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19 Avril 2005
 

Pour ceux qui critiquent le Motu Proprio de Benoît XVI

 

Le 26 août 2007 - (E.S.M.) - Comment oublier que bien des prêtres qui, aujourd'hui critiquent le contenu du Motu proprio de Benoît XVI sont aussi ceux qui de toute façon désobéissent à l'Église sur bien des points ?

Une messes typiquement "franchouillardes" !   Pour agrandir l'image: c'est ici

Pour ceux qui critiquent le Motu Proprio du pape Benoît XVI

FIASCO LITURGIQUE ? TOUT DÉPENDRA DES ÉVÊQUES...

A la suite de la publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum" de Benoît XVI, on a entendu des journalistes, des animateurs liturgiques... et même des prêtres, affirmer que la "messe en latin" célébrée "dos au peuple" allait être de retour. Horreur! Après 40 années d'une démolition de la liturgie romaine savamment orchestrée, voilà qu'on va assister à un "retour en arrière". Panique dans les rangs des spécialistes du bricolage liturgique qui, soudain, se mettent à faire la leçon aux autres en se réclamant - un comble! - de Vatican II.

Benoît XVI c'est la fin de Mai 68 avec le retour de l’autorité dont on a besoin. (ce sous-titre est de la rédaction)

Soyons lucides: n'a-t-on pas vu, depuis Vatican II, se développer un ostracisme virulent anti-latin, anti-romain, anti-liturgique, anti-sacré... et tout ça en se réclamant des progrès apportés par le Concile ? De quoi s'agissait-il en réalité ? Ni plus ni moins d'une opération de détournement des véritables enseignements de Vatican II : d'une stratégie de désinformation bien orchestrée, mise en place par une partie non négligeable du clergé français. Car pendant plusieurs dizaines d'années, la génération qui a produit puis véhiculé l'idéologie de Mai 68 a réalisé un travail d'imprégnation des mentalités - un lavage de cerveaux - pour faire croire que "sa" vision de la foi catholique, basée sur un prétendu "esprit du Concile", devait désormais constituer la nouvelle ligne qu'allaient devoir suivre les fidèles (ndlr : les débauches de mai 68 devrait-on dire). Or rien n'était plus faux: depuis l'abandon de l'habit ecclésiastique jusqu'à l'élimination du latin en passant par la désacralisation des célébrations liturgiques et le détournement de la catéchèse à des fins humano-politiques, il n'a été question que de former plus ou moins insidieusement une génération de catholiques coupés cultuellement et doctrinalement de l'autorité romaine. Une fois la cassure faite, le reste pourrait suivre sans difficultés, pensait-on... (ndlr :Benoît XVI a avoué publiquement que Mai 68 l'avait «retourné», et c'est pourquoi il dénonce avec tant d'ardeur tous les «ismes» qui ont séduit successivement les penseurs du siècle dernier. Et notamment le relativisme adopté par une société post-chrétienne – pour ne pas dire néo-païenne – qui choisit ses croyances à la carte.)

"Ici on est en France. Rome, c'est Rome." Cette affirmation, beaucoup de prêtres l'ont dite, beaucoup de Supérieurs de séminaires et même d'évêques l'ont laissée dire. Partant de là, il était facile - le tempérament français aidant - de laisser se constituer une Église d'appellation romaine mais de tendance nettement néo-gallicane, dans laquelle la mise en place d'habitudes et de pratiques très éloignées de l'enseignement conciliaire se sont mises en place de manière tantôt feutrée tantôt plus violente.

La dernière preuve de l'existence de ce néo-gallicanisme bien affirmé dans nos diocèses est fournie par l'absence de publication d'une édition française officielle du missel romain promulgué à Rome un peu avant Pâques 2002; le projet d'une telle édition française est toujours dans les tiroirs des instances diocésaines, où probablement elle est allé rejoindre le Iubilate Deo que Paul VI souhaitait voir largement diffusé (et qui fut réédité par Jean-Paul II). On apprend, sur le site du CNPL (organisme placé sous l'autorité de l'épiscopat français) que "le chantier de traduction en français du nouveau missel va pouvoir démarrer sous l'autorité de la CIFTL (Commission internationale francophone pour les traductions et la liturgie). Celui-ci devra être approuvé par les évêques des pays francophones puis être reconnu à Rome avant d'être publié en français (d'ici quelques années)". Cinq ans après la parution, à Rome, du missel, la traduction française n'a toujours pas débuté, et nécessite un "chantier" qui lui-même se fait attendre.

