Jean-Paul II - l'homme des sommets |
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Rome, le 25 août 2007 -
(E.S.M.)
- Il est toujours plus
difficile d'esquisser un « profil inédit » de Jean-Paul II. Il est
toutefois intéressant de fixer son regard sur un Pape « alpiniste ». Le
récent volume Jean-Paul II, l'homme des hautes cimes veut mettre en
évidence les aspects les plus saillants du Pape.
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Le pape Jean Paul II,
un amoureux de la nature -
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Jean-Paul II - l'homme des sommets
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En vacances avec Jean Paul II
(suite)
Vous rappelez-vous une autre excursion inoubliable ?
Celle du 17 juillet
1991, dans une localité de haute montagne, à Comboé, sous une pluie drue et
insistante, brouillard à n'en pas finir, un temps de chien. Jean Paul II ne
voulut pas renoncer à la randonnée, malgré notre avis contraire, mais il en
fut récompensé. Il s'arrêta plusieurs fois le long du sentier, goûtant les
mystérieuses sensations provenant d'un brouillard environnant, du bruit
ahurissant d'une haute cascade
jaillissante d'eau. Il fut nécessaire de déjeuner sous la tente et de sécher
les vêtements à un feu de broussailles, allumé dès que la pluie eut cessé.
De ce jour nous continuons à nous rappeler quand le pape avait embrassé
longuement et intensément une haute croix de bois dressée au bord des
alpages. Nous assistâmes à distance respectueuse, muets et émus, à un geste
aussi inattendu qu'émouvant: le visage du pape portait les traits d'une
profonde souffrance intérieure.
En 1994 commence la fatigue, du chemin qui finira en
2004...
Fin avril, rupture du fémur. Les vacances,
même si elles furent retardées d'un mois, se déroulèrent régulièrement du 17
au 24 août. Une centaine de mètres, à peine, parcourus en s'aidant du bâton,
furent suffisants pour redonner au Saint-Père assurance et envie de marcher
encore. Jour après jour les distances s'allongèrent, le bâton pendant quelques instants
lui était «soustrait». La reprise était bonne, l'esprit également. Un seul
regret sur les lèvres, chaque jour, jusqu'à la fin: «Abbé Albert, tu as un
pape boiteux!». Il sourit, consolé, quand je lui répondis: «C'est vrai, mais
il fait marcher l'Eglise!»...Après 1994, la belle saison des vacances
lentement se modifia. Le pape ne pouvait plus se permettre les longues
randonnées à pied des premières années. Désormais, aux conséquences de la chute s'adjoignaient les progrès de la rigidité des mouvements,
fait qui nous bouleversa tous, surtout quand il ne put plus exprimer par un
sourire sa gratitude. Je porte, indélébile en moi, l'empreinte de son
dernier regard...
En 2006 vous avez publié, Excellence, le volume «Jean-Paul II - l'homme des
hautes cimes». Votre livre présente des aspects inédits de la figure, de la
personnalité et de l'importance de ce Pontife à partir de divers
témoignages. Pouvez-vous «tracer» un profil inédit de ce grand «théologien
de la montagne» ?
Il est toujours plus difficile d'esquisser un « profil
inédit » de Jean-Paul II. Il est toutefois intéressant de fixer son regard
sur un Pape « alpiniste ». Le récent volume Jean-Paul II, l'homme des hautes
cimes veut mettre en évidence les aspects les plus saillants du Pape qui a
su faire émerger les traits d'une «spiritualité du temps» à travers toute sa
vie, surmontant et triomphant toute puissance qui freine l'évolution, tend à
la désagrégation, se met en travers, qui empêche l'harmonieux développement
de l'humanité. Tout cela représente - à mon avis - un mouvement d'élévation
spirituelle qui correspond symboliquement à la façon dont le Pape a vécu son
rapport avec la montagne. De même qu'il a escaladé les sommets, les a
toujours attaqués avec une grande force d'âme, de même, avec une semblable
tenace détermination, il a su affronter les problèmes du monde entier et
gérer chacune
de ses limites physiques, y compris son ultime maladie.
«Jean-Paul II ne fut pas le touriste ou le vacancier distrait: il a vécu son
rapport à la montagne avec une profonde authenticité et simplicité. Il
marchait, contenipla.it, priait et se reposait...» voilà ce que vous
écrivez, Monseigneur, dans votre livre: «Karol Wojtyla: l'homme des hautes
cimes». Pouvez-vous expliquer la signification que le Pape attribuait aux
vacances?
En bon montagnard, quand il marchait, il parlait peu, mais savait partager
chaque émotion de
son regard profond et lumineux comme le ciel. On ne pouvait lui indiquer un
sommet sans qu'il n'exprime le désir de s'y rendre. Il était un infatigable
marcheur, insatiable de respirer les parfums des prés, à l'écoute des
profonds silences des hauteurs et désireux de contempler la couronne des
monts et des glaciers... Il aimait jouir du soleil, de l'air, du vent, de
l'eau tumultueuse et écumante des torrents. Intense en lui le désir de
«toucher» les sommets. Il aimait aussi écouter les chants montagnards,
l'accordéon, et s'arrêter avec tous, spécialement, au retour, à la fin de
l'excursion. Dans
ses nombreux discours durant les vacances, il exhortait toujours d'être
docile aux leçons de la montagne, école d'élévation spirituelle : « II faut
monter. Les expériences des alpinistes et celles des chrétiens sont
voisines, parce que chez les uns et les autres il y a un défi. Il faut se
dépasser soi-même, répondre à celui qui nous a dépassés, Jésus Christ » (20
juillet 1989). Il ne faut pas oublier que Jean-Paul II fut un grand
contemplatif et comme tel il s'est toujours approché de la montagne.
Domitia Caramazza
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En vacances avec Jean Paul II
Sources: www.vatican.va -
J P II Totus Tuus -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.08.2007 - Jean Paul II |