Le pape Benoît XVI sur une "courbe
d'apprentissage" |
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Rome, le 25 septembre 2007 -
(E.S.M.) - Analysant l'homélie de Mariazell,
il y décèle la leçon de l'expérience, qui a permis au Saint-Père Benoît
XVI de désamorcer les polémiques avant qu'elles ne prennent corps. Façon
de rendre hommage à sa bonne volonté évidente, et à sa capacité
d'adaptation.
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Benoît XVI
en Autriche -
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C'est ici
Le pape Benoît XVI sur une "courbe d'apprentissage"
Même pour quelqu'un d'aussi érudit que Joseph Ratzinger, l'installation dans
ce que l'on peut considérer comme le "job" le plus singulier qui soit au
monde - celui de pape - implique une certaine "courbe d'apprentissage".
Jusqu'ici, sa performance en Autriche suggère qu'après quelques rudes
expériences, il a résolu le problème.
Jusqu'à présent, à deux reprises durant son pontificat la difficulté de
Benoît XVI à faire une distinction entre l'essence interne du christianisme
et son expression historique a causé une certaine "peine de cœur" (heartache).
Le premier épisode est venu à l'université de Ratisbonne
en Bavière en septembre 2006, quand le pape a parlé de la raison et de
la foi, semblant impliquer que le christianisme rejette nécessairement la
violence et la coercition alors que l'Islam les excuse.
Alors que beaucoup d'observateurs étaient favorables à la critique implicite
par Benoît XVI du radicalisme de l'Islam, les critiques ont insisté sur le
fait que le christianisme n'a pas toujours rejeté l'épée lui non plus,
pointant les chapitres bien connus de son histoire tels que les croisades et
l'Inquisition.
La deuxième illustration est venue
au
Brésil, en mai dernier, quand Benoît XVI a encore une fois suscité la
colère en proclamant que le christianisme n'avait pas été imposé aux
indigènes du nouveau monde. Pour ceux qui connaissent l'histoire mouvementée
des relations étroites entre l'évangélisation et le colonialisme, cela a
semblé une affirmation scandaleuse.
Dans les deux exemples, ceux qui connaissent la pensée du pape ont compris
ce qu'il a voulu dire - que le christianisme en tant que système de croyance
rejette la violence et répond aux désirs de toutes les cultures, même si les
différents chrétiens ne se sont pas toujours comportés de manière conforme à
ces convictions. Pourtant, parce que la plupart des gens dans le monde ne
connaissent pas la pensée du pape, à chaque fois, Benoît XVI a été contraint
de limiter les dégâts...
Dans les deux cas, la plupart des commentaires après l'évènement suggèrent
qu'une simple expression reconnaissant le souvenir historique mitigé, [..]
pourrait avoir évité une grande partie de la polémique.
En Autriche, le pape a choisi de désamorcer la bombe avant qu'elle ne
soit allée trop loin.
Dans son
homélie, lors de la messe en plein air de Mariazell, le sanctuaire
marial le plus populaire en Autriche, le pape a développé un de ses
arguments caractéristiques - que la vérité n'engendre
pas l'intolérance, mais est plutôt une saine capacité à distinguer le bien
du mal. La vérité est finalement censée rendre les êtres humains
libres, et non pas les enchaîner.
Telle quelle, cette proclamation aurait pu être interprétée elle aussi comme
un démenti aux chapitres douloureux de l'histoire de l'église, où la
brutalité et la force ont été justifiées au nom de la vérité. Cette fois,
cependant, le pape a apporté lui-même la nuance nécessaire, plutôt que de
permettre à des porte-paroles et à des "spin doctors" de le faire
après coup.
« Pourtant, de l'aveu général, à la lumière de notre histoire, nous avons
peur que la foi dans la vérité n'entraîne l'intolérance, » a t-il dit. Le
pape a explicitement reconnu que cette crainte est « historiquement bien
fondée. »
Benoît XVI a alors poursuivi son argumentation en disant que l'authentique
foi chrétienne soutient que la vérité ne peut pas être imposée par la force,
mais par la puissance intérieure de son attrait sur la conscience humaine.
Avec ces deux expressions simples, le pape a effectivement reconnu le fossé
entre les principes du christianisme et le comportement concret de ceux qui
se prétendent motivés par cette croyance. Et il a désarmé les critiques qui
sinon pourraient l'avoir accusé de cécité historique.
Sans doute était-il inévitable que Benoît XVI ressente ce degré
supplémentaire de sensibilité en Autriche, où les abus d'autorité et la
corruption des grands idéaux n'est pas un objet fabriqué d'un passé
lointain, mais une partie de l'expérience récente de l'église. En 1995 et
encore en 2004, deux prélats qui étaient parmi les plus enclins à une
défense agressive de la vérité chrétienne ont été forcés de démissionner -
l'un après des accusations d'abus sexuel, l'autre pour avoir permis des
comportements sexuels indécents dans son séminaire diocésain.
Quelle qu'en soit la cause, la présentation plus nuancée de Benoît XVI en
Autriche suggère que la réaction publique négative à ses précédents discours
a été pour lui une leçon d'importance -mieux vaut insérer les corrections
tout de suite, plutôt que d'attendre la "peine de coeur" (heartache)
qui ne manquera pas de suivre sinon.
Article original en
anglais sur le site de NCR:
In Austria, the scholar-pope's on a learning curve
La traduction de
beatriceweb.eu
Sources: beatriceweb.eu
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.09.2007 - BENOÎT XVI -
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