Pourquoi tant de lenteur ? Simplement parce que les améliorations apportées par ce nouveau missel qui doit faire autorité et normaliser les célébrations liturgiques vont déranger les mauvaises habitudes liturgiques prises par bien des célébrants. Alors bien sûr, dans un tel contexte de "pétaudière liturgique" (l'expression est du P. Lelong) constituée de commissions théodules qui brassent du vent, quand on annonce un éventuel "retour de la messe en latin", certains voient rouge ! D'où l'importance de poser quelques questions:

1. Pourquoi, aujourd'hui, les opposants au latin se réfèrent-ils soudain aux textes du Concile, alors que cela fait des années qu'ils en ignorent le contenu, surtout lorsque ceux-ci parlent de conserver le latin à la messe et de respecter partout la liturgie ?

2. Si, comme l'a précisé Mgr Ricard (interview du 5/10/06 sur TF1), il n'est pas question d'envisager dans l' "Eglise-qui-est-en-France" une "liturgie à la carte" - propos qui prêtent à rire quand on voit l'infinie variété des messes paroissiales - pourquoi proscrit-on la fidélité au missel romain actuel telle qu'elle est expressément demandée par Sacrosanctum Concilium ?

3. Pourquoi faire croire que le Motu proprio Summorum pontificum annonce un retour général à la messe en latin, alors que la volonté de Benoît XVI est simplement d'autoriser une forme antérieure au Concile de la liturgie romaine - qui, c'est vrai, est en latin -, qui ne changera en aucun cas les (mauvaises ?) habitudes de ceux qui ne veulent pas cette façon de célébrer l'Eucharistie ?

Le problème vient de ce que le système ecclésial français s'est doté de structures qui assurent leur pérennité sur... l'usage du français et la production de liturgies qui ne respectent ni le Concile, ni le missel actuel, ni les directives magistérielles, tant leur vrai but est d'entretenir un savant business créant un besoin de styles de célébrations toujours nouveaux, agrémentés de pauvres refrains franco-français incapables de laisser la moindre trace dans la mémoire des fidèles. Les promoteurs de ces célébrations new look se cooptent entre eux, occupent les états-majors des diocèses, et ne doivent leur renommée qu'aux simili-liturgies qu'ils imposent à des fidèles moutonniers par le biais d'animateurs liturgiques recyclés. Tout ce microcosme aurait bien du mal à survivre si, dans les églises paroissiales, on se mettait soudain à suivre l'enseignement conciliaire en matière de liturgie !

Un autre fait montre la gravité de la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui la liturgie en France: il s'agit des messes diffusées sur "France 2" le dimanche matin. Les organisateurs de ces célébrations falotes prennent bien soin de ne diffuser que des messes "à la carte" et "bien de chez nous", avec le pauvre répertoire musical mentionné précédemment. La machine est bien huilée: à la place de la vraie liturgie romaine, les fidèles n'ont désormais plus droit qu'à des messes typiquement "franchouillardes" !

Quand à ceux qui dirigent les choix musicaux et les chorégraphies liturgiques, ils appartiennent justement à cette génération qui a inventé l' "autonomisme liturgique à la française", et qui ne veulent pas en démordre. On se doute bien que ce ne sont pas eux qui vont sauter de joie en assistant à l'éventuel retour de messes enfin célébrées comme le demande l'Église.

