Ce que les médias nous font croire et
ce que Benoît XVI a vraiment dit |
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ROME, le 24 Mai 2007 -
(E.S.M.) -
Dans "La Croix", peut-on lire sous le titre "Benoît XVI, un pape
coutumier des revirements après des discours polémiques"
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Le pape Benoît
XVI au Brésil
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C'est ici
Ce que les médias nous font croire et ce que le pape Benoît XVI a vraiment
dit
Une dépêche de l'Agence France-Presse annonce que "Benoît XVI corrige
son récit de l'évangélisation des Amérindiens": "Le pape Benoît XVI
a reconnu mercredi les "ombres" ayant
accompagné l'évangélisation en Amérique latine, dix jours après avoir
déclaré au Brésil qu'elle n'avait pas été imposée aux Amérindiens, pour
tenter de réparer de nouveaux dégâts commis lors d'un voyage à l'étranger."
En termes clairs, le pape se trompe, n'y connaît
rien, fait des dégâts là où il passe. Et allons donc !
Aussitôt, la dépêche de l'AFP est reprise, sans être vérifiée, par certains
journaux dits "catholiques". Ainsi, dans "La Croix", peut-on lire sous le
titre "Benoît XVI, un pape coutumier des revirements après des discours
polémiques": "Benoît XVI est déjà revenu à plusieurs reprises sur des
discours prononcés à l'étranger pour tenter de désamorcer les polémiques
qu'ils ont suscitées. (...) Ce spectaculaire revirement au retour d'un
voyage n'est pas une première pour le pape théologien".
Pour "La Croix", il y a, chez Benoît XVI, des "revirements" qui sont
"spectaculaires", façon à peine voilée de faire comprendre à la
bien-pensance qu'on ne peut guère faire confiance à un pape qui serait
devenu un spécialiste des bourdes.
Or, n'en déplaise à nos médias - qui sont souvent à l'origine de la pensée
unique des presbytères et des évêchés - voici exactement ce qu'a dit, hier,
Benoît XVI à propos de ce qui s'est passé sur le continent latino-américain:
"Le souvenir d'un passé glorieux ne peut faire
oublier les aspects sombres de l'évangélisation de ce continent
(...) les souffrances et les injustices infligées
aux indigènes par les colonisateurs jusqu'à la négation de leurs droits
fondamentaux. Le devoir de rappeler ces crimes sans nom dénoncés par des
missionnaires comme Bartolomé de la Casas ou des théologiens comme Francisco
de Vitoria (...) ne saurait effacer
l'oeuvre magnifique accomplie à l'époque par la grâce divine parmi ces
peuples". (Benoît
XVI rappelle les valeurs chrétiennes du Brésil) et (Benoît
XVI commente son voyage au Brésil)
Alors, revirement ? Non: il s'agit surtout - et uniquement - de
précisions. L'évangélisation de l'Amérique
du sud a été accompagnée d'abus à une époque où les colonisateurs arrivaient
en même temps que les missionnaires, mais avec - bien entendu - des
objectifs différents. La situation au XVIème siècle était ambiguë et les
actes du colon contredisaient souvent les directives de l'Eglise catholique.
Le missionnaire se trouvait mis en situation fausse par le colon; mais
c'était lui, et non le colon, qui avait la charge d'expliquer le Christ aux
Indiens. Le missionnaire faisait de son mieux.
L'histoire de l'éclosion de la foi chrétienne authentiquement religieuse
chez les Amérindiens est belle et réelle, quand on se donne la peine de
l'étudier en historien. Mais, au fil du temps, elle s'est faite
(c'est vrai) en résistant aux abus des colons: par des alliances locales
entre prêtres et Indiens. Alliances soutenues - on ne le dit jamais - par la
Couronne espagnole. Exemple, la Floride où l'on respecte l'ordre de Philippe
II interdisant de réduire les Indiens à l'esclavage: le but, écrit le roi
(23 février 1598), est "que les Indiens ne deviennent pas rebelles et
scandalisés, mais deviennent chrétiens." Cela se fait plus facilement en
Floride, parce que les seuls Européens installés dans l'intérieur du pays
sont des religieux: les Franciscains qui ont créé des paroisses indiennes,
les doctrinas. Au Pérou, c'est par les Jésuites que se fait
l'évangélisation des Indiens.
Quant à la culture: "Le religieux et l'Indien ensemble créèrent un nouveau
champ d'action culturelle, totalement actif. Entre eux se réalisa une
communication intense, chacun apportant une part de sa vie même, à travers
l'éducation et l'affection, une affection tragique en ce qu'elle se voyait
frustrée par tous ceux qui furent les ennemis des religieux et des Indiens.
Dans cet art de symbiose se manifestèrent les antécédents des deux cultures,
la préhispanique et l'espagnole, qui fusionnèrent en donnant naissance à une
oeuvre lumineuse, entièrement nôtre. L'art indo-chrétien fut un moyen
d'intégration religio-culturelle de l'homme indien à son nouveau milieu, à
ses idées, comme l'avait été l'art gréco-romain, l'art roman et l'art
gothique." (Pr Reyes Valerio, École
nationale mexicaine de muséographie, 1978).
Dans toute l'Amérique centrale et du sud, l'annonce de l'Évangile a été
faite par des hommes du Christ tout à fait authentiques. Les Indiens
faisaient très bien la différence entre ceux-ci et les exploiteurs
coloniaux. Il eut été bon que nos médias dits '"catholiques" nous rappellent
ces faits au lieu de diffuser n'importe quelle information plus ou moins
erronée.
BRÉSIL dernière minute - “Les indigènes
latino-américains sont un groupe humain extraordinaire; nous avons beaucoup
à apprendre d'eux pour les accompagner, les soutenir et les évangéliser” a
déclaré le cardinal Julio Terrazas Sandoval, archevêque de Santa Cruz de la
Sierra (Bolivie), lors d'une rencontre avec les journalistes en marge de la
Vème Conférence générale de l'Épiscopat latino-américain et des Caraïbes en
cours depuis le 13 mai et jusqu'au 31 mai à Aparecida, dans l'État de Sao
Paulo.
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Benoît XVI au Brésil: du 09 au 14 mai 2007
Source:
PRO LITURGIA
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.05.2007 - BENOÎT XVI -
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