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19 Avril 2005
 

Le pape Benoît XVI écrit, les autorités de Pékin ne répondent pas

 

Rome, le 23 juillet 2007 - (E.S.M.) - Prudence et réserve après la lettre de Benoît XVI à l'Église de Chine. Deux lignes politiques s'affrontent. Polémique aussi chez les catholiques: le cardinal Zen accuse le sinologue Heyndrickx de déformer la pensée du pape.

Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun

Le pape Benoît XVI écrit, les autorités de Pékin ne répondent pas

La lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine a été présentée aux autorités de Pékin dix jours avant sa publication, fin juin.

Mais "pour le moment, il n’y a aucune réaction officielle", a déclaré, le 18 juillet, le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone. Sauf un communiqué laconique du ministère des Affaires étrangères chinois, diffusé quelques heures après la publication de la lettre et proposant une fois de plus au Vatican les deux préalables habituels: non-ingérence dans les affaires intérieures chinoises et rupture des rapports diplomatiques avec Taiwan.

La réserve des autorités chinoises est considérée au Vatican comme "un fait positif". On suppose qu’il existe en Chine une différence d’opinion entre les hautes autorités politiques – qui visent à une plus grande "harmonie" avec l’Église – et l’appareil du parti communiste, plus hostile. Les 28 et 29 juin, à la veille de la publication de la lettre pontificale, le Front Uni – un organisme qui agit dans l’ombre du parti communiste pour la mise en œuvre de la politique religieuse – avait réuni à Huairou, près de Pékin, un certain nombre d’évêques officiellement reconnus par le régime pour leur inculquer pour la énième fois la doctrine selon laquelle l’Église de Chine doit être nationale et indépendante de Rome.

Cette différence de points de vue se manifeste en particulier dans la nomination des évêques de l’Église officielle, celle qui est reconnue par le gouvernement.

Le 5 juillet, le quotidien de Hong Kong "Wen Wei Po", proche du parti communiste, a déclaré que de nouveaux évêques officiels seront intronisés dans les prochains mois dans les diocèses de Guangzhou, Guizhou, Hubei e Ningxia, sans et contre l’approbation de Rome.

Mais entre-temps, le premier nouvel évêque à être élu en Chine selon les procédures officielles, après la publication de la lettre du pape, est celui de Pékin. En raison de la personnalité choisie, la nouvelle de cette nomination a été accueillie par le Vatican non comme un affront mais avec soulagement.

Le nouvel évêque est Joseph Li Shan, un Pékinois âgé de 43 ans, issu d’une famille très catholique, apprécié des fidèles qui l’ont eu comme curé dans le quartier commerçant de Wangfujin. Tout l’opposé de son prédécesseur Michel Fu Tie-shan, un cadre du régime communiste qui ne s’est jamais réconcilié avec le pape. Le cardinal Bertone a défini le nouvel élu comme "quelqu’un de très bien et de très approprié". Il a ajouté: "L’élection a eu lieu selon les canons de l’Église officielle et nous attendons désormais que l’élu demande l’approbation du Saint-Siège. Nous sommes optimistes".

Les procédures officielles établies par les autorités communistes en Chine prescrivent que chaque nouvel évêque doit être désigné non pas par Rome, mais par une assemblée officielle de prêtres, de religieuses et de laïques locaux, puis confirmé par le conseil des évêques chinois reconnus par le régime. C’est ensuite qu’a lieu l’ordination épiscopale. Celle-ci, selon le Saint Siège, est valide sacramentellement mais illicite. Pour mettre fin à ce caractère illicite et rentrer dans la communion de l’Église, le nouvel évêque doit demander et obtenir l’approbation du pape. En fait, les évêques officiels actuellement présents en Chine l’ont presque tous obtenue, de manière plus ou moins explicite.

La lettre de Benoît XVI aux catholiques de Chine indique justement les conditions permettant de ramener à l’unité – dans la fidélité de tous à Rome et en accord avec les autorités chinoises – les catholiques de ce pays, en mettant fin à la fracture entre l’Église officielle et l’Église clandestine.

Les premières réactions du côté catholique semblent aller dans ce sens. C’est ainsi que l’évêque clandestin de Qiqihar, Joseph Wei Jingyi, a fait lire à toutes les messes une lettre pastorale de sa main, qui applique les indications du pape. Il y indique sa volonté de se réconcilier avec certains prêtres du diocèse qui refusaient de lui obéir parce qu’ils le trouvaient trop conciliant avec le régime communiste. Et il a invité tous les fidèles à accepter les sacrements administrés par les évêques et les prêtres officiels, à condition que ceux-ci soient en communion avec Rome.

Toutefois les dissensions et les polémiques ne manquent pas, entre catholiques, non seulement sur l’interprétation à donner à la lettre de Benoît XVI mais aussi sur l’exactitude de la traduction en langue chinoise diffusée par le Vatican.

Le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, évêque de Hong Kong, a mis en évidence deux discordances qu’il juge graves.

