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Dans l'intimité de Jean-Paul II

 

Cité du Vatican, le 24 septembre 2007 - (E.S.M.) - Pour la première fois, une femme journaliste pénètre au Vatican chez Jean-Paul II. Comment vivait Jean-Paul II ? À quoi ressemblaient ses journées, qui sont ses visiteurs, ses amis ? Il a transformé la vie quotidienne au Vatican comme il a bouleversé les rapports traditionnels établis par ses prédécesseurs.

Le pape Jean Paul II et Mgr. Stanislaw Dziwisz

Dans l'intimité de Jean-Paul II

Pour la première fois, une femme journaliste pénètre au Vatican chez Jean-Paul II

II y a cinq ans, l'auteur du livre "Le Pape en privé" se lance un défi : entrer avec un photographe dans les appartements privés du Pape, le rencontrer, l'interroger. Avec patience et obstination, Caroline Pigozzi force la porte de bronze du plus petit État du monde et tisse des liens de confiance, respectueux et joyeux, avec l'homme le plus médiatisé, le plus secret et le plus protégé de la planète.

Comment vivait Jean-Paul II ? À quoi ressemblaient ses journées, qui sont ses visiteurs, ses amis ? Il a transformé la vie quotidienne au Vatican comme il a bouleversé les rapports traditionnels établis par ses prédécesseurs entre lui et les catholiques, lui et les chefs d'État, lui et la télévision. Une fois franchi le barrage que constitue le cercle des Polonais, garde rapprochée du souverain pontife, Caroline Pigozzi a parlé avec ses conseillers, elle est montée dans tous les avions quand le Pape partait conquérir les foules. Elle a rencontré les hommes qui veillent sur sa fragile santé, elle s'est rendue en Pologne voir ses amis du temps du séminaire et dans les chalets de montagne où, l'été, il aime pique-niquer. Rien n'a échappé à l'œil sagace de Caroline Pigozzi. C'est pourquoi le lecteur est de plain-pied là où il n'est jamais allé : dans l'intimité de Jean-Paul II.
Caroline Pigozzi est grand reporter à Paris Match. Elle a obtenu le prix Mumm pour ses reportages sur Karol Wojtyla. (Éditions Nil)

Autour de lui, le cercle polonais


« Très Saint-Père, demanda au pape Luigi Accattoli, du Corriere della Sera, suivrez-vous demain en direct à la télévision le match de football Pologne-Italie ?

- J'espère bien que je ne manquerai pas cette retransmission, s'exclama le pape Jean-Paul II, et que mes compatriotes gagneront. »

Cet échange de propos avait lieu le 14 juin 1982 dans l'avion des Aerolinas Argentinas qui ramenait Jean-Paul II et sa suite de Buenos Aires à Rome. Le pape regarda la partita (il était tout heureux que la Pologne et l'Italie aient fait match nul ; c'était un match de Coupe du monde) avec monseigneur Stanislaw Dziwisz, son secrétaire particulier, dans le bureau-bibliothèque aux tentures beiges des appartements pontificaux, sa « petite Pologne », comme l'appellent avec agacement les prélats italiens.

Dès son arrivée au Vatican, Karol Wojtyla a en effet créé autour de lui un premier cercle intime presque exclusivement polonais en rupture complète avec la tradition des papes italiens. Dans son appartement privé, au troisième étage du palais apostolique, il a choisi de vivre entouré de six anges gardiens, tous polonais : le fidèle monseigneur Stanislaw Dziwisz, dont, au bout de vingt-deux ans, personne ne réussit encore au Saint-Siège à prononcer ou à écrire correctement le nom, ainsi que cinq religieuses de la congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus. Elles sont vêtues de blanc lorsqu'elles font office d'infirmières pendant les voyages du pape ou, sinon, de noir avec un petit col blanc et un cœur ardent rouge brodé sur la poitrine. Elles ont aussi une croix en argent et ébène, une alliance en argent, un chapelet noir sur le côté gauche, une ceinture blanche en corde nouée sur la droite. Elles portent un voile noir avec coiffe blanche et des sandales noires. L'ordre des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, fondé en Pologne en 1894, qui s'occupe des jeunes filles en difficulté et des nécessiteux, compte six cents religieuses dans le monde entre Cracovie, l'Italie, la France, la Bolivie, la Libye et les États-Unis. Lorsqu'il était archevêque de Cracovie, la ville aux cent églises que l'on appelle en Pologne la « petite Rome », Karol Wojtyla avait déjà ces religieuses auprès de lui. Il a tenu à les emmener à Rome. C'est ainsi que sœur Tobiana, la supérieure et son infirmière-médecin, sœur Germana, sœur Fernanda, sœur Matylda et sœur Eufrosyna sont en permanence à son service au Vatican. Elles s'occupent du secrétariat, des courses, de la lingerie, de la cuisine, de l'infirmerie.

