'Esprit-Saint vient à notre secours et lui-même intercède pour nous « en des gémissements ineffables » (Rm 8, 26).
    La prière, c'est d'abord l'œuvre de l'Esprit-Saint qui prie en nous, nous restructure intérieurement et nous plonge dans l'intimité du Dieu un et trine. Voilà pourquoi il est primordial de faire silence et d'écouter, de consentir à se dépouiller et à s'abandonner à Dieu qui est présent en nous. La prière n'est pas un moment de magie qui consiste à présenter telle ou telle doléance pour améliorer notre bien-être. Le silence intérieur nous permet d'écouter la prière de l'Esprit-Saint qui devient la nôtre. L'Esprit intercède à notre place. Dans la prière, ce ne sont pas nos paroles qui sont importantes mais c'est de réussir à se taire pour laisser parler l'Esprit-Saint, l'écouter gémir et intercéder en notre faveur. Si nous entrons dans le silence mystérieux de l'Esprit-Saint, nous sommes certainement écoutés parce que nous disposons d'un cœur qui écoute. Dieu ne nous répond pas comme nous l'aurions souhaité, d'autant que nous demandons souvent des choses impossibles, comme des enfants qui souhaitent des cadeaux par milliers. Cela ne doit pas pour autant nous détourner de Dieu lorsque les problèmes sont réels, nous tenaillent, et que nous expérimentons la nuit profonde du doute. En fait, la prière n'est pas un acte extraordinaire, mais le silence d'un enfant qui tourne complètement son regard vers Dieu. La prière, c'est laisser Dieu un peu libre en nous. Il faut savoir l'attendre dans le silence, l'abandon et la confiance, avec fermeté, et dans la persévérance, même quand il fait obscur, dans notre nuit intérieure.
    La prière, comme toute amitié, demande du temps pour se consolider. La prière est donc une école parfois difficile. Durer dans le silence peut être une traversée du désert, longue et aride, sans eau ni nourriture, où il pourrait nous arriver de dire comme sainte Thérèse de Lisieux : « Je ne sais même plus si je crois en ce que je chante. » Le croyant qui prie marche dans la nuit, et reste souvent comme un pèlerin qui cherche la lumière. Prier, c'est entrer dans la volonté de Dieu. À certains moments, lorsque nous sommes dans la nuit noire de la souffrance et de la haine dressée contre nous, il pourrait nous arriver de hurler comme Jésus : « Élôï, Éôï, lema sabachthani » (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ») (Mc 15, 34). Personne ne comprendra le sens de notre hurlement, car c'est une prière, un cri de foi vers notre Dieu et notre Père : c'est le cri de Jésus sur la Croix, un cri d'abandon filial à la seule volonté du Père, comme pour confirmer la soumission totale déjà scellée au Jardin de Gethsémani. Alors qu'il priait, pris par l'angoisse, et que sa sueur devenait comme de grosses gouttes de sang qui tombaient à terre, il déclara : « Abba (Père) ! tout t'est possible : éloigne de moi cette coupe ; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36).
    Dieu nous a aimés le premier. Prier, c'est se laisser aimer et aimer soi-même. Prier, c'est regarder Dieu et se laisser regarder par Lui, c'est vraiment savoir se disposer à regarder Dieu qui réside et vit en nous de façon trinitaire. Ce n'est pas une image ; en vérité, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint vivent en nous. Ils résident en nous dans l'unité et la communion trinitaire. Un seul Dieu en trois personnes distinctes, c'est le cœur de notre foi baptismale. Nous sommes réellement la demeure de Dieu. C'est ce qu'expliqué magnifiquement saint Athanase, dans sa Lettre à Sérapion, évêque de Thmuis : « Quand l'Esprit est en nous, le Verbe qui nous le donne est en nous, et dans le Verbe se trouve le Père. Et c'est ainsi que s'accomplit la Parole : "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma Parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui et nous nous ferons une demeure chez lui" (Jn 14, 23). Là où est la lumière, là aussi est son éclat ; là où est son éclat, là aussi est son activité et sa grâce resplendissante. »
    L'âme est le lieu de la prière. Cependant, dans ce sanctuaire réservé à Dieu, dans cette maison de Dieu, la solitude et le silence doivent régner. Car dans la prière, c'est essentiellement Dieu qui parle et que nous écoutons attentivement, en nous mettant en quête de sa volonté. Prier, c'est chercher Dieu et le laisser nous dévoiler son visage et révéler sa volonté. Certes nous croyons que Dieu habite et vit en nous, mais bien souvent nous ne Lui laissons jamais la liberté de vivre, d'agir, de se mouvoir et de s'exprimer. Nous occupons tout le terrain de notre paysage intérieur, toute la journée et pendant des temps infinis. Nous nous acharnons toujours à beaucoup faire, à beaucoup parler, à beaucoup penser. Nous remplissons la demeure de Dieu de tant de bruit...
    Il nous faut apprendre que le silence est le chemin de la rencontre personnelle et intime avec la présence silencieuse mais vivante de Dieu en nous.
   Dieu n'est pas dans l'ouragan, le tremblement de terre ou le feu, mais dans le murmure d'une brise légère. Pour vraiment prier, il faut cultiver et sauvegarder une certaine virginité du cœur, autrement dit, il ne faut pas vivre et grandir dans le brouhaha intérieur ou extérieur, dans la dispersion et les distractions mondaines ; certains plaisirs désunissent, écartèlent, séparent et dispersent le centre de notre être. La virginité spirituelle, le silence intérieur et une nécessaire solitude sont les rocs les plus favorables à la vie avec Dieu, dans un face-à-face intime avec Lui.
    De cette rencontre, nous sortons en portant sur la peau de notre visage la splendeur brillante du visage de Dieu, comme Moïse lorsqu'il redescendait de la montagne après avoir parlé avec le Tout-Puissant.

Benoît XVI nous enseigne la force de la prière
 

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Sources : Extraits de la deuxième partie  "Dieu ou rien - Entretien du cardinal Sarah avec Nicolas Diat -  E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 28.04.2023

 

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