Mgr Ranjith : Il faut une réforme de
la réforme de la liturgie |
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Le 24 février 2009 -
(E.S.M.)
- Pour Mgr Ranjith, il est évident que l'actuelle mise en œuvre
de la réforme liturgique ne correspond que de très loin à ce que les
Pères conciliaires avaient souhaité. Par conséquent, on ne peut pas dire
que les liturgies d'aujourd'hui sont toutes véritablement conformes à la
Constitution Sacrosanctum Concilium.
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Mgr Malcolm Ranjith,
Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et la discipline des
Sacrements
Mgr Ranjith : Il faut une réforme de
la réforme de la liturgie
Le 24 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Mgr Malcolm Ranjith, Secrétaire de la Congrégation pour le Culte divin et
la discipline des Sacrements, demande que soient prises des décisions "audacieuses
et courageuses" contre les abus liturgiques qui se sont multipliés dans
le sillage de la réforme conciliaire. La réforme doit se poursuivre, a
déclaré Mgr Ranjith, en laissant définitivement de côté les mauvaises
applications des décisions prises par le Concile, ainsi que l'influence des
idéologies marquées par le laïcisme.
Ces idées apparaissent dans la préface que Mgr Ranjith a écrite pour un
nouveau livre concernant les interrogations du Cardinal Fernando Antonelli
au sujet de la liturgie. Le Cardinal Antonelli, rappelons-le, s'était
beaucoup impliqué dans le mouvement liturgique avant et après Vatican II.
Pour Mgr Ranjith, il est évident que l'actuelle mise en œuvre de la réforme
liturgique ne correspond que de très loin à ce que les Pères conciliaires
avaient souhaité. Par conséquent, on ne peut pas dire que les liturgies
d'aujourd'hui sont toutes véritablement conformes à la Constitution
Sacrosanctum Concilium. "Certaines pratiques actuelles - écrit
Mgr Ranjith - comme la célébration face au peuple, comme la communion
dans la main, comme l'abandon généralisé du chant grégorien et du latin en
faveur des langues populaires, comme la généralisation des cantiques et des
chants qui laissent peu de place à Dieu... tout ça n'a jamais été voulu par
le Concile." Et Mgr Ranjith parle aussi d'une "grosse erreur"
concernant la façon dont a été comprise et mise en œuvre la "participation
active" des fidèles à la liturgie. [Ndlr : Benoît XVI nous rappelle dans
Sacramentum Caritatis que "l'ars celebrandi découle de l'obéissance
fidèle aux normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement
cette façon de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous
les croyants, qui sont appelés à vivre la célébration en tant que peuple de
Dieu, sacerdoce royal, nation sainte"
En convoquant le Concile, le Pape Jean XXIII avait en vue un "renforcement
de la foi" et "certainement pas une invitation à se laisser entraîner par
les idées du moment". Mais ceux qui ont été chargés de mettre le Concile
en œuvre ont perdu ça de vue. Ils ont alors mis de côté des thèmes chrétiens
essentiels à la vie de l'Eglise, comme la "victime", le "salut",
la "mission", l' "annonce", la "conversion", l' "évangélisation"...
et ne se sont focalisés que sur des idées comme le "dialogue", l' "inculturation",
l' "oecuménisme", l' "Eucharistie en tant que repas", de le
"témoignage"... etc.
Même dans les Commissions post-conciliaires chargées d'aider à la mise en
œuvre de la réforme liturgique, on voit que ces idées nouvelles, pourtant
étrangères à Sacrosanctum Concilium, finissent par émerger. C'est ce qui
explique que dans bien des documents publiés à la suite de Vatican II, on
constate un manque de clarté, une mauvaise répartition des rôles et des
compétences, et malheureusement aussi une place trop grande laissée à des
expériences liturgiques qui n'auraient jamais dû se faire.
Aujourd'hui, il nous faut regarder ce qui a été fait sans référence à
Vatican II, et avoir le courage d'améliorer, de corriger les célébrations
liturgiques en modifiant si nécessaires certaines pratiques introduites par
erreur et qui contredisent la dignité de la liturgie. Mais il faut aller
encore plus loin: la nécessaire "réforme de la réforme" ne doit pas
simplement consister à corriger des erreurs; elle doit partir de la
nécessité ressentie par les fidèles de retrouver ce qu'est vraiment la
liturgie, pour faire en sorte que le culte rendu à Dieu soit célébré
conformément à ce que Vatican II a voulu.
Sources : Pro
Liturgiat
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.02.2009 -
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