Comment oublier que bien des prêtres qui, aujourd'hui critiquent le contenu du Motu proprio de Benoît XVI sont aussi ceux qui de toutes façons désobéissent à l'Église sur bien des points ? Car enfin, l'Église les a-t-elle autorisés à ne plus porter les vêtements spécifiques des clercs ? Non. Leur a-t-elle permis d'organiser des absolutions collectives ? Non. Leur a-t-elle permis de célébrer la messe sans revêtir les vêtements liturgiques prescrits (aube, chasuble...) ? Non. Leur a-t-elle permis de supprimer ou d'interdire le latin et le chant grégorien ? Non. Et voici que ceux qui depuis des années n'en font qu'à leur tête se disent aujourd'hui opposés au retour des messes en latin... au nom du Concile et d'une unité liturgique qu'ils ont eux-mêmes contribué à saper !

Enfin, il y a surtout une chose qui fait peur au clergé français anti-latin : c'est la moyenne d'âge de ceux qu'ils appellent dédaigneusement les "tradis". Il faut le dire: les jeunes sont relativement nombreux aux messes en latin (quelle que soit la forme du rite, pourvu qu'il soit respecté et dignement mis en oeuvre). Il suffit de comparer les assemblées dominicales pour se faire une idée: elles sont vieillissantes et désertées là où on a organisé des célébrations qui se voulaient racoleuses pour les jeunes, et plus fournies là où les célébrations sont véritablement catholiques. Quant aux vocations sacerdotales et monastiques, c'est encore plus flagrant: les maisons religieuses où l'on se montre exigeant pour la formation liturgique et théologique des futurs prêtres ou religieux attirent, alors que de nombreux diocèses français n'ont plus ni séminaristes ni ordinations sacerdotales dans leurs séminaires interdiocésains désormais ouverts aux expériences les plus variées et les plus déstabilisantes. Pourquoi de telles disparités ? En partie parce que pendant près d'un demi-siècle, certains ont tout fait ou tout laissé faire, dans les diocèses, dans les paroisses et dans les maisons religieuses, pour gommer les signes permettant de valoriser le sacré. Et ce alors même que les jeunes menaient tous, à des degrés divers, une quête identitaire... Erreur magistrale et gros "plantage" en matière de pastorale liturgique et de pastorale des vocations !

C'est sur ce terrain désormais en friche, liturgiquement parlant, que peuvent fleurir des groupuscules que l'on identifie par la spécificité de leurs célébrations liturgiques et qui, à présent, se sentent en droit de revendiquer une large autonomie.

Cet aboutissement était pourtant discernable depuis de nombreuses années. Mais dans les états-majors diocésains personne, semble-t-il, ne l'a vu se profiler à l'horizon. Mieux: il arrive encore que des clercs appartenant à la génération de 60-70 ans fassent pression sur les jeunes prêtres et les séminaristes qui, voyant l'état des choses, veulent avec raison un retour à une liturgie de qualité conforme aux orientations conciliaires. Que peut-il alors se passer ? Après 50 ans d'endoctrinement anti-latin et de célébrations "à la bonne franquette", on cherche maintenant à faire croire que la messe du Concile est une réalité dans les paroisses, alors que dans les faits elle n'a pratiquement jamais existé. On cherche à faire croire que le Motu proprio de Benoît XVI risque de créer des divisions dans les communautés paroissiales, alors qu'existent depuis longtemps déjà des clivages et des désaccords plus ou moins marqués.

Résultat : ce n'est pas la liturgie conciliaire que l'on verra se développer dans les paroisses, mais ici et là des messe en latin d'avant Vatican II et, tout à côté, des célébrations qui continueront à être consciencieusement bricolées par ceux qui critiquent les décisions prises par Benoît XVI tout en refusant de prendre acte du fiasco avéré de leurs stratégies d'opposition aux directives conciliaires.

Tout ceci va créer une situation qui échappera de plus en plus aux évêques de France, à moins... qu'ils n'aient soudain l'envie et la possibilité - avant qu'il ne soit trop tard - de remettre courageusement la pendule liturgique à l'heure du Concile.

Denis CROUAN docteur en théologie, Pdt de Pro Liturgia

Le Motu Proprio Le texte officiel et tous les commentaires

 

Sources:  PRO LITURGIA

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.08.2007 - BENOÎT XVI - Table Motu Proprio

 

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