Jean Paul II, l'homme devenu pape |
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Rome, le 25 octobre 2007 -
(E.S.M.)
- «Karol - l'homme devenu Pape», «Le
Pape, un homme», les films de Giacomo Battiato qui racontent la vie de
Jean Paul II, son adolescence jusqu'à l'élection papale et son
pontificat jusqu'à l'inoubliable soirée du 2 avril 2005, ont été
accueillis par le public avec un grand enthousiasme. Le rôle principal
du jeune Karol Wojtyla est interprété par Piotr Adamczyk.
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Piotr
Adamczyk dans le rôle de Jean Paul II
Jean Paul II, l'homme devenu pape
J'ai interprété Karol Wojtyla
«Karol - l'homme devenu Pape», «Le Pape, un homme», les films de Giacomo Battiato qui racontent la vie de Karol Wojtyla, son adolescence jusqu'à
l'élection papale et son pontificat jusqu'à l'inoubliable soirée du 2 avril
2005, ont été accueillis par le public avec un grand enthousiasme. Le rôle
principal du jeune Karol Wojtyla est interprété par Piotr Adamczyk. La
ressemblance de l'acteur polonais avec le Pape Wojtyla représenté sur les
photos de la période de la seconde guerre mondiale est impressionnante.
Qui est pour vous Jean-Paul II ?
Quelqu'un de très important. Sa présence m'accompagnait toujours. Je me
rappelle le jour de son élection. J'avais 7 ans et je me suis rendu compte
que ce prêtre habillé en blanc était le plus important prêtre du monde. Sur
les reprises de Rome, j'ai vu un monde en couleurs, si différent de celui où
je
vivais, gris et triste, avec les magasins vides. Je me souviens du premier
pèlerinage du Pape en Pologne pendant lequel j'ai senti que rien ne serait
plus comme avant. Interpréter le rôle de Jean-Paul II après plusieurs années
m'a permis d'approfondir la connaissance de sa vie et mon amour pour lui a
grandi. Encore aujourd'hui je
n'arrive pas à employer le temps au passé, quand je parle de lui je dis
souvent «est» et non «a été». Jean-Paul II est l'homme qui a changé non
seulement l'histoire de la Pologne. Il est une grande autorité pour tout un
chacun, peu importe l'âge, la religion, la foi et l'opinion. Pour beaucoup
de personnes, Jean-Paul II est "l'homme de la porte d'à côté", d'autres disent "un homme de bien".
D'après ce que je sais, les Musulmans qui l'ont rencontré, l'appelaient
"l'homme seul" qui combattait pour la paix sans que personne ne l'écoute...
Sûrement, ce Pape était un exemple pour nous tous. Pendant sa maladie, mon
grand-père voyait en Jean-Paul II
l'exemple de la résistance à la douleur et de la force pour dépasser ses
faiblesses. Il semble qu'on va découvrir encore une fois son enseignement
et entendre ses paroles. Parmi les
poésies et les livres écrits par Karol
Wojtyla quel est celui que vous préférez ? Quand j'observais les gens qui
entouraient Jean-Paul II, j'avais l'impression que sa présence, sa
proximité, les émerveillait à tel point qu'ils ne se rendaient pas compte
de ce qu'il disait. Après sa mort, nous avons découvert le sens de ses
paroles, auparavant nous étions pris par l'émotion. Son charisme attirait
les gens mais il paraît qu'il mettait dans l'ombre son message. Je ne peux
pas choisir un poème préféré.
Cela dépend de mon état d'âme. Parfois, je
préfère lire Triptyque romain plus que Devant la boutique de
l'orfèvre. J'ai eu à faire avec ses œuvres lors de mon travail.
Dans le film de Krzysztof
Zanussi j'ai récité Frère de Notre Dieu basé sur le drame de Karol Wojtyla.
Comment vous êtes-vous préparé pour interpréter le rôle de Karol Wojtyla?
Personne ne pouvait s'imaginer de voir sur le grand écran Karol Wojtyla.
Cela devait être une
interprétation la plus fidèle possible. Montrer Jean-Paul II comme on se le
rappelle et Karol Wojtyla que l'on ne connaît pas. La première partie
décrit le monde du jeune Karol, nous
l'avons tournée quand Jean-Paul II était encore avec nous, nous avons donc
travaillé pour lui... Il a été le spectateur le plus important. Je
ressentais une grande joie, je voulais surprendre des petites choses et des
petits gestes que personne n'avait jamais notés auparavant. Quand je parlais avec ses amis encore
vivants, ses étudiants, je
recueillais tout ce que je pouvais tentant à « dérober » au moins un détail
qui n'avait pas été présenté dans sa biographie, par exemple dessiner avec
une cuillère sur la nappe pendant une conversation à dîner. Les gestes qui
ne se trouvaient pas dans sa biographie! La cohérence de sa
vie m'a toujours impressionné. Comme si dès les premières années de son
existence, il aurait connu son propre destin. je pense qu'au début ce fut
l'histoire de la Pologne qui l'a influencé; ensuite ce fut Jean Paul II qui
a influencé l'histoire du monde.