La première se trouve à la fin du chapitre 7 de la lettre, où le pape écrit que "dans la procédure de reconnaissance [par les autorités civiles] interviennent des organismes qui obligent les personnes engagées à avoir des attitudes, à poser des gestes et à prendre des engagements qui sont contraires aux préceptes de leur conscience de catholiques".

Cela se produit – lit-on – "dans de nombreux cas concrets". Mais la version chinoise omet de traduire les mots suivants du pape: "sinon presque toujours".

Le cardinal Zen relève une seconde discordance dans la note explicative anonyme que le Saint-Siège a diffusée en même temps que la lettre de Benoît XVI.

Alors que la lettre du pape, au chapitre 8, se borne à décrire de manière neutre le comportement de certains évêques qui "poussés par les circonstances particulières, ont consenti à recevoir l'ordination épiscopale sans mandat pontifical", la note explicative en dit davantage: elle ajoute que ces évêques ont agi ainsi "surtout soucieux du bien des fidèles et regardant vers l’avenir".

Le cardinal Zen regrette que la note, par cet éloge des évêques qui acceptent l’ordination illicite "donne une mauvaise image de ceux qui refusent de céder, comme s’ils ne se souciaient pas du bien des fidèles et du sort futur de l’Église". Et d’ajouter: "au nom de ces derniers, il est de mon devoir d’élever une vive protestation".

Comme tribune pour exprimer ce message, le 3 juillet, le cardinal Zen a choisi l’UCA News, la plus importante agence catholique de presse d’Asie orientale.

Il a fait de même, le 18 juillet, pour répondre à un commentaire de la lettre pontificale rédigé quelques jours plus tôt pour la même UCA News par l’un des sinologues catholiques les plus connus: le père Jeroom Heyndrickx, flamand, directeur de l’Institut Ferdinand Verbiest de l’Université Catholique de Louvain.

Le père Heyndrickx avait soutenu que la lettre pontificale encourage les membres de l’Église clandestine à se montrer à découvert, à demander et à obtenir la reconnaissance des autorités civiles et à partager les sacrements avec les évêques et les prêtres de l’Église officielle.

Le cardinal Zen rétorque que tout cela ne se trouve pas dans la lettre de Benoît XVI; que les sacrements ne peuvent être partagés qu’avec les évêques et les prêtres de l’Église officielle en communion avec le pape mais pas avec ceux qui sont en rupture avec Rome; que l’Église clandestine continue à avoir une raison d’être au moins aussi longtemps que les autorités communistes prétendront contrôler et dominer l’Église; et que les évêques clandestins n’ont aucune raison de demander la reconnaissance officielle si cela implique – comme cela arrive "presque toujours" – d’assumer des obligations "contraires à ce que leur dicte leur conscience de catholiques".

"Il est stupéfiant – écrit le cardinal Zen – qu’un homme aussi intelligent et informé que le père Heyndrickx en vienne à déformer à ce point la lettre du pape aux catholiques de Chine".

Le cardinal exprime un soupçon: que les fréquents voyages d’étude du père Heyndrickx en Chine "comportent des obligations" et que "chacune de ses initiatives ait besoin de l’approbation de Liu Bainian, le chef de l’Association Patriotique des catholiques chinois et doive avoir lieu dans les conditions que celui-ci impose".

Un soupçon mortel. Parce que Liu Bainian est considéré par la majeure partie des catholiques chinois, y compris ceux qui font partie de l’Église officielle, comme leur pire ennemi, celui qui personnifie le plus la politique d’asservissement de l’Église au régime.

De Louvain, le père Heyndricks a réagi aux accusations du cardinal Zen par une note publiée par UCA News le 20 juillet.

Il réaffirme que la finalité principale de la lettre de Benoît XVI est d’encourager les deux communautés catholiques chinoises, l’officielle et la clandestine, à prier et à célébrer l’eucharistie ensemble.

Il soutient que son interprétation de la lettre pontificale est partagée par de nombreux dirigeants de l’Église chinoise: et il donne comme exemple la lettre pastorale de l’évêque Wei Jingyi.

Il affirme qu’il n’obéit qu’à l’Église et au pape, pas aux dirigeants chinois, avec lesquels il s’efforce de dialoguer.

Parce que "le dialogue n’est pas synonyme de faiblesse, mais c’est l’esprit de la lettre du pape que nous devons tous suivre. […] Un dialogue ouvert entre une Église chinoise unie et un gouvernement chinois uni résoudront plus de problèmes qu’un affrontement entre une Église divisée et un gouvernement divisé".

par Sandro Magister
Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

Texte intégral de la lettre du pape Benoît XVI aux catholiques chinois
Benoît XVI désire manifester son amour envers les catholiques de Chine : Benoît XVI

L'agence en ligne sur laquelle le cardinal Zen a publié ses interventions polémiques:
UCA News
Et une autre agence très riche en informations sur la Chine: Asia News
 

Sources:   La chiesa.it - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 23.07.2007 - BENOÎT XVI - International/Chine

 

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