Message de Benoît XVI pour le Carême
2008 |
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Cité du Vatican, le 29 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Ce matin, mardi 29
janvier 2008, à 11h30, dans Salle Jean-Paul II de la Salle de presse du
Saint Siège, a eu lieu la Conférence de presse de présentation du
Message du Saint Père Benoît XVI pour le Carême 2008.
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Le pape Benoît XVI -
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Message de Benoît XVI pour le Carême 2008
Ce matin, mardi 29 janvier 2008, à 11h30, dans Salle Jean-Paul II de la
Salle de presse du Saint Siège, a eu lieu la Conférence de presse de
présentation du Message du Saint Père Benoît XVI pour le Carême 2008.
Sont intervenus :
• Le Card. Paul Josef Cordes, Président du Conseil Pontifical « Cor Unum » ;
• Mons. Karel Kasteel, Secrétaire du Conseil Pontifical « Cor Unum » ;
• Mons. Jean Pietro De Toso, Sous-secrétaire du même Conseil Pontifical :
• M. Hans-Peter Röthlin, Président de l'œuvre de charité « Aide à l’Eglise
en Détresse »..
Le texte est publié en langue italienne, française, anglaise, allemande,
espagnole, portugaise et polonaise
Texte intégral du message du Saint-Père Benoît XVI
MESSAGE DE SA SAINTETÉ
BENOÎT XVI
POUR LE CARÊME 2008
« Le Christ pour vous s’est fait pauvre » (2 Cor 8,9)
Chers frères et sœurs !
1. Chaque année, le Carême nous offre une occasion providentielle pour
approfondir le sens et la valeur de notre identité chrétienne, et nous
stimule à redécouvrir la miséricorde de Dieu pour devenir, à notre tour,
plus miséricordieux envers nos frères. Pendant le temps du Carême, l’Église
propose certains engagements spécifiques pour accompagner concrètement les
fidèles dans ce processus de renouvellement intérieur : ce sont la prière,
le jeûne et l’aumône. Cette année, en ce traditionnel Message pour le
Carême, je voudrais m’arrêter pour réfléchir sur la pratique de l’aumône :
elle est une manière concrète de venir en aide à ceux qui sont dans le
besoin, et, en même temps, un exercice ascétique pour se libérer de
l’attachement aux biens terrestres. Combien forte est l’attirance des
richesses matérielles, et combien doit être ferme notre décision de ne pas
l’idolâtrer ! Aussi Jésus affirme-t-il d’une manière péremptoire : « Vous ne
pouvez servir Dieu et l’argent » (Lc 16,13).
L’aumône nous aide à vaincre cette tentation permanente : elle nous apprend
à aller à la rencontre des besoins de notre prochain et à partager avec les
autres ce que, par grâce divine, nous possédons. C’est à cela que visent les
collectes spéciales en faveur des pauvres, qui sont organisées pendant le
Carême en de nombreuses régions du monde. Ainsi, à la purification
intérieure s’ajoute un geste de communion ecclésiale, comme cela se passait
déjà dans l’Église primitive. Saint Paul en parle dans ses Lettres à propos
de la collecte en faveur de la communauté de Jérusalem (cf. 2 Cor 8-9 ; Rm
15, 25-27).
2. Selon l’enseignement de l’Évangile, nous ne sommes pas propriétaires mais
administrateurs des biens que nous possédons : ceux-ci ne doivent donc pas
être considérés comme notre propriété exclusive, mais comme des moyens à
travers lesquels le Seigneur appelle chacun d’entre nous à devenir un
instrument de sa providence envers le prochain. Comme le rappelle le
Catéchisme de l’Église Catholique, les biens matériels ont une valeur
sociale, selon le principe de leur destination universelle (cf. n° 2404).
Dans l’Évangile, l’avertissement de Jésus est clair envers ceux qui
possèdent des richesses terrestres et ne les utilisent que pour eux-mêmes.
