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19 Avril 2005
 

L'Eglise catholique allemande bénéficie de l'effet Benoît XVI

 

Voyage du Saint-Père en Bavière

Rome, 25 mars 2006 - L'Eglise catholique allemande, en perte de vitesse, a bénéficié de l'effet Benoît XVI, une partie des Allemands témoignant d'un mélange de sympathie et de curiosité pour leur éminent pape-théologien comme l'ont montré en 2005 les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

 

Rome, 25 mars 2006 - L'Eglise catholique allemande a bénéficié de l'effet Benoît XVI

L'Eglise catholique allemande, en perte de vitesse, a bénéficié de l'effet Benoît XVI, une partie des Allemands témoignant d'un mélange de sympathie et de curiosité pour leur éminent pape-théologien comme l'ont montré en 2005 les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ).

La popularité du médiatique pape polonais Jean-Paul II s'était effilochée au long de son pontificat: enthousiastes pour le défenseur des libertés, les Allemands l'étaient beaucoup moins face aux admonestations de Jean-Paul II, quand il avait désapprouvé les centres de conseils sur l'avortement de l'épiscopat.

L'élection-surprise du pape bavarois Benoît XVI, le discret Joseph Ratzinger, est venue à point nommé pour l'Eglise allemande, forte de 26 millions d'adhérents, puissante par ses oeuvres dans le monde entier mais confrontée comme sa soeur protestante à la baisse de pratique.

L'effet Benoît XVI semble bien avoir contribué à un regain de vigueur. Un million de jeunes, en majorité Allemands, ont participé aux JMJ à Cologne (ouest), et les organisateurs du voyage du pape en Bavière en septembre espèrent autant de pèlerins. ( à ce sujet, lire:
Benoît XVI fait l'affiche à Munich )

Au-delà des cercles catholiques, ce n'est pas toujours le rejet total de ce pape conservateur qui sait parfois surprendre. 59% des catholiques, 54% des personnes sans confession et 52% des protestants jugent que son élection a bénéficié à l'Eglise allemande, selon un sondage de l'institut Forsa pour le journal Neue Bildpost.

Pour un Allemand sur quatre, il est personnellement important qu'un Allemand soit pape. 37% voient dans Benoît XVI un réformateur modéré et prudent contre 45% qui estiment qu'il est très conservateur.

Le fait qu'il soit un théologien allemand, maîtrisant les subtilités de la pensée contemporaine allemande, a joué pour lui, au pays de Luther très méfiant vis à vis des papes. Un ton nouveau lui est reconnu.

Christian Weisner, porte-parole du mouvement contestataire "Nous sommes l'Eglise", énumère pour l'AFP les "signes ambivalents" de Benoît XVI sur des sujets de société qui comptent pour les Allemands:

Ainsi, dit-il, le pape Benoît XVI "engage une réflexion sur le rôle des femmes dans l'Eglise mais ne veut pas qu'elles soient ordonnées, reçoit le théologien contestataire Hans Küng, et, en plus grand nombre, les traditionnalistes".

"Benoît XVI fait avancer l'oecuménisme avec les orthodoxes mais pas avec les protestants, parle bien de l'amour dans une encyclique mais interdit aux homosexuels d'être prêtres", remarque-t-il.

Le célèbre théologien psychanalyste Eugen Drewermann a lui perdu patience et quitté l'Eglise en décembre.

Alors que certains considèrent les JMJ comme une fête sans conséquences durables, le président de la Conférence épiscopale, le cardinal Karl Lehmann, y voit un frémissement favorable: il déclare au magazine Der Spiegel que l'Eglise "a eu l'an dernier environ un tiers de moins de sorties" de membres par rapport à 2004 et "trois fois plus d'entrées, la plupart étant des retours".

Les Allemands doivent en effet s'inscrire auprès du fisc comme adhérent ou non à une Eglise, pour acquitter ou non un impôt religieux.

Par ailleurs, si les Allemands suivent peu les enseignements traditionnels (mariage, contrôle des naissances, etc...) et boudent la messe dominicale, l'appartenance à un culte reste bien ancrée.

Les Eglises assument de nombreux rôles sociaux, prenant position dans le débat politique, un rôle qui ne leur est guère contesté.

Quant à la Bavière, le Bade-Wurtemberg et une partie de la Rhénanie, elles restent fortement catholiques, avec certaines communautés très traditionnelles.

En même temps, l'érosion se poursuit: dans les dix prochaines années, 700 églises catholiques pourraient cesser de servir de lieux de culte, selon la Conférence épiscopale.

 

  Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 25.03.2006 - EGLISE

 

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