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19 Avril 2005
 

Benoît XVI et le caoutchouc, Tempête dans un bénitier

 

Le 23 novembre 2010 - (E.S.M.) - Benoît XVI s'exprime dans Lumière du monde au maximum en tant que « docteur privé » et que son livre n'est en aucun cas un texte magistériel, comme son porte-parole l'a d'ailleurs notifié.

Le Vatican 

Benoît XVI et le caoutchouc, Tempête dans un bénitier

Denis Sureau

Le 23 novembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Tempête dans un bénitier : le titre impertinent de la célèbre chanson de Georges Brassens m'est venu spontanément à l'esprit face au raz-de-marée médiatique provoqué par les propos sur le préservatif tenus par Benoît XVI dans son nouveau livre d'entretiens, Lumière du monde. Le flot de bêtises, de mensonges et de sornettes est cependant suffisamment puissant pour engloutir les esprits fragiles. C'est pour quoi une mise au point s'impose.

Ni évolution, ni révolution : le Pape n'assouplit pas la morale sexuelle de l'Église, contrairement à ce que Le Figaro du 22 novembre affirmait à sa une sous un titre d'une affligeante stupidité : Le grand tournant de Benoît XVI. Les journalistes projettent ce qu'ils aimeraient entendre : Dites-nous des choses qui nous plaisent, comme on lit dans l'Écriture (Is 30,10). De quoi s'agit-il ? Le mieux est d'aller aux textes.

Interrogé à propos de l'attitude de l'Église vis-à-vis de la propagation du sida, le Saint-Père répondait : « nous ne pouvons pas résoudre le problème par la distribution de préservatifs », expliquant que « la seule fixation sur le préservatif représente une banalisation de la sexualité. Or cette banalisation de la sexualité est justement à l'origine d'un phénomène dangereux : tant de personnes ne trouvent plus dans la sexualité l'expression de leur amour, mais uniquement une sorte de drogue qu'ils s'administrent eux-mêmes. » Mais il ajoutait : « Il peut y avoir des cas particuliers, par exemple lorsqu'un prostitué utilise un préservatif, dans la mesure où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un premier élément de responsabilisation permettant de développer à nouveau une conscience du fait que tout n'est pas permis et que l'on ne peut pas faire tout ce que l'on veut. Mais ce n'est pas la véritable manière de répondre au mal que constitue l'infection par le virus HIV. La bonne réponse réside forcément dans l'humanisation de la sexualité. »

Le journaliste Peter Seewald rebondissait sur ce dernier propos par une question : « Cela signifie que l'Église catholique, sur le principe, n'est pas du tout opposée à l'utilisation des préservatifs? » Et Benoît XVI de répondre : « Elle ne la considère naturellement pas comme une solution véritable, ou morale. Dans l'un ou l'autre cas, dans l'intention de réduire le risque de contamination, l'utilisation d'un préservatif peut cependant constituer un premier pas sur le chemin d'une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine. »

Voilà pour le texte. Sa seule nouveauté tient à la personnalité de son auteur : effectivement, jamais un pape n'avait apporté publiquement cette précision. Quant au fond, cela fait vingt-cinq ans que les prêtres mettent en pratique cette prétendue nouveauté. En 1988, le cardinal Lustiger déclarait déjà que celui qui ne veut pas être saint peut au moins éviter d'être un assassin, que le préservatif peut être « un moyen de ne pas ajouter au mal un autre mal ». Pour évoquer un souvenir personnel, la première fois que j'ai entendu des propos similaires, ils sortaient de la bouche d'un prêtre traditionaliste, et j'ai appris depuis que des conseils de ejusdem farinae sont donnés par des prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X qui, ce me semble, n'a point l'ambition d'« assouplir la morale sexuelle de l'Église ».

L'exemple pris par le Pape pour illustrer sa proposition est pour le moins extrême : un prostitué sidéen. Autrement dit, une situation extraordinaire, où l'exercice de la sexualité risque de s'apparenter à une tentative d'assassinat – péché mortel aggravé, pourrait-on dire. Il ne s'agit nullement de suggérer que l'acte sexuel accomplit avec une capote pourrait devenir un acte bon, moral, licite, donnant droit à l'absolution. Et encore moins de bénir des campagnes de promotion du caoutchouc sanitaire. Mais plutôt de reconnaître que l'utilisation du préservatif constitue une sorte d'acte pré-moral, puisqu'intégrant déjà un soupçon de responsabilité.

Remarquons enfin que Benoît XVI s'exprime dans Lumière du monde au maximum en tant que « docteur privé » et que son livre n'est en aucun cas un texte magistériel, comme son porte-parole l'a d'ailleurs notifié. Il est donc permis d'exprimer poliment une autre position. L'enseignement moral de l'Église comporte un volet casuistique, qui exige une grande finesse dans l'appréhension des situations, des actes et des personnes. On ne devrait pas s'étonner que le théologien Joseph Ratzinger, fût-il devenu successeur de Pierre, apporte son éclairage en toute franchise. Le reste est bavardage.
 

Sources :Homme nouveau

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 23.11.2010 - T/Brèves

 

 

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