Face aux multitudes qui, dépourvues de tout, éprouvent la faim, les paroles
de saint Jean prennent des accents de vive remontrance : « Si quelqu'un
possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui
ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui ? »
(1 Jn
3, 17). Cet appel au partage résonne avec plus de force dans les pays dont
la population est formée d’une majorité de chrétiens, car plus grave encore
est leur responsabilité face aux multitudes qui souffrent de l’indigence et
de l’abandon. Leur porter secours est un devoir de justice avant même d’être
un acte de charité.
3. L’Évangile met en lumière un aspect caractéristique de l’aumône
chrétienne : elle doit demeurer cachée. « Que ta main gauche ne sache pas ce
que fait ta droite », dit Jésus, « afin que ton aumône se fasse en secret »
(Mt 6, 3-4). Et juste avant, il avait dit qu’il ne faut pas se vanter de ses
bonnes actions, pour ne pas risquer d’être privé de la récompense céleste
(cf. Mt 6, 1-2). La préoccupation du disciple est de tout faire pour la plus
grande gloire de Dieu. Jésus avertit : « Que votre lumière luise ainsi
devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes œuvres et qu'ils glorifient
votre Père qui est dans les cieux » (Mt 5, 16). Ainsi, tout doit être
accompli pour la gloire de Dieu et non pour la nôtre. Ayez-en conscience,
chers frères et sœurs, en accomplissant chaque geste d’assistance au
prochain, tout en évitant de le transformer en un moyen de se mettre en
évidence. Si, en faisant une bonne action, nous ne recherchons pas la gloire
de Dieu et le vrai bien de nos frères, mais nous attendons plutôt en retour
un avantage personnel ou simplement des louanges, nous nous situons dès lors
en dehors de l’esprit évangélique. Dans la société moderne de l’image, il
importe de rester attentif, car cette tentation est récurrente. L’aumône
évangélique n’est pas simple philanthropie : elle est plutôt une expression
concrète de la charité, vertu théologale qui exige la conversion intérieure
à l’amour de Dieu et des frères, à l’imitation de Jésus Christ, qui, en
mourant sur la Croix, se donna tout entier pour nous. Comment ne pas rendre
grâce à Dieu pour les innombrables personnes qui, dans le silence, loin des
projecteurs de la société médiatique, accomplissent dans cet esprit des
actions généreuses de soutien aux personnes en difficulté ? Il ne sert pas à
grand chose que de donner ses biens aux autres si, à cause de cela, le cœur
se gonfle de vaine gloire : voilà pourquoi celui qui sait que Dieu « voit
dans le secret » et dans le secret le récompensera, ne cherche pas de
reconnaissance humaine pour les œuvres de miséricorde qu’il accomplit.
4. En nous invitant à considérer l’aumône avec un regard plus profond, qui transcende la dimension purement matérielle, les
Saintes Écritures nous enseignent qu’il y a plus de joie à donner qu’à
recevoir (cf. Act 20, 35). Quand nous agissons avec amour, nous exprimons la
vérité de notre être : nous avons en effet été créés non pour nous-mêmes,
mais pour Dieu et pour nos frères (cf. 2 Cor 5, 15). Chaque fois que, par
amour pour Dieu, nous partageons nos biens avec notre prochain qui est dans
le besoin, nous expérimentons que la plénitude de la vie vient de l’amour et
que tout se transforme pour nous en bénédiction sous forme de paix, de
satisfaction intérieure et de joie. En récompense de nos aumônes, le Père
céleste nous donne sa joie. Mais il y a plus encore : saint Pierre cite
parmi les fruits spirituels de l’aumône, le pardon des péchés. « La charité
– écrit-il – couvre une multitude de péchés » (1 P 4, 8). La liturgie du
Carême le répète souvent, Dieu nous offre, à nous pécheurs, la possibilité
d’être pardonnés. Le fait de partager ce que nous possédons avec les
pauvres, nous dispose à recevoir un tel don. Je pense en ce moment au grand
nombre de ceux qui ressentent le poids du mal accompli et qui, précisément
pour cela, se sentent loin de Dieu, apeurés et pratiquement incapables de
recourir à Lui. L’aumône, en nous rapprochant des autres, nous rapproche de
Dieu, et elle peut devenir l’instrument d’une authentique conversion et
d’une réconciliation avec Lui et avec nos frères.