Et la seconde partie ?
La seconde partie du film s'est avérée un grand défi, en augmentant la
difficulté de mon travail, vu que j'ai du interpréter le Saint-Père, comme
on l'avait connu. Le chemin qu'on a choisi avec le metteur en scène lut
l'interprétation non l'imitation. On a voulu repeindre Jean-Paul II.
Chaque acteur a son rôle particulier qu'il a
interprété et grâce auquel il
est reconnu des spectateurs. Vous n'avez pas peur que dans quelques années vous ne
soyez identifié qu'avec le rôle de Jean-Paul II?
Cette identification me fait grand honneur mais me donne aussi une
responsabilité, les gens me trouvent parfait et je ne le suis pas. Voilà un
paradoxe du métier de l'acteur! D'une part, le public veut voir l'acteur dans son
interprétation préférée, de l'autre, il apprécie le lait que l'acteur
change. Le public, après ma participation au film dédié à la vie de Karol
Wojtyla, attend de moi une spiritualité toute particulière, et moi, je
n'étais qu'un moyen pour rappeler ce grand homme. Le film est évangélique,
renforce la foi, explique beaucoup de problèmes. J'en suis conscient aussi
quand je rencontre des personnes dans la rue qui ne sont pas croyants ou
qui professent une autre religion. Un jour, une dame qui s'est déclarée non
croyante m'a confessé qu'après avoir vu notre film, elle avait compris que
la loi peut donner de la force... Je me rends compte que le destin m'a
offert une possibilité de faire quelque chose d'important. Pour dire la
vérité, auparavant je pensais que mon métier était peu sérieux.
Quel est
votre rapport à la foi ?
Père Twardowski a écrit un poème qui parle de la
"petite" foi:
Ma foi de la 3ème b
depuis toujours
proche ou lointaine
Quand dans l'église il y avait un silence tel qui
s'est fait obscurité
Et à la maison toujours le même traintrain
Quand saint Antoine toujours bien sculpté avec sa frange
trouvait les clefs perdues...
Quand je me préoccupais de l'enfant Jésus afin qu'il ne tombe malade
sinon la
communion allait mal...
Quand je dessinais le diable sans cornes - parce
que
féminin. J'aime bien penser à ce petit Enfant Jésus. Je crois que ma foi est
très simple, sincère, infantile et donc plus belle. J'apprécie l'intimité de
la foi.
Tout le monde attend à ce que l'Eglise proclame Jean-Paul II saint.
Avez-vous votre saint préféré ?
Devant ma maison, construite par mon grand-père, il y a une chapelle à saint
Antoine de Padoue. Il est le premier saint que j'ai connu, que je priais, en
demandant son intercession, même dans les cas de problèmes moins sérieux et
j'ai l'impression qu'il m'a toujours aidé. Puis, au théâtre, j'ai interprété
le rôle de Saint Antoine, l'ermite.
Le thème de la sainteté est une matière très intéressante. Jean-Paul II a
béatifié et canonisé tant de personnes, ayant souvent été contesté pour
cela. Toutefois, il a démontré que chacun doit essayer d'arriver à la
sainteté, d'imiter les saints. Ils vivent au milieu de nous. L'Eglise peut
béatifier et canoniser seulement après la mort mais nous avons tous la
conviction que Mère Thérèse était déjà sainte de de son vivant, comme
d'ailleurs Jean-Paul II. Ce "sceau" de la sainteté est un geste formel de l'Eglise.
Nous, avec notre conscience et certitude, nous les appelons "saints".
Aleksandra Zapotoczny
Piotr Adamezyk a fréquenté l'Académie Théâtrale de Varsovie, boursier de
l'Académie de Londres, il a obtenu plusieurs prix. Il a débuté avec le rôle
de Chopin dans le film "Chopin. Désir de l'amour" de Jerzy Antezak. Il a
interprété divers rôles théâtraux et cinématographiques. Il s'est fait
connaître à Rome dans le spectacle "Les Emigrés" de Slawomir Mrozek,
réalisé par Fabio Omodei, pendant le Festival du Théâtre à Rome en 2007.
Sources: Totus Tuus
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.10.2007 - Jean Paul II |