En vacances avec Jean Paul II |
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Rome, le 24 août 2007 -
(E.S.M.) - « Chaque fois que j'ai la
possibilité de me rendre en montagne et de contempler ces paysages -
confiait Jean-Paul II durant l'Angélus du 11 juillet 1999 aux Combes -
je remercie Dieu pour la majestueuse beauté du créé. Je le remercie pour
sa Beauté, dont le monde est comme un reflet... »
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Mont Paillasse: le pape Jean
Paul II - 15 juillet 1989
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C'est ici
En vacances avec Jean Paul II
S.Exc. Mgr Alberto Maria Careggio, évêque de Vintimille-San Remo, qui a
grandi dans la vallée d'Aoste, est passionné d'alpinisme, et il a été le
premier organisateur des vacances d'été de Jean-Paul II en ce lieu et son
fidèle accompagnateur.
Excellence, pouvez-vous partager avec nous le souvenir des premières
vacances estivales organisées pour le Pape Jean-Paul II que vous avez
passées avec lui dans la vallée d'Aoste? Tout a commencé à l'occasion du
voyage pastoral de Jean-Paul II dans la Vallée d'Aoste les 6 et 7 septembre
1986, à l'occasion du bicentenaire de la conquête du Mt Blanc. Pour la
circonstance le Pape eut son premier contact
avec la Vallée et put admirer le glacier de la Brenva à 3.550 m. d'altitude,
l'imposant Mt Blanc et se laisser fasciner par les massifs et les sommets
alpins. A partir de ce jour il nourrit le désir de retourner dans la Vallée
d'Aoste pour revoir ces merveilles et jouir de la beauté de ces monts en
randonnée.
Ayant été un des organisateurs du voyage pastoral, à l'automne de l'année
suivante je fus chargé directement par Mgr Stanislaw Dziwisz, son secrétaire particulier, de
m'occuper des vacances en ce lieu. Ceci se réalisa en 1989, du 12 au 21
juillet, après presque un an de recherches. On voulait offrir au Saint-Père
un endroit confortable et, si possible, offrant une vue splendide sur le Mt
Blanc. Pour ce projet, je dus sillonner des mois et des mois la Vallée en
long et en large, respectant le secret qui m'avait été imposé. L'entreprise
fut ardue: il s'agissait de m'informer sans rien laisser supposer à
personne. Sans spécifier pour qui c'était, à l'aide de quelque stratagème
commencèrent les contacts avec les propriétaires d'une petite maison,
découverte dans les bois des Combes, utilisée alors par l'Assessorat
régional de l'Agriculture et des Forêts pour loger les groupes de jeunes
employés à l'entretien des bois. Dès qu'ils la virent, le Commandeur Camillo
Cibin et Angelo Gugel, le préposé à la Chambre du Saint-Père, furent
enthousiastes. Je me rappelle que nous y arrivâmes, en cachette, avec
fatigue, par une journée aux portes de l'hiver, sur une route traîtreusement
verglacée. L'endroit était certainement enchanteur. Puis je vins à découvrir
qu'étaient les propriétaires d'une «mystérieuse» Colonie alpine qui s'élevait à
quelques mètres du lieu repéré. C'étaient les Salésiens de Turin qui furent
tout heureux de mettre à notre disposition leur structure pour les
nécessaires services d'appui. Tout se déroula parfaitement. Le 12 juillet, le
Pape arrivait pour ses premières vacances dans la Vallée, visiblement
fatigué, mais radieux, accueilli en grande fête par l'évêque Mgr Ovidio Lari
et toutes les autorités régionales et locales. L'arrivée de l'Hôte le plus
illustre au monde fut salué comme un événement destiné, tout de suite, à
entrer dans l'histoire: l'histoire d'un Pape qui prenait ses vacances,
tantôt dans les monts de Cadore tantôt dans ceux de la Vallée d'Aoste.
Jean-Paul II séjourna dix fois, de 1989 à 2004, dans la Vallée d'Aoste. Je
profite de votre métier de journaliste pour vous demander une chronique synthétique de
ces séjours estivaux.
Le Pape venait là pour contempler, prier, se reposer et les Valdosiens,
réservés par nature, le lui permirent toujours, lui offrant tout ensemble
hospitalité chaleureuse et profonde discrétion. C'était curieux, mais aussi
significatif, de voir parfois l'embarras de l'un ou l'autre s'il venait à le
rencontrer directement et préférait ne pas se faire voir en tenue de travail
sur son passage le long des sentiers alpins. Un jour, un paysan, alla même
se cacher sur sa « Vespa »; une autre fois, deux jeunes bergers ne voulaient
pas s'approcher du Pape, qui pourtant voulait les saluer, parce qu'ils
étaient occupés aux travaux de l'étable. Mais, même en vacances, il aimait
rencontrer les personnes de l'endroit et il était particulièrement
disponible avec qui l'avait rencontré
par hasard sur le chemin...s'il l'avait reconnu!
Jusqu'en 1991, les vacances furent particulièrement intéressantes, avec des
promenades même de 10 heures, sacs à dos sur l'épaule, pique-nique pour tout
le monde (même pour le Pape!), une couverture pour qu'il puisse se reposer
par terre après le repas. Malgré l'attentat subi, il avait un bon pas.
Promenades et excursions avaient lieu tous les jours, avec un schéma simple:
une demi-heure de prière silencieuse au début de la marche, aucun long arrêt
avant d'arriver à la cime, puis repas, repos, parfois quelque chant alpin
improvisé par les jeunes accompagnateurs de la Vigilance, lecture d'un
livre, conversation, retour. Le Docteur Alberto Cerise, chef du Corps
forestier du Val d'Aoste ayant une connaissance toute particulière de la
Vallée, avait permis de choisir des itinéraires d'extraordinaire intérêt.
Chaque jour le but était toujours plus haut et à la fin des vacances -
moyennant l'hélicoptère - le pape pouvait jouir du spectacle, en haute
altitude, en promenade sur un des nombreux glaciers des Alpes. En ce sens,
l'entreprise plus délicate, que nous lui avions jalousement réservée, fut
celle de porter Jean-Paul II sur le plus haut massif d'Europe, sur la cime
du versant italien du Mt Blanc, à 4748 m. d'altitude. Ce qui s'effectua la
matinée du 17 juillet 1990.
(à suivre) Lire la suite ►
Jean-Paul II - l'homme des sommets
Sources:
www.vatican.va
- J P II totus-tuus -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.08.2007 - BENOÎT XVI -
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