Elles entendent protéger le plus possible le Saint-Père du monde extérieur. « Pour elles, dit le cardinal Poupard, l'étranger non identifié est une personne suspecte non apprivoisée. » J'en ai fait l'expérience lorsqu'un matin, invitée par monseigneur Dziwisz à remettre en mains propres au souverain pontife, dès 8 heures, une copie de mon journal qui lui était largement consacré, j'ai pu mesurer, dès qu'elles m'ont vue, la nervosité des sœurs. Elles me dévisageaient, le regard en dessous. Visiblement, elles se demandaient : « Qui est celle-là ? Que vient-elle faire ici ? » Elles se consultaient les unes les autres du coin de l'œil, perplexes et inquiètes.

Ces cinq femmes forment autour du pape un petit bastion polonais, à mi-chemin entre une garde rapprochée et une communauté religieuse. Jean-Paul II est heureux de parler polonais avec elles et de ne pas rester trop longtemps seul pendant ses moments d'intimité. À la différence de ses prédécesseurs italiens, Jean-Paul II a refusé de vivre isolé, de prendre ses repas en solitaire - son secrétaire lui faisant la lecture - et de ne rencontrer de gens que dans le cadre des audiences officielles.

Ce pape venu de l'Est, premier pontife non italien depuis le Flamand Adrien VI, en 1522, tient, le soir, à se retrouver dans son environnement familier. Une réconfortante détente après de longues et harassantes journées où ce polyglotte s'exprime en italien mais aussi l'anglais, l'allemand et le français. En italien, en français et en allemand, il pense directement. Quand il possède une langue, ce n'est pas, comme il me l'a expliqué lui-même, seulement phonétiquement mais grammaticalement, et dans ses nuances. Cependant, en anglais, il a moins d'aisance et cherche parfois le mot exact. Le pape peut aussi écrire sans fautes dans ces mêmes langues, auxquelles s'ajoute le latin. L'un de ses grands amis polonais, le cardinal Deskur, précise que, sans les parler parfaitement, il maîtrise également toutes les langues slaves et a autant d'oreille que les Beatles !

Il y a trois raisons profondes à la création par Jean-Paul II de ce petit cercle polonais :

- Il ne veut pas perdre sa « plénitude », comme disent, moitié attendries, moitié persifleuses, les langues agiles de la curie .

- Depuis qu'il a vu disparaître à neuf ans sa mère Emilia, emportée par une maladie des reins, puis, à douze ans, son frère Edmund, médecin, d'une scarlatine contractée en soignant ses malades et, à vingt ans, son père et ultime soutien familial, le lieutenant Wojtyla, officier d'état-major à la retraite, qu'il a trouvé inanimé un soir dans son lit, le Saint-Père éprouve un grand vide affectif que ses amis polonais l'aident à remplir.

- Enfin, c'est une manière, dans son existence personnelle, de se tenir un peu à l'écart de la curie romaine et de ses coteries. Ces cardinaux italianissimes et friands de bons mots sont peu indulgents envers ce Slave robuste à la large carrure, aux yeux rieurs et aux pommettes hautes, si différent d'eux physiquement.

Grâce à son cercle polonais, il est entouré de gens qui le comprennent à demi-mot. Au fil des ans, ils sont devenus sa famille de cœur. S'il n'avait pas réuni autour de lui des proches, le Saint-Père aurait risqué de connaître une grande solitude. Dans ces lieux chargés d'histoire, Pie VI, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier étaient pour la plupart très entourés, de frères, de sœurs, de cousins et neveux aussi nombreux qu'envahissants. À certains d'entre eux, les papes distribuaient même généreusement des titres nobiliaires.

