Mgr Adolfo González Montes : le carême et
l'appel aux chrétiens pour changer le monde |
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Rome, le 27 février 2008 - Voici le message que Mgr Adolfo González
Montes a adressé à ses diocésains à l'occasion du saint carême, sur
toile de fond de crise sociale. Nous le reproduisons ici pour sa
sagesse, pour l'encouragement qu'il donne mais aussi pour la joie qu'il
communique.
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Adolfo
González Montes, Évêque de Almería (Espagne)
Mgr Adolfo González Montes : le carême et l'appel aux chrétiens pour changer
le monde
Voici le message que Mgr Adolfo González Montes a
adressé à ses diocésains à l'occasion du saint carême, sur toile de fond de
crise sociale. Nous le reproduisons ici pour sa sagesse, pour
l'encouragement qu'il donne mais aussi pour la joie qu'il communique. Une
joie indirecte, pourrait-on dire, qui naît des accents si apostoliques d'un
Pasteur pour son troupeau. A nous ramener si essentiellement au coeur de nos
devoirs, en un monde tourmenté et si menaçant pour la vie des âmes, ce sont
ici les paroles d'un confesseur de la foi que nous recueillons avec
reconnaissance.
« (...) Bien que la mentalité ambiante soit réfractaire à la conversion à
l'Évangile, le commandement du Christ de proclamer la parole du pardon et de
la vie est la mission de l'Église. Il n'est pas possible de séparer l'Église
du Christ, parce que l'Église a été envoyée par le Ressuscité pour annoncer
que par la croix du Christ, par sa mort et sa résurrection, Dieu a adressé à
l'humanité le signe suprême de l'amour et de la paix. C'est la mission de
l'Église d'appeler tous les hommes à faire partie d'une humanité rachetée et
sauvée dans l'espérance de la pleine consommation de la vie humaine, par la
participation de la vie de Dieu.
Cette annonce est la tâche qui incombe à l'Église, laquelle ne peut pas
cesser d'appeler tous les hommes à changer de vie, afin qu'une fois libérés
du péché ils deviennent des serviteurs de la justice. Cependant, la parole
de l'Église incommode, elle gêne et elle est repoussée, parce qu'elle ne se
soumet pas aux désirs d'une société qui oriente progressivement sa propre
organisation et sa vie commune en imposant silence à Dieu, comme s'il
n'existait pas.
L'Eglise, qui proclame l'Evangile de la vie affronte ainsi une culture
matérialiste, installée dans le règne de l'utile et du délectable, un règne
mesuré par l'intérêt de l'argent et du plaisir, un règne dans lequel le
chrétien d'aujourd'hui qui ne veille pas sur son propre salut individuel
renâcle lâchement à tout effort contre l’univers ambiant et s’endort sur
lui-même, victime de son assentiment silencieux au courant qui emporte les
événements.
Comment sortir de cette situation et échapper à cette puissante emprise sur
les mentalités, contraire à l’esprit de l’Evangile, et qui se diffuse
partout ? Le carême est un temps propice pour que les chrétiens prennent
fermement la résolution de réaliser l’effort de sortir de cette situation de
repli sur eux-mêmes, de rejeter la lâcheté qui les porte à consentir à ce
qu’une ambiance néo-païenne achève d’affaiblir leur foi et de tuer leur
espérance en la vie éternelle. Les cinq semaines du carême qui nous
conduisent à Pâques sont un temps raisonnable pour réfléchir à l’urgence
d’un changement, afin d’affronter résolument notre mission de laisser Dieu
transformer nos existences.
On ne peut espérer une société meilleure, moins sensible à la culture de la
mort qui s’étend comme une tache d’huile imprégnant tout, en menaçant la vie
des enfants à naître et en portant atteinte à la vie de ceux dont la
maladie, l’âge ou la lassitude permettent de supposer qu’elle n’a plus de
sens, par manque de qualité, parce qu’elle est inutile ou dérangeante et
qu’il n’y a plus de raison de lui faire supporter aucune souffrance, que si
Dieu change le cœur et l’esprit de l’être humain. S’il ne veut pas écouter
la parole de Dieu, quelle espérance restera-t-il à l’homme ? Quels que
soient ses efforts, l’homme ne pourra pas, par pur volontarisme, se forger
un monde alternatif à celui que Dieu, par amour pour nous, a créé et a
offert à tous comme chemin de vie et de bonheur.
Le carême est le temps propice pour se laisser changer par Dieu, en
accueillant sa parole, en revenant à la lecture de la sainte Ecriture pour
découvrir en elle Jésus-Christ, qui est celui qui nous a fait connaître le
projet d’amour de Dieu sur l’homme. C’est un temps propice au jeûne corporel
pour Dieu, afin de nous libérer des égoïsmes qui nous emprisonnent, parce
que l’homme ne vit pas que de pain. C’est le temps de renoncer à la passion
concupiscente des biens de ce monde, et de partager avec les nécessiteux.
C’est le temps, enfin, de la prière, à la recherche de Dieu et de sa volonté
à accomplir.
Avec mon affection et ma bénédiction ».
Almería, le 10 février 2008
+ Adolfo González Montes
Evêque de Almería (Espagne)
Message du Saint Père Benoît XVI pour le Carême
2008 :
►
Carême 2008
Sources:
HERMAS
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 27.02.2008 -
T/Méditations |