5. L’aumône éduque à la générosité de l’amour. Saint Joseph-Benoît
Cottolengo avait l’habitude de recommander : « Ne comptez jamais les pièces
que vous donnez, parce que, je le dis toujours : si en faisant l’aumône la
main gauche ne doit pas savoir ce que fait la droite, de même la droite ne
doit pas savoir ce qu’elle fait elle-même » (Detti e pensieri, Edilibri, n.
201). À ce propos, combien significatif est l’épisode évangélique de la
veuve qui, dans sa misère, jette dans le trésor du Temple « tout ce qu’elle
avait pour vivre » (Mc 12, 44). Sa petite monnaie, insignifiante, devint un
symbole éloquent : cette veuve donna à Dieu non de son superflu, et non pas
tant ce qu’elle a, mais ce qu’elle est. Elle, tout entière.
Cet épisode émouvant s’insère dans la description des jours qui précèdent
immédiatement la passion et la mort de Jésus, Lui qui, comme le note saint
Paul, s’est fait pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Cor 8, 9) ;
Il s’est donné tout entier pour nous. Le Carême nous pousse à suivre son
exemple, y compris à travers la pratique de l’aumône. À son école, nous
pouvons apprendre à faire de notre vie un don total ; en l’imitant, nous
réussissons à devenir disposés, non pas tant à donner quelque chose de ce
que nous possédons, qu’à nous donner nous-mêmes. L’Évangile tout entier ne
se résume-t-il pas dans l’unique commandement de la charité ? La pratique
quadragésimale de l’aumône devient donc un moyen pour approfondir notre
vocation chrétienne. Quand il s’offre gratuitement lui-même, le chrétien
témoigne que c’est l’amour et non la richesse matérielle qui dicte les lois
de l’existence. C’es donc l’amour qui donne sa valeur à l’aumône, lui qui
inspire les diverses formes de don, selon les possibilités et les conditions
de chacun.
6. Chers frères et sœurs, le Carême nous invite à nous «
entraîner » spirituellement, notamment à travers la pratique de l’aumône,
pour croître dans la charité et reconnaître Jésus lui-même dans les pauvres.
Les Actes des Apôtres racontent que l’apôtre Pierre s’adressa ainsi au
boiteux de naissance qui demandait l’aumône à la porte du Temple : « Je n'ai
ni argent, ni or ; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ
de Nazareth, lève-toi et marche » (Act 3, 6). Par l’aumône, nous offrons
quelque chose de matériel en signe de ce don plus grand que nous pouvons
offrir aux autres, l’annonce et le témoignage du Christ : en son Nom est la
vraie vie. Que ce temps soit donc caractérisé par un effort personnel et
communautaire d’adhésion au Christ pour que nous soyons des témoins de son
amour. Que Marie, Mère et Servante fidèle du Seigneur, aide les croyants à
livrer le « combat spirituel » du Carême avec les armes de la prière, du
jeûne et de la pratique de l’aumône, afin de parvenir aux célébrations des
fêtes pascales en étant entièrement renouvelés en esprit. En formulant ces
vœux, j’accorde volontiers à tous la Bénédiction apostolique.
Du Vatican, le 30 octobre 2007
BENEDICTUS PP. XVI
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Message de sa Sainteté Benoît XVI pour le
carême 2007
Sources:
www.vatican.va-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 29.01.2008 - BENOÎT XVI |