L'homme le plus proche du pape, monseigneur Stanislaw Dziwisz, est plus menu que lui, il a le front dégagé et un regard pétillant de vivacité. Il est sans cesse auprès de lui et assiste à chacun de ses repas. Il habite au Vatican, au quatrième étage dans un petit appartement qui comprend un cabinet de travail et une chambre, et rejoint par un escalier en colimaçon le pape dès son lever. Il est aussi à ses côtés quand il va prier et méditer dans sa chapelle privée. Un rapport quasi paternel et filial s'est, en trente-quatre ans, établi entre Wojtyla et Dziwisz. « Tu as partagé avec moi les difficultés, les anxiétés et les espérances. Sois aujourd'hui dans la joie à mes côtés », a proclamé Jean-Paul II le 7 février 1998 en le nommant évêque titulaire de San Leone, en Calabre.

La promotion épiscopale de ce secrétaire particulier du pape a été une véritable surprise au Saint-Siège. C'était un geste exceptionnel dans l'histoire de la papauté moderne. Monseigneur Dziwisz porte désormais la ceinture violette. Cette nomination de poids est une récompense bien méritée après un quart de siècle d'une infaillible disponibilité à l'égard du Saint-Père.

 Monseigneur Stanislaw, qui n'a d'autre ambition que celle de servir le pape, est le seul personnage avec lequel Jean-Paul II dîne et regarde de temps à autre la télévision. Il est l'homme qui a partagé les moments les plus sacrés et les plus difficiles de son existence. Son pire souvenir est bien sûr celui du mercredi maudit, le 13 mai 1981, place Saint-Pierre, où il était placé juste derrière Karol Wojtyla à l'arrière de la Toyota blanche.

Il eut le sang-froid et la présence d'esprit de guider le chauffeur de l'ambulance, dont la sirène et le gyrophare, qu'on n'avait jamais eu l'occasion de les tester, étaient en panne, à travers les ruelles de Rome en bravant les sens interdits pour gagner les minutes précieuses qui, sans doute, sauvèrent le pape de la mort. Même s'il n'en fait jamais état, préférant évoquer la main providentielle de la Vierge de Fatima, Jean-Paul II le sait. Le Saint-Père se sent quotidiennement rassuré et protégé par sa présence aussi attentive qu'apaisante. Il s'est instauré entre eux une extraordinaire complicité, malicieuse à ses heures. Monseigneur Stanislaw pratique aussi l'humour. Je l'ai entendu commenter à Jean-Paul II les attitudes empruntées de certains de ses visiteurs. Ainsi ai-je, à plusieurs reprises, vu le pape rire de bon cœur aux remarques pertinentes et drôles de son précieux collaborateur. Dziwisz, qui accompagne Jean-Paul II dans chacun de ses déplacements, y compris dans la papamobile, voit absolument tout.

Lorsque, au petit matin, sous le vitrail lumineux de sa chapelle privée, Jean-Paul II se recueille et médite longuement devant l'autel, monseigneur Dziwisz place sur son prie-Dieu une petite pochette de cuir noir qui contient une quarantaine de billets portant les noms de gens qui ont écrit au Saint-Père pour lui demander de prier pour eux. La liste est renouvelée deux fois par semaine. Monseigneur Dziwisz veille là, comme en toute circonstance, à ce que le pape ne trébuche pas, et reste prêt à le soutenir. Il se tient silencieusement à ses côtés, telle son ombre, partageant ces premiers longs moments de prière où le pape puise de la force pour une journée, avant de le seconder dans ses rencontres officieuses ou officielles et dans ses travaux de la matinée. Toujours attentif à passer au souverain pontife le discours qu'il doit lire, lui suggérant au passage, d'un rapide geste codé, un fidèle à saluer, un temps d'arrêt à marquer, une personne à bénir. Ce détail est très important : le lendemain de son élection, allant voir son ami le cardinal Deskur à la polyclinique Gemelli, le nouveau pape avait oublié de bénir le personnel hospitalier. Il fut rappelé à l'ordre par le chef du protocole.

« Il m'apprenait à faire le pape ! » se souvient en souriant Jean-Paul II.

Lire la suite La petite communauté de Jean Paul II
 

Sources: (Éditions Nil) - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 24.09.2007 - Jean Paul II

 

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